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L'armée en Corse: deux sites et un impact économique de près de 30 M€

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Publié le Dimanche 01/12/2013

 

L'armée en Corse: deux sites et un impact économique de près de 30 M€

Photo Denis Derond

Les restrictions budgétaires gouvernementales font bouger les lignes de la carte militaire nationale à coups de transferts et de dissolutions. Epargnée pour l’heure, la Corse ne garde pas que ses soldats.

Le moteur« Zara »tourne sur la Plaine orientale

Au-delà de l’importance stratégique de sa présence en Corse, la Base aérienne 126 et son millier de militaires rejaillit sur le territoire économique de sa commune de Ventiseri, et bien au-delà

Sur le sol corse, voire au-delà, la base aérienne de Ventiseri que l'on appelle encore Solenzara* est sans doute l'une des unités militaires qui a le moins de souci à se faire pour sa sauvegarde. Les plus hautes autorités de l'armée de l'air n'ont de cesse de souligner l'importance stratégique d'un « porte-avions » au cœur de la Méditerranée. Plaque tournante de l'intervention des forces de l'Otan lors du dernier conflit en Libye, « Zara », comme on l'appelle dans le jargon militaire, a confirmé cette situation géographique et opérationnelle privilégiée. Un groupe de parlementaires centristes a même demandé le renforcement de cette vocation pour la base de défense. Loin de la restructuration synonyme de restrictions, la base verrait alors ses effectifs augmenter, et son poids économique revaloriser sur son territoire d'implantation. Elle n'en est pas encore là, mais elle pèse déjà considérablement sur l'économie locale.

Le contexte territorial y est différent de celui du REP à Calvi. Le site de la BA dédiée à la mémoire du capitaine Preziosi s'étend sur Ventiseri, une commune de la Plaine orientale caractérisée par l'éclatement de ses hameaux sur la route nationale, éloignés d'une dizaine de kilomètres du village niché dans l'arrière-pays. Sur 2 350 habitants recensés, les personnels de la base installés avec leurs familles sur la commune représentent 30 % de cette population. Mais cet impact économique et démographique va au-delà. « Il est vrai que l'essentiel est concentré sur le Fiumorbu, mais les transports assurés quotidiennement par la base permettent à certains personnels de résider jusqu'à Bastia au nord, et à Porto-Vecchio au sud »,confie François Tiberi, le maire d'une commune de Ventiseri qui reste, malgré tout, la première bénéficiaire de cette présence militaire. Même si le premier magistrat s'irrite de plus en plus en entendant parler de la « base de Solenzara ». À Ventiseri se sont multipliés les villas d'État et les logements Défense. Le milieu scolaire local est impacté à 50 % par la présence militaire. Dans son analyse, François Tiberi tient à peser le pour et le contre. « Nous avons de très bons rapports avec la base. Nous sommes d'ailleurs liés par quelques conventions. Il faut reconnaître, quand même, que cette présence pose quelques problèmes. Elle gèle d'abord une partie du foncier, génère quelques nuisances sonores et elle prive la commune de plages. Mais si la base venait à partir, ce serait un sérieux coup dur pour Ventiseri ».

« Une logique de compromis gagnant-gagnant »

Arrivé à son poste au début du mois de septembre, le colonel Stéphane Groen commande aujourd'hui l'unité. Dans son propos sur le sujet, il commence par donner le chiffre qui fait autorité. « 80 % des 1 003 personnels de la base habitent sur la microrégion. Nombreux sont ceux qui ont accédé à la propriété sur place ».L'officier souligne de très bons rapports avec les populations locales et fait part de son credo. « Je veux m'assurer que l'on génère de l'activité opérationnelle, quitte à faire venir sur la base des moyens dépendant d'autres ministères. C'est pourquoi j'ai d'ores et déjà proposé d'y accueillir les Tracker pendant la campagne des feux de forêt ».En clair, la montée en puissance d'une activité qui ne manquerait pas d'élargir son emprise sur l'économie locale. Le colonel Groen qui a établi le contact avec tous les maires du coin, estime que les retours en provenance du territoire ne trompent pas. « Nous nous efforçons d'être dans une logique de compromis gagnant-gagnant, mais c'est clair, on veut garder cette base qui représente tout simplement la première entreprise de la microrégion ».

* La base qui s'étend pourtant, dans sa totalité, sur la commune de Ventiseri, a été initialement baptisée Solenzara en référence au premier lieu de vie des premiers militaires d'une base sur laquelle les premiers avions ont atterri en 1960.


2e REP de Calvi : le tourisme n’est pas tout Fort d’une communauté de vie de 2 500 personnes, le 2e Régiment étranger de parachutistes est le poumon qui permet à une ville de ne pas miser exclusivement sur sa vocation de station balnéaire

Les discours solennels qui ponctuent les cérémonies officielles se suffisent à eux-mêmes. Le commandant Bertrand Morel ne manque pas de citer les propos du maire de Calvi qui reviennent en leitmotiv. « En référence à Legio patria nostra, la devise de la légion, Monsieur Santini s’adresse toujours publiquement à nous avec la sienne : Corsica patria vostra ». L’officier supérieur adjoint du 2e régiment étranger de parachutistes y voit là l’illustration la plus significative de l’attachement d’une communauté à l’unité militaire dont l’implantation sur la cité balanine frise le demi-siècle.

La légion étrangère qui s’illustre sur tous les théâtres d’opération s’est en effet posée à Calvi en juin 1967, à son retour d’Algérie. Incontestablement, son destin a marqué l’histoire d’une commune autant que sa vocation de station touristique de référence.

Dans ce rapport de proximité, la dimension économique est loin d’être négligeable. Elle est même primordiale. « J’ai quand même la faiblesse de croire que nos liens avec la communauté calvaise, et au-delà, avec les populations de l’arc Calvi-Calenzana-Lumio, ne se limitent pas à l’économie », sourit le colonel Benoît Desmeulles qui a pris le commandement de l’unité en juillet 2012.

Il est vrai que de nombreux légionnaires et leurs familles vivent à l’extérieur du camp Raffalli, intégrés dans le tissu social local. Près de 500 enfants de militaires sont scolarisés sur la microrégion, mais le poids économique s’impose avant tout.

La population que représentent les militaires et leurs familles révèle un chiffre qui pourrait se passer de commentaire. Ramenées à la démographie calvaise (environ 5500 habitants), ces 2500 personnes donnent une idée de ce que serait une bonne partie de la Balagne sans le prestigieux régiment. « Toute organisation à son poids économique, poursuit le chef de corps. À certains égards, nous fonctionnons comme une entreprise pour tout un tas de canaux. Nous créons de la richesse et nous réinvestissons sur place ».

« Calvi est une petite ville, le départ du régiment serait problématique »

Les retombées sont forcément considérables (lire par ailleurs), sachant qu’il y a aussi ce qui ne peut être chiffré précisément. Il s’agit de l’économie générée par les familles qui habitent et consomment sur Calvi et dans ses environs. « Comme il y a beaucoup d’étrangers dans nos effectifs, avec pour certains, une culture de la famille qui fait que celle-ci compte souvent 4 à 5 enfants, nous représentons l’équivalent de 30 à 40 classes, précise le commandant Morel pour insister sur l’impact du 2e REP sur le milieu scolaire. Il faut noter par ailleurs que bon nombre de sous-officiers et caporaux-chefs se sont mariés dans la région; certains habitent non seulement à Calvi, mais aussi sur les villages comme Lumio ou Montegrosso ».

La présence militaire représente donc un pan de l’économie sur une partie de la Balagne, presque en opposition avec l’activité principale. « Il est certain que nous ne sommes pas les plus gros clients de l’hôtellerie, glisse le colonel Desmeulles, mais à côté de ça, les deux supermarchés de Calvi pourraient-ils subsister si notre régiment venait à partir ».

La question d’un départ se pose-t-elle? Quelques rumeurs ont couru à la rentrée, lorsque les nouvelles restructurations ont été dévoilées par le ministère de la Défense. « Ici, nous n’avons aucune information à ce sujet. Ce n’est pas à l’ordre du jour assure le chef de corps qui comprend que la perspective, si lointaine et improbable soit-elle, puisse inquiéter. « Dans d’autres villes de garnison, plus importantes, sur le continent, la suppression d’un régiment n’aurait pas les mêmes conséquences sur l’économie. Mais pour une ville de la taille de Calvi… ».


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