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Pierre Vivent : la disparition d'un humaniste

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Actualités

Publié le 16/03/2017

Pierre Vivent avec son «  béret vert  » lors d'une commémoration à VIllefranche./Photo DDM archives JPC.

Pierre Vivent avec son « béret vert » lors d'une commémoration à VIllefranche./Photo DDM archives JPC.

 

D'un sourire pétillant, l'œil malicieux, il était toujours prêt à décocher une saillie verbale, manière de tester son interlocuteur. Ce qui n'empêchait pas l'enfant de La Fouillade, qui vient de s'éteindre à l'âge de 95 ans, au terme d'une vie menée tambour battant, de porter en lui les valeurs d'humanisme comme une seconde peau.

Légion d'honneur, Médaille militaire au feu, Croix de guerre 1939-1945, Croix de guerre TOE, Croix de la valeur militaire et douze autres décorations françaises et étrangères. Sa poitrine suffisait à peine pour contenir toutes les décorations gagnées au combat en quelques années de guerre par le légionnaire Pierre Vivent.

La Légion étrangère, il l'avait rejointe à l'âge de 24 ans, dans l'est de la France, au sein du Régiment de Légion étrangère (13e DBLE) qui, venant de Bir Hakeim et Monte Cassino, a fait le débarquement de Cavalaire. Cap vers la Tunisie, via Alger, puis l'Indochine. Au cours des 42 mois que durera ce premier séjour en «Indo», Pierre Vivent sera blessé trois fois : éclats d'obus aux bras, balle dans une rotule et grave blessure à la tête en sautant sur une mine. On le donnera pour mort au point que les autorités militaires envoyèrent une lettre dans ce sens à ses parents. Heureusement, il a pu, avant qu'ils ne la reçoivent (le courrier mettait alors beaucoup de temps et les mails n'existaient pas encore avec leur terrible immédiateté), les prévenir qu'il était toujours en vie…

Il rejoignit ensuite Madagascar pour 2 ans, avant de retrouver l'Indochine où il sera à nouveau deux fois blessé : éclats d'obus aux jambes et à l'abdomen. Il quittera l'uniforme et rejoignit un temps la vie civile. Puis rempila ensuite dans la Légion au bataillon de Corée avant de retrouver l'Indochine où une sixième blessure attendait ce grand mutilé de guerre.

Après l'Armistice, il se retrouva pour six nouvelles années au Maroc et en Algérie pour quitter définitivement l'uniforme au grade d'adjudant-chef après le putsch d'Alger à l'âge de 39 ans. Et commencer une nouvelle vie professionnelle entre Paris, le Sud-Ouest et son village de La Fouillade auquel il était viscéralement attaché.

De son passé à la Légion, Pierre Vivent retenait avant tout le formidable esprit de camaraderie.

Homme d'amitié à l'engagement farouche et à la plume alerte, il présida ensuite et de longue année l'Association des anciens combattants de la Légion étrangère qu'il avait fondée, comme celle des médaillés militaires. Pour les anciens de la Légion en manque de repères, n'avait-il pas aménagé dans son village «le relais Camerone» où il lui arrivait d'héberger des «képis blancs». Ce fils d'enseignant, défenseur de l'école publique, accompagna aussi la création de l'Association des anciens élèves du collège et des lycées de Villefranche avec ses amis de toujours.

L'engagement, il l'a eu aussi sur le terrain politique dans ce monde du radicalisme «de gauche» comme il aimait à insister auprès de Robert Fabre d'abord, puis de Jean Rigal.

L'amitié avait pour lui valeur de partage. Jusqu'à ce que la maladie commence à amputer ses sorties, «Pierrot» se démultipliait sur bien des terrains. Qu'ils soient sportifs, sans exclusive dans l'univers du ballon rond comme ovale pour celui qui fut l'ami du rugbyman Guy Boniface. Et aussi associatifs avec de nombreux coups de pouce locaux. Mais aussi festif pour ce danseur toujours vêtu du noir de l'élégance, tournant la valse comme personne.

La Corse, d'où est originaire son épouse Mireille, était une autre des passions de Pierrot Vivent qu'il aimait à faire découvrir et partager en ouvrant le gîte de la vaste maison familiale à ses proches, comme à ceux qui l'étaient moins.

Autant d'images qui défilent à l'heure du grand départ d'un homme de cœur qui n'avait pas manqué de se raconter dans un livre autobiographique coupant court à toute malveillance…

À son épouse Mireille, à ses fils et tous ses proches, «La Dépêche» présente ses sincères condoléances.

Ses obsèques seront célébrées ce vendredi 17 mars, à 10 h 30, à La Fouillade.

J.-P. C.


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