Un risque grave de division !
Pour une mémoire partagée !
Membre du Comité d’Entente, l’Association Soutien à l’Armée Française (ASAF) s’étonne du nouveau report (en douce ?) de la discussion, au Sénat, visant à faire du 19 mars une journée nationale du souvenir et du recueillement de la guerre d’Algérie et des évènements en Tunisie et au Maroc. En effet, la date du vote au Sénat initialement prévue le 25 octobre 2012, puis reportée au 20 novembre a été soudainement avancée au 8 novembre.
La date du 19 mars correspond à celle du cessez-le-feu de 1962 qui n’a pas été respecté par les Algériens, mais elle n’a aucun rapport avec les combats du Maroc et de Tunisie. Elle ne peut pas être une date de recueillement car elle rappelle, hélas, le deuil et le déracinement pour trop de Français. S’en tenir au 19 mars serait bafouer la mémoire des dizaines de milliers de harkis qui ont été massacrés comme celle du million de nos compatriotes victimes d’une véritable épuration ethnique. La loi du 23 février 2005 sur les Français rapatriés prévoit d’ailleurs de leur rendre hommage le 5 décembre de chaque année.
Le Parlement, à une très large majorité, a voté le 28 février 2012 une loi que l’on peut qualifier de « mémorielle », retenant le 11 novembre comme journée de commémoration pour tous les morts pour la France. Cette loi ne supprime aucune des commémorations existantes. Une nouvelle serait superfétatoire.
En s’inspirant de personnalités aussi différentes que le Général de Gaulle ou François Mitterrand, qui tout deux avaient refusé cette date, chaque sénateur devrait pouvoir s’exprimer en son âme et conscience. Soit la rejeter au nom de l’unité et d’une mémoire collective apaisée, soit la voter pour satisfaire une fraction minoritaire du monde combattant et réveiller une division profonde entre Français de toutes catégories et de toutes origines.
Depuis 2003 les 35000 soldats morts ou disparus dans les combats d’Afrique du Nord sont tous honorés chaque 5 décembre, ce qui n’empêche pas ceux qui le souhaitent de commémorer le 19 mars, qui ne correspond qu’au cessez-le-feu en Algérie.
Toutes les associations membres du Comité d’entente, du monde combattant et du monde civil, mettent à nouveau en garde les représentants de la Nation sur ce risque grave de division au moment où l’unité nationale est plus que jamais nécessaire.
Site : http://www.asafrance.fr
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