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Sans argent, il creuse la tombe de sa femme

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le 23 août 2002

A Douville-sur-Andelle, un petit village près de Rouen, un homme creuse actuellement lui-même la tombe de sa femme, décédée samedi. Il n’a en effet pas les moyens de payer les frais d'inhumation.

Visiblement fatigué mais déterminé à offrir à sa compagne morte samedi une sépulture décente, Pierre Collier, 59 ans, qui vit avec 393 euros d'Assedic par mois, sait qu’il ne pourra jamais rembourser les sommes avancées par l'aide sociale pour l'enterrement. Il a donc décidé de creuser lui-même la sépulture de son épouse. "Le maire m'a dit que si je voulais économiser sur le remboursement, je pouvais creuser la tombe moi-même. Il m'a indiqué la place et je me suis mis au travail" explique-t-il. "J'ai été choqué, bouleversé et étonné à la fois. C'est la première fois que je voyais ça" ajoute-t-il. Malgré sa surprise, il affirme ne pas en vouloir au 1er magistrat de la commune, qui, selon lui, a simplement "fait ce que sa fonction et sa hiérarchie lui permettaient de faire". "C'est le système qui vous laisse seul avec vous-même dans une telle situation que j'accuse" affirme cet ancien militaire, engagé dans la légion étrangère entre 1965 et 1972, qui aujourd'hui réside dans un très modeste mobile home, tout près du cimetière de Douvile-sur-Andelle.

De son côté, le maire, Guy Laffite, explique qu'il a demandé le remboursement des frais engagés pour "lui faire comprendre que son habitude de se comporter en assisté ne pouvait pas être prise en compte en n'importe qu'elle circonstance".

"On n'est plus au siècle d'antan"

Après avoir vécu de petits boulots et de contrats emploi-solidarité (CES), Pierre Collier a quitté voici deux ans le foyer d'hébergement de l'Armée du Salut de Radepont (Eure) où il avait rencontré sa future épouse. "On s'est marié en 1999, on voulait avoir notre domicile à nous" souligne-t-il. Il réside désormais dans une zone à part, où un propriétaire loue plusieurs petits lopins de terre pour l'installation de mobile homes, ce qui coûte 260 euros par mois à chacun des locataires, privés d'APL pour cause de logement hors-normes.

Aujourd'hui, il a pour seul souci que "tout soit prêt lundi à 14H30 pour les obsèques". S'il avait de l'argent, confie-t-il, il retournerait volontiers pour sa retraite, dans la région de Braydunes, d'où il est originaire. "Dans le département du Nord, l'aide sociale ne vous laisse pas tomber" dit-il, ajoutant que, ajoutant que quoi qu'il arrive, il ne "laisserait jamais sa femme toute seule".

Une solution semble néanmoins se dessiner : la famille de la défunte a fait savoir qu'elle s'engageait à prendre en charge les frais d'inhumation.


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