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Un Haut-Doubien reçoit la légion d'honneur

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08/05/2015

Résistant émérite puis militaire de haut-niveau, Pierre Mougey, 89 ans, a été décoré ce vendredi de la Légion d’honneur. Retour sur un parcours d’exception.

Lors de la traditionnelle cérémonie du 8-mai, ce vendredi à Pontarlier, le Haut-Doubien Pierre Mougey a reçu la reine des distinctions. Partagé entre fierté bien légitime, et sincère humilité. Photos W.G.



Moment solennel. Tous les regards sont braqués, en silence, sur Pierre Mougey.

Christian Pourny s’apprête à lui remettre la légion d’honneur, apportée sur un petit coussin rouge, comme un bijou frêle et précieux qu’il convient de dorloter. Le presque nonagénaire brise la lourdeur de l’instant, provoquant une onde de sourires complices parmi l’assistance : « Merci d’avoir déplacé une grande foule comme ça pour un petit bonhomme comme ça ! »

Flagrant délit, et flagrant délice d’humilité. L'émotion de Pierre est réelle, mais dissimulée. « Il y a longtemps que je l’attendais, elle est quand même venue », apprécie-t-il au sujet de la reine des distinctions honorifiques.

Mieux vaut tard que jamais. L’homme la mérite mille fois. Entièrement dédié au combat pour la liberté et la France, le parcours de ce natif des Alliés est exceptionnel.

L’histoire s’amorce par une tragédie. Pierre est résistant. Emprisonné à Bordeaux, il parvient à s’échapper pour rejoindre son Haut-Doubs natal. Mais lui et son frère Marc, probablement dénoncés, sont des mois plus tard « cueillis » par la Gestapo en gare de Besançon, à la descente de leur train. Ils sont faits comme des rats. Ni une, ni deux, les deux frangins tentent de s’enfuir…

Filant entre deux bus, puis aidé par un cheminot, Pierre parvient à échapper aux balles nazies. À l’inverse de son frère. Blessé, non soigné, Marc Mougey est déporté au camp de Dachau, d’où il ne ressortit jamais.

« C’est une histoire avec laquelle on a toujours vécu, notre père nous racontait beaucoup son passé, surtout cette période de la résistance », confie Brigitte, fille de Pierre Mougey.

Engagé après la guerre dans l’armée française, Pierre a vite démontré des capacités de haut-niveau. Au sein de corps d’élite comme la légion étrangère, puis les forces spéciales (troupes parachutistes de choc), le gaillard a combattu en Indochine et en Algérie.

« Il était un peu dur »

De retour en France, le Haut-Doubien terminera comme instructeur à l’école de formation des commandos de Montlouis (Pyréenées-Orientales). Ce vendredi, d’anciens camarades ou élèves avaient tenu à être présent. Par respect. « Il était un peu dur. Quand il disait quelque chose, il ne se répétait pas », se souvient l’un d’eux.

« Mon père est un homme du XXe siècle, il ne comprend plus le monde actuel. Tous ses amis proches sont morts, il n’entend plus très bien, mais il a encore toute sa tête. Je pense que cette remise de la légion d’honneur, c’est l’un des derniers grands moments de sa vie », confie son fils.

Pierre Mougey l’a prénommé Marc. Comme ce frère aîné et adoré, happé par la folie nazie il y a plus de 70 ans.

Willy GRAFF

Traduction

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