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L'hommage de Sarkozy aux Poilus

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Publié le 17.03.2008

Le président de la République Nicolas Sarkozy et son prédécesseur Jacques Chirac se sont retrouvés côte à côte lundi aux Invalides à Paris pour rendre hommage à Lazare Ponticelli, le dernier poilu décédé mercredi à l'âge de 110 ans.
Le président de la République Nicolas Sarkozy et son prédécesseur Jacques Chirac se sont retrouvés côte à côte lundi

 

aux Invalides à Paris pour rendre hommage à Lazare Ponticelli, le dernier poilu décédé mercredi à l'âge de 110 ans. - Eric Feferberg AFP

Hommage à Lazare Ponticelli, dernier poilu décédé le 12 mars. Ce lundi matin, Max Gallo a rendu hommage au dernier poilu, cet après-midi, c'est Nicolas Sarkozy qui se rend aux Invalides pour saluer tous les combattants de la Grande Guerre. Suivez la manifestation en live.

16h13 Sarkozy salue tout le gouvernement, les 150 membres de la famille avant de se rendre auprès des responsables d'associations et des anciens combattants. Juste avant de partir, il va serrer la main d'un dernier militaire en chaise roulante.

16h11 Le Président regagne sa place au côté de Fillon alors que le choeur de l'armée française entonne la version de Berlioz de la Marseillaise.

16h10 Fin du discours
«Et par delà le silence de la mort, ils nous parlent encore au nom de ce qu’ils ont enduré. Ils nous disent que la compréhension, le respect et la solidarité humaine sont les seuls remparts contre la barbarie qui, à chaque instant, si nous n’y prenons pas garde, peut menacer à nouveau de submerger le monde.

Nous ne les oublierons jamais.»

16h08 Après Guy Môquet (et sa lettre de résistant lors de la Deuxième Guerre mondiale), Sarkozy cite Apollinaire
Un autre immigré, engagé volontaire en 1914, avait écrit en partant à la guerre à celle qu’il aimait :
« Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour et puis mon souvenir s’éteindrait
Si je meurs là bas souvenir qu’on oublie
Souviens t’en quelquefois (…) »


16h04 Sarkozy continue de raconter l'histoire du dernier poilu et sa volonté de témoigner
«Comme le visage du caporal Peugeot au moment de sa mort préfigure les visages des millions de morts qui allaient venir, celui de Lazare Ponticelli à son dernier instant les résume tous.
Avant que ne meure l’avant-dernier survivant, il ne savait pas que le destin lui réservait ce rôle de dernier témoin. Mais toute sa vie jusqu’à la fin, il n’a cessé de vouloir témoigner.»

16h Sarkozy relate l'enfance de Lazare Ponticelli, dernier poilu, puis évoque son souvenir de la guerre
Il a 16 ans quand la guerre éclate. Il s’engage dans la légion étrangère en trichant sur son âge. « J’étais Italien, dira-t-il, mais je voulais défendre la France qui m’avait accueilli. C’était une manière de dire merci ».
Il participe aux terribles combats dans la forêt d’Argonne, entre l’Aisne et la Meuse, où les positions françaises et allemandes s’enchevêtrent les unes dans les autres, dans la boue argileuse, entre les étangs et les marécages.
Au premier engagement son régiment perd 161 hommes en dix minutes, dont 30 tués, 114 blessés et 17 disparus. Un témoin de ces combats appellera l’Argonne « la mangeuse d’hommes ».

Avant l’assaut on distribue du rhum aux soldats. Après l’assaut les survivants entendent dans les tranchées les hurlements des blessés abandonnés entre les lignes et que l’on ne peut secourir qu’une fois la nuit tombée.
Un jour Lazare rampe jusqu’à un de ces blessés dont la jambe a été arrachée par un éclat d’obus et le tire derrière les lignes françaises. Il n’a jamais su ce qu’il était devenu. Il n’a jamais cherché. Il avait juste fait ce qu’il avait dû. Il ne demandait aucune reconnaissance. Cet homme à qui il avait sauvé la vie en risquant la sienne l’avait pris dans ses bras et lui avait dit : « Merci pour mes quatre enfants ». Cela lui avait suffi.

En 1915 l’Italie réclame ses ressortissants pour défendre son sol. Lazare refuse de quitter la France et ses camarades de combat. Après ce qu’il vient de vivre, il se considère comme Français. Il faudra que deux gendarmes viennent le chercher pour l’amener de force à Turin où il est incorporé fin 1915 au 3e régiment de chasseurs alpins. Il est envoyé au Tyrol se battre contre les Autrichiens.

Il se bat bien. Il est blessé d’un éclat d’obus à la jambe gauche. Rétabli, il repart au front. Son comportement au feu lui vaut une citation à l’ordre de l’armée et la plus haute distinction militaire italienne.

Après l’armistice, il ne veut pas être démobilisé comme soldat italien. Il veut être libéré de ses obligations militaires par la France où il veut retourner. Il se rend au consulat de France à Milan, montre son livret militaire et se fait reconnaître comme soldat français. Libéré, il rentre à Paris et reprend son travail de ramoneur.

15h58 L'hommage de Sarkozy, suite
Ils ne connurent pas les nuits de pluie, l’hiver, dans les tranchées, « l’attente silencieuse et grelottante, les minutes longues comme des heures ».
Ils ne croisèrent pas les colonnes qui revenaient du feu « avec leurs plaies, leur sang, leur masque de souffrance » et leurs yeux qui semblaient dire à ceux de la relève : « N’y allez pas ! »
Ils ne se battirent pas sans relâche contre la boue, contre les rats, contre les poux, contre la nuit, contre le froid, contre la peur.
Ils n’eurent pas à vivre pendant des années avec le souvenir de tant de douleurs, avec la pensée de tant de vies foudroyées à côté d’eux et des corps qu’il fallait enjamber pour monter à l’assaut.

Lazare Ponticelli fut de ceux qui survécurent après avoir connu toutes les souffrances et toutes les horreurs de cette guerre la plus terrible peut-être que le monde ait connu. La mort l’épargna miraculeusement, comme si elle avait choisi de le sauver pour qu’il puisse témoigner, pour qu’il fût un jour le dernier témoin. Et quel témoin !

15h56 Le discours de Sarkozy suite
«Ces deux morts de 20 ans ne virent pas la suite effroyable de ce qu’ils avaient commencé, ces millions de morts tombés face contre terre fauchés par les mitrailleuses, noyés dans la boue des tranchées, déchiquetés par les obus, ni l’immense foule de ces millions de blessés, paralysés, défigurés, gazés, qui vécurent avec le cauchemar de la guerre gravé dans leur chair.
Ils ne virent pas les parents qui pleuraient leurs fils, les veuves qui pleuraient leurs maris, les enfants qui pleuraient leurs pères.
Ils n’éprouvèrent pas la souffrance du soldat qui fume cigarette sur cigarette « pour vaincre l’odeur des morts abandonnés par les leurs qui n’ont même pas eu le temps de jeter sur eux quelques mottes de terre, pour qu’on ne les vît pas pourrir ». »


15h54 Le discours de Sarkozy est placé sous signe de l'émotion
«Le Français a 21 ans à peine. Il est instituteur. Il s’appelle Jules-André Peugeot.
L’Allemand est Alsacien, natif de la région de Mulhouse. Il a tout juste 20 ans. Il s’appelle Camille Mayer.
Ils aimaient la vie comme on l’aime à 20 ans. Ils n’avaient pas de vengeance ni de haine à assouvir.
Ils avaient 20 ans, les mêmes rêves d’amour, la même ardeur, le même courage.
Ils avaient 20 ans, le sentiment que le monde était à eux.
Ils avaient 20 ans, ils croyaient au bonheur.
Ils sortaient à peine de l’enfance et ils ne voulaient pas mourir.
Ils sont morts tous les deux par un beau matin d’été, en plein soleil, l’un d’une balle à l’épaule, l’autre d’une balle en plein ventre, premiers acteurs inconscients d’une même tragédie dont le destin aveugle et la folie des hommes avaient depuis longtemps tissé secrètement la trame sinistre qui allait prendre dans ses fils une jeunesse héroïque pour la conduire au sacrifice.»

15h52 Sarkozy commence son discours
«Le dernier survivant vient de rejoindre le premier mort de la plus atroce des guerres.
Qui se souvient de ce premier mort ?
Il était caporal. Le 2 août 1914, en poste dans le village de Joncheray au sud-est du Territoire de Belfort, il s’oppose à une patrouille allemande qui a violé la frontière. Il fait les sommations d’usage. En réponse, l’officier qui commande la patrouille sort son revolver et tire. Il est mortellement touché. Avant de mourir il a le temps de riposter et de blesser mortellement à son tour celui qui vient de lui ôter la vie...»


15h46 Sept drapeaux sortent de l'église, pour sept régiments prestigieux de la Grande Guerre. L'histoire et les hauts faits d'arme de chaque régiment est rappelé, chacun symbolisant l'un des 3.000 corps présents lors de la Première Guerre mondiale.

15h41 Le président ressort et rejoint les autres membres de l'Etat. Il salue Lionel Jospin, au deuxième rang de la manifestation.

15h36 Nicolas Sarkozy pénètre seul sous les voûtes majestueuses du monument bati sous Louis XIV - aujourd'hui nécropole militaire - dans un silence impressionnant au milieu de la garde républicaine.

Il est accompagné de deux lycéens de l'Essonne, du lycée Alphonse-Daudet. Avec eux, il se recueillle devant une plaque commémorative installée aujourd'hui à quelques mètres de la tombe de l'empereur Napoléon. «Alors que disparaît le dernier combattant français de la Première Guerre Mondiale...» peut-on lire. La Sonnerie aux morts, inspirée des sonneries aux morts américaine et anglaise, retentit à l'intérieur comme à l'extérieur du bâtiment.

15h34 - Le président arrive sur place au son de la Marseillaise.


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