France – Histoire – Espérance
Né en 1906 dans le Caucase du Nord, issu de l’ancienne famille géorgienne des Sadguinidzé – celle-ci portant le titre d’Amilakvari, équivalent d’écuyer -, Dimitri Amilakvari arrive en France en 1922 après que ses parents eurent fuit la Russie des Soviets.
Sorti de Saint-Cyr en 1926 au sein de la Promotion du Rif, il sert choisit la Légion Étrangère et sert en Algérie et au Maroc. Il participe en outre à la Campagne du Haut-Atlas en 1932 au sein du 4e Régiment Étranger d’Infanterie.
A la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939, D. Amilakvari est chef de Compagnie du 2e Bataillon de Marche de la LE (13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère de Monclar). C’est avec cette unité qu’il se distingue dans les combats d’avril 1940 en Norvège (Narvik) contre les Alpenjäger allemands de Dietl.
En juin 1940, comme Monclar, Dimitri Amilakvari décide de poursuivre le combat et de se rallier à la France Libre. Il va alors marquer de son nom l’histoire de la Légion Étrangère en Afrique. Il combat contre les Italiens du Duc d’Aoste en Éthiopie (1941) où il participe aux batailles de Keren et de Massaouah.
En juin 1941, promu chef de Bataillon, Amilakvari participe à la campagne de Syrie contre les forces du Général Dentz restées loyales à Vichy. Moment douloureux pour les soldats de la 13 qui se retrouvent en face de ceux du 6e Étranger du Colonel Barre. Amilakvari rappelle à ses hommes que la Légion ne tire pas sur la Légion.
Le 25 septembre 1941, Dimitri Amilakvari est élevé au grade de Lieutenant-Colonel et remplace le Colonel Monclar au commandement de la 13e DBLE et reçoit le drapeau de l’unité des mains du Général Georges Catroux, le nouveau Haut-Commissaire au Levant. Réorganisée en unité mobile par son chef, elle est alors intégrée à la 1re Brigade de la France Libre du Général Pierre Koenig.
Engagée en Libye en 1942 comme Jock Column (unité tactique motorisée), la ’13’ combat l’Afrika-Korps d’Erwin Rommel et mène des actions de reconnaissance en profondeur dans le dispositif ennemi. Amilakvari se distingue encore à la bataille de Bir-Hakeim comme adjoint de Koenig, ce qui lui vaut d’être récipiendaire de la Croix de la Libération.
Lors de la bataille d’El-Alamein, la 13e DBLE est placée sur le flanc sud du dispositif britannique face aux Allemands sur le plateau d’el-Taka et sur les contreforts du Qaret el-Himeimat. C’est en conduisant la retraite de sa Brigade suite à une contre-attaque blindée allemande que le Lieutenant-Colonel Dimitri Amilakvari est tué d’un éclat d’obus à la tête, armes à la main. Il est remplacé au pied-levé par un autre grand nom de la ’13’, Gabriel Brunet de Sairigné.
Il repose aujourd’hui dans les sables d’Égypte mais son képi ensanglanté est exposé au Musée de la Légion Étrangère à Aubagne.
Il avait dit à Bir-Hakeim : Nous étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a réservé : nous faire tuer pour elle.
Pour l’anecdote, son frère Constantin suivra une autre voie, puisque après avoir combattu en 1940, il rejoindra les rangs de la Légion des Volontaires Français (LVF) pour combattre en URSS contre l’Armée Soviétique.