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Bir Hakheim ou la victoire des Français Libres‏

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Ce nom inconnu devait marquer le tournant de la guerre. En ce milieu de l'année 1942, il allait être murmuré par les millions de Français courbés sous le joug ennemi. C'était, perçue par eux, l'annonce de la délivrance future. C'était pour le monde entier le signe de la reprise du combat par les soldats français, légionnaires, marsouins de la France d’Outre-Mer, aviateurs et marins.


Un terrain particulier et une guerre particulière

Les combats de cette partie de l’ Afrique entre  1941 et 1942 sont essentiellement des combat de rencontre, avec un mouvement permanent.

Les adversaires sont sans cesse en mouvement, tantôt d'Ouest en Est, tantôt d'Est en Ouest. Cette guerre du désert présentait un caractère bien spécial: aucun civil à massacrer, pas de villes à détruire, pas même de sites naturels à saccager, l'obus déplace du sable que le vent regroupe vite. Les soldats sont seuls à s'affronter, et la manœuvre est plus fréquente que le choc brutal ; c'est l'art de la guerre dans toute sa définition.

L'ennemi est d'abord le sable. Poussé  par le vent, il s'insinue partout. Sous l'action de ce frottement perpétuel, les voitures métalliques se transforment en condensateurs et si on touche une carrosserie, on reçoit mie forte décharge électrique. Pour limiter le danger d'incendie des citernes d'essence, on imagine de laisser traîner des chaînes sur le sol pour faire « prise de terre ».



Atteindre le Caire au plus vite

Pour les Allemands et les Italiens, les  opérations de l'été de 1942 devront être menées de façon à atteindre le Caire au plus vite puis le canal de Suez et remonter au Nord pour que se referme la tenaille, en rejoignant les troupes allemandes du Caucase.

Au début de l'année, Rommel a entrepris une nouvelle offensive pour parer au danger que court Tripoli. A ce moment, les Anglais se réorganisent. S'appuyant sur les hauteurs coupant le littoral, à El Gazala, le général Auchinleck crée une ligne de défense de 80 kilomètres, truffée de champs de mines. A la pointe extrême Sud, là où le désert devient trop mouvant pour permettre aux chars de le traverser, le dernier point fortifié est Bir‑Hakeim.

Pour prendre Tobrouk, puis foncer sur l'Egypte, Rommel doit franchir cette ligne. Le 27 Mai 1942, il lance ses divisions, en même temps. sur El Gazala au Nord et sur Bir‑Hakeim au Sud. espérant par cette dernière manœuvre tourner l'Armée Britannique. Ses calculs sont déjoués. Déjà, peu de temps avant, les Allemands s'étaient mesurés avec les Français de la 1" Brigade; les radios de Berlin et de Rome ont alors claironné: « Nous, allons en finir et exterminer ces Français qui prétendent encore être des combattants ».

 

Une résistance de 14 jours !

Pendant quatorze jours et quatorze nuits, les 3.600 hommes du général Koenig résistent dans le camp retranché qu'ils ont créé sur 7 kilomètres de périphérie. Bloquant l'Afrika Korps et ses alliés italiens, ils retardent assez l'offensive allemande pour donner le temps à l'Armée Anglaise de terminer son regroupement, et ils sauvent l'Egypte.

Les hommes de Bir Hakheim représentent tout l’Empire français : il y a des   Nord‑Africains d'Algérie, de la Tunisie et du Maroc; des Pondichériens, des Libanais et des Syriens; des volontaires de la Nouvelle‑Calédonie et de Tahiti; des troupes noires de l'Oubanghi; des artilleurs de Madagascar et une compagnie d'Indochinois. Ces bataillons ou ces groupes se complétaient de deux solides bataillons de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère.


 

La 13e DBLE à Bir Hakheim

Cette 13e DBLE, issue des Forces Françaises Libres était commandé par une figure légendaire : le lieutenant-colonel Prince Amilakvari. Ses qualités de chef le désignent tout naturellement comme adjoint opérationnel du Général Koenig.

Le commandant Babonneau commande le 2e bataillon qui regroupe les 5e ( Capitaine Morel), 6e (Capitaine Wagner) et 7e (Capitaine Arnault) Compagnies. Il est implanté à l’Est de la position et la Compagnie Légère numéro 2 du Capitaine de Sairigné est maintenue en réserve.

L’autre bataillon, celui du Commandant Puchois,  a été constitué en réserve de brigade, à l'exception de la 9e  compagnie de Pierre  Messmer qui, après sa brillante conduite aura une  carrière d’ homme d’état exceptionnelle, est chargée de défendre le poste nord du secteur attribué aux légionnaires.. Les 1re  compagnie (capitaine de Lamaze), 11e  compagnie (capitaine Le Roch) et la  CL3 (capitaine Simon) seront employées dans des missions souvent délicates de reconnaissance profonde en véhicules légers : les  Jock ‑ Colonnes.

 

La bataille commence à 14h00

Le 26 mai 1942, les allemands passent à l’offensive avec un plan de bataille audacieux qui consiste à foncer sur Tobrouk et à livrer un combat de chars sur les arrières de la ligne de défense britannique en l’ayant, au préalable, contournée par le Sud. Le XXe corps d'armée, comprenant la division blindée Ariete et la division motorisée Trieste doit écraser Bir‑Hakeim.

La bataille commence à 14 heures. Dans la nuit, la position fut contournée. Le 27, à 4 heures 15, la 7e ­division blindée anglaise donne  l'ordre à la brigade de fermer et de miner les portes. Tout le monde s'attendait au contact avec l'ennemi.

Vers 7 heures 30, le capitaine de Lamaze signale à environ cinq kilomètres à l'ouest de Garet Dahduah un gros détachement d'artillerie lourde et des colonnes qui se dirigent vers Bir‑Hakeim. A 8 heures 15, des chars apparaissent au sud-est. Ils prennent la direction du P.A. de la 7e  compagnie du 2e bataillon  puis suivent la lisière du champ  de mines pour s'attaquer à la porte nord du point d’appui  de la 5e compagnie. Au nombre de soixante-dix à quatre-vingt, ils sont  disposés en deux colonnes de quatre espacées de cinquante mètres. 

La  sec­tion de l’ adjudant Ottl arrête les chars de tête tandis que d'autres sautent dans le champ de mines. Onze canons antichars tirent alors sur l'infanterie qui a mis pied à terre à deux mille mètres. Le tir efficace des obus fusants la contraignit à rembarquer sans plus tarder. A 9 heures 25, un char réussit­ même à s'approcher à quinze mètres du P.C. A 10 heu­res 20, le bilan s'établissait à quinze chars détruits pour la face nord et nord‑est, dix‑sept pour la face sud et sud‑est.

Le 2 juin au matin,après une nuit très calme, deux officiers italiens envoyés par Rommel somment le général Français de se rendre et sont porteurs d’un ultimatum.



Ils essuient un refus empreint de courtoisie  mais sans équivoque sur la détermination des défenseurs. L'investissement de la place se poursuivit métho ment au cours des journées suivantes. Le 5, l'artillerie et tion se manifestèrent plus particulièrement.

Du 5 au 9 juin, le général allemand fait intervenir des moyens supplémentaires qui éprouvent les combattants de la France Libre.

Le 10, l'ennemi resserre  son étau et c’est la compagnie du capitaine Messmer qui subit le chocs répétés des allemands qui vont jusqu’à mettre 130 appareils en vol pour bombarder le camp retranché.


More Majorum : à la manière des Anciens

Ayant rempli sa mission qui était de retarder au maximum l’ennemi, la garnison  prépare une sortie selon un plan très audacieux sortie selon un plan minutieusement  étudié. Les sapeurs se mettent au travail pour ouvrir un couloir dans les champs de mines. A 23 heures 30, heure fixée pour le début de l'opération, seul un passage de soixante mètres est  déminé sur les deux cents prévus.

Les premiers éléments qui se présentent dans ce couloir sont violemment pris à partie par des tirs d’armes automatiques.

Le Général Koenig confie alors aux légionnaires du colonel Amilakvari le soin de forcer le passage.

Grâce à des petits engins chenillés d’origine anglaise : les Bren Carriers, les képis – blancs foncent et percent le dispositif des assiégeants.

Deux officiers de la 10ème compagnie : le capitaine de Lamaze le lieutenant Dewey tombent à la tête de leurs hommes.

Par petits groupes, les légionnaires, comme les autres assiégés, doivent rejoindre  le point de ralliement appelé  B 837 sur les cartes d’état-major.

 Sur neuf cent, cinquante-six légionnaires présents à Bir - Hakeim le 26 mai 1942, six cent quatre-vingt-neuf seulement se retrouvèrent après la sortie qui avait causé de lourdes pertes (deux cent trente-quatre tués, blessés, prisonniers ou disparus) contre trente et un pour la défense elle-même.


Traduction

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