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2014




Bastia : Les peintres européens face à la Grande Guerre

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Rédigé par Odile AURACARIA le Mardi 9 Décembre 2014

Récemment, dans la médiathèque de la bibliothèque centrale, et dans le cadre des saisons de Parole Vive, Janine Vittori, conseillère pédagogique départementale en arts visuels, présentait des œuvres réalisées pendant et après le conflit de 1914 - 1918 sous forme de diaporama et de conférence. Cette réunion avait lieu en présence de Marie-Hélène Muraccioli (bibliothécaire) et sur l'invitation de l'association Parole Vive.

"Les sentiers de la gloire" de Christopher Nevinson

Avec la déclaration de guerre c'est toute l'Europe qui est à feu et à sang à partir du 2 août 1914. Les artistes européens sont précipités dans un conflit qui porte un coup d'arrêt à la grande révolution esthétique du début du siècle. Les liens entre les artistes éclatent et la guerre détruit ce qu'ils ont mis vingt ans à construire dans le domaine des arts plastiques. Les artistes jusqu'à ce début août 1914 étaient très cosmopolites. A Paris comme à Berlin cohabitaient des artistes russes, italiens, lituaniens, espagnols... artistes qui influençaient l'art en France comme en Allemagne. La guerre met un terme à certaines amitiés et à la collaboration entre artistes, chacun rentre dans son pays, le plus souvent pour participer aux combats. Pendant quatre ans l'élan créatif est mis sous un "éteignoir". Tous les artistes vont souffrir d'une manière ou d'une autre, et durablement, de ce conflit mondial et aucun n'en sortira indemne physiquement ou psychologiquement.

Un véritable séisme se produit car les artistes partent pour le front et sont confrontés aux mêmes maux que les autres soldats (sauf des gens comme Duchamp ou Delaunay qui échappent à la guerre). On assiste à une hécatombe dans les arts plastiques car il y a beaucoup de morts dans les deux camps.

Pendant le conflit de 14 - 18 la représentation de la guerre va changer, il n'y a plus de peintres des armées comme dans les siècles précédents. Par contre il y a des photos dans les journaux comme "Le Miroir" ou "L'Illustration". D'ailleurs la presse organise des concours avec des prix énormes pour que les soldats envoient des clichés. Les dessins, illustrations mensongères, sont remplacés par des photos instantanées, brutales.

Tour d'horizon des artistes engagés dans ce conflit

ANDRE DERAIN changera complétement de style à partir de 1918, revenant à une peinture beaucoup plus conventionnelle ou classique.

GEORGES BRAQUE a été incapable de fournir une seule image de la guerre.

AUGUST MACKE n'en a pas le temps, il est tué au tout début de la guerre, le 26 septembre 1914.

FRANZ MARC pensait qu'il fallait une guerre pour changer ce monde. Mais son opinion va se modifier sur le front. Il meurt en héros, en France, le 4 mars 1916. Ses oeuvres seront détruites par les nazis car considérées comme un art dégénéré.

FERNAND LEGER est un peintre cubiste qui sert dans l'armée en qualité de brancardier dès octobre 1914. C'est une épreuve terrible, il dit que la guerre est grise, triste, terne... Il représente des soldats désarticulés, composés d'éléments mécaniques, avec beaucoup de respect pour l'humain dans ses dessins.

ANDRE MARE est également un peintre cubiste qui réalise par exemple son autoportrait cubiste en fumeur de pipe qui est un thème récurrent pendant la guerre. Il va travailler à la création de camouflages comme André Dunoyer de Segonzac. Ces artistes cubistes ont effectué un travail utile pour camoufler les armes et ont été très efficaces pour la sécurité du pays.

UMBERTO BOCCIONI meurt accidentellement en 1916 d'une chute de cheval. Son oeuvre était cubiste par les couleurs, l'introduction d'éléments comme des coupures de journaux.

OTTO DIX était un jeune artiste allemand âgé de 24 ans à la déclaration de guerre. Il a peint par exemple son autoportrait en soldat en 1914, avec un visage halluciné et des couleurs violentes. Pour lui, l'homme va se révéler tel qu'il est pendant la guerre. Il va réaliser des oeuvres "coups de poing" et va beaucoup dessiner pendant la guerre, mais va sentir monter en lui son antimilitarisme et son opposition à la guerre. Il effectuera quatre ans de guerre sur les fronts les plus exposés. Il a fallu attendre les années 1960 pour que les oeuvres d'Otto Dix soient exposées en France car il y avait eu un rejet et un dégoût pour la peinture allemande des deux guerres.

OSSIP ZADKINE est un de ces artistes étrangers qui se sont battus sous les couleurs françaises. Il s'engage dans la Légion Etrangère et sera brancardier, donc au contact de toute la souffrance et de la misère des soldats. Sculpteur, il réalisera des dessins cubistes de soldats et de scènes sans essayer d'apitoyer. Car, chez tous ces artistes des Beaux-Arts on ne veut pas montrer des choses macabres.

OSKAR KOKOSCHKA peintre autrichien rejoint en 1914 la sécession viennoise à Berlin. Lui aussi est antimilitariste et sera maudit par le régime nazi.

CHRISTOPHER NEVINSON de constitution fragile n'aurait pas du se retrouver sur les champs de bataille, mais il s'est engagé. "Les sentiers de la gloire" est une peinture dans laquelle il représente deux soldats anglais morts au milieu des barbelés. Cette oeuvre sera interdite d'exposition en 1918. Christopher Nevinson a beaucoup dessiné pendant le conflit, mais après la guerre son oeuvre sera semble-t-il oubliée

D'autres artistes étaient trop vieux pour partir au combat. Cependant ils seront actifs d'une autre manière, en organisant des exposition au profit des combattants ou en postulant pour des missions d'artistes.

EDOUARD VUILLARD a 46 ans à la déclaration de guerre mais il souhaite être utile (comme Henri Matisse ou Maurice Denis) et il fera partie des missions d'artistes partis peindre la guerre. Ils agiront derrière les lignes, peignant ce qu'ils voyaient et témoignant de la violence de cette guerre.

FELIX VALOTTON terriblement atteint par l'horreur de cette guerre se trouve dans l'incapacité de la représenter. Avec "Verdun" en 1917 il peindra la boue, des explosions, des arbres calcinés dans un paysage parcouru par des faisceaux lumineux vus la nuit.

LEON CHARLES CANNICCIONI artiste corse, élève de Gérôme, faisant partie de l'école orientaliste, traite les soldats avec beaucoup de respect. Il peint des militaires des contingents coloniaux, des africains.

En 1918 malgré la fin des hostilités les artistes continuent à s'exprimer sur la Grande Guerre.

MAX BECKMANN peintre allemand devenu infirmier vivra jusqu'à la fin de sa vie avec des hallucinations, conscient que la guerre a libéré les bas instincts des hommes et banalisé la cruauté.

ANDRE MASSON avait 18 ans au début du conflit. Il va lui falloir des années pour retrouver "son moi". Avec la représentation de son "Nettoyeur de tranchées" (1917 - 1971) il revit les journées des 16 et 17 avril 1917, et témoigne par ce dessin de la trace laissée sur les artistes plus de 50 années après la guerre. Marqué à vie lui aussi, il a éprouvé une véritable répulsion pour la guerre et le bellicisme.

Après ce diaporama d'une si grande qualité et force, montrant comment des artistes avaient pu être traumatisés par cette horrible guerre, comment ne pas faire un parallèle avec le film vu la veille, toujours dans le cadre des saisons de Parole Vive? Comment ne pas envisager que ce traumatisme devant une telle barbarie pouvait avoir été générale, dans un conflit-boucherie qui avait duré 4 ans dans l'enfer des tranchées sous les obus et les gaz, lorsque des conseils de guerre, après une instruction arbitraire et expéditive, conduisaient des malheureux devant des pelotons d'exécution? Mercredi le public avait pu assister à la projection du documentaire "Fucilati in prima ligna" tourné par Jackie Poggioli en 2011. Enquête menée par cette journaliste documentariste qui sert de matériau de référence à une motion pour la réhabilitation des Fusillés pour l'exemple, votée à l'unanimité en 2011 par les élus de l'Assemblée de Corse.

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Si vous souhaitez adhérer au collectif de réhabilitation des 6 fusillés corses, il suffit de recopier ce document:

"J'adhère au collectif pour la réhabilitation en droit des fusillés pour l'exemple de la guerre 14-18"

en indiquant son nom, son prénom, son adresse postale, son mail, son numéro de téléphone, et en apposant sa signature.

Adresser ce courrier à :

LDH (Ligue des Droits de l'Homme)

2 Rue Gabriel Peri

20000 Ajaccio


Livre. Face aux gueules cassées, avec le médecin-chef Marie-Dominique Colas.

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07.12.2014

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Voici un livre qui se lit à petites doses tant il est intense. C'est un livre de souffrances, de mutilations, de "défigurations" écrite par une psychiatre de l'hôpital Percy qui a choisi d'écouter les "visages mutilés".

Sous-titré "Un face-à-face avec le blessé de guerre", cet ouvrage comporte quatre grandes parties: "L'énigme du corps", "Le visage défiguré, les Gueules cassées", "Le corps médical face à l'homme mutilé" et "Sourire quand même" (ce dernier titre étant la devise de l'association de ces mêmes Gueules cassées). Autant de parties qui dévoilent l'horreur des grandes mutilations et des défigurations qui réduisent la part la plus visible de l'humanité d'un être humain.

Ce livre est un témoignage, celle de la psychiatre; mais c'est aussi la transcription de l'indicible souffrance de soldats "qui invitent à repenser le paradigme de l'altérité" et qui deviennent les porte-parole de ceux qui ne peuvent même plus témoigner.

Le visage des hommes 1914-2014, par Marie-Dominique Colas, Lavauzelle, 245 pages, 24 euros.


La tradition des crèches de Noël de la Légion étrangère

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dans Terroirs et Clochers / Par Marie -Madeleine Courtial / le 26 décembre 2013 à 16 h 51 min / 

Noël est une fête importante à la Légion étrangère.  Tous les légionnaires, cadres et hommes de troupe, passent et fêtent Noël ensemble telle une famille. Mais ce n’est pas tout, le concours des crèches de Noël fait partie de la tradition qui se perpétue année après année.

Les légionnaires créent leur crèches avec du matériel de récupération et font parfois preuve de beaucoup d’imagination pour arriver à de beaux résultats. A Castelnaudary, un « cuistot » a troqué ses ustensiles de cuisine contre des pinceaux pour remettre à neuf le vestiaire avant de commencer les crèches. Pendant ce temps, ses collègues s’organisent en cuisine pour prendre en charge son travail. Bricomarché a donné des palettes en bois que les légionnaires vont transformer. Chaque compagnie fait sa crèche et ce dans tous les régiments que ce soit au Fort de Nogent, Groupement de Recrutement de la Légion étrangère, à Aubagne, le siège de la Légion ou bien encore sur les théâtres d’opération. Ainsi le colonel à la retraite Joël Padovani raconte à La Dépêche « C’est toujours un moment d’émotion. Mon premier Noël dans la Légion, j’étais à Madagascar, et voir la crèche faite par un légionnaire avec les moyens du bord, ça m’a fait pleurer. » Les crèches doivent représenter Noël et la Légion. Il n’y a aucun prix matériel à la clef mais le concours n’en reste pas moins important et renforce un peu plus la cohésion de ce corps. Le jury est composé de personnes issues de la société civile, religieuse et militaire.

crèche de la Légion au fort Nogent en 2007

crèche de la Légion au fort Nogent en 2007

Les thèmes des crèches sont donc variés. A Castelnaudary, la crèche des Cadres aura pour thème la Grande Guerre puisqu’on célèbrera en 2014 le centenaire du début de la première guerre mondiale. La compagnie d’engagés volontaires, elle, a choisi les tranchées.  Au fort de Nogent, elle retrace le quotidien d’un soldat. A Aubagne, on retrouve l’évocation de l’Afghanistan avec la représentation d’un poste avancé. On a aussi une représentation de l’institution des invalides de Puyloubier, au pied de la montagne Sainte-Victoire, et encore la jungle guyanaise avec une fusée Ariane V, et enfin le portail d’une caserne à Djibouti. Parfois, les légionnaires font aussi des scénètes vivantes.  Dans une crèche avec une colline d’Indochine et des santons, deux légionnaires jouent l’histoire d’un ancien sur son lit de mort qui raconte sa campagne d’Indochine à son fils. Par-là, les légionnaires rendent hommage aux anciens.  Depuis quelques années, les crèches sont ouvertes au public qui peut venir les visiter. Au Fort de Nogent, elle sera ouverte au public le samedi 4 janvier de 14h à 18h. Hier à Nîmes, les légionnaires ont joué au public des scènes où l’on voit entre autre des militaires peignant des santons pour confectionner leur crèche.

Les crèches de la Légion étrangère ont toujours impressionné ceux qui ont pu les voir. On découvre que ces hommes de guerre peuvent faire preuve d’imagination, de créativité et de sens artistique. Certains ont parfois un vrai talent. C’est un des moyens d’intégration de la Légion qui inculque par là un esprit de famille et de débrouillardise. Quelque soit la nationalité ou la religion, aucun légionnaire ne déroge à la tradition et tous y mettent beaucoup de fierté !


Saint-Christol : quand le 2ème REG célèbre Sainte-Barbe…

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publié le mardi 02 décembre 2014

Le 1er REC ayant désormais quitté Orange pour Carpiagne, le 2e REG (Régiment étranger de génie) de Saint-Christol d’Albion est le seul régiment de Légion, stationné dans le Vaucluse.

Le 3 décembre, les képis blancs du Régiment du Ventoux ont célébré Sainte-Barbe,  leur patronne,  autour de leur  chef de corps, le colonel Reussner, au cours d’une cérémonie présidée par le général Maurin, commandant la Légion étrangère.

Sainte-Barbe étant honorée,  par tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, manient les explosifs et s’affrontent au feu et aux catastrophes. C’est le cas des légionnaires du 2e REG qui, depuis la création de leur régiment en 1999, ont effectué maintes missions d’opérations extérieures - au sein de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne (BIM) -  dont il est l’unité de génie d’assaut.

Kosovo, Tchad, Liban, Côte d’Ivoire, Afghanistan  et même Djibouti font partie des missions qui été  confiées au 2ème REG. Et plus récemment au Mali, sans oublier la République Centrafricaine et même la Guyane dans le cadre de l’opération « Harpie ».

A l’issue de la cérémonie, le chef de bataillon Faurichon de la Bardonnie et le capitaine Lauquin ont été faits chevaliers dans l’Ordre National du Mérite.  Le chef de bataillon Vallory a reçu la Croix de la valeur militaire tandis que le caporal Randrianarivelo et l’adjudant-chef Arnicot recevaient la Médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze.

Enfin, six légionnaires ont été naturalisés.  Il s’agit du sergent Andriamandratosoa, des  caporaux-chefs Togookhuu,  Momtchilov et Manole et des caporaux Randrianarivelo et Dron qui ont reçu leur décret de naturalisation.      


Une exposition sur Louis Fregier à Saint Mitre

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Par D.Cismondo


Louis Fregier (1929-2014) est l'un des derniers représentants de la grande tradition de la peinture militaire en France. Du Premier Empire à l'épopée de la Légion étrangère, l'essentiel de son œuvre est déposé au musée de Marignane (13) mais plusieurs de ses toiles sont également présentes au mémorial de Verdun et au Musée de l'Empéri (Salon-de-Provence). Louis Frégier est actuellement l'objet d'une exposition d’œuvres sur le boulevard des Poilus à Aix-en-Provence à initiative du lycée militaire d'Aix et de l'école des beaux-arts de la ville.
Le souvenir français de Saint-Mitre-les-Remparts, avec la Ville de Saint Mitre les Remparts et la Bibliothèque Municipale Charles Rostaing propose du 2 au 13 décembre une exposition de quelques-unes des toiles les plus marquantes de Louis Frégier, peintre. sur la Grande Guerre.
Une exposition d'une trentaine d’œuvres préparée par Jean-louis Fregier et Nicolas Balique avec diffusion d'un film réalisé pour la société Hoplites et Compagnie. Elle est complétée par la présentation d'objets et documents inédits sur la Première Guerre mondiale. Vernissage le mardi 2 décembre 2014 à 18H à la médiathèque Charles Rostaing de Saint-Mitre-les-Remparts.

La Grande Guerre, Bayonne et le Pays Basque

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29 novembre 2014 Publié par Philippe Cloutet

Le rôle de Bayonne et du Pays Basque dans la Grande Guerre est méconnu. L’exposition organisée au Musée Basque de Bayonne apporte pour la première fois un éclairage sur les liens tissés entre ces terres paisibles, si éloignées du théâtre des batailles, et ....

.... l’enfer des tranchées. Devenue base-arrière des combats, Bayonne et sa région assumèrent l’effort de guerre, tant par le sacrifice des hommes au Champ d’honneur que par la mobilisation civile pour secourir les blessés et les populations martyres du front.

Exposition Bayonne Grande Guerre

Ville de mobilisation, Bayonne voit passer devant ses conseils de révision les hommes en âge de combattre. De jeunes volontaires s’y reprennent plusieurs fois pour être jugés aptes. C’est le cas du futur héros de l’aviation Georges Guynemer qui n’est accepté que la troisième fois. Au déclenchement de la première guerre mondiale, les associations tchèques de Paris décident que tous les membres aptes au service militaire s’engageraient dans l’armée française. Le 22 août 1914 un premier groupe de 300 volontaires tchèques est accepté par les conseils de révision et part pour Bayonne avec d’autres volontaires étrangers (Polonais, Espagnols, Suisses, etc.) pour être incorporé dans les unités du régiment de marche de la Légion étrangère en cours de formation.

Exposition Bayonne Grande Guerre
Illustration : Benjamin GOMEZ (Bayonne, 1885 – 1959), dessin original de l'affiche faite pendant la première guerre mondiale en faveur des sinistrés du Nord, 1918

Les Tchèques constituent une compagnie indépendante appelée « Compagnie Nazdar » qui reçoit son fanion aux armes de Bohême des mains des dames de Bayonne qui l’ont brodé. Le départ des différents régiments depuis la gare de Bayonne, ville de garnison, et les lettres envoyées du front à leurs familles par les soldats des régiments en garnison à Bayonne (le 49e parmi d’autres) ponctuent l’actualité. Les mois d’août et de septembre 1914 sont cruels : les pertes humaines sur le front sont considérables et endeuillent les familles : parmi d’autres, la famille Diharce de Bayonne perd en août deux fils et le troisième est fait prisonnier.

Les artistes du Pays Basque sont enrôlés dans la guerre et plusieurs y sont tués : le Navarrais Antoine d’Irumberry de Salaberry en décembre 1915 et le Luzien Gabriel Deluc en septembre 1916. Ils dessinent dans les tranchées et témoignent de la barbarie de la guerre moderne.

Les aquarelles de Salaberry sont impressionnantes, en particulier celle réalisée la veille de sa mort. Les dessins de Deluc sont poignants et font vivre le quotidien des tranchées. D’autres, comme le Bayonnais Henri Zo, sont mobilisés pour témoigner officiellement de la guerre par leur pinceau. « Morts au Champ d’Honneur », prisonniers et blessés graves (parmi eux le futur maire de Bayonne Jean-Pierre Brana) amènent la tragédie dans le quotidien des familles.

Des médecins de la région interviennent dans les hôpitaux d’évacuation du front. Et c’est à Bayonne, parmi d’autres villes éloignées du front, que sont envoyés les blessés soignés dans les hôpitaux civils et militaires mais aussi dans des édifices temporairement transformés en hôpitaux comme le Lycée de Bayonne, le Séminaire de Larressore ou le château d’Ilbarritz. Ernest Fort, secrétaire du maire de Bayonne Joseph Garat, dirige les oeuvres municipales de guerre en faveur des réfugiés, surtout les orphelins belges, et organise un atelier de rééducation des mutilés.

Artiste lui-même, il dessine quelques épisodes du temps de guerre à Bayonne et rassemble une documentation importante. Les témoignages des Bayonnais de l’époque insistent sur les difficultés de la vie quotidienne (cherté des denrées), les émotions suscitées par l’explosion de la poudrerie ou l’attaque des forges du Boucau par un sous-marin allemand.

Les illustrateurs locaux participent à l’exaltation du devoir patriotique et au dévouement envers les populations souffrantes des lignes du combat. Après la victoire chèrement acquise, des pierres du souvenir fleurissent dans toutes les communes de France pour témoigner du sacrifice de millions de soldats.

Les monuments « Morts pour la France » témoignent de la volonté de sortir de l’anonymat ces héros modestes qui ont donné leur vie dans la première guerre totale des temps modernes. Chaque village de la « petite patrie » basque compte ses morts pour la grande patrie.


AUBAGNE RENFORCE LES LIENS AVEC LA LEGION ETRANGERE

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Publié le 28/11/2014

Le vendredi 28 novembre a eu lieu à Aubagne une prise d’armes par le 1er Régiment étranger, placé sous les ordres du lieutenant-colonel Rémy Rousseau, pour témoigner de son profond attachement à la ville qui l’accueille depuis plus de cinquante ans.
C’était aussi l’occasion de mettre à l’honneur deux unités emblématiques de la Légion étrangère, à quelques jours de la célébration de leurs Saints patrons : Sainte Cécile, patronne des musiciens, et donc de la Musique de la Légion étrangère, et Sainte Barbe, patronne des pionniers qui ouvrent tout défilé de la Légion étrangère.
Présidée par le général de division Jean Maurin, commandant la Légion étrangère, et en présence de monsieur Gérard GAZAY, maire d’Aubagne, cette prise d’armes a été par la remise de décorations, de lettre de félicitation et de décrets de naturalisation à des légionnaires

« La Prise d’Armes du premier régiment de la Légion étrangère, organisée pour montrer l’attachement de la Légion à Aubagne et aux Aubagnais, vient d’avoir lieu. C’est une très belle cérémonie et un geste de reconnaissance de la part de ce corps d’armée exceptionnel qui s’est installé à Aubagne il y a 52 ans. Aux côtés de Sylvia Barthélémy et des élus de la Ville, du général Jean Maurin commandant de la Légion étrangère et de Rémy Rousseau chef de corps du premier RE, j’ai eu le plaisir de remettre à certains légionnaires que le commandement avait décidé de mettre à l’honneur, leur titre de nationalité française. N’oublions pas que beaucoup de nos légionnaires décident en cours ou après leur carrière, de s’installer définitivement chez nous, où ils sont les bienvenus. »

G GAZAY


When dreams come true: Kazakshtani boy in French Foreign Legion

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14 october

Photo © AFP
Photo © AFP

With a dream in his pocket and loads of youthful determination a Karaganda Oblast, Kazakhstan native Oleg Serov set off for France for the first time at the age of 18 to get enrolled into the French Foreign Legion. In his interview to Kriminalnye Novosti, young Serov told about his training and studies at the Legion.

He has already made friends with two Belarusians and a Ukrainian and the life at the Legion has doubled Oleg’s enthusiasm. “I like French language a lot, and the country is beautiful. I have already been to the Alps and Nice,” he said. The most difficult part for the teen, who had never left his home, was lack of communication with his parents. Despite his homesickness, Oleg is not planning on coming back anytime soon. Though, he admits that he misses “home made food, beshparmak (Kazakh national dish) and halva”.

In five month, Oleg will be able to take part in a military campaign. “It will depend on the campaign. I do not know where it will be exactly, but most probably in Africa,” the young legionnaire said. He was surprised at how rapidly the training progressed. “We already learned how to blow land mines, shoot and parachute,” he shared.

When asked what kind of advise he would give to others, Oleg said: “Take risks if you are confident. But remember, there are no wimps in the Legion. We have had a number of defectors who ran away at night, because they could not handle it”.

Oleg added that French people were very respectful towards the legionnaires. “They smile and give a seat, ask how things are going. There was a situation once when an elderly French gentlemen wanted to give me a sit,” the Kazakhstani said for whom respect towards elderly is a part of his upbringing. “The citizens love their legionnaires, but when you take off your uniform they do not notice you,” Oleg added.

Oleg’s father Sergey Serov, 40 wholeheartedly supports his son's choice even through it surprised him a first.

“It all started with Jean-Claude Van Damme and Lionheart,” the father said with a smile. “I think that for a man to be in the military is the best choice, because I have worked in the military myself. We brought up Oleg to be a real man. Our children never wasted time watching TV or playing computer games, but instead they read good books, trained in sports and learned languages. In his second grade, he could do 140 push-ups and 11 chin-ups, played football and trained in wrestling. Our children have never been exposed to the violence, ads and the money cult that endlessly flow from TV screens nowadays, simply because we did not have a TV. Oleg had Bs at school, but always strived to be the best”.

The father said that his son has never been content with the classic army-mine-marriage-children daily routine. “I wholeheartedly supported his desire to change his life. We sent him to a sports boarding school to train in track and field. The boy adapted quickly and never complained, despite strict school rules. He made lots of friends and became a candidate master in sports. But he did not have athletic talents, basically, he could not become a superstar,” Sergey said.

After graduating from high school, Oleg tried to enter one of Kazakhstan’s military academies and passed a medical examination. But, as the Sergey admitted, the academy asked for a large sum as a bribe, that even if the family wanted they could not afford it.

In the Russian FSB, the boy was denied admission, because he did not have a Russian citizenship. “We have never consider him serving in the Kazakh army to tell the truth. Hearing almost every month about boys dying there does not make one want to sent his son there,” the father said.

Oleg, then, got enrolled into a university and finished his freshman year. But after that, he decided to drop out of the university and apply to the Foreign Legion. “His Mom was horrified, but I started surfing the Internet for information. I read lots of forums of real and “fake” legionnaires, and realized that we have to give it a go. What could we lose if we tried? We wrote an email to the Foreign Legion. In five days they replied in English and sent an application form. This gave us hope, he is needed there, I thought. I told my son, if you decide to go, then go, because you can always return and work here in the mines. But it is virtually impossible for an 18 y.o. boy to go to France from Kazakhstan, because no one would give him a visa. So we got him a Lithuanian Shengen visa and bought a Karaganda-Frankfurt-Marseille-Riga ticket. On January 6 he departed for France. And there it was, palms, sun and heat! The boy who had never been abroad was ecstatic,” Sergey said.

But when Oleg reached his destination, communication ceased. “We did not have any news from him for 2 weeks. His Mom was going out of her mind with worry. After 14 days, his new friend from Moldova called. He and Oleg had agreed that whoever is discarded first gets to call both parents. His friend was denied admission without any explanation,” Sergey remembered.

The father of the Kazakhstani young legionnaire added that no one really knew what criteria were considered for admission. There were, according to Sergey, a number of physical examinations. Knowledge of French was not compulsory. “They would quickly teach you French if you are admitted. There is a test on motivation, but the most important is to pass a so-called “Gestapo”, where, according to rumours, an applicant can even be beaten. At the entrance to the Legion, they took away their documents, made them break their debit cards, driving license and threw away diplomas (…). It made it clear; there was no going back. If one did not make it, then he was returned his passport only and thrown out of the gates, free to do whatever one pleased form that moment on,” the father said.

Sergey said that when his son was at the “Gestapo” exam, he was asked to break his Visa card. The boy broke it into two without giving it a second thought. “The test was in Russian though a translator. He was asked very strange question that were repeated but put differently each time. “What do you parents do for living? What kind of car do they have? Do you have a dog at home?” and then again “Where do you parents work?” (…) It is very important to tell the truth. They could find out if one was lying. And that meant the end of it all. They even tried to offend his feelings by changing his mother’s maiden name as if it sounded indecent in French. It was a pure provocation. But Oleg pretended he could not hear them. They could hit you or start shouting suddenly. They have professional psychologists who know how to deal with each applicant to test him,” Oleg’s father said in the interview.

After the test the applicants were told if they were admitted into the Legion or not. Oleg made it through.

But that was not the end of the harsh tests. The most difficult one, according to Oleg, was something called “a farm”. “It is a sort of two-week bootcamp. It is very hard. Newcomers break, but this time physically. They do not get to sleep, at least no more than 3 or 4 hours, and are treated very badly, made to run 15 km every morning, get no proper food and no sweets. Oleg was in a hospital during the first week because his toe abscessed. When he brought a package of Bounty bars to the camp from the city, the boys were so happy that they were saying that this would get them through the camp,” the father said.

Learning French was not easy. Oleg for the first time saw someone literally fall asleep while studying the language. But then the sleepy student would be ducked into ice-cold water or even beaten. Sergey said that there was no abuse of newcomers by older soldiers that was very widespread in post-Soviet armies. “Oleg speaks French better than other foreign newcomers. They put two French speaking and two non-French speaking newcomers together in a dorm. They also sing a lot in French,” Sergey said.

But despite the horrendous conditions and shattering training, Oleg made it through, his father said proudly.

At the moment, Oleg is serving in a regiment in Saint-Christol. He is paid € 1200 per month ($1500) and fully supported by the Legion. “There are no taxes and they have a medical insurance. Legionnaires also have a great number of benefits. For example Oleg and his friend went to Nice. France is a very expensive country. A ticket there costs €500 ($650) per person, but they paid only €35 ($45) because of the concession fare. In the Legion they are fed like in a restaurant: they get oysters, any kind of meat, and all types of salads,” Sergey said.

The legionnaires have holidays same as civil French people. That for Oleg means that he can travel across France.

“The regiment is some sort of a boot camp in itself. Soldiers are picked out for specialization. There are 11 regiments with different specialization: jungle, forest, water, underwater, desert and others. They have engineering regiment, rescue and dog handlers. A soldier is asked what he is interested in, because his choice matters. Oleg dreamed of going to juggle in French Guiana, where the Legion protects a space launching complex. But we were afraid that his toe will go worse because of the humidity. He would definitely serve at Guiana someday, it is very exciting to see real tropics! But meanwhile, Oleg chose to specialize in mountains,” the proud father said. The training took place in Pyrenees, where newcomers were trained in skiing with equipment. They had to pass examinations that ranged from 40 km to 80 km and even 100 km. Oleg, as his father recalled, was so tired that he was nearly sleeping while skiing or walking. “But despite all of this he even gained some weight,” the father lovingly said.

The legionnaires are not prohibited from smoking or drinking. But drinking has to be moderate, as the regiment has very strict rules concerning drunken fights. Weekly drugs test are mandatory too.

The Legionnaire also has different ethnic groups. “The biggest group, besides Madagascarian, is Russian. There, all the people from the CIS countries are considered Russian. There are many Slavs, especially in the paratroopers regiment, mostly Belarusians and Ukrainians. There are very few Kazakhstanis. There was one guy from Astana. There are many Portuguese, Romanians and Mongols. Oleg is the youngest among 1000 legionnaires in the regiment. Older legionnaires adopted a patronizing attitude towards him, he is like the son of the regiment there. Many are surprised that he is there being so young. Getting into the Legion is almost impossible at that age. The average age of newcomers is 25-27,” the father said.

Oleg will turn 23 when he serves his full 5 year contract.

“We dream that he will get into The École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, where only French citizens under 25 are accepted with native French. But he has a chance,” the father explained. After three years of service, a legionnaire can apply for French citizenship.

The French Foreign Legion is a military service wing of the French Army established in 1831. It is unique in a sense that it was created for foreign nationals willing to serve in the French Armed Forces. The Legion is commanded by French officers. French nationals constitute up 24% of the Legion. At the moment, there are around 7500 legionnaires from 136 countries servinging in 11 regiments.

By Gyuzel Kamalova


Le président de l'ASAF à Lille pour parler de l'armée française le 4 décembre

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22.11.2014

Le général de brigade Henri Pinard-Legry, président de l'Association de soutien à l'Armée française, sera à Lille le décembre, à 18h, à l'invitation de la mission Lille Eurométropole Défense sécurité.

Il prononcera une conférence intitulée "L'Armée française, deux ou trois choses que je sais d'elle". Un titre faussement humble qui devrait lui permettre, au contraire, de faire un bilan assez complet de l'état de santé de l'Institution militaire française.

La conférence aura lieu au musée des canonniers, rue des Urbanistes, à Lille.


Lettres du Légionnaire Paul Gusdorf à son épouse Marthe 1914-1918

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vendredi 21 novembre 2014

Permission du commandant

Ce sera la dernière permission de Paul avant plusieurs années. Il ne reverra pas Marthe sa femme, ses enfants Suzanne, Alice et Georges, ni Caudéran, avant longtemps. Depuis la fin du mois d'août il a fait ses classes au dépôt de Bayonne, où des légionnaires (tous français ou naturalisés) sont venus de Sidi Bel Abbès pour encadrer les nouvelles recrues qui se sont engagées pour la durée de la guerre, attirés par la naturalisation qui leur a été promise. Des Tchèques en grand nombre, des Polonais, des Belges et des Luxembourgeois ont rejoint le 2e régiment de marche du 1er Étranger.


François Beautier: 
"Paul et Marthe, “ressortissants ennemis” qui ont fait le choix de rester en France, ont pris le risque d’un internement en camp de concentration : l’engagement précoce de Paul dans la Légion étrangère de l’armée française le leur a évité. Cependant la convention de La Haye du 18 octobre 1907, reconnue par la France en 1910, oblige la France à ne pas utiliser ses engagés étrangers sur des fronts où ils affronteraient leurs compatriotes, ce qui justifie l’envoi de Paul “outre-mer”, au Maroc, très loin de sa famille et dans le contexte d'une guerre coloniale très différent de celui que connaissent les autres Poilus.  
Paul a fait ses classes au centre de recrutement et de formation militaire ouvert à Bayonne par la Légion étrangère et encadré par des Légionnaires venus spécialement de Sidi Bel Abbès, en Algérie, principal centre de la Légion en Afrique du nord. Pour se rapprocher de lui, Marthe et les enfants ont résidé dans la même ville, Bayonne, où l’entreprise L.Leconte, dont Paul est l’un des associés, possède un bureau.
- Ayant occupé la fonction de secrétaire de son colonel, Paul sait parfaitement que son comportement, militaire et civil, sera évalué - y compris à travers ses courriers privés - en vue du jugement de naturalisation qui sera prononcé à la fin de son engagement pour la durée de la guerre. Il se conduit et écrit en cherchant donc à se fondre dans ce qu'il pense être les standards du "bon Poilu" et du "bon Français", sans bien saisir les relations encore ambigües (depuis la Commune et l'Affaire Dreyfus) entre la République et l'Armée françaises, donc sans bien se rendre compte que plusieurs de ses traits d'identité (bourgeois, cultivé, humaniste, polyglotte, juif, allemand, républicain, libéral, social-démocrate...) font de lui un Poilu, un Légionnaire et un candidat à la nationalité française assez peu conforme, donc suspect, aux yeux des militaires de carrière qui l'observent."

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Traduction

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