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Légionnaire gardois tué : « Il m’a demandée en mariage depuis le Mali »

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16 juillet 2014


L’avant-dernière mission de son futur mari au Liban dans la revue “Képi blanc”. M. ANISSET

Nathalie était la compagne depuis trois ans de l'adjudant-chef Nikolic, tué lundi au Mali, dans un attentat suicide.


Dans la nuit de lundi 14 à mardi 15 juillet, on a sonné à la porte à 0 h 30. Je pensais que c'était des adolescents qui s'amusaient. Quand j'ai ouvert, j'ai vu sept à huit légionnaires qui se tenaient derrière le portail. Je me suis dit qu'il s'était passé quelque chose. J'ai reconnu un copain de Niko, de l'équipe de démineurs. J'ai vu l'expression de son visage. J'ai alors dit "ce n'est pas vrai". Il m'a répondu "si". Ils sont alors rentrés à la maison, m'ont présenté leurs condoléances, m'ont expliqué à partir des informations qu'ils avaient. Niko, tous l'appelaient comme ça, est décédé dans l'hélicoptère qui le transportait à l'hôpital. Mon monde s'est écroulé en une fraction de seconde. J'étais habituée à son absence physique car il partait en mission au moins une fois par an. Ses deux dernières missions étaient au Liban. Avant que je le rencontre, il rentrait de sa troisième campagne en Afghanistan. Son retour du Mali était prévu pour mi-septembre. On venait d'acheter notre future maison. On avait calé notre date de mariage. On avait enfin trouvé un équilibre. Et aujourd'hui cette injustice. C'était l'homme de ma vie.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Chez des amis communs. Cela faisait trois ans que nous étions ensemble. Le 3 juillet, nous avons fêté notre anniversaire de rencontre par colis interposés. Il m'a fait sa demande en mariage alors qu'il était déjà au Mali, en m'écrivant un SMS dans lequel il disait : “Veux-tu m'épouser ?” Dans le dernier paquet que je lui ai envoyé, je lui avais glissé son alliance.

Pourquoi vous exprimer publiquement aujourd'hui ?

Je le fais pour Niko. La Légion, c'était certes sa vie, mais cela lui aurait fait mal qu'on dise de lui qu'il était célibataire. La Légion, c'était vraiment sa famille qu'il avait rejointe depuis l'âge de 19 ans. Mais avec moi et mon fils de 6 ans, né d'une première union, il avait découvert la vie de famille.

Quel genre d'homme était-il ?

Il était très différent de ce que l'on imagine d'un légionnaire, c'est-à-dire quelqu'un de dur, qui résiste au mal. C'était un homme au grand cœur, tendre, qui faisait tout pour nous rendre la vie belle. Il adorait faire la cuisine, il avait la main sur le cœur. C'est énorme pour une femme. Il était aussi un beau-père extraordinaire. Il aurait donné sa vie pour mon fils François, comme il était capable de la donner pour la France. Je ne lui ai pas encore annoncé que Niko était mort. Je le ferai vendredi quand il rentrera de vacances de chez son père. Une psychologue m'a conseillé de lui dire la vérité, de lui expliquer que oui, on va être malheureux ensemble mais que l'on va aussi s'en sortir ensemble.

Parliez-vous de la mort ensemble ?

Jamais. On savait que cela pouvait arriver. En 25 ans de Légion, il n'avait été blessé qu'une fois. Il me disait toujours : “Ne t'inquiète pas, j'ai une bonne étoile qui veille sur moi.”

Quand on est femme de soldat, comment se prépare-t-on au pire ?

Cela faisait partie de notre quotidien. On se projetait plutôt dans l'avenir. On construisait les années à venir. Le 1er Reg m'aide beaucoup. Je vois quelqu'un de la Légion au moins trois fois par jour. Ils m'ont mis à disposition un traducteur pour que je puisse prévenir sa sœur aînée, qui habite en Suède. Par ailleurs, l'assistance sociale du 1er Reg m'aiguille pour organiser les choses. C'est la Légion qui organise les funérailles mais on m'associe. On m'a demandé quelle photo je souhaitais mettre sur son cercueil, quel habit aussi... On a organisé notre déplacement à Paris pour la cérémonie nationale (*), etc. On me tient au courant. On sent vraiment l'esprit de corps. On m'a dit, “vous faites partie de la famille”. C'est quelque chose de nouveau pour moi.

Vous parlait-il de son quotidien au Mali ?

On s'appelait régulièrement car le téléphone passait bien. Il n'aimait pas parler de ce qu'il faisait. Sa préoccupation était de savoir que tout aille pour le mieux pour François et moi. Il était parti avec trois autres démineurs du 1er Reg. Aujourd'hui, j'attends avec impatience leur retour.

Un hommage national sera rendu à l'adjudant-chef Dejvid Nikolic, lundi 21 juillet matin aux Invalides à Paris. Une cérémonie aura lieu mardi 22, au 1er Reg de Laudun.


Traduction

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