25 février 2009
L’association pour la défense des droits des militaires (Adefdromil) a publié lundi, sur Rue89, trois photos d’une séance d’activités décrites comme «des brimades subies par les légionnaires en instruction»(Photo: Adefdromil-Rue89)
Interrogé par nos soins, l’état-major de l’armée de terre vient de nous confirmer qu'«une telle activité avait bien eu lieu en aout 2005». Selon le colonel Benoit Royal, chef du Sirpa-terre, «ces faits n’étaient pas connus du commandement», faute de plainte de la part des jeunes légionnaires. Une enquête interne, conduite depuis lundi, a permis de retrouver «deux témoins oculaires» qui ont confirmé les faits. L’affaire concerne la 3ème compagnie du 4ème régiment étranger (4ème RE) de Castelnaudary, l’unité où sont formés tous les légionnaires après leur engagement.
Pour l’armée de terre, s’il ne s’agit pas «directement de brimades intentionnelles ou de sévices», «ce type d’initiative et de comportement sont inacceptables et contraires à la pédagogie par l’exemple». L’état-major envisage sérieusement la possibilité de sanctions : «la détermination précise des responsabilités est actuellement en cours avant que des sanctions ne soient arrêtées».
Jacques Bessy, vice-président de l’Adefdromil, décrit les photos, sur la base d’un témoignage recueilli par son association : «On y voit des légionnaires en slip et rangers rampant sur un sol boueux. On les voit également en slip et rangers, torses nus, le maillot de corps rabattu sur la tête, la face collée contre un mur, accroupis. Une dernière photo les montre dans la même tenue debout contre un murIl est difficile de croire qu’il s’agit d’un exercice réglementaire, d’abord parce que les intéressés ne sont pas en treillis ou tenue militaire et aussi parce que le gradé »d’encadrement«, en tenue dépareillée, se promène une bière à la main et un bâton dans l’autre. »Après de telles nuits, de nombreux jeunes légionnaires souhaitent quitter la Légion«, nous a dit notre informateur.» [Le site Rue89 ne nous a pas autorisés à reproduire les photos en question.]
«Cette activité est le fruit d’une initiative malheureuse d’un chef de section arrivé depuis peu au 4ème RE» assure l’armée de terre. Ce chef de section serait un lieutenant. Cet officier et son sous-officier adjoint de l’époque ont reconnu avoir «conduit une séance d’instruction traitant des droits et devoirs du prisonnier» de guerre. Cette séance, qui fait partie de la formation des jeunes légionnaires, devait être «exclusivement théorique», sous la forme d’un cours. Toutefois, cette séance a fait «à l’initiative du chef de section, l’objet d’une mise en application pratique, non prévue par les directives d’instruction».