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Tchad : le légionnaire tueur avait déjà «dérapé»

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Publié le 09/04/2009

Des soldats de l'Eufor au camp des Étoiles, à Abéché. Le forcené, membre du 2e régiment étranger d'infanterie, était stationné dans ce grand camp construit près de l'aéroport.

Des soldats de l'Eufor au camp des Étoiles, à Abéché. Le forcené, membre du 2e régiment étranger d'infanterie, était stationné dans ce grand camp construit près de l'aéroport. Crédits photo : AFP

À 27 ans, le jeune engagé avait un moral «fluctuant». La Légion avait cru devoir lui offrir «une seconde chance».

Le légionnaire qui a tué son sergent, un de ses camarades, un soldat tchadien et un paysan auquel il a dérobé son cheval, mardi à Abéché, est d'origine brésilienne et il a 27 ans. Il était toujours en fuite mercredi, sans doute caché, selon les forces françaises qui le traquent, dans les collines rocailleuses de l'est du pays. Ce soldat de deuxième classe n'avait que deux ans de service dans la Légion étrangère. Il était arrivé le mois dernier au Tchad, avec le 2e régiment étranger d'infanterie (REI), précise-t-on dans les états-majors.

Victime d'un «accès de folie», le jeune engagé, selon nos informations, avait déjà dérapé à Djibouti, en juin 2008. C'était sa première mission, il se plaignait de «coups de cafard», d'atteintes au moral et finit par fuguer en Éthiopie voisine. Arrêté au bout de trois jours, rapatrié en France et sanctionné pendant 30 jours, il obtint néanmoins «une seconde chance» après avoir été transféré dans une autre compagnie, explique le chef du Sirpa, le colonel Benoît Royal.

S'étant «refait une santé» pendant 8 mois, le soldat, dont le nom n'a pas été révélé par l'armée, se porte volontaire pour participer à la mission européenne au Tchad. Son chef de groupe - le sergent tué à Abéché - s'est porté garant pour lui. Et le médecin qui l'a examiné a donné un «avis d'aptitude», poursuit Benoît Royal. Le jour du drame, le légionnaire aurait été au cœur d'une violente dispute avec ses camarades, pendant le déjeuner. Convoqué par ses supérieurs, il est parti faire une sieste pour «se calmer», raconte un officier. À son réveil, il a récupéré son Famas (fusil d'assaut) et s'est mis à tirer.

La «soudanite»

Au temps des colonies, on appelait ça la «soudanite» ou encore le «coup de folie africaine». Plus d'un siècle après le passage de leur «colonne infernale», les archives militaires se souviennent encore des massacres, assassinats, viols et tortures commises en 1899 par deux officiers français, Voulet et Chanoine, partis à la conquête du Tchad avec leurs hommes. Victimes, selon les témoignages de l'époque, du soleil africain ou de la syphilis… Mais ce n'est ni l'un ni l'autre qui a fait basculer le légionnaire d'Abéché. Troupe d'élite de l'armée de terre créée sous Louis-Philippe pour réunir dans une même force les nombreux engagés étrangers, la Légion n'est pas un corps comme les autres. «Elle recrute des gens pouvant être violents et instables mais à qui on offre de repartir à zéro grâce à une nouvelle identité, un nom d'emprunt. Le légionnaire n'est pas un soldat lambda», explique un ancien légionnaire. Moyennant un encadrement strict et «viril» et des missions valorisantes appelant volontiers les exploits, les légionnaires finissent par s'intégrer et par adhérer à leur unité militaire. Des tests psychologiques effectués sur les candidats à l'embauche sont censés écarter les personnalités à risques. Mais les légionnaires n'oublient jamais leur patrie et restent des déracinés.

Rien de surprenant, donc, à ce que la Légion, depuis sa création, collectionne les incidents. Le dernier en date a conduit à la radiation de trois hommes du 2e régiment étranger de parachutistes (REP), après la mort d'un légionnaire slovaque frappé et privé d'eau pendant une marche à Djibouti, en mai 2008. La figure du légionnaire est décrite dans une chanson traditionnelle : «En France on ferait trop de pétard et le bourgeois a peur du cafard du légionnaire…»


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