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Légionnaire toujours...

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Je suis un piètre légionnaire

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Jeudi 8 novembre 2012

Tambour Légion

Ce n’est pas un coup de gueule, ni un lavage de linge sale, mais une mise au point quelque  peu brutale  certes, dans sa conclusion.

Notre ami Antoine cette fois-ci n’y va pas avec “le dos de la cuillère”. Pensez donc, il se dit “piètre légionnaire”, lui qui devrait se glorifier d’un parcours honnête et fidèle, exemplaire, et, s’il a été en son temps sapeur-travaux et sapeur-combat, aujourd’hui il revêt la tenue du sapeur-pompier pour éteindre un incendie qui n’a que trop couvé… Antoine règle des comptes, perce l’abcès qui embue depuis plusieurs années une partie de sa mémoire, là où se cachent les regrets, les dommages, les injustices, les insultes, les peines, bref, toutes les choses qui vous interdisent une vie de retraité sereine et sans nuages…

Il est vrai que notre Ami ne supporte pas de se voir désigné avec quelques milliers d’autres, comme « s’étant servi de la Légion au lieu de la servir » par un pur parmi les purs, « moderne gardien du temple qui émet des bulles quasi pontificales », parce qu’il n’est pas abonné au magazine “Képi Blanc” et non affilié à une amicale d’anciens légionnaires, il voit rouge et devient tout vert !

Il y a quelques mois, lors de la lecture d’une “bulle  pontificale”, Antoine souhaitait répondre. Je lui exprimais mon point de vue lui disant qu’il n’était pas de bon augure de prendre à témoin les visiteurs de notre blog. Antoine me rétorqua qu’il avait du mal à accepter cette forme de discrétion puisque la « leçon » donnée de façon péremptoire, comme une attaque, était affichée à la lecture de tous par site internet interposé.

Néanmoins il a reconsidéré sa position et rien n’a été publié  jusqu’à ce que paraisse une nouvelle bulle pontificale sur le bénévolat cette fois-ci; copié-collé d’un auteur, Laurent Nice mais signé: “le bénévolat, vu par…”. Trop n’en faut, Antoine s’enflamme et dit très haut: stop aux idioties (en français dans le texte) d’un mammifère bipède plus dangereux que les “yaka faucon”.

Bonne lecture, beaucoup d’entre nous se régaleront.

 

Si, si amis miens, n’essayez pas de me défendre, je découvre meurtri que je fus un mauvais légionnaire.

Jugez-en : engagé dans les années 60 j’ai quitté l’Institution en 2002 après quelques années de service et quelques mois de stages et congés suivis et pris indûment.

Pendant cette période qu’ai-je fait ? Rassurez-vous, je ne vais pas vous livrer l’État Signalétique de mes Services, dérisoires au demeurant, et surtout  entachés de forfaiture, mais seulement vous tracer quelques grandes lignes.

Étranger de naissance, je n’articulais que quelques rares mots de français lors de mon engagement. Dans notre belle institution j’ai été fantassin, parachutiste, cavalier, sapeur travaux et sapeur combat, et même un peu artilleur avec mes tubes de 75 SR ;  j’ai été combattant et bureaucrate, élève et instructeur ; à neuf ans et demi de service j’étais adjudant ;  lieutenant je fus président de lieutenants, j’ai été porte-drapeau et porte-étendard, entretemps, j’ai conçu l’automatisation du paiement de la solde aux légionnaires, le général Coullon s’en souvient ; capitaine j’ai eu le privilège de me voir accorder deux temps de commandement ; j’ai traversé la hiérarchie avec quelque succès de légionnaire à lieutenant-colonel. Quelques missions extérieures, trop rares hélas, et séjours outre-mer ont émaillé le parcours.  Je fus  le 20e rédacteur en chef de Képi Blanc et le premier « titre étranger » à être titulaire de ce poste qui allait alors de pair avec la direction du service historique et celle des musées. A ce poste et par ailleurs,  j’ai fait publier une anthologie de la poésie légionnaire, à laquelle ont collaboré nombre de mes subordonnés, primée par l’Institut de France.

J’étais, jusqu’à maintenant, convaincu d’avoir assuré toutes mes fonctions, des plus humbles aux plus prestigieuses - à mon modeste niveau - avec honneur, fidélité et une certaine compétence reconnue par mes pairs et mes chefs, vertus auxquelles j’ajoutais un certain panache ; mes subordonnés m’ont semblé toujours «obéir d’amitié», ce qui me faisait être naïvement convaincu d’avoir servi honnête et fidèle - au diable la fausse modestie - dans la droite ligne de l’esprit Légion, cet esprit qui m’a servi de guide dans ce qu’il a de meilleur, et de garde-fou dans ce qui pourrait y avoir de moins bien. Quelques rubans sont venus colorer ma modeste poitrine, à tort évidemment.

Quant à l’esprit, mes convictions ont été mises à rude épreuve, une première fois, par l’action d’un personnage  qui s’est immiscé, insidieusement, mais tout de même aidé, sinon encouragé, dans le cercle restreint des officiers  où, civil, il n’avait rien à faire. Quelles que puissent avoir été ses qualités – et il en avait – sa présence sonnait faux et apparaissait  comme incongrue dans cet environnement, surtout lorsqu’il émettait des opinions et des jugements de valeur sur tel officier ou tel autre. Alerté par un ami, je l’ai, en quelque sorte,  chassé de ma mémoire. Dès lors, mon regard le traversait, transparent, vers un improbable horizon. Malgré ce manquement à l’esprit, la vie reprenait son cours agité ou paisible.

Mais depuis peu mes résistances sont tombées. Comme une citadelle de demi-certitudes tomberait, sous les coups de boutoir d’un pur parmi les purs, Vestale exécutant son sacerdoce, Hestia devrais-je dire. La pureté du feu  habite  ce moderne gardien du temple qui  émet des bulles quasi pontificales.

C’est ainsi que j’appris, au hasard de mes nombreuses lectures parmi lesquelles les bulles pontificales,  que tout officier,  sous-officier ou  militaire du rang qui ne serait pas abonné à  Képi Blanc et qui ne serait pas membre d’une amicale ne serait pas   un « vrai légionnaire », qu’il aurait employé le temps passé sous la grenade à sept flammes à se servir et non à servir la Légion, selon la formule consacrée. Une sorte de Jean-foutre, quoi!

J’encourage, bien évidemment, chacun à devenir membre d’une amicale, après une formalité simple, non rébarbative, et à s’abonner à notre magazine Képi Blanc. Je crains néanmoins  que la méthode employée de mise en accusation de la très grande majorité des anciens légionnaires, ne soit contreproductive.

Dieu merci je suis inscrit sur les rôles d’une amicale, mais ça date de peu, et honteux, je l’avoue ; Képi blanc, je le reçois d’office. Malgré ces deux conditions sine qua non, ignorées par moi dans leur impérieuse nécessité de désigner les bons légionnaires, de séparer l’avoine de l’ivraie, comme le président de la  République  sépare les soldats combattants des autres soldats ( ?), je ne sais plus où me mettre sauf à passer sous les ignominieuses fourches caudines.

Medaille-de-la-FSALE.PNG

Dans un autre domaine,  mais qui reste, malgré tout, dans le même ordre d’idées, j’ai lu, par un « ricochet plagiaire », un intéressant texte émanant d’un certain Laurent Nice, sur le bénévolat. L’auteur y oppose le bénévole au yaka, son ennemi juré. J’approuve entièrement le propos, et force m’est de constater que, par exemple, certaines de nos amicales développent une activité intense sous l’action de leurs bénévoles présidents. Ces présidents sont dignes d’éloge car ils s’investissent corps et âme dans leur bénévolat, dans leur mission, avec beaucoup de réussite. Même si je regrette, ici ou là, que le mot légionnaire ne figure pas explicitement dans le nom de l’amicale, voire que l’intitulé puisse porter à confusion... ils doivent être félicités par chacun d’entre nous pour ce qu’ils font. Je loue leur dévouement et me réjouis, réellement, de voir le nombre d’importantes et heureuses initiatives à mettre à leur actif et dont les voyages à Camerone ne sont pas des moindres. Bien sûr, les amicales ayant un grand nombre de membres connaissent sans doute moins de difficultés – je pense à celle de Puyloubier-Aix-Ste Baume, je pense aussi à celle de Marseille, je pense à celle de Vaucluse – que les plus modestes qui drainent, par leur positionnement géographique, moins d’adhérents, plus éparpillés et, par là même, moins inclines à organiser ou pouvoir organiser de belles opérations. A côté des bonnes et belles initiatives il en est de moins heureuses, à mon sens, quand elles   dépassent le périmètre d’action qui  est imparti aux associations fédérées. N’a-t-on pas reproché, à juste titre, à Ségolène Royale, présidente d’une région française, d'avoir parlé en Afrique au nom de la France ?

Dans  le cas de nos amicales, ne jetons la pierre à personne. Nul ne le mérite dès lors qu’il n’existe pas de « brevet d’administrateur d’amicale ». Tout se fonde sur  le bénévolat animé par le bon sens acquis d’une solide expérience militaire et des principes qui en découlent, de l’éthique personnelle et de groupe,  et de la valeur morale des individus. Mais on peut parfaitement appartenir à l’administration d’une association, d’une amicale, d’un groupement d’amicales, sans que le bénévolat soit total bien que les autres conditions soient réunies. Quelque rémunération qu’un administrateur reçoive dans nos associations militaires, elle ne sera jamais de nature à payer son travail réel. Elle servira au mieux, au remboursement de frais exposés, au pire, à augmenter la tranche d’impôts des concernés.

Et dans le fond, en toute honnêteté, ne devons-nous pas reconnaitre que toute action entreprise pour le bien de tiers, surtout bénévole, ne constitue pas pour son auteur le désir de se bien faire voir ? d’obtenir une prébende ? la reconnaissance  d’autrui ? une décoration ?   une place au paradis ?  Que sais-je ?

Mais nous restons entre gens de bonne volonté et de bonne compagnie, ne voyons pas le mal là où il n'est pas!

Laurent Nice, l’auteur du texte en question qui est assez drôle, ne pose pas la question de la « récompense » du bénévole, ce qui n’est pas le cas du transmetteur de texte, par le « ricochet » dont je parlais, qui préconise lui, ni plus ni moins que la dissolution de l’association qui emploierait, hors la loi (!), un bénévole. Gare ! Saint Just n’est pas loin… tout comme la roche tarpéienne est proche du Capitole. Non, Laurent Nice se cantonne aux seules  catégories d’individus : bénévole et «  yaka faucon » sauf, dans le texte original et dans sa dernière phrase  où il met au jour une autre sorte de personnages, « mammifères bipèdes plus nombreux que les yaka et plus sournois » : les gros cons.

J’en suis sans doute, mais pas gros !

Antoine Marquet

Antoine


Traduction

aa
 

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