Publié le 26/10/2009 à 00h00
Dominique Guénin, 54 ans, a pris officiellement ses fonctions de directeur au sein de la Fondation d'Auteuil et la Maison Saint-Jacques de Fournes-en-Weppes. Rencontre avec un homme à la carrière atypique.
Dominique Guénin, 54 ans, a pris officiellement ses fonctions de directeur au sein de la Fondation d'Auteuil et la Maison Saint-Jacques de Fournes-en-Weppes. Rencontre avec un homme à la carrière atypique.
Qu'est-ce qui vous a motivé pour ce poste ?
Antérieurement, je n'étais pas du tout dans le social. J'étais officier dans l'Armée de terre et j'ai fait l'essentiel de ma carrière dans la Légion étrangère. Mais dans l'armée, on est tout le temps en contact avec des jeunes. Beaucoup d'engagés arrivent avec un vécu difficile, des problèmes importants. C'est encore plus vrai dans la Légion étrangère.
C'est une manière pour eux de ne pas être confrontés à une prison ou encore à la charge sociale. La Légion étrangère, c'est une deuxième famille. Il y a des passerelles entre ce qui est fait ici et dans l'Armée, notamment dans la manière d'aborder les choses. Et puis aussi, à la Fondation d'Auteuil comme dans la Légion étrangère, on s'engage à tout instant de la vie du jeune. Même s'il faut l'aider, s'il a des soucis. Un ancien, on doit le secourir et l'aider tout au long de sa vie dans la mesure de nos moyens.
Mais, un militaire à la Fondation, ce n'est pas banal...
Ma dernière fonction dans l'armée était celle de commandant du lycée militaire d'Autun. J'accueillais les jeunes de 11 à 21 ans. L'établissement d'Autun avait une forte connotation sociale avec un tiers d'effectifs issus de familles désunies ou monoparentales, surtout au collège. J'ai trouvé passionnant de travailler là. On se sent utile quand on vient en aide aux gens, en assistant les familles et les jeunes. Ça m'a donné envie de continuer encore plus franchement dans la prise en charge des jeunes.
Qu'avez-vous ressenti en arrivant ?
J'ai découvert que l'on avait à répondre à des besoins forts de familles en détresse. J'ai été surpris de voir que toutes les populations, pas forcément celles issues de l'immigration, étaient frappées par cette forme de détresse. Beaucoup de jeunes originaires du Nord. La misère, elle est chez nous, en France aussi.
Comment s'est déroulé le premier contact avec les jeunes de la Fondation d'Auteuil ?
J'ai eu de la chance de les rencontrer lors de la fête de Noël. Presque tous étaient réunis sur un seul site. Ce qui m'a frappé, c'est que tous étaient de jeunes enfants qui avaient envie de vivre la même chose que tout le monde. On a vécu un moment joyeux alors qu'on sait que par ailleurs, tout n'est pas rose. Mais c'était un moment plein d'espoirs. Ils ont eu les mêmes goûts, les mêmes approches. Avec cela, on peut faire plein de choses.
Quels sont justement les grands projets de l'année ?
Au collège, on a mis en place, cette année, un dispositif relais avec un enseignant et un éducateur pour les enfants en rupture scolaire. Le suivi, à la fois pédagogique et comportemental, se fait avec les enseignants de l'élève afin de permettre à celui-ci de réintégrer son établissement au bout de quelques semaines. Un autre dispositif expérimental s'adresse pour la deuxième année aux 16-18 ans. Le but est de les amener à entrer dans des formations-alternances et décrocher un contrat d'apprentissage.
On travaille beaucoup sur leur personnalité. On fait découvrir des métiers du bâtiment. La Fondation finance à 100 % quinze jeunes avec les formateurs.
Par ailleurs, on essaie toujours de trouver des chantiers-écoles, de faire faire des choses concrètes aux jeunes qui ont besoin de reconnaissance. Cette année, les jeunes continuent à aider à la construction d'un petit monastère pour les Petites Soeurs de l'Agneau, à Béthune ».w