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Cette fascinante Légion étrangère

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Publié le 23/11/2012 Par

Coproduit par le ministère de la Défense, un documentaire sur la Légion dérape sur la torture.

Philippe Picart et Jérôme Lambert ont réalisé un documentaire sur la Légion étrangère qui sera diffusé le 2 décembre sur Arte. © AFP

La Légion étrangère ne cesse de fasciner. Passée de 40 000 hommes du temps de sa splendeur à 8 000 aujourd'hui, elle demeure cette troupe d'élite que les dernières coupes d'effectifs n'ont pas affectée. Quelle armée serait assez folle pour se priver d'une force comptant 10 candidats pour un poste, composée d'hommes tous dévoués à un pays qui les accueille alors qu'ils se trouvent souvent dans de graves difficultés économiques, voire judiciaires (mais pas accusés de crimes de sang) ? C'est l'approche choisie part les documentaristes Philippe Picart et Jérôme Lambert, dans un film qui sera diffusé le 2 décembre sur Arte.
 

Comprendre les ressorts de la Légion

L'intention est louable et la réalisation léchée, qui cherche à comprendre les ressorts de cette institution militaire vraiment pas comme les autres. De la naissance sous le Second Empire pour conduire la conquête de l'Algérie aux cercueils des soldats tués à Uzbin, dont l'un était celui de l'héroïque infirmier légionnaire Rodolphe Penon, en passant par l'Indochine et toutes les guerres coloniales françaises, la Légion n'a jamais cessé d'accueillir à bras ouverts soldats égarés, prolétaires, aristocrates ou fils de la violence. La mythologie populaire s'en est emparée, d'Édith Piaf avec son légionnaire qui "sentait bon le sable chaud" à Hollywood ou au cinéma français avec Jean Gabin ou Alain Delon, entre autres. Mais ce n'est pas la seule chanson et le film nous en fait entendre d'autres chantées par une chorale légionnaire.

Le film revient, comme il se doit, sur les faits d'armes, Camerone et l'absolu de la mission jusqu'au bout, Bir Hakeim et une poignée de vainqueurs déchaînés, Diên Biên Phu et son piège mortel. Des images parfois très dures des guerres coloniales, sorties des archives de l'ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense, coproducteur avec Program33), montrent aussi que la guerre ne se fait jamais en dentelle et que la Légion fut (elle le demeure) une troupe de combattants coriaces.

Au détour d'une image, un salut hitlérien vient rappeler que les soubresauts de la planète ont servi d'agents recruteurs : Allemands avant et après la Seconde Guerre mondiale, Russes après la guerre froide, ressortissants de l'ex-Yougoslavie après les cataclysmes balkaniques, etc. Tous affluent à la Légion, provoquant ce prodigieux paradoxe, que relève finement le cinéaste Éric Deroo : "C'est la marque de sa réussite, la Légion étrangère a fini par totalement s'intégrer dans le paysage français puisqu'un légionnaire est un soldat comme tous les autres, il n'est pas une chair à canon plus qu'un autre !"

Questions qui fâchent

Ce documentaire n'évite pas les questions qui fâchent : le 1er REP et sa dissolution après le putsch d'Alger et surtout la torture. Ancien capitaine au 1er REP, Dominique Bonelli explique sans fard la route qu'il suivit voici un demi-siècle en Algérie : "Lorsqu'on arrête un poseur de bombes, on a deux solutions. Ou on le défère à la justice, ou on le presse de questions. Nous avions opté pour le presser de questions. Vous dire que c'était amusant, ce serait mentir. Mais... que faire ?"

Passé beaucoup plus récemment dans la Légion (1994-2001), un certain Guillaume de Saint-Phalle revient sur ce thème, mais veut l'actualiser en assénant en longueur et de manière fort abrupte : "Y a pas d'autre méthode ! On n'en connaît pas. Il faut que les mecs parlent, que les gars disent ce qu'ils ont à dire. C'est très problématique, mais si vous voulez faire la guerre, ça implique ça ! Il n'y a pas de guerre sans torture, ça n'existe pas ! Vous connaissez une guerre où il n'y a pas de torture ? La vraie question n'est pas : vous, les soldats, acceptez-vous ou n'acceptez-vous pas de le faire ? Évidemment qu'on accepte... Parce que, sinon, on ne s'engage pas !"

Mais que vient faire dans ce film cet homme simplement présenté comme "légionnaire" ? Pourquoi donner un tel espace à ces propos complaisants sur la torture dans un documentaire par ailleurs de bonne tenue sur la Légion ? Pourquoi donner tant de place à cet avis n'engageant que son auteur, qui prétend faussement parler au nom des militaires français en général et des légionnaires en particulier ? Ces propos sont ineptes ! Car, rappelons-le, la torture est contraire aux lois de la guerre et proscrite par les conventions internationales que la Légion, bien évidemment, respecte comme le reste de l'armée française. Une interview du général Benoît Royal, à lire ici, est explicite sur ces points. Nous ne saurions que conseiller à M. de Saint-Phalle la lecture de l'opuscule "L'exercice du métier des armes dans l'armée de terre", qui, lui, fait autorité...


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