AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

Pau : ils n'oublient pas Diên Biên Phu

Envoyer

Publié le 08/05/2014

La célébration du 60e anniversaire de la bataille de la célèbre cuvette a ravivé des souvenirs très ambigus, hier à Pau, chez quatre-vingt anciens de Diên Biên Phu.

Durant la prise d’armes, à l’École des troupes aéroportées (Étap) de Pau. © Photo Photo Luke Laissac

«A Marseille, pour nous accueillir, il y avait d'un côté la musique de la Légion étrangère, et de l'autre, les communistes et la CGT qui nous jetaient des cailloux dans la gueule » : Michel Chanteux avait alors 21 ans. Jeune caporal-chef du 1er Régiment de chasseurs parachutistes (RCP), grièvement blessé à Diên Biên Phu, il n'avait pas imaginé une telle réception, de retour au pays natal. « On nous cachait ; on nous faisait voyager de nuit. Il a fallu deux jours de train pour arriver à Bordeaux. » Aujourd'hui secrétaire de l'Amicale des anciens combattants de Diên Biên Phu, Michel Chanteux, qui vit à Limendous, n'a pas remâché sa rancœur depuis « sa » guerre d'Indochine, dont la bataille de Diên Biên Phu, qui s'acheva sans reddition le 7 mai 1954, fut l'ultime et le plus tragique épisode. Il se souvient, c'est tout.

Comme se sont souvenus, hier, au camp Aspirant-Zirnheld (ex-Astra), venus de toute la France, 80 de ses camarades présents - le plus âgé avait 96 ans - lors de la cérémonie qui marquait le 60e anniversaire de la fin des combats de Diên Biên Phu.

Douloureux et glorieux

Était ainsi rassemblé, pour cette prise d'armes grand format, le quart des actuels survivants de ce tragique épisode. « L'un des plus douloureux, mais aussi des plus glorieux de notre Histoire », a dit dans son évocation sur le front des troupes le général René de Biré, président de l'Amicale des anciens combattants de Diên Biên Phu.

Dans la fameuse cuvette, dont le siège dura 170 jours sous le feu ennemi, périrent environ 2 300 soldats français et 8 000 combattants du Viet Minh.

À Diên Biên Phu, dans l'infirmerie enterrée où s'entassaient les blessés, Michel Chanteux crut sa dernière heure venue quand il vit surgir les Viets qui leur ordonnèrent de sortir quel que fût leur état. « J'avais, dit-il, une fesse en moins, une plaie infestée d'asticots ; un bras traversé par une balle… » Sa détention dura dix-neuf jours. Il ne pesait plus que 40 kilos quand il fut libéré à titre sanitaire.

On sait moins que les quatre mois de captivité qui suivirent, pour 10 900 soldats de l'Union française, firent davantage de morts encore que les combats, dans les camps du Viet Minh. Au final, il n'y eut que 3 200 rescapés, suite à la marche forcée à travers la jungle et la montagne, fatale à de nombreux blessés, au manque de nourriture et aux mauvais traitements de geôliers tortionnaires, ivres de vengeance sur les suppôts de l'état colonial français…

Le souvenir entre soi

Assez tôt, plutôt que d'entretenir l'amertume vis-à-vis de ses concitoyens, au mieux indifférents envers ceux qui avaient combattu « pour le succès des armes de la France », Michel Chanteux préféra donc cultiver le souvenir et l'amitié avec ses frères d'armes « d'Indo », tout en poursuivant sa carrière militaire qu'il a achevée à Pau avec le grade d'adjudant-chef, à l'Étap (École des troupes aéroportées. Il faisait fonction d'officier de mobilisation.

« On a commencé à 17, avec toute une équipe du 1er RCP (alors en garnison à Pau, NDLR), du 35e Régiment d'artillerie parachutiste (RAP) de Tarbes, etc., rapporte M. Chanteux. Pour le dixième anniversaire, on s'est retrouvés à 40, etc. ». L'amicale a fini par regrouper jusqu'à 1800 anciens de Diên Biên Phu. Depuis, les ans ont blanchi les têtes et éclairci les rangs…

Hier, de vieux messieurs en costume cravate, coiffés du béret rouge des paras, ont vu défiler, comme le temps qui passe, les détachements d'unités de la 11e Brigade parachutiste, et ceux d'autres engagées en Indochine comme le 1er Régiment de chasseurs, seul régiment de blindés à Diên Biên Phu. C'était sur l'allée centrale de l'Étap, nommée de la bataille dont le nom a si souvent rimé avec « on s'en fout »…

Pau

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui3126
mod_vvisit_counterHier8156
mod_vvisit_counterCette semaine17951
mod_vvisit_counterSemaine dernière24288
mod_vvisit_counterCe mois104501
mod_vvisit_counterMois dernier347580
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919843930

Qui est en ligne ?

Nous avons 2779 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42467648
You are here PRESSE XXI° 2014 Pau : ils n'oublient pas Diên Biên Phu