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Visa pour l'image : Edouard Elias suit les légionnaires en Centrafrique

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Armelle Canitrot, le 31/08/2015

Prix de la Ville de Perpignan Rémi-Ochlik 2015, Édouard Élias, Getty Images, expose son reportage « Opération Sangaris » à Visa pour l’image.
Retranchés derrière des sacs de sable, des soldats attendent leur commandant, à l’avant-poste français de Bambari, en République centrafricaine, le 16 août 2014.

Retranchés derrière des sacs de sable, des soldats attendent leur commandant, à l’avant-poste français de Bambari, en République centrafricaine, le 16 août 2014. / Edouard Elias/Getty Images Reportage

Se remettre en forme physiquement, telle fut la priorité d’Édouard Élias en rentrant en avril 2014 de Syrie, où il fut retenu otage pendant dix mois. Puis très vite, ce fut de chercher une zone de conflit pour repartir. S’il renonce à l’Ukraine déjà bien couverte, il s’intéresse en revanche à la Centrafrique, étonné qu’il n’y ait aucun reportage sur les conditions de vie de l’armée française là-bas.

"J'étais toujours sur mes gardes"

 « L’idée de partir “embedded” (embarqué) avec la Légion étrangère et bénéficier de l’encadrement de l’armée m’est venue, m’offrant un peu plus de sécurité pour vérifier si je tiendrais le coup physiquement et psychologiquement, confie le jeune Français de 24 ans. J’étais évidemment moins stressé qu’en Syrie en 2012, où j’avais fait fort en commençant avec les rebelles pour mon premier reportage sur un conflit. En Centrafrique, j’étais néanmoins toujours sur mes gardes et quand on s’est fait attaquer, je me suis tout de suite placé correctement. » 

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En août 2014, Édouard Élias partage ainsi la vie quotidienne de vingt légionnaires chargés de sécuriser la région de Bambari. Entre la toilette matinale et l’épuisement du soir, il enregistre ce qui rythme leurs journées : attente des instructions à la base de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) à Bria, riposte face à une attaque de combattants de la Séléka, tentative de sortie d’un bourbier de leur véhicule blindé, soins apportés à un civil blessé, sécurisation de l’évacuation de musulmans de leur village, apaisement de chrétiens après une altercation avec les musulmans… Mais aussi les moments de repos au camp, les parties d’échecs entre deux sorties, les coups de téléphone aux proches.

A la Légion, on attend que l'autre parle

 « Souvent les légionnaires détestent les journalistes, croient qu’ils sont contre eux. Il faut du temps et de la patience. Jusqu’à ce qu’ils voient que l’on peut vivre, aller au combat et suer comme eux. Je ne les prends jamais dans des situations dégradantes. Mais j’ai prévenu que si j’assistais à des comportements graves ou à des exactions je ne les passerais pas sous silence. Ils m’ont accordé leur confiance et nous sommes devenus amis. Ils étaient très fiers du quart de page publié sur mon reportage dans le Midi Libre. » 

À la Légion, on ne pose pas de question, on attend que l’autre parle. Mais le jour où ils ont appris que l’Américain James Foley, avec lequel Élias avait partagé la même cellule durant huit mois en Syrie, avait été décapité, les légionnaires ont été particulièrement attentionnés avec lui.

 > Lire aussi : Les quatre journalistes otages français en Syrie « libres » et « en bonne santé »  

L’une des grandes satisfactions du photographe ? La lettre de la mère d’un légionnaire irlandais qui, après avoir découvert son reportage dans un magazine, le remerciait de lui avoir permis de mieux comprendre le choix de son fils et de renouer le dialogue avec lui.

 ______________________ 

 Édouard Élias 

1991. Naissance en Égypte où il grandit.

2009. Retour en France.

2011. Études de photographie à l’école de Condé de Nancy.

2012. Reportage sur les camps de réfugiés en Turquie et en Birmanie.

Juillet 2012. Reportage Le martyre d’Alep.

Juin 2013-Avril 2014. Otage en Syrie.

Août 2014. Reportage Opération Sangaris, avec la Légion étrangère en République centrafricaine.

 

Exposition au couvent des Minimes, Perpignan, jusqu’au 13 septembre.

 www.visapourlimage.com 

Armelle Canitrot

Traduction

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