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Le 11 mars 1898 – L’attaque de Vohinghezo

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AU FIL DES MOTS ET DE L'HISTOIRE

14 mars 2013

 Le 11 mars 1898 - L’attaque de Vohinghezo dans EPHEMERIDE MILITAIRE le-capitaine-flayelle-150x150

L’attaque de Vohinghezo (Madagascar)

D’après « Les Hauts faits de l’armée coloniale, ses héros » – F. Bertout de Solières – 1912

Notre extension méthodique dans la province de Tulléar et dans l’ouest du cercle des Baras ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d’une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, sis à l’est du confluent du Mongoka et du Malio, M. le capitaine Flayelle, commandant les troupes de la province de Tulléar, fut chargé de chasser cette bande de son repaire.

Il disposait, pour l’opération projetée :
- d’un détachement de la 1ère compagnie de la légion, sous les ordres de M. le lieutenant Montagnole ;
- de quelques hommes de la 11e compagnie du 13e régiment d’infanterie de marine ;
- d’une pièce de la 6e batterie de montagne (lieutenant Defert) ;
- d’un détachement de la 6e compagnie du 1er Malgaches ;
- d’un détachement de la 8e compagnie du 2e Malgaches (sous-lieutenant Garenne) ;
- d’un détachement de la milice de Tulléar (M. l’Inspecteur Charles) ;
- d’un détachement de la compagnie de Fianarantsoa (M. le garde Morel).

Ce groupe quitta le poste de Soaserana le 11 mars dans l’après-midi, passa le Malio, et, après un repos de quelques heures, se remit en route à onze heures du soir.

Voici le récit du combat, fait par un des survivants :

Un clair de lune suffisant permet de marcher assez vite dans une région inconnue. Bientôt, on a la certitude que les rebelles sont avertis. Leurs sentinelles fuient devant les éclaireurs et des feux s’allument dans la montagne en face. On arrive devant un bois qui paraît impénétrable tant l’obscurité est devenue profonde. Le capitaine veut attendre le jour pour attaquer, mais le lieutenant Montagnole s’est engagé au milieu des abatis avec deux éclaireurs.

C’est le signal d’une décharge générale et qu’on évalue à deux cents coups de fusils. Le capitaine lance alors les légionnaires sur les traces du lieutenant. Il traverse avec eux les abatis, mais il est difficile de pousser de l’avant car on ignore absolument le terrain. On ne voit que les coups de feu qui aveuglent et la fusillade, à bout portant, est tellement intense que les hommes n’entendent rien.

C’est alors que le lieutenant X., s’approchant dans les fourrés, crie : « En arrière ! ». Mais le capitaine, dans un geste superbe et de toutes ses forces : « Mais non ! Pas en arrière ! En avant ! ».

A ce moment, un coup de feu le frappe de deux balles, l’une au cœur, l’autre à l’abdomen, le capitaine tombe à la renverse !

Il dit à son ordonnance qui, quittant le convoi, s’était portée à ses côtés dès les premiers coups de feu : « Griseur, je suis mort ! ».

L’ordonnance s’est agenouillée près de lui : « Où ça ? »
« Au côté », répond le malheureux blessé.
« Attendez, je vais vous transporter en arrière pour vous faire panser. Ce n’est peut-être pas si grave que cela ».

Il appelle des légionnaires à l’aide et, à trois, ils le transportent à travers les abatis, malgré la demande du capitaine qui veut être laissé sur place. La colonne n’a pas de médecin. Deux infirmiers, aidés de Griseur, le pansent de leur mieux. Cela ne va pas sans quelque douleur.

« Vous me faites souffrir, dit-il, laissez-moi mourir ».

A l’ordonnance, qui parlait à voix basse : « Ne parlez pas à voix basse, ce n’est pas la peine, j’entends tout ce que vous dites ».

Au lieutenant Defert, qui vient lui demander comment il va : « Laissez-moi mourir ! » dit-il encore.

Blessé à cinq heures, le capitaine s’éteignait doucement à sept heures quarante, après trois ou quatre contractions de la bouche.

S’il avait peu parlé, il avait pu conserver sa pleine lucidité. Son regard était resté clair jusqu’au dernier moment. Les deux balles étaient mortelles : la première, entrée dans la région du cœur, restée dans la plaie et déterminant une hémorragie ; la seconde, perforant le foie et sortant par le dos. On avait (Griseur) apporté, vers cinq heures et demie, le corps du lieutenant Montagnole, déjà froid. Il avait reçu sept balles.

La bande mise en fuite, la colonne revint à Soaserana, d’où elle était partie et les deux officiers furent inhumés avec trois soldats tués dans le même combat.

Le général Galliéni décida, à la suite de cette affaire, que les postes d’Ankazoabo, Soaserana, Vorondreo et Manena, porteront les noms de poste Flayelle, poste Montagnole, poste Durlach, poste Ramanarany.

 

Une rue de Remiremont (Vosges) porte le nom du capitaine Flayelle.


Traduction

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