Publié le 08/06/2015
Les visages sont parfois défaits, d'autres paradoxalement sereins. Les foulées écrasées, d'autres légères. Qu'importe le niveau, tous ceux qui ont participé à ce premier marathon de Carcassonne Pays Cathare ne sont pas près de l'oublier. «C'est un marathon pour les costauds, il faudra savoir barouder pour en sortir indemne», avait déclaré Didier Chaussade, l'un des organisateurs de Dépêche Évents, à propos du tracé. Et ce parcours, avec ses dénivelés et la chaleur en plus, a tenu toutes ses promesses. «C'était dur», ont confié nombre de coureurs qui venaient à peine de franchir la ligne d'arrivée au stade Domec, hier, en fin de matinée. Les coureurs ont alterné moments d'encouragement avec des habitants sur le bord des routes, et moments de solitude en rase campagne ou dans la montée de Villedubert. à l'euphorie du matin, quand les 1 300 participants se sont élancés à l'ombre des tours de la Cité médiévale pour foncer vers l'arrière-pays Minervois, a succédé la fatigue, les crampes parfois.
Des Catalans en nombre
Pour tenir, les coureurs pouvaient compter sur les postes de ravitaillement, bien sûr, mais aussi les copains, les amis sur le bord du tracé ou à vélo, tout près, avec des mots d'encouragements. À l'entrée du stade Domec, une colonie de supporters catalans s'était positionnée à l'ombre des arbres. À peine voyait-elle arriver un participant que les applaudissements, les félicitations fusaient, certes un peu plus fort lorsqu'il s'agissait d'un «gars» du pays...
Dans la course en relais des entreprises, «La Dépêche du Midi» avait aligné trois équipes, Cap Ouest automobiles n'était pas en reste, la Légion étrangère le 3e RPIMa et les gendarmes non plus d'ailleurs.
Comme pour donner un dernier coup de rein, un anonyme s'était placé à l'entrée du stade et lançait à tous les concurrents : «Il n'y a plus que 200 mètres», une petite phrase qui faisait son effet, qui redonnait des couleurs à ceux qui désespéraient d'arriver. Ceux qui ne tenaient qu'en puisant encore et encore dans des ressources insoupçonnées. «Merci», lâchaient alors les coureurs en direction de cet homme providentiel. La ligne d'arrivée franchie, les organisateurs ôtaient les puces électroniques fixées à l'une des chaussures des concurrents, qui permettent d'enregistrer automatiquement leur temps. Domec se transformait alors en oasis. Allongés sur la pelouse, les marathoniens se rafraîchissaient, réalisaient de longs étirements, alors que le rythme de leur foulée résonnait encore dans leur tête. «Je l'ai fait, je l'ai fini», chuchotait un homme vidé de ses forces mais heureux. Le premier marathon de Carcassonne Pays Cathare n'a pas fini de faire rêver, même dans la douleur.