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Polémique à Prague sur le transfert des cendres de Kupka

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Publié le 19.10.2012

 
 
Reposant au cimetière du Père-Lachaise à , l'urne avec les cendres du peintre tchèque Frantisek Kupka (1871-1957), pionnier de l'art abstrait, sera-t-elle transférée au cimetière national de Prague? Une polémique fait rage au sein du milieu culturel tchèque.
"FRANCOIS KUPKA 1871-1957 OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR", lit-on seulement sur une petite plaque noire, apposée sur la case numéro 22.
696 dans l'un des nombreux columbariums souterrains de la 87e division du cimetière parisien.
L'oeil du visiteur chercherait en vain la moindre mention de la nationalité et de l'oeuvre de l'auteur du premier tableau abstrait jamais exposé en (Amorpha ou Fugue en deux couleurs, 1912), dont les tableaux figurent au Musée national d'Art Moderne de ou au Guggenheim à New York.
Nombreux sont ceux qui aimeraient voir l'urne transférée sur son sol natal, comme c'était le cas d'autres grands Tchèques décédés à l'étranger, tels le compositeur Bohuslav Martinu (1890-1959) ou le pianiste Rudolf Firkusny (1912-1994).
Ils se heurtent cependant à l'opposition des autorités tchèques. Celles-ci affirment que l'artiste, décédé en tant que citoyen de la Tchécoslovaquie en 1957 à Puteaux, à l'ouest de Paris, ne le souhaitait pas.
"Il parlait beaucoup de la Bohême", se souvient la collectionneuse et mécène des arts Meda Mladkova qui a été le témoin des ultimes instants du peintre. Fondatrice à Prague d'un musée largement consacré à Kupka, elle est très favorable au rapatriement des cendres de ce "patriote tchécoslovaque".
Le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, a exprimé une opinion opposée lors d'une visite à Paris début octobre. "Sa famille est enterrée ici, nous n'avons pas le droit de le déplacer", a-t-il dit.
"Est-ce que les Français accepteraient qu'un de leurs compatriotes, un illustre peintre de renommée mondiale, soit inhumé de façon anonyme dans un autre pays? Sans un mot, sans une ligne sur sa nationalité et l'importance de son art?", s'interroge Lenka Jaklova.
Cette journaliste et spécialiste de l'oeuvre de Kupka travaille inlassablement pour obtenir le transfert de l'urne au cimetière de Prague-Vysehrad, où les personnalités ayant fait honneur à leur patrie reposent dans un caveau commun "Slavin" ("slava" veut dire "gloire" en tchèque).
"Son urne y serait placée près des cendres d'un autre grand artiste tchèque ayant vécu à Paris, Alfons Mucha", argue Mme Jaklova qui est membre du conseil municipal de Hradec Kralove, chef-lieu de la région natale de Kupka.
Un peintre du cosmos
Né en 1871 à Opocno à 120 km de Prague, Frantisek Kupka s'installe en 1896 à Montmartre à Paris, pour s'adonner à la recherche obstinée du chemin vers une nouvelle expression artistique, en dépit de l'incompréhension qui entoure initialement son travail.
Pendant la Première guerre mondiale, il rejoint à 43 ans la compagnie tchécoslovaque au sein de la Légion étrangère. Il termine la guerre avec le grade de capitaine et reçoit la Légion d'honneur.
En 1923, il est nommé professeur aux Beaux-Arts de Prague, mais reste à Paris avec la charge de s'occuper des boursiers tchèques.
Il n'est plus retourné dans son pays natal après 1947: l'année suivante, en 1948, c'était le Coup de Prague, les communistes prenaient tous les pouvoirs.
"... je me suis décidé à appartenir désormais à la France, comme j'appartiens déjà à elle comme dessinateur et peintre", peut-on lire dans une lettre de Kupka, qui sert d'argument principal pour la ministre tchèque de la Culture, Alena Hanakova, opposée au transfert.
"Nous respectons cet ultime voeu, cela nous paraît tout à fait naturel. Kupka n'est pas l'unique Tchèque inhumé ailleurs que dans son pays d'origine", indique-t-elle.
"Mais cette citation est prise hors contexte!", s'indigne Mme Jaklova. "Frantisek Kupka a écrit cette lettre en 1920, soit 37 ans avant sa mort, pour se plaindre d'atermoiements bureaucratiques qui accompagnaient l'attribution du titre de professeur aux Beaux-Arts à Prague", explique-t-elle.
"Frantisek Kupka, ce peintre du cosmos, se trouve dans l'anonymat d'un columbarium parisien, très difficilement accessible aux visiteurs tchèques. Il aimait la France, mais il était patriote tchèque. Ses héritiers, ce sont en quelque sorte tous les citoyens de la République tchèque", affirme Mme Jaklova.


Traduction

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