Le Monde.fr | 22.11.2014
Il aime les métaphores guerrières. Lui, l’ancien soldat de la légion étrangère espagnole qui compare un projet immobilier à une campagne militaire. Mais, à Detroit, Fernando Palazuelo est arrivé après la bataille. Après la guerre, même. Cette guerre économique qui a ravagé l’ancienne capitale industrielle des Etats-Unis, la transformant peu à peu en ville fantôme. Qu’importe. Cet investisseur espagnol est venu dans la principale ville du Michigan le fusil chargé de dollars pour redonner du faste à « Motor City ».
L’histoire entre Detroit et cet homme d’affaires de 59 ans commence en juillet 2013, peu après l’annonce de la faillite de la ville. L’Espagnol, installé à Lima, la capitale du Pérou, découvre l’ampleur de la catastrophe qui touche Detroit et sent, en vieux briscard du business, qu’il y a de belles possibilités. Car si la justice a enfin, après seize mois de tractations, accepté de renégocier la gigantesque dette de Detroit le 7 novembre, laissant penser que la ville pourrait vivre des jours meilleurs, notamment avec des investissements publics, cela fait maintenant quelques années que les investisseurs privés lorgnent sur « Motown » (contraction de Motor Town et surnom de Détroit), à l’image de l’homme d’affaires Dan Gilbert (Le Monde du 14 janvier). Ils sont nombreux à flairer le bon filon d’une ville à terre qui n’attend qu’un sauveur pour soigner ses ecchymoses.
Après une vente aux enchères, Palazuelo achète la Packard Plant, un symbole de la ville, de sa splendeur passée et de sa désolation actuelle. « Nous n’étions pas les p...