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La France, l'adieu aux armes ? (3/5)

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Michel Cabirol - 29/08/2012


SERIE (3/5) - Respectée pour ses compétences par ses alliés, l'armée française appartient encore au club restreint des puissances militaires autonomes. Mais elle est aujourd'hui face à un tournant pour maintenir ses ambitions opérationnelles pourtant déjà en mode de "juste suffisance". La très forte contrainte budgétaire et surtout la rédaction d'un nouveau Livre Blanc vont avoir certainement des conséquences sur ses moyens, et donc son fonctionnement. C'est ce qui ressort des auditions à l'Assemblée nationale des quatre grands patrons de l'armée française réalisées en juillet. Ce troisième des cinq états des lieux proposés par "latribune.fr" montre les graves déficiences des trois armées en matière de maintenance en condition opérationnelle (MCO), dont les crédits sont souvent l'objet d'arbitrages.

C'est l'un des points noirs de l'armée française : les crédits affectés à la maintenance des matériels sont notoirement insuffisants pour maintenir la cohérence opérationnelle des armées en permanence. Ces crédits ont été "sous-estimés lors de l'établissement de la loi de programmation militaire 2009-2014 ou ont été l'objet d'abattements manifestement trop volontaristes", confirme le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud. Dans ce contexte, précise-t-il, "la disponibilité de nos matériels devient fragile. Nos stocks de rechanges et de munitions doivent être surveillés avec attention. Nos meilleurs systèmes sont déployés sur les théâtres d'opérations mais en contrepartie, la métropole s'entraîne avec des matériels plus anciens ou partiellement équipés". Résultat, selon l'amiral Guillaud, "il est de plus en plus difficile de concilier l'engagement opérationnel et un entraînement de qualité", pourtant la "meilleure garantie de la sécurité des hommes" envoyés au combat et "gage de succès opérationnel".

"Un risque sur la vie de nos soldats"

Ce n'est malheureusement déjà plus le cas dans l'armée de terre. "Avec 111 jours en 2012 (de préparation opérationnelle contre 150 fixés par la Loi de programmation militaire, ndlr), je pense que l'armée de terre est passée en dessous d'un seuil plancher qui fait peser un risque sur la préparation opérationnelle, la réussite de la mission et donc la vie de nos soldats", explique le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bertrand Ract Madoux. Et de rappeler que si l'armée de terre a "dû mal à assumer tous les contrats opérationnels, c'est du fait d'un problème de moyens : on a en effet "rogné" au fil des années dans les munitions, les stocks, dans les pièces de rechange, dans les crédits d'entretien programmé du matériel (EPM)".  Au final, les crédits d'EPM de l'armée de terre ne représentent  que 19 % du budget dédié à l'EPM des armées, hélicoptère compris. "Ils sont notablement inférieurs" aux besoins de l'armée de terre, regrette le général Ract Madoux.

Le taux de disponibilité des sous-marins d'attaque réduit à 55 %

Le maintien en condition opérationnelle (MCO) est également l'une des préoccupations majeures du chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel. Car le taux de disponibilité de ses sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) vieillissants, qui "demandent un entretien plus soutenu", est de l'ordre de 55 %, "ce qui n'est pas suffisant", estime-t-il. "Après plusieurs encoches budgétaires, qui se sont élevés à 43 millions d'euros en 2012, nous nous trouvons dans une situation très compliquée, qui nous oblige parfois à réduire le taux d'activité de nos bâtiments, déplore-t-il. Ce problème est aggravé par le fait que, pour de constructions budgétaires et de Loi de programmation militaire (LPM), nous sommes entrés dans une phase de réduction temporaire de capacité (RTC), autrement dit de non-remplacement à temps des bâtiments vieillissants notamment des frégates et des patrouilleurs outre-mer".

L'armée de l'air ne fait pas exception. "Ma plus grande préoccupation reste la disponibilité des matériels, dont dépendent nos capacité opérationnelles, sans parler des effets sur le moral des hommes", explique le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Jean-Paul Paloméros. Si en Libye le taux de disponibilité des avions de chasse a atteint de 90 % à 95 %, "cette disponibilité s'échelonne, selon l'âge des flottes, de 40 % à 60 % environ" seulement, précise-t-il. Elle est vitale pour la formation des jeunes pilotes et pour l'entretien des compétences. "Elle est donc un outil majeur de cohérence et conditionne la bonne gestion de nos flottes à long terme", estime le général Paloméros. Il estime que les "besoins ont été un peu sous-estimés - peut-être volontairement - si bien que nous cherchons toujours à combler le déficit structurel initial". Et de préciser que l'armée de l'air a "désormais tous les éléments en main pour évaluer au mieux le coût du soutien" de la flotte, "ce qui n'était pas forcément le cas à l'époque des premières livraisons du Rafale".


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