Le légionnaire soupçonné d'avoir provoqué l'incendie géant des Calanques durant l'été 2009 n'est peut-être pas sorti d'affaire. L'avocat général de la cour d’appel d'Aix-en-Provence a en effet requis jeudi le renvoi en correctionnelle du militaire, a-t-on appris auprès de l'avocat des propriétaires.

Lors d'une audience à huis clos, le magistrat s'est prononcé contre le non-lieu partiel demandé par le juge d'instruction et requis le renvoi du légionnaire devant le tribunal correctionnel notamment pour "violation de consigne militaire, blessure involontaire et destruction involontaire par incendie", le tout "en temps de paix et dans l'exercice du service".

"En l'absence d'éléments pouvant permettre d'envisager une origine différente à l'incendie qui s'est déclaré à proximité immédiate de l'aire de tir, il paraît donc établi que c'est bien l'emploi de munitions traçantes qui a engendré le départ de feu", a argué le ministère public dans son réquisitoire.

Une nouvelle expertise

L'avocat général s'est fondé notamment sur une nouvelle expertise demandée par la chambre de l'instruction concluant à la possibilité d'un départ de feu causé par l'utilisation de ce type de munition.

Si la cour d’appel va dans le sens des réquisitions du parquet général, renvoyant le soldat qui agissait "dans l'exercice du service", Me Sarrazin a précisé qu'il pourrait alors "poursuivre l'armée devant le tribunal administratif". Le délibéré de la cour d’appel a été fixé au 27 février.

L'incendie avait dévoré 1.077 hectares aux portes de Marseille. Le légionnaire, natif de la Réunion, adjudant au premier régiment étranger de la Légion commandait les militaires dont les tirs d'entraînement avec des balles traçantes ont été à l'origine de l'incendie qui avait démarré dans le camp militaire de Carpiagne, au-dessus des calanques de Marseille, avant de franchir les crêtes des collines jusqu'aux portes de la ville.

Eric Miguet avec AFP