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2015


Corses et mercenaires : dossier spécial sur ces soldats d'infortune

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Publié le Lundi 17/08/2015

Par idéal ou par goût de l’aventure, ils sont partis se battre pour des causes étrangères, de l’Europe jusqu’aux déserts arides du Proche-Orient. Itinéraires de mercenaires corses, entre engagement et désillusions
 

24 juillet 2015. Face à un parterre d’officiels et quelques journalistes, un homme d’une c i n q u a n t a i n e d’années se tient droit, ému, vêtu d’un sage pantalon beige et d’une chemise blanche immaculée. Entre les mains, de Jacques Nicolaï, le diplôme de citoyen d’honneur de la ville de Promina que vient de lui décerner Tihomir Budanko, le maire de la commune. Les deux hommes se sont connus près d’un quart de siècle plus tôt. A l’époque, ils portaient des treillis et faisaient le coup de feu contre les miliciens et l’armée serbes.

Car si Jacques Nicolaï a obtenu cette distinction, ce n’est pas en tant que mécène ou résident VIP de Promina, mais parce qu’il est un ancien combattant étranger dans les rangs de l’armée croate. Retour à l’automne 1991. Jacques a une trentaine d’années, son histoire personnelle s’enlise dans un quotidien morne, rythmé par les journées de travail au sein d’une entreprise du bâtiment en train de péricliter : « J’étais couvert de dettes, j’avais trente ans, une vie morne et triste, tout cette consommation de merde... »

"J'avais trente ans, une vie morne et triste, toute cette consommation de merde..."

Le déclic a lieu à l’automne de cette année-là, alors que la guerre fait rage sur le sol européen pour la première fois depuis près de cinquante ans. Dans les foyers français, les téléviseurs déversent un flot ininterrompu d’images du conflit en ex-Yougoslavie et Jacques, « dégoûté par une guerre qui se déroule à quelques kilomètres de nos frontières », décide de se lancer dans l’humanitaire. Avec un ami avocat, il commence à organiser des convois à destination de la Croatie et se rend vite compte que les vêtements, les produits de première nécessité, la nourriture acheminés par semiremorques entiers, terminent sur les étals des marchés à Zagreb.

Changement de programme : dorénavant, il acheminera ses vivres au plus près des lignes de front, d’Osijek à Zadar en passant par Sisak. C’est dans cette dernière bourgade de Croatie centrale, tristement célèbre pour avoir abrité un camp de concentration pour enfants pendant la Seconde Guerre mondiale, qu’en octobre 1991, alors qu’il est resté sur place pour préparer l’arrivée d’un nouveau convoi, Jacques voit des jeunes hommes « monter au front ». C’est le deuxième déclic. A quoi bon faire des allers-retours entre la France et la Croatie à bord de camions chargés de fournitures « quand des gosses se battent sous tes yeux juste pour survivre » ?

L’ancien militaire – il ne s’étendra pas trop sur ce passé – troque sa tenue civile pour un treillis. Mais où s’engager ? Sous l’uniforme de la HOS (Hrvatske Obrambene Snag, Force de Défense Croate), une formation paramilitaire d’extrême-droite, bras armé du Parti Croate du Droit ? « Je suis allé les voir, ils m’ont donné l’impression de mythos archétypiques avec leur équipement rutilant, leurs mitaines en cuir et leurs Ray-Ban », se souvient Jacques, qui avoue au passage s’être lourdement trompé sur leur compte : « Au combat, ils étaient courageux même si je ne partageais pas leur idéologie ». Ce sera finalement la ZNG (Zbor narodne garde, Garde nationale croate), embryon d’armée sous-équipée, constituée « de peintres en bâtiment, de boulangers, de pères de famille sans expérience militaire qui essayaient de résister comme ils pouvaient au rouleau-compresseur serbe ».

Cette guerre d’amateurs est aussi une affaire de bricolage, Jacques – alias « Paul Tramoni », le nom sous lequel il s’engage – ne tardera pas à s’en apercevoir. Pour tout armement, il perçoit un pistoletmitrailleur allemand datant de la Seconde Guerre mondiale, royalement approvisionné de huit cartouches, pas même de quoi tirer une honnête rafale. Le reste est à l’avenant. « Tu gardais tout sur toi de peur de te le faire piquer pendant ton sommeil : casque, rangers, même ton arme individuelle. On tournait à trois sur une kalach »...

Le casernement se fait à la bonne franquette : dans des maisons abandonnées, désertées, sans grand confort.

Le volontaire corse n’aura pas trop le temps de se lamenter : quinze jours après avoir revêtu sa tenue de camouflage, il participe aux premiers combats, début novembre 1991, alors que les Croates tentent de desserrer l’étau serbe au cours d’une contre-attaque dans le centre du pays qui leur permettra de récupérer près de trois cents kilomètres carrés après cinq jours de combats acharnés.

Pendant ce temps, la situation de Vukovar – assiégée depuis l’été et noyée sous un déluge de bombes – tourne au désespoir. Impuissant malgré des opérations de harcèlement entre Nustar et Vinkovci pour tenter de venir en aide aux assiégés, Jacques assiste à la chute de la ville-martyre le 18 novembre après quatre-vingt sept jours de siège pendant lesquels près de 10 000 obus l’ont transformée en champ de ruines. Plus tard, il apprendra la mort de Jean-Michel Nicollier, un autre volontaire français croisé peu avant et exécuté comme 239 autres blessés de l’hôpital de Vukovar.

La guerre en pointillés

Pour s’être battu les armes à la main, « Jack » ne surjoue pas les bêtes de guerre : « Il n’y a pratiquement pas eu de corps-à-corps, ça se passait de ligne à ligne, à 200 – 300 mètres de distance. Le but était de prendre une position et la tenir. »

Quand ils mènent des opérations ponctuelles, pour quatre à cinq jours de front, les combattants peuvent ensuite regagner une zone plus calme avant de remonter en ligne.

Une sorte de guerre en pointillés. En tout cas, largement de quoi se fabriquer quelques mauvais souvenirs et autant de cauchemars qui hanteront Jacques pendant des années, comme cet épisode qui voit « trois soldats, des gamins partis chercher des photos de famille dans leur maison abandonnée. Ils sont tombés sur des miliciens serbes qui les ont découpés en lanières ».

Jacques se souvient aussi des médias français : « Une horreur, ils cherchaient du nazi.

Tu leur disais que tu ne l’étais pas, tu n’existais plus à leurs yeux. » Mais tout de même, les – nombreux – militants néo-fascistes français et étrangers engagés au côté des Croates, les nostalgiques de l’Oustacha, le mouvement pro-hitlérien d’Ante Pavelic ?

Jacques ne cache pas son passé de « militant nationaliste français ». Dit en être en revenu, et depuis longtemps – ce qui ne l’empêche pas d’avoir publié une tribune sur le site « Corsica Patria Nostra », pas exactement classé à gauche – et espère désormais « mourir en ayant vu la Corse indépendante ». Mais à l’époque, jure-til, il combat d’abord par antimarxisme et pour soulager un peuple « démuni de tout, qui se faisait étriller en plein coeur de l’Europe sans que personne ne lève le petit doigt ».

« Nous avons tout fait pour faire expulser les fafounets parisiens, les recalés, les barjots et les néo-nazis de la ligne de front.

On n’avait pas besoin d’eux, on ne les voulait pas », affirme-til aujourd’hui en enfonçant le clou. « De toute façon, nous cherchions des combattants, pas des idéologues à la con. » Fin 91, victime d’une infection, il regagne la France avant de retourner combattre début 1992. Les instances européennes reconnaissent sa patrie d’adoption en janvier. Les opérations militaires se font plus sporadiques, parfois de simples accrochages. Affecté à la 113e brigade, en Dalmatie, il maintient les positions de la nouvelle HV (Hrvatska vojska) l’armée de l’état croate et participe à quelques missions contre les forces serbes.

Les 21 et 22 juin, la première grande offensive menée par les Croates se déroule au cours de la bataille du plateau de Miljevci.

Affecté à un groupe antichars, Jacques participe à l’assaut qui voit la HV reprendre aux Serbes plusieurs villages croates, à un contre cinq, avant de s’infiltrer de vingt-cinq kilomètres dans les lignes. Ensuite, c’est un retour en France puis un nouvel épisode en Bosnie-Herzégovine cette fois, où il ne goûte guère « les petits chefs locaux, plus voyous qu’autre chose ».

Début 1993, après avoir visité « pratiquement tous les fronts de Croatie », il est démobilisé et regagne ses foyers. La guerre - « une saloperie malgré tout » -, « sa » guerre est terminée.

Matricule 001

Vingt-cinq ans plus tard, que reste-t-il de l’épopée croate de « Legendo », le surnom que lui avaient donné ses camarades ?

Une poignée de souvenirs, quelques photos et une courte vidéo où Jacques Nicolaï, en treillis, grille clope sur clope et sourit à la caméra.

Pour le reste, l’ancien volontaire se retrouve lesté d’un solide paquetage de désillusions. « La Croatie est devenue une sorte de dictature capitaliste inféodée à l’Europe. Quant aux anciens combattants étrangers, la population est avec nous à 150% mais les pouvoirs publics ne nous ont toujours pas reconnus, nous n’avons aucun monument aux morts, pas même un endroit où déposer une gerbe de fleurs. »

Pour essayer de remédier à cet oubli mâtiné de mauvaise c o n s c i e n c e , Jacques a participé à la création de l’USDDR (Udruga Stranih Dragovoljaca Domovinskog Rata, Association des volontaires étrangers de la guerre patriotique) qui recense les combattants étrangers ayant participé aux opérations militaires en Croatie et en Bosnie entre 1991 et 1995. Sa carte porte le matricule 001.

Des ‘‘Affreux’’ aux ‘‘contractors’’

Comme Jacques Nicolaï, ils sont quelquesuns, Corses d’origine ou d’adoption, à avoir guerroyé sous des cieux plus ou moins exotiques – rarement pour les mêmes raisons. Des « grands anciens » comme Armand Ianarelli, ex-légionnaire passé par l’OAS avant de se jeter à corps perdu dans la fournaise du Biafra, la matrice des « Affreux », le surnom que se donne la fi ne fl eur du mercenariat européen en Afrique. Ianarelli – dont on dit qu’il offi cia aussi comme garde du corps de Madame Claude – deviendra au fi l du temps l’un des missi dominici les plus infl uents et les plus discrets d’Afrique, intime du président centrafricain François Bozizé avant de tomber en disgrâce en 2013 et être chassé du pays.

D’autres ont repris ce fl ambeau. Par idéal ou pour l’adrénaline et le goût de l’aventure. Et parce que le métier de « contractor » - salarié d’une SMP, une société militaire privée – se vit désormais comme une carrière à part entière. Ainsi de ce jeune quadra, fi ls de bonne famille de la région bastiaise et – dixit une connaissance – « véritable anomalie généalogique dans une lignée de juristes ». Encore en activité, joint alors qu’il se trouve à l’étranger, il refusera abruptement d’évoquer son parcours : « Rien de personnel mais par principe, je reste loin des journalistes ».

Prudents, les « contractors » préfèrent éviter les foudres d’une législation devenue autrement plus restrictive que par le passé – quoique d’une effi cacité douteuse – surtout lorsqu’ils sont insulaires et ne souhaitent pas trop que leur patronyme se retrouve accolé à l’épithète toujours aussi infamant de « mercenaire ». Pour sa famille, Stéphane Zannettacci n’en était pas un. Pour ses amis d’extrême-droite, il est même devenu l’icône fl amboyante d’un engagement sans concession. Une gloire qu’il n’a guère eu l’occasion de savourer.

Une icône de l’extrême-droite

C’est un tombeau sans apparat posé sur une parcelle de terre avec vue imprenable sur le golfe du Peru, à Cargèse. On y accède par une volée de marches que veille un imposant fi guier de Barbarie, à deux pas de la route qui mène à Piana.

Gravé sur le marbre du caveau, le nom Zannettacci dit les origines de ceux qui y reposent. Mais rien – ni épitaphe, ni plaque commémorative - n’indique le destin tragique d’un jeune homme mort à 22 ans, le ventre labouré d’éclats de grenades, dans l’attaque d’un camp palestinien au Liban. Stéphane Zannettacci « martyr » foudroyé au nom d’un idéal – son éphémère combat au sein des Phalanges chrétiennes puis dans les Tigres de Camille Chamoun, pendant « une guerre, dit sa soeur Marie-Eve, qui n’était pas la sienne. » Les Zannettacci, c’est d’abord une histoire de famille, celle de Grecs de Cargèse qui quittent la Corse pour s’établir en Algérie aux premiers jours de la colonisation.

Un aïeul instituteur, un oncle mort pendant la Seconde guerre mondiale en faisant sauter un train allemand, un père surtout – Charles, dit « Kanou », fi gure de baroudeur, tour à tour journaliste, pilote de l’Aéropostale, prospecteur. Engagé dans l’OAS, il sera condamné emprisonné à la Santé puis deux ans à l’Ile-de-Ré. Le petit Stéphane, né en 1954 au Maroc, le visite au parloir avec sa soeur, née d’une autre union, et en conçoit une obligation : épater ce père aventureux que l’on surnommait le « Saint-Ex de Cargèse ». Son enfance, il la passe en banlieue parisienne, élevé par une mère « très engagée à gauche ».

L’été, le gosse rieur, devenu ado intrépide, regagne le berceau familial pour des vacances casse-cou, multipliant les occasions de se couvrir de plaies et de bosses.

A rebours des idéaux de sa génération autant que par anticonformisme, il commence aussi à témoigner de nets penchants droitiers, lit Robert Brasillach, les Hussards puis, parvenu en fac, milite dans les rangs des organisations étudiantes d’extrême-droite, au GAJ (Groupe action jeunesse) notamment, une organisation étudiante violemment anticommuniste créée en 1973, qui présente la particularité de s’être également heurtée à d’autres mouvements de la droite radicale comme le GUD (Groupe Union Défense) très implanté à la faculté d’Assas.

Zannettacci s’y forge une réputation de dur, de castagneur, fait volontiers le coup de poing contre les « gauchos » de Nanterre – tout en faisant cause commune avec certains trotskistes contre les frères ennemis du GUD ! L’époque est aux sigles, aux scissions, aux sous-scissions. Stéphane y militera un temps, sera grièvement blessé au crâne à l’occasion de bagarres devant le lycée Buffon et la fac d’Assas, à Paris. Puis il paraîtra s’assagir et entamera une carrière de plongeurscaphandrier à Marseille – parce qu’il faut bien vivre et que sa mère, employée à la FNAC, ne dispose que demaigres ressources.

C’est par l’intermédiaire de son père qu’il trouve une place de plongeur-scaphandrier à Marseille pour une société de forage. Il y travaille quelques semaines avant un accident qui l’éloigne du Midi. A cette époque, le jeune homme projette déjà de partir se battre au Vietnam, où Saïgon ne tarde plus à tomber.

Exit l’Asie, bienvenue au Liban. Là-bas, les Phalanges Chrétiennes accueillent les volontaires étrangers, français notamment, dont la plupart sont issus de la nébuleuse « nationaliste ». Le jeune cargésien mûrit son plan, n’en dit rien à sa soeur, assistante sociale au Dispensaire antipaludéen de Bastia, à laquelle il rend souvent visite. Il se fait également détailler les fi lières d’acheminement via Chypre par ses « camarades » qui ont déjà effectué un séjour au pays du Cèdre.

Fin juin 1976, après avoir embrassé une dernière fois sa fi ancée Brigitte, il s’embarque pour ne jamais revenir. Trois semaines plus tard, sans avoir reçu de réelle formation militaire, il tombe pendant l’attaque du camp retranché de Tel-al-Zaatar, une enclave palestinienne en territoire chrétien. Sa soeur l’apprendra quelques jours tard, elle peine à comprendre les motivations d’un frère « que tout le monde adorait, qui n’était pas particulièrement pratiquant mais qui voulait peut-être attirer l’attention d’un père plutôt absent ». Dans la nuit du 10 au 11 août 1976, le corps de Stéphane est rapatrié à Cargèse. Sa mère n’assistera pas aux obsèques. A des proches, elle dira : « C’est vivant que je voulais son corps, pas mort ». Le père se claquemurera dans le silence et mourra au début des années 80 après avoir travaillé pour des sociétés off-shore dans le sud-est asiatique.

Du bidonville de Nanterre aux palaces

De son passé de soldat de fortune, « Simon », lui, ne possède aucun souvenir à part quelques clichés et six cicatrices circulaires sur le corps – les traces laissées par des blessures. Confortablement assis à la terrasse d’une paillote de la rive sud du golfe d’Ajaccio, ce colosse au regard couleur de glacier, à la voix é tonnamment douce, dévide l’écheveau d’une autobiographie digne d’un roman d’aventures. Singulier contraste offert par la quiétude de cette soirée d’été, les sourires de jolies serveuses et le récit poignant d’une existence entamée dans le bidonville de Nanterre, poursuivie tant bien que mal sous les auspices de l’Assistance publique avant le tournant d’une fi n d’adolescence tumultueuse. 1987. « Simon » a 16 ans et s’engage frauduleusement dans la Légion étrangère. Il y passera onze années, culminera au grade de sergent avant de quitter cette troupe d’élite.

Le retour à la vie civile est plus dur que prévu et, pour ainsi dire, peu glorieux pour celui qui s’imaginait auréolé du prestige du baroudeur.

« Dans l’armée, ta valeur se voit sur ta tenue : tes brevets, tes décorations, ton grade.

Dans le civil, j’étais de la merde. Je ne savais rien faire d’autre que me battre, je m’étais engagé à seize ans, je n’avais ni bac ni diplôme mais j’étais un expert en violence avec une immense capacité de nuisance physique. » Après quelques mois d’errances, le voilà embauché par une société privée comme garde du corps d’un milliardaire russe, affecté à la garde d’un imposant portail qui commande l’entrée d’une vaste propriété dans le sud de la France.

En costume sous des chaleurs caniculaires, l’ancien sous-off au béret vert voit le temps s’écouler lentement, cantonné à un rôle de planton qui ne lui sied guère. Il sera plus tard affecté à la garde des enfants du magnat, puis de son épouse, ancien mannequin qui apprécie modérément la présence de cet encombrant chaperon à ses côtés.

"Je roulais des heures dans Ajaccio.
Au moindre accrochage, je pouvais tuer le mec en face"

Le moins que l’on puisse dire basques de ses «clienst», il écume Istanbul, Londres, les Etats-Unis, Dubaï. Termine sur les rotules, « défoncé par le jet-lag » mais se console avec une paie à laquelle le gosse du bidonville de Nanterre n’aurait jamais osé prétendre : entre six et huit mille euros par mois. 12 000 euros Après trois ans de ce régime, son contrat de bodyguard prend fi n. Direction le Continent africain, où son employeur l’expédie pour un nouveau job.

Changement de décor. De standing aussi. Terminé, les palaces et les plages de rêve. Dans ce pays d’Afrique centrale, le voilà chargé d’une mission autrement délicate que veiller au bien-être d’une ancienne reine de beauté : à la tête de quatre-vingt soldats, il doit contenir l’avancée éventuelle de rebelles, devient l’otage de confl its géopolitiques qui le « dépassent totalement » et où la France, comme il se doit, joue un trouble jeu. « Il y avait un mec là, un autre là et moi au milieu, » montre le doigt de Simon sur la nappe blanche où sont disposées des assiettes de poisson grillé. Dans cette province frontalière, il « monte au carton tous les jours » et découvre les subtilités africaines, les offi ciers supérieurs nommés parce qu’ils appartiennent à telle ethnie ou jouissent d’une excellente réputation de marabouts.

12 000 euros ans les primes

Le guerrier renoue avec l’épreuve du feu, ne s’en trouve pas trop mal. « Je me sentais vivant, je faisais ce pourquoi on m’avait formé et je commandais.

Moi, un petit sous-off de la Légion, je me retrouvais à bouffer le couscous avec des dignitaires africains ! » Son boss, rarement à court d’idées, a même le front de négocier un nouveau contrat, en sus : contrecarrer les incursions de braconniers qui déciment les populations d’éléphants et lutter contre le banditisme de grand chemin des « coupeurs de route ». Sa campagne se terminera mal. Bousculé pendant une offensive, il est blessé, fuit en bicyclette, traverse une frontière et se réveille quelques jours plus tard menotté à un lit d’hôpital. Dans une brume de sédatifs, il entend à peine les mots vociférés en boucle par un diplomate français : « Dès que vous rentrez en France, c’est la prison ! »

Grâce à des complicités dont il ne dira rien, Simon parvient tout de même à se faire la belle. Et reprend aussitôt du service. En Côte-d’Ivoire, notamment, où grassement payé via des transferts en Suisse, il ne sait « ni pour qui ni pour quoi » il combat, côtoie des « confrères » sud-africains venus relever un premier contingent de mercenaires commandés par un ex-caporal chef de la Légion, dont les prestations n’ont pas été jugées satisfaisantes par Laurent Gbagbo, alors maître d’un pays ravagé par le chaos. La fréquentation de ces « clowns racistes et alcoolos » achève de convaincre Simon de changer d’air.

Ca tombe plutôt bien : depuis quelques mois, les chiens de guerre ont un nouvel eldorado. L’Irak. Un vrai pays de cocagne. Pour appuyer l’armée américaine dépassée par les événements, Washington fait appel à ces fi rmes spécialisées dans l’assistance militaire.

La solde moyenne, pour peu qu’on puisse faire valoir quelque compétence en la matière, s’établit aux alentours des 12000 euros mensuels, sans les primes - une paie à la hauteur des risques encourus dans un pays totalement hors de contrôle. Simon va le découvrir en convoyant matériel et VIP d’une base militaire à l’autre. Embuscades. P e r t e s élevées. La guerre exhibe son masque grimaçant - « une monstruosité ». Pas de quoi décourager Simon, qui met le cap sur l’Afghanistan en 2004. « Là, je me suis dit que je ne reviendrais jamais vivant de cet enfer ». Affecté à la protection de convois dans le nord-est du pays, il éprouve un choc. Rien à voir avec la guerre et ses atrocités : Simon parle de culture.

« L’Afghanistan a changé ma vie, ma vision des choses. Les gens que j’ai rencontré là-bas m’ont bouleversé. On parle de valeurs corses ? Mais les Afghans ont mille fois plus de valeurs corses que les Corses. » Il y apprend la méditation, ce qui n’est pas de trop quand on risque sa peau au quotidien. Au total, il y effectuera plusieurs séjours jusqu’en 2007, date à laquelle il raccroche les gants pour se consacrer à des missions moins périlleuses, comme la sécurisation de mines d’or en Guinée.

Puis c’est le retour au bercail, dans l’île où l’attendent sa compagne et ses deux enfants nés au coeur de ses années de plomb.

Syndrome post-traumatique de guerre

Comment se réadapter à la vie civile, entre les courses du samedi et les factures à honorer ? Simon tente de se fi xer sans y parvenir tout à fait, la faute au PTSD - pour Syndrome post-traumatique de guerre. Traduction de l’intéressé : « Je devenais dingue, au sens premier du terme. Je roulais des heures dans Ajaccio.

Au moindre accrochage, je pouvais tuer le mec en face. Le voisin qui démarrait sa tondeuse, je cherchais un abri » Son couple se délite lentement jusqu’au coup de folie : en 2008, il fonce au volant de sa voiture dans la devanture d’une brasserie ajaccienne où travaille sa compagne. Case prison. « Le juge m’a dit ‘Trouvezvous un travail normal, monsieur’. Mais c’est quoi, pour moi, un job normal ? Je ne sais que me battre... » Pour les anciens mercenaires, pas de cellule psychologique et personne à qui parler.

C’est qu’entre-temps, une loi a été votée pour lutter contre le mercenariat.

Pour Simon, « Si j’ouvrais ma gueule, j’étais bon pour la taule. » Il lui faudra des années avant de pouvoir se reconstruire, retrouver un semblant de vie normale, ne plus sursauter à la moindre pétarade de moteur. Simon est un grand blessé. A vie. De sa fréquentation assidue des champs de bataille, il a conservé les séquelles qui minent souvent les anciens combattants, à quoi s’ajoute la crainte irraisonnée d’une mort absurde : « Parfois, laisse tomber le gaillard, les yeux soudain traversés d’une lueur d’inquiétude, je me dis que je vais crever comme une merde, ici, écrasé par une deux-chevaux en traversant devant le camping Le Sud. » Alors que le soleil s’est couché depuis longtemps sur le Golfe d’Ajaccio et que les serveuses dessinées au pinceau baillent poliment près du comptoir, l’ancien mercenaire s’interrompt brusquement. Trop de souvenirs trop brutalement remontés à la surface d’une mémoire encore trop à vif.

Trop d’images – comme celle-ci, qui le persécute encore : le chauffeur pakistanais d’un convoi, silhouette rongée par les fl ammes après un accrochage, se précipitant vers lui pour lui demander de l’aide et qui fi nit par tomber à ses pieds, criblé de balles.

La voix s’étrangle. La tête se détourne. Poings crispés audessus de la nappe blanche, Simon mettra plusieurs secondes à reprendre ses esprits, à tenter de dompter l’émotion qui le submerge. « Je ne suis pas quelqu’un de violent, lâche-t-il comme une évidence après avoir étouffé un sanglot. Mais ma vie a été violente. Très violente. » La vie d’un soldat d’infortune


À Saint-Jean, ces légionnaires qui ne sont jamais revenus

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Publié le Dimanche 16/08/2015

 

Plusieurs promeneurs ont affirmé avoir vu et entendu

Plusieurs promeneurs ont affirmé avoir vu et entendu "des choses terrifiantes" au domaine Saint-Jean.Photo Jeannot Filippi

Il fait trop chaud ? Rassurez-vous, on va vous faire frissonner. Au menu de votre rubrique estivale, les légendes étranges, parfois effrayantes, qui planent sur Corte et sa région. Apparitions, fantômes, malédictions... Notre petite ville ne manque pas de lieux et d'histoires qui collent... la chair de poule.

Septième épisode : les légionnaires disparus

De Saint-Jean, aujourd'hui, on connaît l'aspect bucolique, les chants reposants des oiseaux, la pelouse d'un joli vert au printemps... Une véritable image d'Épinal.

Et pourtant... C'est dans cet endroit a priori charmant que se seraient déroulés des faits pour le moins choquants. Nous sommes à la fin des années 1960, début 1970. La Légion étrangère utilise le domaine Saint-Jean pour sa section d'épreuves. Un terme peu familier des profanes, qui désigne en réalité une sorte de camp de redressement pour légionnaires peu disciplinés.

Les témoignages sur ce qui a pu se passer dans ces baraquements qui sont toujours visibles font froid dans le dos. Il est question de coups et de divers sévices, d'impossibilité de se reposer ne serait-ce qu'une minute : "On venait même nous observer lorsque nous faisions nos besoins. Non seulement c'était parfaitement inutile, mais en plus totalement humiliant", raconte Daniel Pottier, qui était au camp entre mai et août 1969.

Comme quelques autres avant lui, il raconte que ses camarades enfuis étaient presque systématiquement retrouvés au bout de quelques heures. "On les voyait revenir entourés des surveillants qui n'hésitaient pas à leur asséner des coups au passage."

Là où ces "retours au bercail" prennent une tournure plus inquiétante, c'est que les légionnaires en question disparaissaient en général dès la nuit de leur retour : "Le matin, les pelles pourtant propres la veille au soir étaient couvertes de terre et de boue. Et les camarades, on ne les a plus jamais revus. De là à vous dire ce qu'ils sont devenus... J'ai mon idée, et je pense que certains corps, ou du moins ce qu'il en reste, sont toujours là-bas, bien cachés."

Apparitions "terrifiantes"

Des faits qu'il est, évidemment, quasi impossible de vérifier. D'abord parce que la réputation de grande muette de l'Armée ne s'est jamais démentie sur cette affaire. D'autre part, parce qu'il n'y avait quasiment pas de construction à Saint-Jean et aux alentours à cette époque, donc pas de témoins directs, ou en tout cas, personne qui se soit manifesté ouvertement.

Un parallèle peut-être à faire avec la caserne Grossetti, où l'on raconte qu'il se passait peu ou prou le même genre de choses qu'à Saint-Jean, et les hurlements que les habitants des Lubiacce entendaient régulièrement.

Aujourd'hui, le domaine Saint-Jean est l'endroit préféré des Cortenais pour faire un footing ou sortir les enfants.

Mais plusieurs témoins racontent avoir entendu ou vu des choses pour le moins "terrifiantes" dans les bois.

Il est question de "cris" venus de nulle part. On parle aussi "d'apparitions" fantomatiques. "Un soir, je me trouvais là-bas en voiture, raconte un Cortenais de longue date. Il faisait totalement nuit et soudain, venant de la forêt, j'ai entendu un bruit de pas, qui se dirigeait dans ma direction. J'ai demandé qui était là, le bruit s'est arrêté. Puis il a repris. Je suis parti, je n'ai jamais su de quoi il s'agissait."


Simenon : le frère encombrant sort de l'ombre

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Le Vif.be

 

16/08/15

Comment se défaire d'un frère égaré dans le rexisme de guerre ? Le nouveau roman de Patrick Roegiers, L'autre Simenon (Grasset) dresse le portrait croisé de Georges et Christian Simenon, deux êtres au destin opposé. Le Vif/L'Express de cette semaine en publie les bonnes feuilles.

"Chaque famille a un cadavre dans l'armoire..." L'assertion figure dans l'un des "romans durs" de Georges Simenon, Les Soeurs Lacroix (1934), concentré de haine familiale. Quand il l'écrit, le grand romancier ne peut imaginer à quel point le constat s'appliquera, une dizaine d'années plus tard, à sa propre situation familiale. Son frère cadet, Christian Simenon, devenu dès la fin 1941 chef de section au sein de l'état-major de Rex, parti d'extrême droite fondé dans les années 1930 par Léon Degrelle, se sera alors égaré dans la collaboration la plus criminelle.

En août 1944, alors que la guerre touche à sa fin et que les passions de déchaînent, Christian Simenon participe, dans les rangs d'un commando rexiste, à une expédition de représailles. Il s'agit de venger la mort du bourgmestre rexiste du Grand Charleroi, Oswald Englebin, assassiné, ainsi que sa femme et son fils, sur la route reliant Monceau-sur-Sambre à Trazegnies. L'opération, organisée par la sinistre "Formation B", milice de Rex, se solde, à l'aube du 18 août, par l'assassinat de vingt-sept civils. Poursuivis après la défaite allemande, les complices de Christian affirmeront qu'il a personnellement vidé le chargeur de son arme sur le curé doyen de Charleroi, le chanoine Pierre Harmignie, exécuté le dernier. A l'issue du procès de la "tuerie de Courcelles", qui se tient de mai à août 1946, le Conseil de guerre le condamne à mort par contumace. Entre-temps en effet, en juin 1945, Christian Simenon s'est engagé dans la Légion étrangère. Il est tué en Indochine dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1947.

Dans son nouveau roman, L'autre Simenon, qui sortira à la fin de ce mois, Patrick Roegiers remet en lumière ce frère caché, dont il connaissait l'histoire. Il y voit un sujet romanesque, qui lui permet d'explorer, en parallèle, la part d'ombre de l'écrivain consacré. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que la population française souffre des privations matérielles et morales, Georges Simenon a mené la vie de château en Vendée, au propre comme et au figuré. Invités chez lui, à Fontenay-le-Comte, ses amis les plus chers, le peintre Maurice Vlaminck et le cinéaste Jean Renoir, témoignent de l'aisance démonstrative du père de Maigret. Portrait croisé, le roman de Patrick Roegiers est aussi le tableau d'une époque.

A lire, cette semaine dans Le Vif/L'Express, les bonnes feuilles du livre de Patrick Roegiers, L'autre Simenon.


Fremdenlegion hat Wurzeln in der Region Hohenlohe

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SÜDWEST PRESSE

JENS SITAREK | 15.08.2015 

Da, wo früher noch mehr Platz für die Abteilung Falknerei, Fischerei und Jagd war, haben sie im Schloss Schillingsfürst jetzt Platz geschaffen für ein Museum der französischen Fremdenlegion. Es ist das erste und bisher einzige in Deutschland.

Foto: Schloss/Jens Sitarek

Immer der Flagge nach: Das Schloss Schillingsfürst beheimatet ein Museum der Legion.

 

Am 13. Juni dieses Jahres wurde es eröffnet, mit dabei war auch Jean Maurin, der Oberkommandierende aus Aubagne bei Marseille. Das will schon was heißen.

Findet auch Werner Beyerle (56), der einen durchs Museum geleitet. Sonst macht der Schlossverwalter nur noch Führungen, "wenn Not am Mann ist". Pro Jahr kommen rund 20 000 Besucher ins Schloss, die Saison geht von April bis Oktober. Das Schloss hat viel mehr zu bieten als die Fremdenlegion. Das Wort Museum trifft es in diesem Fall allerdings nicht ganz, handelt es sich doch lediglich um einen Raum, der für deren Zwecke bestimmt ist. In dessen Mitte thront ein Kronleuchter. Draußen über der Tür hängt die französische Nationalflagge, drinnen gibt es einen Überblick über die wechselvolle Geschichte der Truppe. Zu sehen sind auch Fotos, jede Menge Abzeichen, Medaillen, Flaggen und Fahnen, Waffen seit 1871, Uniformen und Ausrüstungsgegenstände - alles Erinnerungsstücke von aktiven und ehemaligen Fremdenlegionären. Darunter solch illustre Dinge wie ein Zigarettenetui von 1923 und ein Häufchen Erde aus Mexiko von der legendären Schlacht um Camerone 1863. Demnächst soll es spezielle Führungen geben.

Die Idee mit dem Museum stamme zwar "von einem Kameraden", wie Heinrich Back betont. Aber der 75-Jährige war es schließlich, der selbige in die Tat umsetzte. Back diente von 1960 bis 1965 in der Fremdenlegion und lebt heute in der Nähe von Mannheim. Seit 1965 arbeitet er am Standort Paris, darf sich Chef der ehemaligen Fremdenlegionäre aus Deutschland, Österreich und Luxemburg nennen. Alle vier Wochen schaut Back in Schillingsfürst nach dem Rechten.

Dort zeugt eine Erinnerungstafel von der Verbindung der Truppe zu Hohenlohe. Das Gebäude, das heute als Schlosscafé dient, war früher Kaserne. Die Vorgeschichte der Legion, die 1831 gegründet wurde, führt ins Jahr 1792 zurück. Die Fürsten Karl Albrecht I. von Hohenlohe-Schillingsfürst und Ludwig Leopold von Hohenlohe-Bartenstein gewährten Emigranten Asyl, die vor der Französischen Revolution geflohen waren. Sie stellten zwei Regimenter auf: ein Jäger-Regiment mit 300 Mann in Bartenstein und ein Infanterie-Regiment mit 600 Mann in Schillingsfürst. 1794 wurden sie zum Regiment Hohenlohe zusammengelegt. Es kämpfte auf Seiten der französischen Bourbonen und des russischen Zaren. Als Ludwig XVIII. nach Napoleons Sturz wieder zum Monarchen aufstieg, machte er den ehemaligen Bartensteiner Fürsten Ludwig Aloys, Sohn Karl Albrechts I., zum französischen Inspekteur der Infanterie. Und Ludwig Aloys durfte die Legion Hohenlohe aufstellen. 1829, zwei Jahre vor Gründung der Fremdenlegion, starb er.

Dass die Wiege, die Wurzeln, der Ursprung oder der Kern der französischen Fremdenlegion in Hohenlohe liegen, wie es oft heißt, hält Claus Reimann (69) für eine "Wandersage". Zusammen mit seiner Frau Annemarie (68), die Kunsthistorikerin ist, kam der frühere Oberstleutnant 2003 nach Bartenstein. Erst erforschten sie die Geschichte ihres Wohnhauses, dann die des Ortes - und irgendwann stolperten sie zwangsläufig auch über das Thema Fremdenlegion. Kein Wunder, bei mehr als 4000 Stunden, die sie in Archiven verbrachten.

"Im Laufe der Jahre hat sich das immer mehr ausgeweitet", so sagt es Annemarie Reimann. "Aus den Dokumenten lässt sich nicht erkennen, was andere gerne erkennen wollen", fügt ihr Mann hinzu, und: "Es sind Elemente des Regiments Hohenlohe eingeflossen, aber es gab auch andere Truppen. Viele Hohenloher können am Ende nicht übriggeblieben sein, die haben sich in den Schlachten total aufgerieben." Für Claus Reimann gibt es "einen Bruch" zwischen dem Tod von Ludwig Aloys und dem Einfluss der Hohenloher Reste in der Legion. Zudem dürfte das Alter ihnen wohl einen Strich durch die Rechnung gemacht haben: Die, die von Anfang an dabei waren, müssten 1831 schon um die 60 gewesen sein.

Der Aufbau der Legion wurde schließlich mit einem königlichen Dekret besiegelt. Wer nicht Franzose werden wollte, musste nach Deutschland zurückkehren - oder in die Fremdenlegion eintreten. Aber das blieb wohl eher die Ausnahme als die Regel.


Henri de Villeneuve, un pionnier en Afrique du Sud

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Valeurs actuelles

Publié le 14/08/2015 Par Marie de Greef-Madelin

Image d'illustration. Photo © AFP

Ces Français du bout du monde. Ce fils d’officier a été le premier à sentir le vent de la croissance se lever dans un pays en constante ébullition.

Il rentre d’un week-end passé avec son fils dans les montagnes proches de Johannesburg, « un endroit magnifique où on peut expérimenter l’hiver sud-africain, avec des nuits à — 6 °C et des paysages grandioses », glisse Henri de Villeneuve. Ce fils d’officier de la Légion étrangère aime l’Afrique du Sud, ses montagnes, ses randonnées, ses côtes, sa savane… et l’Afrique tout entière dans sa diversité. « Pour rien au monde, je ne reviendrai vivre à Paris », lâche-t-il.

Cet homme à la double origine, gasconne et réunionnaise, a suivi un parcours d’étudiant parisien très classique, du cours Hattemer au collège Stanislas en passant par Sainte-Croix de Neuilly. Il intègre HEC et présente le concours de l’Ena, qu’il loupe. Henri de Villeneuve se définit vite comme un globe-trotteur. Pendant ses années d’étude, il voyage au Moyen-Orient, en Amérique du Sud, en Afrique… Parti rejoindre sa soeur, installée au Burundi, il découvre l’Afrique avec un ami, en autostop : « On est remontés en traversant le Rwanda, le Kenya, l’Éthiopie, le Soudan, pour finir par l’Égypte… d’où nous avons repris un avion pour rentrer à la maison », confie-t-il d’un ton amusé. Il revient avec « la ferme conviction » que sa vie professionnelle se passera à l’étranger.

Après son service militaire au département commercial de l’ambassade de France au Mexique, où il cultive son goût pour ...Lire la suite...


La maison "hantée" qui a fait trembler les légionnaires

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Publié le Dimanche 09/08/2015

 

Cette demeure serait hantée par le chanoine à l'origine de sa construction.

Cette demeure serait hantée par le chanoine à l'origine de sa construction.Photo A. L.

Il fait trop chaud ? Rassurez-vous, on va vous faire frissonner. Au menu de votre rubrique estivale, les légendes étranges, parfois effrayaantes, qui planent sur Corte et sa région. Apparitions, fantômes, malédictions... Notre petite ville ne manque pas de lieux et d'histoires qui collent... la chair de poule.

C'est une histoire qui date d'une trentaine d'années. Celle d'une maison de maître, datant probablement des années 1920 ou 1930. Pour tous ceux qui ont franchi la porte d'entrée, l'endroit est vite devenu la représentation parfaite de la maison hantée.

Située dans la région de Castirla, vers le col d'Ominanda, les légendes concernant celui qui la fit sortir de terre sont nombreuses, tout autant que celles tentant d'expliquer la présence des mauvais esprits qui y résident.

Pour beaucoup, des magouilles autour de l'héritage seraient à l'origine de la menace. Pour d'autres, une mort violente aurait eu lieu entre ses murs, y laissant une trace indélébile et une âme en souffrance. Pour le reste, et ils sont en majorité, l'histoire semble être indéniablement liée à la religion. Un chanoine de la région aurait bâti la maison de ses mains, et l'aurait hantée à sa mort car déçu qu'elle revienne à ses neveux qui, pour lui, n'étaient pas assez pieux. Quelles qu'en soient les raisons, il est impossible d'y loger. Le couple qui en avait hérité ne prétendra pas le contraire. Paul raconte ce qui lui avait été rapporté : "Au début, les manifestations étaient plutôt sages. C'était des bruits, des grincements comme on peut en trouver dans toutes les vieilles maisons. Et puis, il y a eu les lumières qui s'allument au beau milieu de la nuit et les volets qui s'ouvrent et se ferment sans arrêt alors qu'il n'y a pas de vent."

Les disputes au sein du couple deviennent monnaie courante. Impossible d'aller chercher plus loin, l'un d'eux oublie sans cesse d'éteindre la lumière et ne parvient pas à se déplacer silencieusement la nuit.Paul reprend : "Ils n'ont pas eu à chercher longtemps. C'est très vite devenu plus agressif. Après la lumière, ce fut au tour des robinets d'eau de s'ouvrir. Et les voix..." Excédé, autant moralement que physiquement, le couple ne tardera pas à fuir la maison, sans même chercher à la vendre. Paul sait que d'autres choses ont dû s'y produire, bien plus terribles encore, mais personne n'a osé en parler.

La maison fait parler d'elle et attire cinq légionnaires

L'histoire commence à se répandre. La réputation de la maison atteint Corte. Paul lui-même, entend cette histoire pour la première fois lors de ses études à l'université. La maison attire autant qu'elle effraie, et nombreux sont ceux qui veulent s'y frotter.

Ce sera le cas de cinq militaires de la légion étrangère, dont un gradé, qui décideront de se rendre sur les lieux. Et de se mettre à l'épreuve, sans trop y croire.


À l'enseigne de l'Esprit Képi Blanc, place de Verdun

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Publié le 08/08/2015

Michel Iliev, dans sa boutique de la place de Verdun.
Michel Iliev, dans sa boutique de la place de Verdun.

Une boutique de vêtements et accessoires militaires a ouvert ses portes depuis le 1er juillet, place de Verdun. Elle est tenue par Michel Iliev, ancien légionnaire. «Après l'armée, j'ai fait une formation dans le commerce, raconte-t-il. Quand j'étais militaire, j'avais détecté certains besoins sur le plan vestimentaire qu'on ne trouvait pas à la caserne. Par exemple, les chemises repassées. Les légionnaires doivent avoir leur chemise repassée d'une certaine façon. Ce sont eux qui le font. Mais s'il leur arrive une avarie et qu'ils n'ont pas de rechange, que font-ils» ? Maintenant ils viennent acheter une chemise repassée chez Michel Iliev à la boutique EsKB (Esprit Képi Blanc). Ce n'est pas réservé qu'aux militaires, les civils peuvent y trouver leur bonheur : des tenues pour les chasseurs, des tee-shirts, du matériel militaire, de camping (sac à dos, duvets…), chaussures, capes de pluie… «C'est un matériel que je connais. Je m'appuie sur mon expérience pour les commandes et pour conseiller les clients. J'ai créé ma propre marque EsKB». Il habille même les dames. Dans la vitrine trône un mannequin vêtu d'une minirobe aux imprimés qui rappellent les tenues de l'armée, avec bottes assorties et bientôt le sac. Aimable, compétent, Michel n'a qu'une envie : que le client soit satisfait!


Faut pas emmerder la légion !

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Vendredi 7 Août 2015

Faut pas emmerder la légion !
C'est le jugement de Jean-Jacques Urvoas, député socialiste et président de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale sur une p...hotographie publiée sur le site de la Légion étrangère d'un caporal-chef arborant le tatouage d'une croix celtique. Jean-Jacques Urvoas va même jusqu'à qualifier le légionnaire de militant d'extrême droite et écrit sur son blog :

"Le légionnaire en question arbore sur son flanc un tatouage représentant une croix celtique. Celle-ci, certes symbole du christianisme éponyme, est aussi et surtout le marqueur fort des mouvements de l'extrême-droite. La présence de cette photo, sur le site officiel de la Légion Étrangère, prend le contre-pied du message de fermeté à l'encontre des groupuscules de l'extrême-droite".

Éric Lecointe, Caporal-Chef de la Légion Étrangère, a tenu à lui répondre.

Bonjour,

Je viens, à mon tour, m'indigner suite au commentaire fait par Monsieur Jean-Jacques Urvoas, député socialiste, qui se permet de critiquer un Caporal-Chef de la Légion Étrangère pour un simple tatouage représentant une Croix Celtique.

Moi-même, ancien Légionnaire, et mon collègue ne pouvant se défendre - devoir de réserve oblige - je ne pouvais rester sans réagir. Avant tout, je tiens à rappeler que la croix celtique ou croix nimbée est le symbole du christianisme celtique. Si pour vous elle est le symbole de l'extrême droite, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Est-ce que le jour où un militaire apparaîtra avec une rose tatouée sur le bras vous vous indignerez de la sorte ?

Vous déclenchez une polémique qui étonnement (ou pas) touche encore un fervent défenseur de la France et des valeurs qu'elle incarne. Vous vous attaquez à un Légionnaire et, je suis désolé, mais je ne peux laisser passer ça !

J'ai servi la Légion Étrangère et la France en Irak, au Rwanda, en Côte d'Ivoire pendant que vous chauffiez les bancs de nos institutions.

La Légion Étrangère compte 95% d'étrangers dans ses rangs. Pensez-vous vraiment que sur les théâtres d'opérations nous avons le temps de penser à la couleur de peau, à la nationalité ou à la religion de celui qui veille sur notre vie ? Sachez également que lorsqu'un homme intègre la Légion nous oublions son passé, seul son engagement, seule la Légion et la France comptent. C'est bien dommage que vous n'ayez pas pris le temps de vous renseigner, votre temps ne m'a pas l'air très précieux pour vous permettre de le perdre avec une telle polémique.

Où êtes-vous, vous et vos amis socialistes, quand nos militaires sont pris à partie en sortant de leur caserne pour rejoindre leur famille ?

Où sont les socialistes quand les commissariats se font attaquer par des racailles dans les cités et les policiers caillasser dans les rues et les citées ?

Où sont les socialistes quand les sapeurs-pompiers se font agresser en voulant porter secours à une vieille dame ou éteindre un feu ?

Où sont les socialistes quand il faut s'occuper des vrais problèmes de la France qui sont - si vous ne l'avez pas encore remarqué - le pouvoir d'achat, l'économie, le chômage, l'immigration, l'insécurité, etc...

Laissez donc la France à des gens compétents. Je ne dis pas que la droite ferait mieux que vous, je dis que faire pire c'est absolument impossible. La délinquance n'a jamais été aussi élevée, le sentiment d'être méprisés chez les forces de l'ordre et les militaires non plus, les français sont étouffés par les augmentations d'impôts, les racailles sont libérées, le chômage n'a jamais atteint le record actuel. Mais continuez à regarder les tatouages que portent ceux qui sont en première ligne quand il faut défendre le pays et donner leur vie ceux qui ne demandent rien d'autre qu'un minimum de respect !

Je suis tatoué de la même Croix Celtique que le légionnaire pris pour cible mais je n'ai pas de parti contrairement à ce que vous pourriez croire, mon seul parti, c'est la France!

Donc, monsieur le député Jean-Jacques Urvoas, occupez-vous des vrais problèmes de notre pauvre pays, qui est vraiment en mauvaises mains et triste posture et laissez tomber les polémiques à deux balles !

Pas cordialement…

Caporal-Chef Éric Lecointe, Légionnaire (de 1988 à 1996).

Transmis par Gérard Jeanneau, à l'attention toute particulière de nos valeureux députés roses de La Réunion, qui pédalent béatement dans la choucroute !

Tristement vôtre !

L'ancien parachutiste devenu moniteur sous l'eau

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6 août 2015 / Emeline Devauchelle 
Hongrois d'origine, Raj Krisztian, est « tombé amoureux » de la plongée après douze ans de carrière militaire. Il organise des sorties au départ de la pointe d'Arradon avec des groupes de dix personnes environ.

Raj Krisztian encadre des plongées dans le golfe et autour de Houat avec la rigueur et le sang-froid d'un ex-militaire de la Légion étrangère. L'ancien sous-officier codirige un centre basé à Vannes.

Il est intervenu en Afghanistan, au Tchad ou en Centrafrique, avant de s'installer dans le golfe du Morbihan. Raj Krisztian a enlevé ses galons de l'armée en 2013 pour enfiler une combinaison de plongée. Le moniteur s'est basé à Vannes, où il cogère le centre Scubaventure. « En termes de rigueur, de discipline et de sang-froid, la plongée a quelques points communs avec ma carrière de militaire », glisse l'ex-sous-officier. Le Hongrois a exercé douze ans dans le 2e régiment de parachutistes de la Légion étrangère de Calvi, en Corse. Il s'est découvert une autre vocation pendant ses permissions. « La première fois que j'ai plongé, j'ai tout de suite su que je voulais faire ça toute ma vie. La sensation de flotter, de léviter dans l'eau me fait penser à celle que doit éprouver un cosmonaute dans l'espace ». Tombé « amoureux » de la plongée, il épouse une monitrice « rencontrée sous l'eau » et passe son brevet d'État à Antibes en 2012, avant de s'installer en Bretagne. Depuis il retrouve « le calme » sous-marin jusqu'à sept jours sur sept pendant la saison en encadrant des « palanquées », des groupes de plongeurs.

Trois sites dans le golfe

« Il n'y a pas beaucoup de sites dédiés dans le golfe, mais c'est une biosphère à part, précise-t-il. C'est rare d'avoir une telle concentration d'espèces en si peu d'espace. » Avec un de ses associés, Raj Krisztian amarre son semi-rigide, une demi-journée ou plus, autour de l'île de Brannec, l'Ile longue ou Gavrinis, « là où la profondeur descend jusqu'à 20 ou 25 mètres ». Le moniteur plonge aussi autour de Houat et visite parfois les épaves autour de Groix, où a coulé « un sous-marin de la Seconde Guerre mondiale », entre autres.

Rêve d'hippocampe

« La plongée, ce n'est pas seulement aller sous l'eau, mais aussi expliquer ce qu'il y a en dessous, insiste-t-il. Souvent, quand on demande aux plongeurs ce qu'ils ont vu, ils répondent des poissons. Mais quoi comme poisson ? ». Dans les eaux du golfe, il s'agit de bars, de mulets, de lieux jaunes et de dorade royale, sans parler des crustacés : crabes, crevettes homards. Des espèces bien moins connues mériteraient tout autant le coup d'oeil, comme des limaces de mer multicolores ou une méduse « avec des lumières effet disco ». Un spectacle « magnifique » réservé aux initiés. « Ce sport n'est pas plus dangereux qu'un autre, à condition d'être raisonnable. Un bon plongeur ne va pas là où il ne maîtrise pas les conditions, comme les courants », avertit le trentenaire qui reconnaît une certaine « addiction ». « Il suffit d'avoir mis la tête une fois sous l'eau pour avoir toujours envie d'en voir plus ». Raj Krisztian rêve d'hippocampe. Du jamais vu encore pour l'ancien soldat.

BOOK REVIEW: ‘First to Fly: The Story of the Lafayette Escadrille, World War I and the Americans who

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- Tuesday, August 4, 2015

FIRST TO FLY: THE STORY OF THE LAFAYETTE ESCADRILLE, WORLD WAR 1 AND THE AMERICANS WHO FLEW FOR FRANCE

By Charles Bracelen Flood

 

Atlantic Monthly Press, $25, 266 pages

With only 16 pages of introductory material, Charles Flood gets quickly to the heart of his story. He writes, “Kitty Hawk was the birth of aviation, and World War One can be called its violent adolescence. The Americans of the Lafayette Escadrille flew in France in French planes and wore French uniforms, but their exploits marked the first time American pilots flew together as a unit in aerial warfare.” This book of 30 short chapters is focused on the 38 Americans who were organized into an “All American” squadron led by a French officer, Capt. Georges Thenault, and included two French lieutenants.

Charles Flood, author of 14 books, novels and nonfiction, most of them about America’s Civil War and War of Independence was in his mid-80s when he wrote “First to Fly” and died just after completing the manuscript.

In a brief commentary preceding Chapter One, he lists the prominent characters in his story, including Edmond Genet (the youngest Escadrille pilot) Raoul Lufbery (Escadrille’s leading ace), Baron Manfred Von Richthofen (the war’s leading ace with 80 planes shot down) and Myron Herrick (American ambassador to France).

There is also a chronology (1914-1918) with important Lafayette Escadrille-related dates along with a map of the Western Front with pertinent airfields noted.

Chapter One opens as World War I begins in August 1914 and many American college boys are on summer vacation in Europe. A large group of them visit the 60-year-old American ambassador in Paris, wanting to know what they can do to help the French as the Germans attack through Belgium. Mr. Flood quotes the response of Ambassador Herrick, who notes that President Woodrow Wilson had adopted an official position of neutrality, which meant they could not legally join the French army. Then the ambassador brought his fist down on the table and said, “That is the law, boys; but if I was young and in your shoes, by God I know mighty well what I would do!”

According to what the ambassador recorded years later, “they sent up a shout, gripped me by the hand and all proceeded straight to the Rue de Grenelle and took service in the Foreign Legion.” Later, a number of them were selected for pilot training. In all, 269 American pilots flew with various French squadrons before the United States entered the war. They were listed as being in the Lafayette Flying Corps; the Lafayette Escadrille was not established until February 1916.

Unlike many — maybe most — World War I accounts about the air war over the Western front, “First to Fly” is not centered on the aircraft but rather on the personnel: men, women, soldiers in the trenches, in hospitals, in Paris on leave. Little attention is paid to airfield construction, aircraft maintenance and repair and armaments. However, Chapters Six and Seven describe two aero missions over no man’s land in grisly detail, but the author, with his special gift of pathos, tells the human cost of those flights. He asks the question, “Who were these young Americans who began flying above the bloody battlefields of France?” And in my view, he answers it fully in the text along with 22 photographs rarely seen, such as of the pets of the Escadrille: two lion cubs (named Whiskey and Soda) who had the run of their aerodrome. One photo shows William Thaw, the de facto American commander of the Escadrille, holding Whiskey, another with Raoul Lufbery playing with Whiskey then almost full grown.

The Lafayette Escadrille was officially dissolved in February 1918 and the American Air Service ordered the cubs to be sent to the Paris Zoo. Edward Hinkle, the oldest of the Escadrille pilots remembered the parting. “Luf and Whiskey were great pals so Luf volunteered to take Whiskey to the zoo. Hinkle went along and Whiskey, who loved to ride, sat between them in the front of the truck.”

“First to Fly” is a perfect fit for the center of a trilogy of the beginning of aviation, with “The Wright Brothers” by David McCullough providing the first powered flight in 1903, followed by the Wright Flyer with dual controls in 1908, and the solo of French student pilots at Pau in Southern France in 1909, with Wilbur Wright the instructor in the Wright Flyer. World War 1 came five years later with British, French and Italian aircraft fighting the Germans over the Western front and no American aircraft. But there were Americans flying with the French. Finally in 1918, we had American pilots in American Air Service squadrons flying French planes who took their place on the front and engaged Richthofen’s Flying Circus. The splendid account of Eddie Rickenbacker, American’s No. 1 ace with 26 kills, and the role of the U.S. Army Air Service as told in “Enduring Courage” by John F. Ross is the final book of the trilogy.

These three excellent books clearly show how the Wright Brothers’ achievement at Kitty Hawk and their sound basic technology was picked up by the Europeans, and how the wartime scenario in 1914 accelerated development of observation, pursuit and bomber aircraft. The commentary of Charles A. Lindbergh in the preface to his book “The Spirit of St. Louis” (published in 1953), however it gives pause in 2015, is worth noting. He writes, “We have seen the aircraft, to which we devoted our lives, destroying the civilization that created them.”

Thomas W. Schaaf Sr. is a retired Naval aviator living in Fairfax, Va.


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