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Légionnaire toujours...

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“Formés et prêts”

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 789

À ce titre de la couverture de ce Képi blanc, qui n’est pourtant pas une devise mais pourrait très bien l’être, je rajouterais volontiers : pour que chaque cadre et légionnaire engagé un jour au combat ne dise jamais “pas prêt, trop tard !”

La qualité de la formation des légionnaires est soulignée dans ce numéro de KB dans deux domaines : les spécialités enseignées au 4e Étranger, et l’appropriation du véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) au 2e REI.

L’arrivée des VBCI au 2e REI est une nouvelle page de l’histoire militaire de ce régiment innovateur. Elle s’inscrit dans la volonté permanente d’allier à l’amélioration de la puissance de feu des troupes la recherche d’une meilleure mobilité. Les Perses, les Carthaginois puis les Romains se servirent avec succès de l’éléphant en lui faisant porter une tour dans laquelle s’abritaient les frondeurs. Mais les soldats n’en descendaient pas pour se battre, et on peut pour cela les considérer comme les précurseurs des tankistes.

Bonaparte organisa en Égypte un corps d’infanterie montée qui n’utilisait les dromadaires que pour poursuivre l’ennemi, pour le combattre ensuite à pied.

Dans l’armée française, en juillet 1843, le mulet fut choisi pour la 1re fois comme monture, à Boghar : 1200 mulets équipèrent deux bataillons d’infanterie. Pour cette fois, la Légion ne fût pas de la partie. Mais 23 ans plus tard, au Mexique, un détachement du Régiment étranger fit en 13 heures 23 lieues à dos de mulet pour surprendre avec succès une bande rebelle.

D’aucuns font remonter la première utilisation des animaux pour le transport de la Légion à 1853, lorsque le colonel Desvaux monta 200 légionnaires sur chameaux à l’occasion de la colonne en direction de Ouargla.

La reconnaissance par le baptême du feu de la première compagnie montée de la Légion étrangère remonte à mars 1881 dans le sud Oranais pour contrer l’insurrection du marabout Bou Amama qui razzie les tribus, massacre les Européens à Kralfallah, remonte à Géryville et retourne tranquillement au Maroc avec son butin. Les cinq colonnes (essentiellement d’infanterie, par défection de cavaliers locaux) qui sont à ses trousses, trop lourdes, courent inutilement derrière un ennemi à la mobilité étonnante. On se souvient alors qu’un mulet mange moins d’orge qu’un cheval et qu’il peut transporter deux ou trois hommes au lieu d’un. Soixante légionnaires, choisis parmi les meilleurs, créent la 1re unité montée. Sous les ordres du colonel de Négrier, ils parcourent 150 kilomètres en deux jours, tombent sur l’arrière garde des rebelles et récupèrent une partie du butin.

Ce premier succès n’empêche pas chez les légionnaires la quête permanente de l’innovation. Au début, chaque homme a son mulet ; puis la pénurie d’animaux et la quantité de fourrage à emporter font réduire les mulets à un pour trois hommes, ce qui n’est pas satisfaisant. La formule définitive sera d’un mulet pour deux hommes.

En 1892, une des unités du 2e Étranger s’organise en compagnie montée, avec des mulets, pour mieux poursuivre les troupes de Samory qui se dérobent sans cesse dans la steppe et les marigots du Soudan (Mali), puis traverse le désert sur 1 000 kilomètres pour rejoindre Sidi-Bel-Abbès : la monture est définitivement domptée par le légionnaire.

Depuis sa jeunesse, la Légion étrangère est innovatrice. L’histoire des compagnies montées le prouve : le pari de faire “une infanterie dont on attend des services d’infanterie” (instruction du général de Dumon du 12 juillet 1888), et non une “cavalerie d’un genre bâtard, comme l’Infanterie anglaise montée de la même époque”, est gagné. Comme en 1888, le défi du 2e Étranger, avec l’arrivée du VBCI est donc bien de rester “un régiment d’infanterie dont on attend des services d’infanterie”.

Cet esprit d’innovation se poursuit dans les années 1920-1930 avec la création des pionniers, des transmetteurs et des radiographistes pour les postes isolés. L’arrivée ultérieure des cavaliers, puis des parachutistes et des sapeurs, s’inscrit dans cette dynamique.

À la Légion, ce souci de l’innovation est toujours enrichi par un savoir faire particulier : celui de la quête du meilleur, né de l’amalgame des nationalités, et suscité par le génie français qui sait mettre en avant les qualités de chacun en refusant tout communautarisme.

Les Allemands et les Russes sont nombreux dans les rangs du jeune 1er REC. Ils sont indispensables pour apprendre aux légionnaires le combat à cheval. Cet apport de savoir-faire se développe dans le “moule Légion” : un témoin de l’époque relate que les jeunes légionnaires cavaliers n’avaient ni les qualités des Uhlans allemands, ni celles des Cosaques russes, mais qu’ils avaient puisé chez eux leurs meilleurs atouts, pour les intégrer aux qualités légionnaires.

Le creuset de la formation légionnaire, c’est aujourd’hui d’abord le 4e Étranger : des jeunes engagés volontaires, le 4 en fait des légionnaires. Il forme les gradés et les sous-officiers. Grâce à l’expérience de ses cadres acquise dans les régiments des forces, d’outre-mer, en opérations ou à l’entraînement, il forme les auxiliaires sanitaires, les transmetteurs, les conducteurs, les secrétaires, les moniteurs de sport, les mécaniciens, les cuisiniers, qui sont et qui restent des légionnaires, c’est-à-dire, d’abord des combattants unis par le même fanion vert et rouge et la même volonté d’en découdre. Cet engagement quotidien sans cesse renouvelé pour la quête du “meilleur”, et ce souci constant de l’innovation doivent rester les atouts majeurs de la formation à la Légion étrangère.

Qu’elle soit individuelle ou collective, de base ou spécialiste, la formation est notre défi constant. Elle doit être sans cesse encouragée et renouvelée, combien de fois l’a-t-on parcourue cette petite piste ! Car c’est elle qui permet au légionnaire, qui a martelé bien des routes…, tête haute sans tourner les yeux, l’âme légère et le coeur joyeux, de suivre sa route sans peur de tomber, avec honneur et fidélité.
Formons, et soyons prêts !


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