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Qui était le coureur cycliste François Faber à qui on rend hommage ce samedi à Mont-Saint-Éloi?

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PUBLIÉ LE 27/03/2015

Vainqueur du Tour de France en 1909, le Luxembourgeois François Faber est venu se faire tuer sur les collines de l’Artois en mai 1915. Ce samedi, à Mont-Saint-Eloi, un hommage lui est rendu avec notamment le dévoilement d’une stèle. Mais qui était ce coureur à l’appétit légendaire ?

 François Faber (1887-1915), vainqueur du Tour de France, 1909. Roger-Viollet

François Faber (1887-1915), vainqueur du Tour de France, 1909.

L’histoire de ce solide Luxembourgeois (par son père), qui hissait ses 91 kg en haut des cols, se confond à celle de son pays d’adoption lorsque le premier conflit mondial éclate dès la fin du Tour 1914 qu’il achève à la 9e place.

Cinq jours après la déclaration de guerre, le « géant de Colombes », installé dans la banlieue parisienne où il occupe un emploi de docker jusqu’en 1910, s’engage dans la légion étrangère. Il rejoint le dépôt de Bayonne, puis est envoyé au front dans le 2e régiment de marche. Le caporal Faber est mêlé à la première bataille de l’Artois déclenchée au printemps de l’année suivante. Objectif : la côte 140, qu’on appelle aussi celle des « ouvrages blancs », entre Carency, Souchez, Neuville-Saint-Vaast et Mont-Saint-Éloi. L’offensive progresse sous les ordres du lieutenant-colonel Cot. La légion enlève les positions allemandes. Mais le vainqueur du Tour est tué d’une balle « en allant porter secours à un camarade », selon les témoignages recueillis à l’époque. Au matin de l’assaut, il avait appris la naissance de sa fille Raymonde.

Henri Desgrange, le patron du Tour, perd l’un de ses chouchous. Faber fut l’un des personnages les plus fascinants et les plus appréciés de son époque. Il alimenta la légende en reprenant un jour Octave Lapize « sur une jambe » à cause d’une pédale droite explosée. Il se fit un jardin du ballon d’Alsace. Il enleva cinq étapes successives (Metz, Belfort, Lyon, Grenoble, Nice), puis une sixième à Bordeaux sur ce Tour 1909 qu’il annexa avec l’ensemble de ses équipiers (treize étapes sur quatorze).

La popularité de ce colosse se trouva également alimentée par la légende d’un appétit à la hauteur du gabarit. «Parfois, il s’arrêtait dans une auberge et cassait la croûte en attendant ses collègues pour finir le trajet avec eux », racontait Lucien Petit-Breton. En 1912, un spectateur écrivit cette lettre à Desgrange pour décrire un exploit peu commun du côté de Tarascon-sur-Ariège. « Je viens vous signaler un record gastronomique accompli par le géant de la route François Faber. Il se trouvait à Tarascon pour se ravitailler. J’eus la curiosité de le chronométrer. Je le vis dévorer un poulet de grain entier en trois minutes. »

Programme de ce samedi 28 mars

Sortie cyclo gratuite et ouverte à tous sur le circuit du Souvenir de 30 km reprenant le début de l’étape du Tour de France du mercredi 8 juillet Arras-Amiens avec notamment des passages par les sites de Lorette et du monument canadien de Vimy. Avec la participation des anciens coureurs du Nord – Pas-de-Calais dont Henri Duez. Cette sortie est organisée par le Club-cyclo d’Aubigny-en-Artois.

Les départs sont libres à partir de 15 heures au pied des tours de Mont-Saint-Éloi (au sommet de la rue du Général-Barbot).

L’inauguration de la stèle François-Faber est prévue vers 17 heures. Sera présent Jacques Pallut, petit-fils du coureur.

À 18 heures, présentation de la 26e Boucle de l’Artois organisée par le Sprint-club de l’Artois qui aura lieu le week-end prochain dans l’Arrageois.

À noter que samedi et dimanche, à la salle Hamilton de Mont-Saint-Éloi se tient une exposition sur François Faber, vainqueur du Tour de France 1909 et du Paris-Roubaix 1913. Tué à Mont-Saint-Éloi le 9 mai 1915.

Découvrez son histoire dans un livre

 

Henri Dudzinski, consul de Pologne à Lille et directeur des éditions de La Voix du Nord sera présent aujourd’hui à Mont-Saint-Éloi. PHOTO PASCAL BONNIERE

 

Henri Dudzinski, consul de Pologne à Lille et directeur des éditions de La Voix du Nord, sera présent ce samedi à Mont-Saint-Éloi pour présenter le livre consacré à François Faber qui vient de sortir et qu’il a coécrit avec Patrick Robert.

« Je suis né à Liévin en 1955 et j’ai toujours baigné dans le mythe de la bataille du 9 mai 1915 où des Polonais se sont battus dans la Légion étrangère, explique l’auteur. Et dans cette Légion, il y avait un certain François Faber. J’ai toujours entendu parler de ce type et j’ai souhaité écrire un livre sur sa vie. C’était le moment idéal car cette année, on commémore le centenaire de sa mort et son nom a été inscrit sur l’Anneau de la mémoire à Lorette. C’était important de raconter une histoire dans l’Histoire. Celle de ce Luxembourgeois qui a défendu la France. Il avait même émis l’idée de créer un peloton de cyclistes pendant la guerre pour transmettre les dépêches entre les lignes de front. »

Dans ce livre sorti il y a quelques jours, on découvre la jeunesse de François Faber, ses premières courses, ses premières victoires. « C’était un gars vraiment attachant que l’on surnommait le géant de Colombes. Il côtoyait des sportifs comme Jean Bouin ou Georges Carpentier. C’était une icône à l’époque. » B. D.

Livre sur François Faber disponible sur le site Internet : www.laboutiquedeslecteurs.fr. Tarif : 6,90 €.


Traduction

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