Publié le 12/04/2010
Un légionnaire du 4e Régiment étranger de Castelnaudary (Aude), blessé en service et hospitalisé depuis le 1er avril, accuse sa hiérarchie de lui avoir imposé des tâches incompatibles avec son état de santé et envisage de porter plainte, a expliqué aujourd'hui le militaire à l'AFP.
"Je suis sous morphine pour pouvoir supporter la douleur, j'ai une rupture du nerf sciatique gauche et une hernie discale. On m'a dit que je serai handicapé à vie. J'ai une fille de 8 mois, je n'arrive même pas à la prendre dans mes bras", dénonce ce légionnaire de 41 ans.
Alors qu'il est "définitivement exempté de port de sac à dos, de marche", en raison d'un problème à la colonne vertébrale, il est affecté début mars à une mission de logistique qui lui fait "soulever de 7 à 12 tonnes (de marchandises) par jour", s'étonne son avocat, Me Olivier Trilles.
Le caporal Bruno Lavenant s'est blessé le vendredi 26 mars lors d'un ravitaillement dans les Pyrénées-Orientales. Le lundi, il est mis en arrêt maladie par le médecin du régiment. Le lendemain, un gradé l'appelle et lui ordonne de retourner à son poste, faute de quoi il lui enverra la police militaire.
Ce n'est qu'à l'issue d'un scanner, le jeudi, que la gravité de la blessure est constatée et que le légionnaire est hospitalisé à Carcassonne.
Ni le régiment, ni le service de communication de l'Armée de terre n'ont souhaité s'exprimer.
"Il était inapte pour ce type de poste depuis 2006. Il a eu tort d'obéir et de faire le travail, mais si on n'obéit pas, on va au trou. Depuis qu'il est hospitalisé, il est ignoré par son régiment", souligne l'avocat, qui réclame une indemnisation et préfèrerait une solution à l'amiable.
"S'il n'y a pas de difficultés de la part de l'armée à reconnaître sa faute, on n'ira pas forcément porter plainte", avertit Me Trilles.
Ce père de deux enfants, entré dans la Légion en 2003, parti au Tchad, en Centrafrique et en Côte d'Ivoire, veut désormais quitter la Légion et retourner dans sa Bretagne natale, à Plouhinec (Finistère), tout en se disant "légionnaire à vie".
