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Au nom des poilus de 14-18, un anniversaire à ne plus oublier

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13/03/2011

- 27 décembre 1897- Lazare Ponticelli – 11 mars 2008 - 

Depuis le 11 décembre 2008   dans le 13e arrondissement de Paris, le lycée professionnel et technique de la rue Barrault vient d’être baptisé "Lazare Ponticelli" du nom du dernier poilu de 14-18, décédé le 11 mars 2008 à l’âge de 110 ans. Le choix du 13e  n’est pas le fruit du hasard, puisqu’il abrite la société créée par les trois frères Ponticelli en 1921. Publiée dans  de nombreuses coupures de presse, voici résumée la biographie de notre héros. 

De Bettola (Italie) à …Paris : Ce 27 décembre 1897, en raison d’une tempête de neige, Philomène Ponticelli déclare avoir attendu trois jours pour pouvoir venir devant l’Etat civil annoncer la naissance de son petit Lazarro. Il convient d’ajouter qu’en cette fin du 19e siècle, dans ce village de montagne le dénuement total de cette famille de 7 enfants décide Philomène à partir pour Paris alors que Lazare n’a que deux ans. A la mort de son papa en 1906, Lazare ne parle pas français, mais part à son tour pour la France et débarque à la gare de Lyon intégrant la colonie italienne à la recherche de petits boulots.

En France à la déclaration de guerre : Lazare masque ses 17 ans pour se porter volontaire pour défendre ce pays qui l’a accueilli ; mais ne possédant pas la nationalité française, il s’engage dans la légion étrangère dans le 1er régiment de Sidi-Bel-Abbès. Après une rapide instruction, on l’envoie en deuxième ligne à Soissons, puis en Argonne en décembre 1914, soit trois semaines au feu, au cours desquelles il découvre la boue des tranchées et les cadavres qui gisent dans le no man’s land. Dansses mémoires, Lazare se rappelle de ce soldat qui, la jambe coupée hurlait que l’on vienne le chercher. N’hésitant pas une seconde, le légionnaire saute le parapet et rampe vers lui pour le mettre en sûreté. Au moment d’être évacué, le blessé lui saute au cou et l’embrasse en lui disant : « Merci pour mes quatre garçons ! ». 

En Italie en mai 1915 : Par suite de l’entrée en guerre de l’Italie aux côtés des Alliés, leur régiment étant dissous, Lazare et tous les Italiens du régiment de la légion étrangère sont invités à rejoindre leurs unités. Celle de Lazare combat alors les Autrichiens dans la montagne des Dolomites : dégoutée de la guerre, elle fraternise avec eux. Ces écarts ne plaisant pas à l’Etat-major, l’unité est envoyée au Mont Cucco : secteur de triste réputation où livrant de violents combats, Lazare est blessé au visage. A sa convalescence, il rejoint la 1ère ligne en 1918 près du Monte Grappa où les assauts sont terribles. En raison de l’utilisation des gaz, les unités sont décimées et les hommes tombent comme des mouches. C’est dans cette région que Lazare apprendra la fin de la guerre.

Démobilisé en 1920 : Il retourne à Paris chez son frère Céleste. Avec leur troisième frère Bonfils, ils travaillent au montage et démontage de cuves et de cheminées. En 1921, Céleste, Lazare et Bonfils créent la société de fumerie « Ponticelli frères » sise au 69 avenue d’Ivry dans le 13e arrondissement. Les chantiers se succèdent et l’entreprise prospère. Au cours de l’été 1923, Lazare épouse une française Clara ; ils auront 3 enfants. En 1938, ils ont la douleur de perdre leur jeune enfant Jean. En 1939, les 3 frères obtiennent enfin la nationalité française.

Résistant de la seconde guerre mondiale : En mai 1940, devant la progression de l’armée allemande, Lazare et sa famille partent en exode dans le sud de la France. Fin 1942, Lazare obtient son laissez-passer pour Paris où l’activité de son usine est fort réduite. Mais malheureusement dans un chantier, il est blessé par un madrier qui lui heurte le crâne. Son activité dans la résistance est remarquée : détournement vers Beaumont, en France, des wagons d’obus destinés à l’Allemagne ; à la libération de Paris, mise de tous les véhicules de sa société à la disposition des FFI, confection de cocktails Molotov, etc..

Retraite bien méritée : Depuis 1960, Lazare n’abandonnera jamais son activité au sein de sa société, sise Place des Alpes XIIIe, (non loin du lycée) qui, forte de 2.000 salariés en France et à l’étranger est particulièrement performante dans la construction de centrales atomiques.. Il ne manque jamais les cérémonies du 11 novembre ; c’était sa manière à lui, comme il se l’était juré, de penser à ses camarades morts pour la France. De plus, à chaque commémoration, il ne manque pas de déposer un bouquet de fleurs devant le monument aux morts de la ville du Kremlin-Bicêtre, dont il est citoyen d’honneur.

 

Refus d’obsèques nationales : En 2005, le Haut conseil de la mémoire combattante présidé par le président de la République avait décidé que seraient organisées des obsèques de portée nationale pour le dernier combattant de 14-18 et que celui-ci serait enterré au Panthéon. Ultime concerné, Lazare  manifeste sa réaction : « Je refuse ces obsèques nationales. Ce n’est pas juste d’attendre le dernier poilu. C’est un affront à tous les autres, morts sans avoir eu les honneurs qu’ils méritaient. On n’a rien fait pour eux. Ils se sont battus comme moi. Le travail de mémoire arrive trop tard. On s’en est foutu un peu. Il a fallu que ce soit Chirac qui commence à bouger quand on n’était plus nombreux et qu’on était fatigués. » Sa fille ajoutait que si elle pouvait accepter une cérémonie simple, dédiée aux morts de la Première Guerre mondiale, elle exigeait en même temps, que son père soit enterré dans le caveau familial. Quelques jours plus  tard, finalement, l’ultime combattant de la Première Guerre mondiale, après son premier refus, accepte le principe d’obsèques nationales mais « sans tapage important, ni de grand défilé au nom de tous ceux qui sont morts, hommes et femmes ». Selon ses propres vœux, une messe pourrait-être donnée en l’église Saint-Louis-des-Invalides à Paris.

 

Lazare Ponticelli n’est plus : Ce dernier « poilu de la Grande Guerre » est décédé ce mercredi 11 mars 2008 à l’âge de 110 ans vient d’annoncer la présidence de la République. « Ses obsèques nationales se dérouleront lundi aux Invalides », précise depuis le Kremlin Bicêtre Alain Marleix, secrétaire d’Etat aux anciens combattants. « J’exprime aujourd’hui, la profonde émotion et l’infinie tristesse de la nation alors que disparait Lazare Ponticelli, dernier combattant français de la Première Guerre mondiale », a déclaré le président Sarkozy dans un communiqué, ajoutant : « Je salue l’enfant italien venu à Paris gagner sa vie et qui choisit de devenir Français une première fois en août 1914 lorsque trichant sur son âge, il s’engagea dans la Légion étrangère pour défendre sa patrie d’adoption. Une deuxième fois en 1921, quand il décida de s’y établir définitivement. »

 

Chevalier de la Légion d’honneur – Croix des combattants 14–18 - Médaille interalliée 1914-1918 – Médaille des blessés – Chevalier de l’ordre Vitorio Veneto (Italie) – Mérito de Guerra (Italie), selon ses propres volontés, le « der de la der des der » repose dans le caveau familial au cimetière parisien d’Ivry/Seine.


Traduction

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