Publié le 12/07/2012 Par Robin Carel, Guillaume Dufour et Antoine Duvauchelle
Il est 5 heures ce jeudi, Paris s'éveille. Les militaires, eux, sont déjà debout, au garde à vous sur les Champs-Élysées, pour se préparer au défilé du 14 Juillet. Depuis lundi dernier, tous les matins de 4 h 30 à 7 heures, les différents corps d'armée se succèdent sur "la plus belle avenue du monde", fermée à la circulation pour l'occasion. L'agenda des répétitions est millimétré. La machine est imposante. Près de 5 000 hommes, 450 véhicules et 66 avions défileront samedi prochain sur l'avenue. Cette année, le gouvernement a décidé d'honorer les armées au service de la nation et de la paix dans le monde. Même si le rendez-vous est annuel, les soldats sont nombreux à défiler pour la première fois. On comprend donc l'importance de cette préparation.
Pour d'évidentes raisons de logistique, les chars ne répètent pas sur les Champs-Élysées. Ils se coordonnent sur les bases de Satory et Brétigny-sur-Orge, en région parisienne. Seule exception à cette règle, afin de parer à toute éventualité le jour J, un exercice de dépannage est mené ce matin-là sur trois chars différents. Les véhicules de secours, énormes et adaptés à chaque type de tank, se suivent et les évacuent à une vitesse impressionnante.
Arrivent ensuite dans un silence discipliné les militaires de la Légion étrangère qui s'installent à mi-hauteur des Champs-Élysées, aux côtés des sapeurs-pompiers de Paris et des chasseurs alpins, les deux autres corps d'armée qui répètent ce jeudi. Un officier prend le micro et rappelle la signification des tracements au sol. "Pensez à bien rester alignés latéralement et longitudinalement", lance d'un ton sec le coordinateur. Aucune tête ne doit dépasser. "Va falloir bien négocier le virage", dit un soldat à un autre en arrivant en face de la tribune présidentielle.
Le trac est là
Les détails techniques une fois réglés, les militaires se lancent dans la répétition du défilé. Les trois corps d'armée s'enchaînent. Les 130 sapeurs-pompiers qui dépendent de la préfecture de Police, ouvrent le bal avec leur hache et leur casque d'argent. Vient ensuite la Légion étrangère, au lent pas caractéristique, puis les chasseurs alpins et leur fanfare atypique, qui jongle avec ses trombones. Le cérémonial est déjà bien rodé.
Pour les militaires, défiler le 14 juillet est toujours un grand honneur. "Je trouve ça extraordinaire. On est sur la plus belle avenue du monde, dans la plus belle ville du monde. Il y a un grand sentiment de fierté et de reconnaissance pour notre pays", s'enthousiasme le colonel Vincent Giraud du 1er régiment de Spahis. Ses hommes, tout juste rentrés d'Afghanistan, sont mis à l'honneur cette année, aux côtés des troupes de l'ONU de retour du Liban. À 6 h 30, les onze parachutistes, qui n'avaient pas pu sauter la veille à cause de la pluie, ont réussi leur atterrissage, sous l'applaudissement des hauts gradés de l'armée situés dans la tribune.