Orne - 12 Avril
41e Alençon-Médavy, dimanche (13 h). Pour les 40 ans de la course, les coureurs burundais vont certainement se montrer aux avant-postes.
Quand les Kenyans ne sont plus là, les Burundais s'éclatent ! Le Burundi a beau être un tout petit pays d'Afrique de l'Est coincé entre le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Tanzanie, et peuplé de seulement 9 millions d'habitants, il n'en demeure pas moins important - à son échelle - sur la carte du fond international.
Comme ses grands voisins du Kenya et de l'Éthiopie, énormes pourvoyeurs d'athlètes de haut niveau depuis des décennies, et malgré sa faible superficie (28 000 km2), le pays regorge de hauts plateaux... De quoi parfaire le talent des siens en course à pied. « C'est vrai qu'ils essayent de copier le modèle kenyan même si leurs montagnes sont moins importantes en terme d'altitude », explique Philippe Planque, l'entraîneur dunkerquois d'Abraham Niyonkuru.
Sauf surprise, le licencié à l'Entente angevine athlétisme devrait à nouveau mettre tout le monde d'accord en forêt d'Écouves. Car le tenant du titre, 24 ans, est en grande forme. En témoigne son record personnel réalisé au semi-marathon de Dunkerque, mi-mars, et établi à 1 h 04'30''. Quinze jours plus tard, à Angoulême, et sur 10 km, le chrono s'arrêtait à 28' 54''. Le lendemain, il se permettait le luxe de s'adjuger un semi ! « Beaucoup d'athlètes très doués n'arrivent pas à gérer l'enchaînement et ont tendance à trop forcer. Certes, ces athlètes gagnent leur vie grâce à ces courses mais il faut savoir écouter son corps. Abraham possède cette intelligence-là. Il est capable de gagner une course en contrôlant », note son coach.
« Il a le niveau olympique »
Arrivé à l'âge de 18 ans en France, l'athlète engagé dans la Légion étrangère possède un visa et parcourt la France de courses en courses, que ce soit du cross, de la route ou sur la piste. « La plupart du temps, je suis invité par les organisateurs, ou mon coach me conseille comme pour le semi de Dunkerque, explique l'intéressé qui n'imagine pas se faire battre à la Croix-Médavy, dimanche après-midi. J'avais trouvé que c'était un beau parcours avec beaucoup de monde pour nous encourager. J'y viens pour parfaire ma préparation en vue de meetings sur la piste cet été. » « Il possède un très gros potentiel et une bonne marge de progression à tous les niveaux. Je pense qu'il a le niveau olympique », pense Philippe Planque.
Côté féminin, la dauphine d'Olena Serdiuk l'an passé, Godelieve Nizigiyimana, partira à nouveau favorite. Licenciée au club de l'AS Rispoli Villeurbanne, la Burundaise a bien changé depuis son arrivée en France il y a trois ans. « Je me souviens qu'elle n'avait pas trop un physique d'athlète. Elle s'est rapidement affinée, s'est formée et marche aujourd'hui très bien en compétition », note Joseph Rispoli, un entrepreneur Lyonnais passionné de course à pied.