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Henri Steiner, le Viennois miraculé

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Publié le 27/01/2015

Comme ces enfants, Henri Steiner se retrouve à 16 ans à Drancy, avant d'être conduit dans un camp complémentaire, près d'Auschwitz.

Henri Steiner ou l'incroyable destin d'un enfant de 16 ans né à Vienne et qui fuit l'Autriche en mars 1938 au moment de l'invasion allemande. Sa mère, Sophie, issue d'une famille de sept enfants, a été arrêtée et tuée au camp de Belzec, le premier des camps d'extermination ouvert par les nazis. Son père Rudolf, originaire d'une famille de huit enfants, est décédé peu après avoir été lui-même déporté. «Quand j'ai vu les premières croix gammées défiler dans les rues de Vienne, j'ai décidé de partir. J'étais encore trop jeune pour réaliser ce que m'avaient dit mes parents : nous nous séparons aujourd'hui et sans doute ne nous retrouverons-nous plus jamais…»

Henri choisit donc de fuir. Avec son meilleur ami âgé de 14 ans à peine, ils prennent le train pour l'Allemagne, puis pour la Belgique, avant de traverser la France et d'être plusieurs fois arrêtés par les gendarmes. Le 3 septembre 1939, la guerre est déclarée. Entre-temps, Henri s'était engagé dans la Légion étrangère et se retrouve à Carcassonne. Puis, l'armée ayant été dissoute, il est démobilisé à Toulouse et finit par travailler dans une ferme du Tarn comme ouvrier agricole. «C'était tellement formidable que j'en ignorais presque que c'était la guerre», raconte Henri qui a rencontré à Tanus celle qui deviendra plus tard sa femme. Mais surviennent les grandes rafles d'août 1942 alors que le Sud-ouest est encore en zone libre. «Le 26 août, un policier est venu m'arrêter. J'ai été conduit au camp de Saint-Sulpice où j'ai retrouvé des gens que je connaissais. Le 2 septembre, j'ai pris un train en direction de Vierzon avec 223 personnes, dont des enfants de 2 à 3 ans. Tout le long du trajet, la rame embarquait de nouveaux voyageurs, en fait des personnes qui venaient d'être raflées. On a été pris en charge par des soldats allemands secondés par la gendarmerie française. Je me souviens qu'à Cahors, j'ai jeté sur le quai une lettre que je venais d'écrire à ma femme, espérant que quelqu'un la ramasserait pour la lui poster. Je lui disais que je ne la reverrai peut-être plus… Après Vierzon, nous sommes partis pour Drancy. Je faisais partie du convoi 31. Mais 30 ou 40 km avant Auschwitz, ils ont stoppé le train qui contenait un millier de personnes. Plus de neuf cents d'entre elles ont fini dans les chambres à gaz, les autres, dont moi, ont rejoint des chantiers de chemin de fer. Si je devais résumer ma vie, je dirais qu'elle a toujours été placée sous le signe de la chance. Dans l'équipe réquisitionnée pour entretenir les voies, les trois-quart ont attrapé le typhus. Alités en permanence, ils étaient condamnés à boire l'urine des autres car ils ne pouvaient plus se lever. Ce fut terrible, je ne pesais plus que 38 kg, mais je m'en suis sorti. J'ai fini par retrouver ma femme. Je suis un miraculé, je le sais.»

J.-M.D.

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