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A Marseille, la Légion panse ses plaies

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Lundi 27/10/2014

Actualités - A Marseille, la Légion panse ses plaies
La bâtisse longue et blanche du CCPEM, avec vue mer, pourrait être ancrée en Grèce ou au Maghreb. Elle est à Malmousque. Photo T. Garro

Le seul centre des convalescents et permissionnaires des Képis Blancs au monde est basé à Malmousque

Si on vous dit légionnaire, vous pensez... Tête brûlée ? Mercenaire en treillis ? Peut-être homme à femmes et amateur de beuveries ?Les clichés ont la vie dure. "Même s'il y a des imbéciles partout, les légionnaires sont avant tout des hommes courageux, prêts à se battre pour un pays qui n'est pas le leur et solidaires comme des frères d'armes", énonce Emmanuel Pavillard, officier supérieur adjoint du 1er régiment étranger d'Aubagne (1).

Car la solidarité fait partie intégrante des valeurs de la Légion étrangère. "La nécessité de prendre en charge ces militaires dans les moments de légitime repos ou les passes difficiles, pour leur apporter assistance et réconfort, en se substituant à une famille absente ou défaillante, est apparue très tôt, rappelle Emmanuel Pavillard. Dès 1834, les premiers centres de repos ont été créés pour accueillir les malades et blessés au combat."

Digne héritier de ces centres, le CCPLEM de Malmousque est un lieu unique en son genre, réservé aux légionnaires en convalescence et sans famille, mais aussi aux permissionnaires loin de leur pays. "Les gars blessés restent sans limite dans le temps, tant qu'ils ne se sont pas reconstruits, ou - pour ceux qui devront être réformés à cause de leurs blessures - tant qu'ils ne se sentiront pas prêts à retourner à la vie civile", explique le chef de centre Jean-Jacques Meister. Un bureau de reconversion, à Aubagne, aiguille même ces derniers vers une formation et jusqu'à une validation des acquis.

De l'extérieur, le bâtiment fait penser à une pension de famille avec une vue sur la mer qui donne le tournis : 122 lits, 110 couverts, mais aussi une zone de repos (billard, salle de télé), un club de plongée et un club nautique. Un centre pris d'assaut par des permissionnaires venus du monde entier entre juin et septembre au prix dérisoire de 9,20 € par jour en pension complète. "Un juste retour des choses", selon le chef de centre, au vu de la vie décousue de ces hommes.

Sous un nom d'emprunt

"Le légionnaire, qui sert sous le statut 'à titre étranger', ne peut servir que dans la Légion étrangère et dans aucune autre unité de l'armée française, poursuit Jean-Jacques Meister. Cela limite ses droits en tant que citoyen. Les cinq premières années, il est ainsi astreint à vivre en caserne, ne peut avoir de véhicule ni de compte en banque personnel, et encore moins de vie de famille".

En dehors de ces "sacrifices" choisis, chacun doit adopter un nom et une nationalité d'emprunt qu'il conserve au minimum un an (par ses statuts mêmes, la Légion n'est censée engager que des "étrangers").

Ce qui peut en arranger certains (ceux qui fuient leur pays d'origine pour une raison ou une autre), permet à d'autres d'entamer un nouveau départ, certes, mais dans l'anonymat. Une situation où le fait de se sentir soutenu par les siens est d'autant plus important. "Legio patria nostra est notre devise, appuie Emmanuel Pavillard. Pour tous ces hommes déracinés, la Légion constitue bien plus qu'un simple métier. Elle est leur seconde famille."

Une solidarité qui se traduit par une action sociale forte (2), reconnue par l'État lui-même : depuis la loi de programmation militaire du 18 décembre 2013, le FELE (Foyer d'entraide de la Légion étrangère), qui permet à cette institution de fonctionner, est érigé en établissement public.

Retrouvez dans notre Edition Abonnés qui sont ces hommes de l'ombre ainsi que la rencontre avec Onyx, la mascotte du régiment


(1) Créé en 1841, le 1er régiment étranger (1er RE) est le plus ancien des régiments de la Légion étrangère. Il est stationné au quartier Vienot à Aubagne depuis 1962, date de son arrivée de Sidi bel-Abbès. Aujourd'hui encore, c'est au 1er RE que le légionnaire débute sa carrière, au centre de sélection et d'incorporation (CSI). (2) En matière de solidarité, le Centre d'hébergement de La Ciotat accueille des légionnaires en difficulté avec leurs familles (divorce, recherche d'un logement...). À Puyloubier, la Légion dispose d'une maison de retraite : l'Institut des invalides, qui abrite une centaine d'anciens légionnaires sans famille et n'ayant pas réussi à se réinsérer dans la société civile. Enfin, la Maison du Légionnaire à Auriol, qui vient de fêter ses 80 ans, est une maison de retraite gérée avec des fonds privés et n'accueillant que d'anciens légionnaires.

Béatrice Jullion


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