Mardi 03 décembre 2013
De telle boutique, il n'y en a que cinq en France. Deux à Paris, deux à Strasbourg. Et l'histoire de son créateur nantais, Antoine Kerrand, n'est pas banale non plus. Ce commerce est son premier. Auparavant, il a travaillé dix-huit ans comme agent d'action à la DGSE (direciton générale de la sécurité extérieure) et dix comme chargé de la sécurité pour la Tan (Transports de l'agglomération nantaise). « Lors d'un séminaire à Strasbourg, je suis tombé sur une de ces boutiques, raconte le néo-commerçant. J'ai adoré. Je suis un fana de Noël. J'ai su que je voulais faire ça à Nantes quand bien même ce n'est pas l'Alsace. » Il quitte la Tan et finit par réaliser son rêve de Noël, le 1er octobre dernier, en ouvrant Noël au balcon.
La décision a surpris. Mais pas tant que cela un de ses collègues : « J'ai toujours su que c'était un homme de coeur. La boutique, c'est lui, la famille, son histoire... L'image qu'il avait dans l'entreprise. » Sa fille, Charlotte, qui l'aide en ce moment : « Il a toujours fait des décos de Noël incroyables. »
« Mes parents faisaient des Noëls incroyables avec trois fois rien, se rappelle Antoine Kerrand. Avec trois bouts de cartons et de bois, ils créaient des crèches. En Afrique du Sud, mon père a même réussi à faire de la neige ! Il était militaire, dans la Légion étrangère. Nous allions toujours voir les crèches de la Légion. Et les messes de minuit avec les Russes, c'était quelque chose ! »
Une vraie tradition
La magie de Noël opère. Une demi-heure dans le magasin suffit pour se rendre compte. Un couple entre. « Ma compagne voulait à tout prix que je voie la boutique, explique l'homme. Ça fait du bien à l'oeil. Et il y a plein de choses de quand nous étions petits. » Une jeune Espagnole vient y acheter pour sa mère, d'origine allemande : « C'est vraiment la tradition de Noël chère à ma mère ».
L'accueil va droit au coeur d'Antoine Kerrand : « Je voulais vraiment un truc qui transporte. Une parenthèse dans la vie. » De quoi en vivre ? Pas à se plaindre pour l'instant, avec même des ruptures de stock sur les hommes fumeurs. Car la question taraude tous les clients : après Noël, vous vendrez quoi ? « Du Noël toujours, dans un petit coin. C'est le fil conducteur et l'âme du magasin. Le reste changera au gré ses saisons. Pâques et les oeufs, des cadeaux de Saint-Valentin. Cet été, j'aurai des girouettes allemandes terribles, des tirelires... Et toujours mes horloges coucou de la Forêt-Noire, des boîtes à musiques... » Et toujours sous le même nom. Noël au balcon et pas de Pâques au tison pour autant.
Noël au balcon, 17, rue des Carmes à Nantes. Ouvert en décembre tous les jours de 10 h à 20 h. Le dimanche, de 14 h à 20 h.