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Légionnaire toujours...

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2014


Nîmes : Evgueni Tkatchenko de la Sibérie à la Légion étrangère

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FRANCOIS CHARCELLAY 26/01/2014
Evguneni Tkatchenko : "A Nîmes, comparé aux paysages de Sibérie tout me paraissait petit." (Photo SAMUEL DUPLAIX)

Au Carré d'Art, deuxième journée du Salon de la biographie. Avec notamment l'auteur de "Toutes les guerres", Evgueni Tkatchenko. L'écrivain, publié chez Actes Sud,  né en Sibérie raconte le parcours d'un militaire de l'ancien empire soviétique.

S’il se défend d’avoir raconté sa vie dans les pages de Toutes les guerres, ouvrage paru aux éditions Actes Sud, Evgueni Tkatchenko a pu puiser dans son parcours personnel peu commun. Installé à Nîmes depuis 1997, où il a passé cinq années dans la Légion étrangère, il est aujourd’hui retourné à la vie civile. Ce quadragénaire, originaire d’Angarsk, ville de Sibérie orientale, a été militaire dans la marine et parachutiste à l’époque où l’Union soviétique "était un bazar monstre. Nous vivions des moments très chaotiques", explique Evgueni Tkatchenko. Il fallait aussi se montrer solide "dans sa tête" pour être sur le terrain en Afghanistan ou en Tchétchénie.

"Être publié a été un grand bonheur" Evgueni Tkatchenko

Pourtant, l’attrait de la mythique Légion étrangère sera pour lui irrésistible. Sous l’uniforme, c’est une nouvelle discipline, une formation dans la souffrance, une langue à apprendre et à parler, un nouveau terrain d’opération, l’ex-Yougoslavie. Un parcours de vie, avec la barrière de la langue mais, au sein de la Légion, il retrouve d’autres slaves avec qui se construisent des amitiés. Et l’amour avec une belle Marseillaise d’origine algérienne. Ce roman d’aventure, où plane l’âme russe, où le métier des armes est omniprésent, montre également des hommes dans la tourmente. Des hommes confrontés à une culture différente : "Tu es étranger, tu viens avec tes complexes. À la fin des repas, j’étais très surpris de voir essuyer son assiette avec du pain", raconte celui qui avoue aussi avoir beaucoup souffert de "la chaleur nîmoise, quand tu crapahutes avec le barda".
Des hommes venus d’horizons tellement lointains et différents. "À Nîmes, comparé à l’immensité de la Sibérie, tout me paraissait petit", s’étonne encore aujourd’hui, celui qui partage sa vie entre écriture et sa profession de commercial.

Sept ans d’écriture

Sept ans pour mener à bien son roman. "J’ai écrit par morceaux : le début, la fin... Je voulais que ce soit léger. Celui qui veut comprendre, comprendra", raconte Evgueni Tkatchenko avant d’ajouter, malicieux : "L’intelligent comprend ce qui est écrit, le sage comprend ce qui ne sera pas écrit..." Il précise que l’écriture est aussi quelque chose "de douloureux ». Il avoue : « Être publié a été un grand bonheur quand j’ai vu le livre." Alors, aujourd’hui, il planche déjà à un deuxième ouvrage : "mais après une journée de travail, c’est parfois difficile."
Au regard de son parcours, il est difficile d’imaginer qu’Evgueni Tkatchenko ne sache pas trouver l’énergie pour publier un nouveau roman où il saura emporter le lecteur dans la tourmente d’un monde en perpétuelle révolution...

“Toutes les guerres” d’Evgueni  Tkatchenko,

Actes Sud, 378 pages, 23 €.


Driss Bou-Aroui, une ambition maîtrisée

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endredi 24 janvier 2014

Tarik Bouzid (à gauche) entraîne Driss Bou-Aroui (à droite) et cherche à l'emmener vers les sommets. © Ouest-France
 
Régionaux à Couëron. Le neo-angevin, Driss Bou-Aroui, se présente comme l'un des postulants au podium. Avant de viser plus haut.

Ce mardi midi, sur le stade de La Baumette, elles sont deux silhouettes qui trottinent gentiment dans le froid et le brouillard, comme deux ombres. À droite, maillot rouge de l'Intrépide Angers sur le dos, Driss Bou-Aroui, récent champion départemental de cross à Verrie. À ses côtés, Tarik Bouzid, son entraîneur, celui qui l'a pris en main pour lui faire grimper les sommets. « Il faut que ce soit clair, avoue d'ailleurs ce dernier. Si je m'occupe d'un athlète, ce n'est pas pour perdre mon temps mais parce que je crois en lui en ses capacités. »

Un entraînement ciblé

Il est comme ça Tarik. Il parle comme il court. Sans faire semblant. Et Driss apprécie : « Quand j'ai quitté la Légion voici deux ans, j'ai fait des stages pour préparerma réinsertion professionnelle. Et j'ai laissé tomber l'athlétisme. »

Et puis, l'envie revient, avec la naissance d'une petite fille et Driss déménage en Anjou : « Tarik a décidé de me reprendre en mains, Il m'a recadré... » À 27 ans, après 8 ans de Légion Étrangère, Driss n'est pas peu fier d'avouer que sa nationalité française : « je l'ai gagnée au service de la France, en portant ses couleurs. »

Champion d'Afrique sur 3 000 steeple, un temps de référence de 13'40 sur 5 000 m... L'athlète, qui a survolé les Départementaux sur le long, à des arguments à faire valoir. « Mais sans se précipiter, modère son coach. Les muscles ne sont plus habitués à travailler, à se faire mal. Il ne faut pas brûler les étapes. »

Alors, six fois par semaine, deux fois par jour, ils partent tous les deux : « Piste, footing, volume et vitesse, musculation... On travaille pour la piste. Le cross prépare la piste aussi. »

Et les deux hommes ne ménagent pas leurs efforts mais en souplesse. « Au cross Ouest-France, je n'étais pas prêt encore pour ce niveau. Je fais 13e Français, mais c'est normal. » Il le sait bien Driss, il doit prendre son temps : « L'objectif c'est un podium au France. » Ambitieux ? « Driss a tout pour réussir. Il lui reste à trouver un boulot sur Angers, du soutien, et, libéré, il sera fort. Très fort. »

Car pour les deux hommes, les objectifs ne s'arrêtent pas au cross : « On va descendre sous les 13'30 au 5 000. Voir aussi pour le Marathon avec le''projet marathon'' mis en place par la Fédération. À 27 ans, Driss est jeune et a une marge de progression énorme. Il faut simplement travailler juste. »

Et le Franco-Marocain sourit, écoute son coach, approuve : « J'aimerais bien rester à Angers je me sens bien, les conditions d'entraînements sont variées et j'ai envie d'aider mon club en gagnant des titres. »

Peut-être pas dès dimanche à Couëron. « Un peu trop tôt encore » mais dans quelques semaines, dans le Var, pourquoi pas... ?

Ouest-France

Villasavary. Trente-cinq jeunes recrues ont coiffé le képi blanc de la Légion

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Publié le 24/01/2014

Les nouvelles recrues coiffent le képi blanc symbole de leur appartenance à la Légion

La cérémonie s’est déroulée le 14 janvier dans le parc du château de la Nogarède, lieu choisi par le colonel Marc Lobel qui connaissait les propriétaires Marie-Hélène et Thibaud de Soulage et pour le cadre prestigieux de la propriété. Trente-cinq jeunes recrues de vingt-cinq nationalités différentes ont reçu le képi blanc, symbole de leur appartenance à la Légion. Ils ont crié en chœur le code d’honneur du légionnaire, code qui va guider toute leur vie et où ils s’engagent «à servir avec honneur et fidélité.»

Ces remises de képis blancs ont lieu une fois par mois. Celle-ci était la deuxième de la nouvelle année.

Le capitaine François Hervé-Bazin explique la formation de ces 35 légionnaires. «Ils sont arrivés à Aubagne voici quatre mois, puis depuis un mois ils ont suivi une formation à Castelnaudary dans une ferme où ils se sont entraînés, ont appris au moins 500 mots de français et ont marché pendant deux jours (première marche 30 km, deuxième 20 km). Tous ont réussi.»

À l’issue de la dernière marche, le groupe a rejoint Villasavary et a dormi sous les halles. Le lendemain matin, fin prêts, ils ont rejoint le château de la Nogarède et ont reçu la récompense suprême, le képi blanc pour avoir enfin l’honneur d’appartenir à la grande famille de la Légion.

La Dépêche du Midi

Anciens légionnaires : 75 membres à l'Amicale départementale

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Maine-et-Loire - 23 Janvier

L'Amicale des légionnaires du Maine-et-Loire dimanche dernier.

Les adhérents de l'Amicale de Maine-et-Loire des anciens légionnaires et leurs amis se sont retrouvés dans la commune dimanche.

L'Amicale organisera le 151e anniversaire du combat de Camerone le 30 avril à La Pellerine, lieu de résidence de Guy Rousseau, ancien légionnaire de la 13e demi-brigade de Légion étrangère en Indochine et ancien secrétaire de l'amicale.

L'Amicale regroupe 75 membres dont une vingtaine d'anciens légionnaires et a son siège à la maison des associations aux Ponts-de-Cé. L'effectif reste stable « mais il serait souhaitable, pour assurer la pérennité de l'amicale, d'enregistrer de nouveaux adhérents, surtout s'ils sont anciens de la Légion étrangère », précise le président, Jean-Yves Durand.

Une réunion a lieu chaque mois le vendredi le plus près du 15 du mois, à la Maison des associations, 7, avenue de l'Europe au Ponts-de-Cé.

Contact au 06 65 61 31 93 ou par courriel à Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

 


 

Castelnaudary. La ville solidaire

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Publié le 22/01/2014

Réception à l'entrée de l'institut des invalides/ Photo DDM.

Ce vendredi 17 janvier, pour la troisième année consécutive, la mairie de Castelnaudary a tenu à marquer sa solidarité avec les anciens légionnaires qui vivent à Puyloubier au sein de l’institution des invalides de la Légion étrangère.

M. Maugard, maire de Castelnaudary, a offert un repas cassoulet à tous nos anciens. MM. André Taurines et Garrigues, conseillers municipaux, et M. Michel Pennavayre, chargé du protocole et des animations, ont fait le déplacement avec une équipe du «4» pour livrer et offrir pas moins de dix terrines de cassoulet.

Le directeur de l’institution, le lieutenant-colonel Bouchez, avait convié le maire de Puyloubier à participer à la fête.

Les pensionnaires ont particulièrement apprécié ce geste et mesurent combien la ville de Castelnaudary est très attachée à la solidarité en participant également à la course de vélo du «4», La Solidaire.

L’adjoint au maire, M. Taurines, envisage déjà reconduire cette opération l’année prochaine. Pour ceux qui en doutaient, oui, les Chauriens ont du cœur.

La Dépêche du Midi

Jean-Marie Eeckeman fait sortir de l’ombre les Douaisiens morts en 1914-1918

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Publié le 21/01/2014 par JEAN-LUC ROCHAT

Généalogiste confirmé, Jean-Marie Eeckeman veut mettre un embryon de vie derrière les noms des Douaisiens tués durant la Grande Guerre.

À travers ce travail, M. Eeckeman rend hommage à tous ces Douaisiens à la vie engloutie par cette guerre.

C’est un travail que Jean-Marie Eeckeman a commencé en 2010 et qu’il espère avoir terminé en 2016. Cet ancien ingénieur d’Air France, maintenant retraité, a eu l’idée, en voyant les grandes plaques de marbre vissées aux murs de la chapelle de l’hôtel de ville où sont recensés les noms des Douaisiens morts au champ d’honneur, d’« éclairer » cette liste de noms maintenant impersonnelle. En 2010, quand ce projet a germé dans son esprit, la commémoration du centenaire du début de la Grande Guerre était déjà dans l’air. Et c’est aux Douaisiens morts durant cette guerre qu’il s’intéresse, dont les centaines de noms couvrent plus des 9/10e de ce mémorial…

Comme si ce nombre ne suffisait pas, il a vite appris que ce mémorial ne comprenait pas tous les noms qui l’intéressaient. D’autres étaient inscrits ailleurs, aux monuments aux morts de Dorignies et de Frais-Marais, sur une plaque à l’église Saint-Jacques, une autre à Saint-Pierre (mais pas à Notre-Dame) et même… à l’hôtel de la Tramerie. Des listes beaucoup moins longues. Mais de toute façon, dans ce travail au long cours, quelques centaines en plus ou en moins ne changeaient pas grand-chose à l’affaire.

La clé de cette tranquillité face à ce défi s’explique par le fait que notre homme est passionné de généalogie et membre éminent du Centre d’études généalogique du Douaisis. Cette œuvre de longue haleine a commencé par une grosse contrariété : « Je n’ai pu mettre la main sur le bon de commande du mémorial qui, je crois, a été inauguré en 1922. Sinon j’aurais pu avoir tous les noms dont la liste a forcément été remise au graveur. Cela aurait au moins permis d’avoir des orthographes sûres, car je pense qu’une petite poignée d’erreurs s’est glissée au moment où les noms ont été gravés. Mais bon ! »

C’est peut-être ce qui explique que pour une vingtaine de noms, il n’a encore trouvé aucun renseignement à mettre en regard. Y compris en croisant avec un site Internet très riche alimenté par le ministère de la Défense, Mémoire des hommes, qui donnent les informations recueillies par l’armée. Que ce soit lors du passage au centre de sélection (taille, poids, description sommaire, degré d’instruction, etc.), puis la suite du « curriculum vitæ » de leur vie militaire : date d’incorporation, régiment, arme (infanterie, artillerie, etc.), puis l’affectation lors de la mobilisation avec, comme terme immuable, la date, le lieu et parfois les circonstances du décès. Autre source de renseignement, une copie d’un petit ouvrage, Douai pendant l’occupation allemande, 1914-1918, que lui a remis les archives communales. Les noms des Douaisiens morts au cours de cette guerre y figurent, avec leur situation militaire au moment de leur mort. Quelques noms sont sur un des mémoriaux de la ville, mais pas dans cet ouvrage. Et inversement.

En généalogiste averti, M. Eeckeman en a vu d’autres. Ce genre d’impasses, il essaie de les contourner en écrivant ou en se rendant dans les mairies des communes de naissance des gens dont les noms posent problème. Car les noms gravés sont ceux des hommes qui habitaient à Douai quand ils ont été mobilisés, pas forcément qui y sont nés. Les archives départementales sont aussi un lieu précieux. Rien ne le décourage dans ce travail colossal qui lui coûte à tout point de vue : il se doutait bien que redonner une brève histoire à ces vies englouties par ce terrible conflit n’irait pas sans difficultés.

Ce travail sera publié par le Cercle d’études généalogiques du Douaisis quand il sera terminé.

«Décédé d’une pneumonie, en captivité, le 16 mai 1918»

François Manouvrier, Auguste Marron, Théodore Modrzejenski, Adrien Verstrate… Voici en guise d’exemple quatre noms qui ont retrouvé une identité grâce au patient labeur de Jean-Marie Eeckeman. Prenons le premier de la liste et écoutons M. Eeckeman : « Manouvrier François, Charles, né le 3 janvier 1877 à 1 heure, fils de Dominique Manouvrier, âgé de 44 ans, couvreur (…), et d’Amélie Caulier, âgée de 34 ans, ménagère (…), domiciliés rue de Vert-Debiut, au dit Râches. Cheveux et sourcils noirs, yeux bruns, front petit, nez rond, bouche et mentons petits, visage ovale, taille 1,63 m. Degré d’instruction générale. Houilleur (mineur). Il est incorporé soldat 2e classe au 147e régiment d’infanterie à compter du 15 novembre 1898 (…) Il épouse à Râches, le 31 mars 1902, Angèle, Joséphine Dorémus (…) Ils légitiment Angèle Dorémus (leur fille née hors mariage), née le 10 décembre 1898 (…) Ils sont domiciliés 16, place Saint-Vaast à Douai, en 1913. François Manouvrier est rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale du 1er août 1914, soldat 2e classe au 3e régiment d’infanterie territorial, 11e compagnie, fait prisonnier à Maubeuge, le 8 septembre 1914, et interné à Chemnitz (Allemagne). Il décède d’une pneumonie, en captivité dans le lazaret (hôpital militaire) de réserve d’Arnsdorf (Saxe en Allemagne) le 16 mai 1918 à 19 h. « Mort pour la France » et inhumé au cimetière communal du dit Arnsdorf, tombe 88, par la mission militaire française des disparus à Berlin-Dresde.

« Adrien Verstrate, je ne l’ai trouvé sur aucun mémorial. Mais il est dans la liste imprimée dans Douai pendant l’occupation allemande, 1914-1918, comme caporal au 75e régiment de tirailleurs sénégalais.

« Auguste Marron est inconnu du site Mémoire des hommes et n’est sur aucun mémorial. Mais on trouve son nom dans Douai pendant l’occupation allemande. »

Théodore Modrzejenski est lui né à Rasierk, en Pologne. Il est venu travailler en France comme « houilleur ». Cet homme n’avait apparemment pas pris la nationalité française et donc n’était pas mobilisable, à moins de s’engager dans la Légion étrangère. Ce qu’il a fait, puisqu’il est mort au 3e régiment de marche de la Légion. Chapeau bas devant le travail de M. Eeckeman ! J.-L. R.


Secourisme : la formation Légion à Castelnaudary

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Publié le 20/01/2014

Mise en situation et matériel au top pour la formation../ Photos DDM, Gladys

Focus sur la formation secouriste à la Légion étrangère à Castelnaudary, après que deux anciens légionnaires ont sauvé des nourrissons d’une mort certaine.

Il y a tout juste trois ans, un agent de sécurité de l’hypermarché Géant de Castelnaudary sauvait la vie de la petite Roxanna, 2 mois, victime d’un début de «la mort subite du nourrisson». En décembre dernier, à Avignonet-Lauragais, c’est un garagiste qui sauve Cassandra, nourrisson de 1 mois, qui venait de faire une fausse route. Qu’ont donc en commun ces deux anges gardiens ? Les deux ont pratiqué le bouche-à-nez aux petites victimes, un massage cardiaque avec deux doigts, les deux ont agi avec calme, et enfin, les deux sont d’anciens légionnaires. Visite au 4e Régiment étranger de Castelnaudary où les légionnaires volontaires suivent une formation d’auxiliaires sanitaires, une formation pointue où il n’y pas de place pour le stress. «C’est un des stages les plus compliqués parce qu’il est très technique avec le risque d’échouer si l’on n’a pas un certain niveau en français. C’est pour cela que nous demandons à nos stagiaires de s’y préparer en apprenant quelques mots», explique le capitaine Chaumier, commandant la compagnie d’instruction des spécialistes.

«Sur les théâtres de combat, l’auxiliaire sanitaire est le premier au contact ; il aura à prendre en charge les blessés avant même l’arrivée de l’infirmier ou du médecin. Tout combattant doit être en mesure de poser un garrot, lui, en plus, saura perfuser». Le stage ? «C’est quatorze semaines avec une première partie de prérequis de secourisme, avec les mêmes formations que dans le civil- premiers secours en équipe 1 et 2», poursuit l’officier, avant d’expliquer comment, à l’issue, le légionnaire part sept jours à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris où il mettra de suite en application, sur le terrain, ce qu’il vient d’apprendre. À son retour, pendant un mois, pour le légionnaire, c’est la partie théorique du stage. Cours d’anatomie, maladies infectieuses, pharmacologie, administration de médicaments, règles d’hygiène… : «Des cours allégés d’infirmier mais des cours néanmoins pointus avec l’enseignement de différentes pathologies telles que coma, épilepsie, traumatismes en tous genres, ou encore fractures, entorses, luxations… Ils vont ensuite exercer à l’infirmerie du régiment, puis deux semaines dans les hôpitaux militaires de Paris ou Marseille dans les services d’urgence, de réanimation et de soin».

Sauvetage au combat

«Pour le sauvetage au combat, destiné à des gens qui partent en opération extérieure, là on va plus loin encore puisque l’auxiliaire sanitaire au combat est celui qui va exfiltrer le blessé, le stabiliser et le préparer pour être évacué. Il doit agir vite et bien. On le prépare à restituer tous les gestes techniques en ambiance de stress». Le niveau 2 est encore plus pointu. «Dans la mesure où ils auront à gérer des situations vitales, on les prépare à des gestes médicaux : perfusion intra-osseuse, intubation… Pour ce secourisme au combat, ils sauront prendre en compte les blessés depuis le terrain jusqu’au poste de secours. Chez nous, pas de cadeau. Si on ne valide pas la formation, on ne l’a pas». Une formation reconnue.

Gladys Kichkoff

La course au courage de James Theuri

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Sarthe - 20 Janvier

James Theuri (SCO Ste-Marguerite Marseille) | Thomas Brégardis.

1er Français. James Theuri (SCO Sainte-Marguerite) crée la surprise avec une belle 8e place malgré une douleur dorsale.

Longtemps, longtemps, on a cru qu'un Français allait rentrer dans le top 5, trois ans après Meftah, 3e en 2011. Las, une vilaine douleur dorsale empêchait James Theuri, ancien légionnaire, de tenir le rythme des hommes de tête : « Je crois que je paye le cross des championnats de France militaires à Fréjus mercredi dernier. Je rentrais juste d'un stage au Kenya et le changement de température a été dur à digérer. Aujourd'hui, j'avais vraiment de très bonnes sensations, mais quand j'ai commencé à avoir mal au dos, il a fallu que je ralentisse. C'est dommage car j'avais l'occasion de frapper un grand coup ». Il réussit néanmoins une très belle course devançant notamment Yassine Mandour, le champion de France en titre, qui, au terme d'un dernier effort, revenait à 6 petites secondes de Theuri.

Avec sa sortie dominicale, James Theuri se place parmi les grands prétendants pour le titre national, même si le dernier à avoir réussi le doublé, meilleur Français au Ouest-France/champion de France de cross, c'est Driss El Himer en 2009. « Bien sûr que ça me ferait plaisir de remporter le titre d'autant que je suis licencié au SCO Sainte-Marguerite, pas très loin du Pontet. Ensuite, je ferais les championnats du Monde de semi-marathon à Copenhague puis, normalement, le marathon de Rotterdam le 13 avril ». Un programme fidèle au coureur qui a tendance à multiplier les courses. Le canaliser sera d'ailleurs l'un des challenges du nouvel ambassadeur du marathon auprès de la FFA, Philippe Remond.


Ernst Jünger, un anarchiste conservateur droit dans ses bottes

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Par , publié le 19/01/2014

On croyait connaître l'écrivain inspiré, le soldat héroïque, le voyageur impénitent, l'entomologiste passionné... Sous la tenue et la retenue du seigneur des lettres allemandes, une belle biographie révèle les tourments d'un homme blessé.

Ernst Jünger, à la fin de la Première Guerre mondiale. Le conflit fit perdre ses illusions au jeune soldat qu'il était.© Wikimedia Commons

Deux photos peuvent résumer une vie. La première, prise à la fin de la Première Guerre mondiale, dévoile un officier arborant l'ordre Pour le mérite, la plus haute décoration militaire allemande, créée par Frédéric II. Le jeune homme, "pas très grand, mince, se tenant bien droit, visage étroit comme coupé au couteau", sera le dernier à la porter, puisqu'il meurt à près de 103 ans, en 1998. Son nom : Ernst Jünger, guerrier exceptionnel, grand écrivain, collectionneur d'insectes facétieux, voyageur au coeur aventureux.  

Sur le second cliché, il est âgé de près de 90 ans, aux côtés d'un autre individu de taille modeste, François Mitterrand, président de la République française, et du chancelier allemand Helmut Kohl, "le géant noir du Palatinat". Les trois hommes célèbrent la réconciliation franco-allemande, à Verdun, le 22 septembre 1984.  

Quel homme incarne mieux le XXe siècle qu'Ernst Jünger, héros de Grande Guerre et symbole de l'Europe nouvelle et pacifiée ? Ernst Jünger. Dans les tempêtes du siècle, c'est précisément le titre de la biographie que lui consacre Julien Hervier, meilleur spécialiste français de l'auteur d'Orages d'acier. 

Quelque chose chez Jünger ne passe pas, en France : cette rigidité, cette maîtrise, qui fait prendre cet Allemand de tradition catholique (mais athée), aux origines paysannes et ouvrières, pour l'archétype de l'aristocrate prussien protestant, le junker. Sans doute y a-t-il méprise. 

"Une dure et froide sincérité, une sobre et sévère objectivité"

Selon Ernst Niekisch, instituteur marxiste et chef de file du "nationalbolchevisme" - l'un des multiples courants rouge-brun qui saperont la république de Weimar -, familier de l'appartement-salon berlinois de Jünger, où se côtoient artistes fauchés, demi-soldes aux abois et aventuriers en tout genre, "sa distinction ne repose pas sur un privilège social, mais directement sur le contenu intime de son être : il fait partie de ces rares hommes qui sont absolument incapables de bassesse. Celui qui pénètre dans la sphère où il vit entre en contact avec une dure et froide sincérité, une sobre et sévère objectivité, et surtout, un modèle d'intégrité humaine." 

Pour son biographe, Jünger est d'abord victime de sa monomanie : "l'obsession de la tenue", qu'il s'agisse de posture, maintien, aspect, fermeté, dignité, "surmoi", fruit d'une "anthropologie personnelle" élaborée pendant la Grande Guerre au contact du genre humain. Car le jeune soldat de 1914, nostalgique "de l'inhabituel, du grand péril", saisi par la guerre "comme [par] une ivresse", adoptant un flegme fataliste à l'épreuve du feu, vieillit d'un siècle en quatre ans et quatorze blessures, comme l'illustrent ses Carnets de guerre 1914-1918, qui viennent d'être traduits. Et y perd ses illusions.  

"Là où un homme est monté jusqu'à la marche presque divine de la perfection, celle du sacrifice désintéressé où l'on accepte de mourir pour un idéal, on en trouve un autre pour fouiller avec cupidité les poches d'un cadavre à peine refroidi." La vieille chevalerie est morte, la guerre moderne est menée par des techniciens et la transgression est au coin de la rue. Lors de son bref séjour sur le front, dans le Caucase, en 1942, apprenant par la rumeur les exactions de la Wehrmacht contre les civils, "la Shoah par balles", il est "pris de dégoût à la vue des uniformes, des épaulettes, des décorations, des armes, choses dont [il a] tant aimé l'éclat ". 

Le "junker", soldat héroïque d'un autre temps, était-il finalement modelé pour la guerre? "Lorsque je me place devant mes soldats [...] je constate que j'ai tendance à m'écarter de l'axe du groupe; c'est là un trait qui dénote l'observateur, la prédominance de dispositions contemplatives." L'aveu. Le guerrier se rêve hors de la ligne de mire et du champ de bataille. On le lui reprochera suffisamment.  

Pourquoi ne s'engage-t-il pas aux côtés des officiers instigateurs du complot du 20 juillet 1944 contre Hitler, alors qu'il est en plein accord avec eux ? Parce qu'il réprouve les actes terroristes. C'est au nom du même principe, que, militant nationaliste, il refuse, en 1922, de se joindre au corps franc qui assassine le ministre des Affaires étrangères, Walther Rathenau. Question de tenue. Jamais la fin ne justifie les moyens. Il le dira noir sur blanc aux nazis qui multiplient les appels du pied : "Ce n'est pas [...] une caractéristique majeure du nationaliste que d'avoir déjà dévoré trois juifs au petit déjeuner." 

Hitler et Brecht pour anges gardiens

Jünger est sans doute le seul homme à avoir été protégé à la fois par Adolf Hitler, lorsque les nazis veulent liquider cet "officier méprisant", et par Bertolt Brecht, quand ses camarades communistes veulent en finir avec ce "produit de la réaction". Qui peut bien être ce diable d'homme protégé par de tels anges gardiens? Un de ses biographes allemands l'a qualifié d'"anarchiste conservateur".  

Jünger est à fois un homme d'ordre et en rupture de ban. Lorsque, à peine âgé de 16 ans, il s'engage dans la Légion étrangère, c'est pour déserter à Sidi Bel Abbes et emboîter le pas de Rimbaud dans de nouveaux Jeux africains. Lorsque, après la guerre, il expérimente les drogues - auxquelles, blessé à la tête, il a goûté, dès 1918 - auprès d'Albert Hofmann, l'inventeur du LSD, c'est sous contrôle médical. 

Au fond, Jünger-le-corseté déteste la politique, les organisations et la technique. Il abhorre le nihilisme des nazis et celui de Céline, dont il dresse un portrait accablant dans ses Journaux parisiens. Pour venir à bout du Mal, il mise sur la liberté - celle du hors-la-loi scandinave du Traité du rebelle -, sur Eros (l'amour est l'adversaire du Léviathan) et la création artistique. 

Lors des terribles ébranlements politiques dont il est témoin, Jünger ressent "une grande sensibilité sismographique", mais il ne se départit pas de son rôle de spectateur. Depuis l'enfance, il se réfugie dans les livres et la nature. Le sentiment, alors éprouvé, que "la lecture est un délit, un vol commis contre la société" ne l'a jamais quitté.  

Il lit partout et par tous les temps. Sous les déluges d'obus, "alors qu'avec effroi tu penses que ton intelligence, tes capacités intellectuelles et physiques sont devenues quelque chose d'insignifiant et de risible", il avale les grands Russes, Gogol, Dostoïevski, Tolstoï, et les Aphorismes sur la sagesse dans la vie, de Schopenhauer.  

Sa passion pour les insectes, métamorphosée au fil du temps et des désillusions en entomologie, leur étude scientifique, nourrit ses Chasses subtiles. Les cicindèles, sous-groupe des coléoptères, ont sa préférence. L'une de ces créatures porte d'ailleurs son nom : Cicindela juengerella juengerorum. 

Ecologiste avant l'heure, il balance entre action et contemplation

A partir des années 1950, il parcourt la planète, attentif aux bonnes nouvelles - fécondité inépuisable du monde naturel, pertinence des techniques primitives - comme aux mauvaises : dégâts du tourisme de masse, suprématie du béton, règne bruyant des moteurs. Les réflexions de cet écologiste avant l'heure - les Verts allemands le détestent - alimentent les cinq tomes de Soixante-dix s'efface, son oeuvre ultime. 

Et si, finalement, la clef de cet homme balançant entre action et contemplation se logeait dans son combat contre la dépression - aux pires heures de l'Allemagne, à la mort, en uniforme, de son fils aîné, en 1944 à Carrare, et après guerre, à la suite du suicide du cadet - et contre une Sehnsucht insondable ? Son éditeur Michael Klett en émet l'hypothèse à l'enterrement de l'écrivain. "Lors de coups d'ailes plus légers de l'ange de la Mélancolie, ajoute-t-il, il se plongeait dans la contemplation d'une fleur, s'épuisait en d'interminables promenades ou s'imposait un emploi du temps rigide quasi digne d'un ordre mystique." Ainsi était Ernst Jünger. Mais il n'en a jamais rien dit. Question de tenue.


La station-service en de bonnes mains

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Publié le 18/01/2014

Édouard Deac dans son atelier. © Photo Photo R. H.


Édouard Deac succède à Michel Aurensan, parti en retraite, dans la station-service d'Aignan. « Sud Ouest » l'a rencontré le 9 janvier. Il avoue une ambition : offrir aux clients un service irréprochable. Et il ne demande qu'à prouver qu'il dit vrai. Le juste prix des pièces, la recherche approfondie des meilleures solutions s'agissant du rapport qualité/prix, la disponibilité et la transparence, voilà ce qui le préoccupe.

S'agissant de la transparence, Édouard est un garagiste qui donne au client l'imprimé où figure le diagnostic du banc électronique et lui montre l'état des pièces usagées ou qui peuvent poser problème. Il raconte que la voiture avait un embrayage défectueux. Le bouchon de réservoir de liquide d'embrayage ne laissait pas passer celui-ci. Au lieu de changer le sous-ensemble, Édouard a percé un trou dans le bouchon et la panne est résolue.

Édouard se concentre sur les voitures. Il offre l'entretien complet des véhicules, le diagnostic électronique et mécanique, la réparation, ainsi que le carburant. Pour l'instant, travaillant seul, il ne souhaite pas effectuer d'intervention à l'extérieur, par exemple pour dépanner des engins agricoles.

Toujours dans le cambouis

On suppose qu'un mécanicien auto est passionné d'automobile et de mécanique. C'est effectivement le cas d'Édouard, qui a trempé ses mains dans le cambouis avant l'âge de 17 ans. Né en Roumanie en 1975, Édouard est au lycée professionnel quand celui-ci est brutalement transformé en lycée d'enseignement général. Il le quitte et devient apprenti pendant trois ans dans un garage réputé. Puis c'est le service militaire, pendant lequel il passe les permis et fait aussi de la mécanique. Libéré, il revient à son ancien garage et se met ensuite à la réparation d'engins agricoles. Les clients se faisant rares, il s'engage en 2002 dans la Légion étrangère et atterrit dans le Génie où il fait beaucoup de mécanique. Au bout de dix ans, il décide de ne pas « rempiler » et suit une formation de mécanicien jusqu'en juin 2013 à l'Afpa pour obtenir un diplôme. Et le voici à Nogaro avec sa femme Eva et sa petite fille de 5 ans. Édouard Deac a une devise, qu'il répète plusieurs fois durant l'entretien : à tout problème automobile, il y a une solution.

Roland Houdaille


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