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La France redéfinit sa stratégie de défense

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Publié le 17/05/2008

L'armée française (ici la Légion étrangère, lors d'un défilé du 14 juillet) ne pourra plus déployer que 30 000 hommes sur les théâtres d'opérations extérieures, contre 50 000 actuellement (Delort/Le Figaro)

L'armée française (ici la Légion étrangère, lors d'un défilé du 14 juillet) ne pourra plus déployer que 30 000 hommes sur les théâtres d'opérations extérieures, contre 50 000 actuellement (Delort/Le Figaro) Crédits photo : Le Figaro

Le renseignement est au cœur de la vision présentée dans le nouveau livre blanc.

C'EST désormais chose faite. Une version du livre blanc, dans lequel ont été enfermées, en secret, les grandes lignes de la politique de défense et de sécurité pour les quinze prochaines années, a été communiquée hier aux parlementaires. Ceux-ci devront le lire, l'analyser et éventuellement suggérer des modifications.

Rédigé par les 35 membres de la commission Mallet, créée en août dernier, le livre blanc contient les grandes orientations stratégiques de la France. Il est une restructuration de notre politique de défense dans un monde qui a beaucoup changé. Rédigé en 1994, le précédent livre était l'héritier de la guerre froide. Au milieu de ses pages, la terrible Armée rouge, sa cohorte de tanks et ses valeureux combattants communistes menaçaient encore les capitales occidentales et, parmi elles, Paris.

Entre-temps, les guerres issues de l'effondrement du communisme se sont peu à peu éteintes et le 11 septembre 2001 a chamboulé l'ordre international. Le livre blanc cuvée 2008 épouse son époque, avant tout marquée par la mondialisation. Il doit permettre à la France de s'adapter aux nouveaux périls terrorisme islamiste, attaques informatiques, pandémies, menaces liées au changement climatique, prolifération nucléaire…  qui sont à la fois plus volatils, asymétriques et incertains, et exigent une réponse moins conventionnelle. Il s'agit de préparer la guerre de demain et non celle d'hier. D'agir en amont pour créer une armée d'avant-garde, qui soit assez souple et moderne pour pouvoir combattre les talibans en Afghanistan, contenir les violences dans les Balkans, mais aussi prévenir une attaque chimique ou biologique ou protéger la population d'une épidémie de grippe aviaire.

Des bases fermées en Afrique

Pour répondre à ces nouveaux dangers tout en se protégeant contre toute « surprise stratégique », le livre blanc entend d'abord mettre l'accent sur le renseignement. Une nouvelle et cinquième fonction, baptisée « connaissance et anticipation », a été créée à cet effet. Elle doit permettre une réorganisation des différents services, la nomination d'un coordonnateur du renseignement auprès du président de la République et l'acquisition de nouveaux satellites d'observation. L'effort sur la dissuasion nucléaire, considérée comme l'assurance-vie de la nation, sera maintenu. Une attention particulière devrait également être accordée à la protection du territoire et de la population, jugée trop faible aujourd'hui.

Tout en adaptant sa défense au nouveau contexte international, la France doit tenir compte de l'impératif de rigueur budgétaire. Elle est donc obligée de faire des choix. Un certain nombre d'équipements devraient faire les frais de cette mauvaise conjoncture économique. Des bases seront fermées en Afrique. Et le nombre d'hommes que les armées doivent pouvoir déployer à l'étranger devrait passer de 50 000 à 30 000. Un chiffre suffisant, assurent les spécialistes du dossier, pour permettre à la France d'assumer ses responsabilités dans les opérations extérieures et tenir son rang dans le monde. Il ne sert à rien de voir grand, ajoutent-ils, si on ne peut pas honorer ses promesses pour des raisons budgétaires.

Ajoutées à la RGPP, la réforme générale des politiques publiques, qui intéresse aussi la Défense, ces réformes font grincer les dents de certains militaires. « Partout dans le monde les budgets militaires augmentent, sauf en Europe… Savoir sans pouvoir n'est jamais d'une grande utilité. Il faut combattre l'illusion que la connaissance peut remplacer l'action », rappelait mercredi dernier le chef d'état-major, Jean-Louis Georgelin, à l'occasion d'un colloque consacré à la Défense. Dans l'armée de terre, l'inquiétude sourde. « On se bat désormais contre des gueux en haillons. Pour gagner ce combat des valeurs, il faut de la volonté plus que de la technologie. Or, on est en train d'annihiler cette volonté en déstabilisant les militaires. Il faut 25 ans pour faire un système de défense. Mais trois seulement pour le détruire », prévient un officier.

Avant d'être adopté au conseil de défense début juin, autour de Nicolas Sarkozy, le livre blanc peut encore être modifié à la marge. Mais le fond et les grandes orientations seront maintenues. Crédibles et réalistes, les conclusions de ce document capital contiendront sans doute une révélation douloureuse. Si la dissuasion nucléaire et son siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies donnent à la France un statut de premier rang dans le monde, la rigueur l'oblige aujourd'hui à faire le contraire de ce qu'elle a longtemps fait : adapter ses ambitions à ses moyens, et non plus ses moyens à ses ambitions.

Isabelle Lasserre


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