Samedi 15 décembre 2012
Je suis en proie à des sentiments contradictoires. Attristé et heureux à la fois et plus effaré que surpris dans le fond.
Par facebook j’apprends qu’un ancien légionnaire est mort à La Réunion. L’amicale locale prévenue, a choisi d’ignorer l’événement tout comme de rester indifférente à la disparition d’un de nos camarades. Evidemment, je ne suis pas en mesure de savoir s’il y avait des relations tumultueuses entre le disparu et les membres de l’amicale, mais le crime de cet ancien légionnaire, caporal-chef ayant accompli 18 années de service sous le fanion qui nous est cher, semble avoir été de ne pas appartenir à l’amicale , devenant ainsi, si je me réfère au « didakt », à la « fatwa » d’une autre amicale, une sorte de malfaisant qui aura passé 18 ans de sa vie à se servir de la Légion au lieu de la servir !
Cependant, un de ses amis veillait, dévoué, et avec le concours de quelques autres et des services sociaux, a réussi à donner une sépulture digne à l’Ancien, délaissé.
Voici trois ou quatre semaines un légionnaire est mort seul, dans son état de clochard, à Paris. Si des camarades avaient pu l’aider se seraient-ils posé la question de savoir s’il était membre d’une amicale ? S’il cotisait ? S’il participait aux assemblées ?
Au combat, ne porterait-on pas secours à untel sous prétexte qu’il est d’une autre compagnie, d’un autre régiment, d’une autre arme ?
Repose en paix Ancien légionnaire même sans fleurs ni couronnes. Ton ami veillait sur toi et dans le fond, la seule amicale qui vaille est celle, immatérielle, qui réunit tous les membres d’une institution qui nous est supérieure, affiliés pour toujours que nous sommes à l’esprit qui nous unit et qui nous donne la fierté de pouvoir affirmer, en dehors de tout carcan, de toute contrainte : la Légion ? J’en suis et je n’oublie pas les miens !
Antoine Marquet