AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française                                                                                 

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

www.asafrance.fr

 19 juin 2010

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre de l’ASAF 10/06

 

 

« Défense et sécurité : la place des armées »

 

 

Le livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, paru il y a près de 2 ans, fait référence au « continuum défense et sécurité » montrant ainsi qu’il n’y a pas de cloisonnement entre ces deux domaines. Cela signifie qu’aujourd’hui, la défense de la France et la sécurité des Français sont davantage liées qu’autrefois, même si ce n’est pas nouveau. Pour autant ces deux notions demeurent  très distinctes et ne doivent en aucun cas être confondues.

 

Des différences fondamentales entre armées et forces de sécurité

 

Il serait absurde en effet de confondre l’environnement, les missions, les moyens et les hommes qui agissent dans ces deux espaces. L’armée, qui assure la défense du pays, intervient essentiellement à l’étranger, dans l’espace aérien et les approches maritimes de la France, compte tenu des moyens nécessaires, tandis que la police et la gendarmerie agissent, sauf cas très particuliers, sur le seul territoire national.

Le soldat se bat contre un adversaire organisé et souvent bien armé sur des théâtres où l’état de droit est très dégradé, voire inexistant, tandis que le policier et le gendarme interviennent sur le territoire de la République, dans un cadre juridique clair, face à des hommes qui ne respectent pas la loi.

Un délinquant n’est pas un ennemi ; son traitement ne nécessite pas les mêmes moyens. Ceux dont disposent les armées sont naturellement sans commune mesure avec ceux des forces de sécurité intérieure. En effet, les besoins ne sont pas du même ordre.

 

Certaines  capacités militaires adaptées aux situations de catastrophe

 

Pour autant, les armées - 220 000 soldats, marins et aviateurs - qui assurent la défense de la France et de ses intérêts stratégiques dans le monde, ainsi que la protection des Français hors de nos frontières, agissent déjà régulièrement en coordination étroite avec les forces de sécurité intérieure - 250 000 policiers et gendarmes - et avec les unités de sécurité civile - 260 000 hommes – tels que les pompiers et les unités spécialisées dont certaines, d’ailleurs,  sont constituées…de militaires.

Certains moyens, destinés à être utilisés lors des opérations de guerre dans des zones disposant d’infrastructures sommaires, sont particulièrement bien adaptés lors des catastrophes naturelles ou industrielles. Nous l’avons vu récemment à Haïti et en  Vendée. Les véhicules tout-terrain, les hélicoptères légers et de transport, les engins de travaux publics et les équipements de dégagement d’itinéraires dont dispose l’armée de terre, sans oublier les bâtiments de la marine nationale spécialisés pour lutter contre la pollution ou pour débarquer des matériels et du fret en l’absence d’infrastructures portuaires, se révèlent être d’un grand intérêt et sans toujours d’équivalents civils.

Les armées disposent enfin de capacités remarquables de soutien sanitaire d’urgence (avions médicalisés, navires-hôpitaux et hôpitaux de campagne modulaires) bien adaptés pour compléter les moyens civils d’urgence existants.

 

L’armée n’a pas à se substituer aux forces de sécurité intérieure

 

Mais il est reconnu par tous que les armées n’ont pas vocation à  intervenir sur le sol national de façon permanente. Elles ne doivent agir que lors de crises, de manière  ponctuelle en renfort et non en substitution des moyens civils.

Aussi, on est en droit de s’interroger sur les raisons pour lesquelles les forces armées fournissent en permanence, depuis les attentats de Londres, en juillet 2005, plus d’un millier de soldats pour patrouiller dans les grandes villes et les aéroports dans le cadre du plan Vigipirate, alors que cette  tâche incombe normalement aux forces de sécurité intérieure. Auparavant, lors des vagues d’attentats terroristes des années 85 et 95 puis des attaques de New-York et de Madrid, ces interventions militaires avaient un sens car elles correspondaient à une  réaction à l’apparition brutale d’une menace avérée. Application exagérée du principe de précaution ou simple solution de « confort » pour les forces de sécurité, quelle qu’en soit la raison, la présence de soldats en armes est devenue banale et a perdu toute signification, et ce, au moment où les armées éprouvent des difficultés à satisfaire leurs propres besoins pour les opérations extérieures.

 

On comprend qu’en situation insurrectionnelle, ce n’est pas le cas aujourd’hui, l’armée puisse fournir des moyens, non plus seulement de soutien (santé, génie, transport aérien) mais également de renseignement, voire de combat. Il s’agirait alors d’une situation dans laquelle les forces de sécurité intérieure seraient dépassées et n’auraient pas les moyens de coercition suffisants pour restaurer la sécurité et assurer le bon fonctionnement des institutions.

 

Préparer la coopération en cas de crise intérieure grave

 

Rappelons que l’armée, grâce à ses composantes sous-marine et aérienne, est en mesure de mettre en œuvre 24 heures sur 24 l’arme nucléaire qui constitue aujourd’hui encore la garantie de notre indépendance. Elle dispose d’armes conventionnelles puissantes lui permettant de remplir toute une gamme de missions seule ou avec nos alliés. Elle dispose enfin de moyens importants pour agir sur le territoire national en appui des forces de sécurité et, en cas de troubles graves, directement pour  restaurer l’intégrité du territoire, assurer la protection et garantir la liberté de circulation des Français.

 

 

Défense et sécurité demeurent deux responsabilités centrales de l’Etat. Cependant, les moyens pour les assurer ne relèvent pas de la même logique et ne sont pas de même nature.

Pourtant il n’est plus possible de les dissocier ;  il est même indispensable de bien identifier les domaines et responsabilités de chacun  pour préparer l’emploi coordonné de la police et de la gendarmerie avec l’armée dans l’hypothèse d’une crise intérieure grave dont il serait irresponsable de ne pas en prévoir le risque dès aujourd’hui.


Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

www.asafrance.fr

17 mai 2010

 

Lettre de l’ASAF 10/05

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

«Engagement extérieur et cohésion nationale»

 

 

La France a perdu en Afghanistan plus de quarante de ses fils ; parmi eux, le légionnaire HUTNIK devenu français par le sang versé, comme nombre de ses anciens.

N'est-ce pas l'occasion de s'interroger sur la nature du lien qui doit exister entre l'armée engagée dans ce conflit depuis près de 9 ans et les Français qui ne comprennent pas toujours ce qu'elle y fait ?


La nation engagée avec son armée

Précisons d'emblée que ce n'est pas l'armée qui choisit de s'engager ; c'est toujours, le pouvoir politique qui décide d'envoyer ses soldats au combat si nécessaire jusqu'au sacrifice suprême afin de remplir une mission jugée essentielle pour la France.

C'est donc bien la nation toute entière qui est impliquée, tous les Français qui sont concernés et responsables. D'ailleurs un attentat en France, toujours possible, revendiqué par al-Qaïda ou les talibans le rappellerait immédiatement.

 

On entend souvent des géopoliticiens et des stratèges supputer sur les chances de victoire des forces de la coalition, comme s'il était possible de prévoir ce qui va se passer dans 3 ans ou plus? Il ne s'agit pourtant pas d'un pari.

En revanche on entend peu ceux qui reviennent d'Afghanistan, on voit peu les images de ce qu'ils font, on entend peu leurs témoignages expliquant la façon dont les troupes françaises combattent, contrôlent,  instruisent, construisent, pacifient, bref agissent dans ce pays  complexe.

 

Dire que cette guerre n'est pas la nôtre est honteux et  faux puisque le gouvernement, avec le soutien de la majorité de la représentation nationale, y a envoyé nos soldats se battre ; elle est donc la nôtre et doit être présentée comme telle aux Français et vécue ainsi par eux tant que nous aurons un soldat sur place.

 

L'indispensable cohésion des Français

Mais comment nos compatriotes peuvent-ils se sentir proches de leurs soldats si certains parmi ceux qu'on entend le plus en France contestent quotidiennement le bien fondé de l'engagement et doutent du succès ?

Comment rassembler le peuple français autour d'un objectif commun s'il ne lui est pas clairement expliqué par les plus hautes autorités de l'Etat ?

Il est vrai que lorsque le chef d'état-major des armées explique pendant une heure ce que font nos forces sur place, il ne se trouve aucune personne dans la presse pour relayer ses propos le lendemain.

 

Comment unir le peuple français autour de son drapeau quand l'Etat tolère qu'il soit arraché de la mairie de Toulouse et remplacé par celui d'une autre nation ? Pire encore quand il ne commence à réagir qu'un mois après qu'un journal quotidien ait présenté à Nice une photo primée par un jury du grand magasin « la FNAC » représentant une personne se « torchant le derrière avec l'emblème national » ? Comment peut-on concilier alors au sein même de notre pays le sacrifice pour le drapeau et l'infamie au drapeau ?

 

Quelle cohésion nationale peut-on attendre d'un peuple dont certains de ses membres rejettent nos lois au nom de leur culture, possèdent à la fois la nationalité française et une nationalité étrangère ?

Cependant, cela n'empêche pas certains d'entre eux et des étrangers qui le veulent vraiment de se montrer d'une fidélité et d'une loyauté  à la France exemplaire, allant jusqu'au sacrifice suprême comme HUTNIK l'a fait ?

 

Soldats et citoyens : le même combat

L'armée professionnelle demeure, comme l'armée de conscription hier, l'expression de la nation ; ses soldats servent les intérêts supérieurs du pays sous les plis du drapeau tricolore.

En 1914-1918, les soldats se demandaient si l'arrière tiendrait.

Aujourd'hui, dans les conflits longs et lointains où l'intégrité du territoire national n'est pas en jeu, il importe tout autant que l'opinion toute entière soutienne son armée dès lors qu'elle est engagée au combat par les responsables politiques.

La victoire tient autant à la valeur de l'armée qu'à la ténacité et à la détermination des Français.

Il appartient donc aux élus, à l'Etat et à tous les Français de donner aux armées non seulement les matériels et les équipements nécessaires mais également de témoigner de leur soutien sans faille aux côtés de ceux qui risquent leur vie chaque jour en leur nom.


Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

www.asafrance.fr

11 avril 2010

 

Lettre de l’ASAF 10/04

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

« L’armée inséparable de la nation »

 

 

 

Alors que le débat sur l’identité nationale vient d’être relancé par les dirigeants politiques français, et que la classe politique, tous partis confondus, souhaite la création d’un service civique, il n’est pas inutile de comprendre pourquoi l’armée demeure une composante essentielle de l’identité française et  l’une des rares institutions autour de laquelle peut se retrouver l’ensemble des Français.

 

La défense demeure le premier devoir d’un Etat et l’armée l’assure au mieux de ses capacités quels que soient le parti politique au pouvoir, les difficultés rencontrées et les sacrifices demandés. Nulle récrimination, grève ou contestation. Elle sert la France par un engagement total de ses personnels. Elle place le service du pays au dessus des querelles partisanes, des affaires politiciennes, des intérêts catégoriels et personnels. Elle cultive inlassablement les mêmes vertus, sans lesquelles ni une armée, ni un pays ne peuvent survivre : le courage, l’esprit de discipline et l’abnégation.

 

Malgré la suspension du service national et la réduction de ses ressources financières, l’armée assume avec la même rigueur et la même disponibilité qu’hier, la défense et l’intégrité du territoire, la protection des Français, y compris ceux vivant hors de France, et le soutien de nos alliés quand ils sont menacés ou attaqués; bref l’armée continue à garantir l’indépendance de la France, sa liberté d’action et la sécurité des Français.

 

Comment dans ces conditions ne pas considérer que les Français puissent voir dans leur armée une institution autour de laquelle ils peuvent se rassembler et retrouver les valeurs qui sont le fondement de notre Patrie. Ils constatent que cette institution est, bien souvent, exemplaire quand ils la comparent avec d’autres.

 

Ils constatent par exemple que les chefs militaires d’aujourd’hui ont tous été d’abord de jeunes officiers ou sous-officiers qui ont dormi par terre comme leurs hommes, ont porté le même sac et ont été confronté aux mêmes risques. Ils ont ainsi vécu les « réalités d’en bas » avant d’occuper des postes de responsabilité.

 

Ils savent également qu’entre le jeune engagé de 18 ans et le chef d’état-major des armées de 60 ans qui assume les plus lourdes responsabilités, les revenus s’échelonnent de 1200 € à 12 000 € soit un rapport de 1 à 10. Dans quelle autre entreprise de 250 000 personnes trouve-t-on une fourchette de salaires aussi réduite ? D’ailleurs les plus jeunes des soldats, y compris ceux venus des quartiers dits « sensibles » que l’armée intègre en nombre chaque année, peuvent devenir par leur travail, leur compétence et leur mérite, sous-officiers en 5 ans, voire à terme officiers.

 

Ils comprennent aussi que cette armée est à bien des égards exemplaire pour la nation. Après la décision prise en 1996 de la professionnalisation, en quelques années, elle a su se réorganiser de fond en comble. Quelle autre institution ou entreprise a su le faire aussi radicalement tout en assurant efficacement les missions confiées et sans exiger en retour des avantages catégoriels que d’autres n’auraient pas manqué de réclamer dans des circonstances comparables ?

 

Le 14 juillet, le 11 novembre et d’autres cérémonies notamment celles liées au retour de soldats morts pour la France dans les opérations de guerre actuelles, doivent être l’occasion pour les responsables politiques de rappeler que l’armée demeure une  priorité pour l’Etat. « Les vertus militaires, loin d’être des vestiges d’une époque révolue, demeurent un élément moderne de puissance » écrivait déjà un certain Charles de Gaulle en 1932.

 

La cohésion nationale est plus que jamais une condition première du développement, un facteur essentiel de sécurité intérieure et un élément majeur pour garantir notre liberté et notre indépendance. Il importe donc que l’armée, à travers les valeurs qu’elle cultive et l’exemple qu’elle constitue, demeure au cœur de la Nation.


Association de soutien à l’armée française                                                                                                                  9 mars2010

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

 

 

Lettre de l’ASAF 10/03

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

« Le budget de la Défense et la dette »

 

La dette de la France s’élève aujourd’hui à plus de 1500 milliards d’euros. Les Français sont inquiets. Ils se demandent comment ils vont pouvoir rembourser une somme aussi considérable qui correspond à 25 000 € par citoyen ?

Le gouvernement devra d’abord ramener le budget de l’Etat à l’équilibre avant de s’attacher à réduire la dette. Le déficit budgétaire de l’Etat, de l’ordre de 50 milliards depuis plusieurs années, a atteint cette année 100 milliards d’euros. 
Le montant des seuls intérêts de la dette s’élève à plus de 40 milliards d’euros par an. Cette somme, dépensée sans aucun bénéfice pour le pays, est de 25% supérieure au budget total des armées (environ 30 milliards d’euros).

Pourtant, certaines voix à Bercy et au Parlement suggèrent, une nouvelle fois - la dixième (!) depuis trente ans - que les milliards manquants soient prélevés sur le budget des armées. Mais cette proposition n’a guère de sens. En effet en 35 ans, la part du budget de l’Etat consacrée à la Défense a été divisée par deux tandis que la dette est passée durant cette période de 0 à 1 500 milliards d’euros, c’est à dire 50 fois le budget des armées.

Outre le fait que la réduction du budget de la Défense ne permet pas de diminuer le déficit budgétaire, au moins quatre raisons devraient conduire le chef de l’Etat à maintenir aux armées leurs ressources actuelles :

          - tout d’abord, l’engagement formel pris lors de la présentation du dernier « livre blanc » de garantir un niveau de ressources. La défense étant le premier devoir régalien, il serait incohérent de diminuer encore un budget déjà insuffisant qui ne vise d’ailleurs qu’à combler certaines des lacunes les plus criantes de nos équipements ;

           - ensuite, à l’heure où notre armée est engagée dans des opérations de guerre de plus en plus dures, il serait  parfaitement intolérable que des soldats meurent faute d’avoir pu bénéficier d’un  entraînement suffisant ou de disposer d’équipements adaptés et performants ;

            - par ailleurs, si la France est aujourd’hui le leader européen dans des domaines aussi stratégiques et de haute technologie que le nucléaire civil, l’aéronautique et le spatial, elle le doit pour une bonne part aux investissements très importants réalisés dans les années 1960 pour doter la France de l’arme nucléaire, voulue par le Général de Gaulle comme garante de son indépendance et de sa sécurité. A titre de comparaison, le budget de la défense qui était proche de 4% du PIB dans les années 1960 n’atteint pas 2% aujourd’hui. Quels seront nos domaines d’excellence dans 30 ans si on ne réalise pas aujourd’hui  les investissements lourds comparables à ceux faits dans les années 60 ?

               - enfin, l’industrie d’armement française est encore l’une des plus performantes du monde dans un certain nombre de domaines. Elle emploie plusieurs centaines de milliers de personnes, contribue à équilibrer la balance commerciale, tout en donnant à nos soldats certains matériels de grande qualité. Or l’équipement de nos armées est non seulement vital dans les opérations, mais conditionne souvent l’exportation de nos matériels militaires. Il serait donc suicidaire de réduire l’un des domaines d’excellence de notre économie. Il y va de notre indépendance stratégique et technologique, mais également de la valeur de nos laboratoires et de la puissance de nos entreprises.

A cet égard, il est intéressant de comprendre comment les Etats-Unis cherchent à freiner nos exportations tant vers la Russie que vers le Brésil. En effet, en quoi la vente de 4 bâtiments de projection et de commandement (BPC) constitue-t-elle une menace pour les pays baltes alors que ces Etats, membres de l’OTAN, sont tous frontaliers avec la Russie ? De même, pourquoi la marine américaine éprouve-t-elle le besoin de déployer un porte avions au large du Brésil si ce n’est pour y dénigrer, au cours d’un point de presse, l’avion français « Rafale », au moment où se déroulent des négociations franco-brésiliennes?


L’Armée constitue toujours un élément majeur de l’indépendance et de l’influence d’une nation. Notre armée est encore crédible en raison de la qualité de ses hommes et de leurs savoir faire ; mais elle est condamnée à renouveler d’urgence certains de ses équipements majeurs et à accroître ses moyens d’entraînement sous peine de ne plus fournir à la France les capacités qui lui sont indispensables afin d’assumer ses responsabilités et de défendre ses intérêts dans le monde.
Réduire ses capacités reviendrait à soumettre la France au leadership américain de l’OTAN, comme le font d’autres pays européens, alors que l’objectif de notre pays est de faire émerger un pôle européen fort au sein de l’Alliance atlantique.

La Chine, l’Inde et le Brésil renforcent considérablement leurs moyens militaires ;  il n’est pas concevable que la France réduise les siens qui sont déjà insuffisants. L’Europe, qui est le cadre de notre défense de demain, ne pourra exister que si elle consacre environ 2% de son PIB à la Défense. La France est aujourd’hui à moins de 1 ,7%  et la moyenne des 27 pays de l’Union Européenne est à 1% !

N’oublions jamais que « ce qui caractérise la démence, c’est la disproportion entre les vues et les moyens » (Napoléon Bonaparte).

Association de soutien à l’armée française                                                                                                              16 février 2010

18, rue de VEZELAY

75008 PARIS

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Lettre de l’ASAF 10/02

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

«HAÏTI : Test pour l’armée Française ?»

 

Haïti, il y a un mois. Plus de deux cent mille corps sont écrasés sous des tonnes de décombres en quelques secondes. Plus de morts que n’en ont fait les terribles  bombardements  atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Parmi eux une trentaine de Français, un morceau de la France de l’étranger qui compte aujourd’hui plus d’un million de nos concitoyens de par le monde.

 

Face à cette catastrophe, comparable au bombardement d’une ville, la rapidité d’intervention  des secours est primordiale. En effet, il faut agir dans l’urgence et les besoins sont immenses: localiser les survivants, soulever les blocs de béton pour les dégager et les soigner, opérer les personnes les plus touchées, évacuer les blessés et permettre aux rescapés de survivre alors que les communications sont coupées, l’infrastructure endommagée, la vie désorganisée.

 

Or l’armée a, non seulement pour mission de maintenir l’intégrité du territoire mais aussi d’assurer la protection de la population française. Le sauvetage de nos ressortissants, et des victimes en général, relève bien de cette mission sur une terre qui fut d’ailleurs française.

 

Il est vrai que l’outil militaire n’est pas dimensionné en priorité pour faire face aux catastrophes naturelles. Mais les moyens logistiques et spécialisés nécessaires aux armées pour remplir les missions de guerre, la disponibilité immédiate exigée en permanence à nombre d’unités, et l’organisation structurée qu’imposent les opérations militaires, confèrent aux forces militaires des capacités de secours inégalées, d’autant qu’elles sont renforcées par les unités de sécurité civile du Ministère de l’intérieur, dont on oublie souvent, qu’elles sont constituées de militaires.

 

La France dispose aussi d’un atout considérable, les DOM - COM, «  confettis d’empire ». Ce sont autant de « porte- avions géants » dotés d’infrastructures modernes, capables d’accueillir des avions et des bateaux de transport et qui complètent nos bases à l’étranger et nos forces prépositionnées. La Guadeloupe se trouve à moins de 1 500 km d’Haïti.

 

Encore faut-il que notre Armée dispose des moyens  pour intervenir ?

 

La France qui est déjà intervenue lors des tempêtes tropicales d’août et septembre 2009, a réagit immédiatement. Un Airbus A 310 militaire et trois CASA (petits avions de transports) basés aux Antilles ont évacués des ressortissants et acheminé des gendarmes. Quelques jours plus tard, la Marine nationale a envoyé un TCD transportant des moyens lourds et du fret ; son hôpital a renforcé les deux hôpitaux de campagne mis en place initialement  Quant au bâtiment Francis Garnier, il a transporté une équipe de commandement et un détachement de l’armée de terre.

 

Ce déploiement militaire a permis à la France, seul pays européen à intervenir d’emblée, de manifester sa solidarité avec ce petit Etat francophone ; mais notre effort demeure modeste en comparaison de celui des Américains, plus proches certes, mais infiniment plus puissants.

 

Les réductions budgétaires massives et ininterrompues opérées sur le budget de la défense depuis 30 ans ont réduit celui-ci à la portion congrue et les moyens militaires disponibles tant en France que dans les DOM-COM sont trop souvent insuffisants.

 

Alors que notre armée devenue professionnelle est destinée à agir en priorité loin de la métropole, les capacités de notre flotte de projection ne cessent de diminuer. « L’épisode » du financement de l’avion de transport futur A 400M est à cet égard dramatique, d’autant que cet avion, indispensable aux armées, n’arrivera au mieux dans les forces que dans 3 ans !

 

Combien de français savent par exemple que ce sont des avions ukrainiens ou russes (!) qui assurent une bonne part du flux logistique aérien vers l’Afghanistan, masquant ainsi depuis des années nos insuffisances en transport aérien. Mais dans l’urgence, aujourd’hui à Haïti, les armées ne disposent que de petits CASA incapables de transporter du matériel lourd.

 

La catastrophe de Port au Prince révèle aux français et rappelle à leurs responsables politiques que l’armée ne dispose plus de l’ensemble des capacités permettant de faire face efficacement à certaines situations.

 

Reconnaissons que si les Etats-Unis font beaucoup mieux que nous, c’est d’abord parce que chaque américain dépense pour sa la Défense 2,5 fois plus que chaque français.

 

Au moment où plus de 20 000 soldats français sont déployés dans le monde dont  4 000 en Afghanistan, et où certains s’interrogent sur la solidité du lien entre la Nation et son armée, ne serait-il pas opportun que le Chef d’Etat-Major des Armées (CEMA) explique, au cours d’une émission télévisée à une heure de grande écoute, les capacités réelles, les limites et les besoins de nos armées? Qui, mieux que lui de par son expérience et sa connaissance précise des réalités, est à même de dire les choses telles qu’elles sont ?

 

Parler sans tabou aux Français des questions militaires est un droit que le politique accorde rarement au chef militaire. Les Français ont droit à la vérité. Il en va de leur sécurité, du rang de la France et de son avenir.


Association soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY

75008 PARIS

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

janvier 2010

Lettre de l’ASAF 10/01

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

«Autour du Drapeau»

 

Au cours de l’année 2009, deux graves affronts faits au drapeau français n’ont été que très discrètement révélés par un tout petit nombre de médias. Ils n’ont fait l’objet jusqu’à présent  d’aucune réaction officielle de la part des autorités françaises. Non démentis, les faits rapportés sont donc, selon toute vraisemblance,  exacts. Or pour nombre de français, pour tout soldat et pour l’armée en général, ces évènements sont vécus comme une insulte et marqués du sceau de la  lâcheté. Insulte de la part de ceux qui s’en sont rendus coupables, faiblesse des autorités qui ont toléré et tolèrent ces actes sans réagir.

 

En janvier 2009, lors des opérations menées par l’armée israélienne, le drapeau du consulat français de GAZA a été délibérément souillé par des soldats israéliens sans doute aveuglés par la puissance dont ils disposaient et mus par les sentiments qui les animaient à cet instant.

 

En novembre 2009, à l’issue d’un match de football entre deux pays étrangers, le drapeau français est arraché du fronton de la mairie de Toulouse puis brûlé devant la foule sur la place du Capitole.

 

Dans les deux cas, aucune réaction officielle infirmant des faits qui touchent au symbole le plus fort de la République, aucune condamnation des auteurs de ces délits. Rien que le silence de la lâcheté.

 

Mais le drapeau français, ainsi insulté, est le même que celui qui flotte sur tous les édifices publics en France et au mât de nos ambassades à l’étranger, celui devant lequel le Président de la République s’incline en écoutant la Marseillaise dans les cérémonies officielles ; c’est aussi celui qui recouvre le cercueil de nos soldats tués au combat au nom et pour la France ; c’est celui que les résistants portaient sur leur cœur avant d’être fusillés par l’occupant, celui autour duquel les soldats se regroupaient avant de monter à l’assaut pour lutter contre l’asservissement, celui enfin qui a essuyé tant de larmes de joie le jour de la libération et de la victoire.

 

Le drapeau, cette étoffe sacrée, demeure aujourd’hui encore le symbole par excellence de la Patrie. Ses couleurs témoignent de son histoire royale, impériale et républicaine ; elles illustrent notre devise. Le bleu, couleur du manteau que saint Martin partagea, symbole de la fraternité ; le blanc, celui de la loyauté, du respect et de l’égalité ; enfin le rouge, celui du sang et du sacrifice, prix de la liberté.

 

Souiller ou brûler le drapeau français peut-il se faire impunément ? Sans réagir ? Tolérer en silence de tels actes, n’est-ce pas se déshonorer ? Se renier ?  Renier son passé et tous ceux qui nous ont précédés ?

 

La France a-t-elle demandé et obtenu des excuses aux autorités israéliennes  pour cet acte inacceptable qui s’est déroulé au consulat français, ou les lui a-t-on simplement présentées? De quels noms notre armée et notre pays  n’auraient-ils pas été traités si des soldats  avaient souillé le drapeau à l’étoile de David ? Y compris sur son propre sol ?

 

De même l’Etat a-t-il sanctionné avec toute la rigueur nécessaire les responsables des actes honteux qui se déroulèrent à Toulouse, en présence, semble-t-il, de forces de l’ordre ?

 

Le drapeau français représente le peuple français, celui des vivants et des morts. Il ne peut pas être insulté. Ne rien faire reviendrait à être complice de ces actes ou à capituler devant de tels agissements, ce qui dans les deux cas est inacceptable.

 

Tous ceux qui soutiennent l’armée au sein de l’ASAF, ainsi que de très nombreux Français, ne tolèreront plus de voir le symbole de leur souveraineté subir de tels outrages. Ils veilleront à ce que l’Etat manifeste toute son autorité face à de tels actes.

 

« Fermer les yeux c’est la plus basse des trahisons ». En 2009, certains responsables se sont laissés glisser sur cette pente. Il est urgent d’y mettre fin.


Association soutien à l’armée française                                           

18, rue de VEZELAY

75008 PARIS

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

31 décembre 2009

Lettre de l’ASAF 09/07

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

«Soutenir l’armée et servir la France»

 

 

Noël est, dans notre pays et en Europe, le symbole même de la fête de la famille et de la joie. Le nouvel an est celui de l’échange de cadeaux et de vœux. C’est un jour de fête et d’espoir. Plus de 10 000 soldats français des armées de terre, de mer et de l’air sont engagés dans des opérations de guerre et passent les fêtes de fin d’année hors de France, pour défendre, loin de ses frontières, la sécurité des Français et les intérêts de la Nation.

 

Notre pays, qui envoie ses soldats le servir au loin, a le devoir de les soutenir tout le temps de leur engagement, c'est-à-dire avant, pendant et après leur retour ; les autorités en premier lieu mais aussi chaque Français quelles que soient ses idées politiques.

 

Avant le départ en opération, cela signifie naturellement les équiper, leur donner le matériel le plus efficace et leur permettre l’entraînement le mieux adapté. Cela signifie également que la population toute entière et sans réserve leur manifeste son soutien et marque sa sympathie pendant l’engagement. Quel est le soldat qui reste insensible au dessin ou à la lettre adressé par un enfant à l’occasion de cette fête de Noël ? Quelle section de combat, quel équipage ne ressent pas la joie d’un cadeau offert par une classe, une entreprise, une association ? Quelle unité ne sera pas touchée par un bel article paru sur elle dans un média ? Quelle famille, dont l’un des parents est parti en opération extérieure, n’appréciera pas un coup de téléphone ou une lettre de soutien?

 

Mais il y a aussi le retour des soldats et l’on sait que ceux-ci malgré la joie des retrouvailles ont besoin de la reconnaissance et de l’attention de tous leurs concitoyens. Il y a ceux qui sont blessés dans leur chair, qu’il faut aider à surmonter les souffrances, les difficultés de la rééducation, à préparer à une éventuelle reconversion. Il y a ceux qui sont marqués dans leur esprit et dans leur âme, dont les souffrances ne sont pas visibles. Ils méritent aussi la fraternité de tous les Français. Il faut leur manifester l’estime à laquelle ils ont droit ; il faut les remercier de ce qu’ils ont fait au nom de la Nation afin de les réconforter et de les aider à surmonter les chocs qu’ils ont subis.

 

Rien n’est pire par exemple que cette attitude à la fois incompréhensible, honteuse et insultante d’une élue municipale de Vannes qui a refusé de se lever pour la minute de silence demandée en souvenir des soldats du régiment de la ville tués en Afghanistan.

 

Les conflits, dans lesquels la France est engagée, sont des opérations de guerre. Ils exigent l’appui constant, attentionné et dans la longue durée de la Nation. Les soldats ne doivent jamais être oubliés, d’autant qu’ils combattent au nom de la France toute entière. Ils doivent être l’objet de la sollicitude de tous les Français car ceux pour qui ils souffrent et meurent sont leurs concitoyens, des hommes et des femmes, de droite comme de gauche, âgés ou jeunes, de toutes origines.

 

Parmi ces soldats, il y a aussi des étrangers qui ont rejoint et servent la France. Ils font leur la célèbre phrase du Lieutenant colonel AMILAKVARI, prince géorgien, commandant un régiment de légion étrangère en 1942 à Bir Hakeim :

« Nous, étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver notre amour pour la France : nous faire tuer pour elle ».

 

Cette parole est sans doute un élément de réponse ou au moins de réflexion à la question sur l’identité nationale à propos de laquelle, depuis peu, tant de gens s’affrontent et certains s’insultent.

 

 

GBR (2s) Henri PINARD LEGRY

Président de l’ASAF 

Association soutien à l’armée française                                           

18, rue de VEZELAY

75008 PARIS

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Décembre 2009

Lettre de l’ASAF 09/06

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

« Le politique, le juge et le soldat »

 

 

Une plainte contre X pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » a donc été déposée par un avocat à la demande de proches de deux soldats tués le 18 août 2008 lors d’un accrochage entre forces françaises et insurgés afghans dans la région d’Uzbeen.

 

Cette action juridique qui concerne une action de guerre, ne vise pas les rebelles qui auraient, selon certaines sources, égorgé des soldats français blessés, mais des officiers français qui seraient responsables de la mort de leurs soldats. Ainsi, cette guerre est effectivement asymétrique y compris dans des aspects les plus imprévisibles.

 

Les familles, dont nous comprenons la peine, attendent-elles que le juge démontre que les sections devaient manoeuvrer de telle façon plutôt que de telle autre, qu’un tir de mortier aurait sauvé leur fils ou mari, alors qu’ils étaient au contact des talibans ? On imagine aisément l’impossibilité d’un tel exercice sans demander aux rebelles de participer à la reconstitution et ce, avec munitions réelles pour juger de la pertinence des tirs d’appui! Quelques jours après avoir célébré l’anniversaire de l’armistice, on ne peut s’empêcher de penser à ce qu’auraient été les conséquences de telles démarches en 1914 !

 

Cette action judiciaire n’est pourtant pas une première. Elle fait suite à de nombreuses plaintes contre X déposées au lendemain de la guerre du golfe par des soldats ayant participé à l’opération Daguet. Elles ont conduit, 17 ans après les faits, une dizaine de généraux, à l’époque commandants de régiments, a être interrogés chacun pendant une journée à propos - entre autres faits évoqués - d’un hypothétique passage de leurs unités, sous un nuage chimique causé par la destruction d’un dépôt par les Américains lors de l’offensive en Irak! Notons que le Ministère de la Défense n’a pas été informé préalablement du dépôt de ces plaintes. Ces plaintes s’ajoutent à celles déposées en 2005 par des rwandais contre les forces françaises pour "complicité de génocide et crimes contre l'humanité", accusations reprises l'an dernier par le gouvernement de Kigali.

 

Dans ces trois cas, il devient maintenant indispensable et urgent que les autorités politiques assument clairement leurs responsabilités et lèvent définitivement les ambiguïtés et suspicions éventuelles qui pèsent sur les armées.

 

S’agissant du Rwanda, il est du devoir du Président de la République française, chef des armées, de rejeter formellement ces accusations, de déclarer officiellement que les opérations menées par les armées étaient conformes aux décisions de la France et d’assurer les soldats français qui ont participé à l’opération Turquoise de la reconnaissance et du soutien de la Nation.

 

De même le chef de l’Etat doit faire cesser au plus vite la procédure relative à l’opération Daguet d’autant plus que les responsables militaires auditionnés se trouvaient, au cours des combats, soumis aux mêmes risques chimiques que les plaignants. Enfin, pour l’Afghanistan, il doit souligner que les décisions prises sur le terrain lors de ce combat ne relevaient pas de la même logique que celles prises en France à l’entraînement en temps de paix.

 

Si de telles démarches juridiques devaient se prolonger et se multiplier, elles risqueraient de conduire à une neutralisation de notre armée, où la prise de risque sera remplacée par le principe de précaution dont on sait qu’il est impossible à garantir lors des opérations de guerre.

 

Tout se passe comme si le recours systématique à la justice devenait une arme supplémentaire offerte à nos adversaires, les encourageant même à tuer nos soldats quel qu’en soit le prix à payer.

 

Il faut donc que les responsables politiques expliquent à la nation que les opérations de guerre qu’ils décident visent certes, à terme la paix, mais ne doivent plus être confondues avec des actions de paix dans lesquelles les règles juridiques du temps de paix s’appliquent. En effet, comment engager des hommes au combat, sans mettre en danger leur vie ? C’est l’essence même de la guerre de décider et d’agir dans un environnement qui n’est jamais parfaitement connu et où le but premier de l’ennemi est de tuer.

 

Il faut enfin que les Français et surtout les familles de militaires comprennent et acceptent que « les soldats sont de perpétuels errants dont le destin matériel et moral n’est assimilable à aucun autre ».


Association soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY

75008 PARIS

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Décembre 2009

Lettre de l’ASAF 09/05

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

« Afghanistan : parler vrai »

 

 

A force de parler depuis des décennies d’opérations de maintien de la paix, de croire, de faire croire  ou de feindre de croire que les soldats français sont des soldats de la paix qui ne font pas la guerre, on arrive aujourd’hui à une situation sans précédent où des familles de soldats morts au combat envisagent de déposer « une plainte contre  X  pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».

 

Mais ces familles savent-elles vraiment que ce fils, ce père ou ce mari était un soldat et que la raison d’être d’un soldat est de faire la guerre ? Qu’un soldat est un homme, qui accepte d’avance le sacrifice de sa vie pour une communauté qui s’appelle la patrie. Son honneur, il le place dans ce choix et sa fierté, il la tire de l’appartenance à une institution, un corps, l’armée, dont tous les membres partagent cette conception de l’engagement personnel. C’est cette idée que chaque Français porte confusément au fond de lui-même et qui est à l’origine du sentiment d’admiration qu’il ressent en voyant défiler une troupe.

 

Ces épouses, ces enfants, ces parents savent-ils que la guerre revêt essentiellement le caractère de contingence, où le chef doit souvent décider dans l’incertitude, que l’adversaire est là pour tuer, et qu’il utilise, à cette fin, toute sa ruse, son courage, sa connaissance du terrain et son expérience du combat. La guerre est et demeure, y compris pour nos soldats, une lutte à mort, un temps où le combattant ne cesse jamais de côtoyer la mort. C’est ce à quoi il se prépare toute sa vie.

 

Depuis trop longtemps, dans les Balkans notamment, on n’a cessé d’associer le nom de soldat à celui de paix plutôt qu’à celui de guerre.  L’opinion a fini par se convaincre qu’il n’était qu’un membre d’une organisation humanitaire d’autant qu’on ne montrait de lui que des images de secours et de sauvetage. Pire, on masquait, on évitait de montrer ses armes.

 

En Afghanistan, malgré la réalité de la situation on refuse d’employer le terme de guerre ; on confond sciemment la finalité et les modalités. La vérité est que pour gagner la paix, il faut vaincre l’adversaire dans des combats, et que la moindre erreur d’appréciation est fatale. Il est donc grand temps d’appeler un chat un chat et de parler dorénavant d’opérations de guerre.

  

D’autant que ce retour à la justesse des mots sera bénéfique à notre pays. Les soldats comme les autres Français en ont besoin. Notre peuple, qui s’est sacrifié plus qu’aucun autre dans son histoire pour rester libre, est capable de comprendre et d’accepter la vérité. Il la demande et on la lui doit. On évitera sans doute ainsi que des journalistes français fassent l’apologie de nos adversaires, véritable acte de collaboration avec l’ennemi, en diffusant dans un hebdomadaire à grand tirage des photos honteuses parues peu de temps après la mort de nos soldats.

 

Il faut convaincre la nation que, lorsque ses soldats combattent sur l’ordre de son gouvernement et avec l’approbation du parlement, elle est engagée avec eux. En outre, les opérations de guerre imposent aux responsables de donner à l’armée qui intervient en première ligne, tous les moyens dont elle a besoin et d’assurer aux familles des combattants leur soutien attentif dans la durée.

 

Seul ce parler  vrai  à tous les niveaux permettra d’éviter que des familles dans la douleur n’en arrivent à penser que leur proche est mort comme dans un accident, par la faute d’un de ses camarades ou de ses chefs. Elles ont besoin de savoir qu’il est mort au combat, dans un affrontement avec un ennemi sans pitié, et qu’il est tombé pour la France, aux côtés de ses camarades.


Association soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY

75008 PARIS

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Novembre 2009

Lettre de l’ASAF 09/04

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

« Honorer les morts, devoir des vivants » 

 

 

2 novembre, jour des morts, les morts de toutes les familles.

 

11 novembre jour anniversaire de la fin de la guerre de 1914-1918 ; journée où la France se souvient du sacrifice du million et demi de ses enfants pour que leur pays demeure libre. Sacrifice unique à ce jour, dans une république, d’un peuple qui acceptait de se battre à mort, pour sa liberté et la défense de son sol.

 

C’est autour de cette date que doivent se retrouver encore et toujours l’ensemble des Français.

 

Le dernier poilu mort, il appartient à tous les Français d’assurer la relève de la mémoire de tous ceux qui sont tombés au champ d’honneur. Nous venons de célébrer, le 3 septembre dernier, le 70ème anniversaire de l’entrée en guerre de la France, il nous faut maintenir aussi le souvenir des cent mille morts des combats de 1940 si souvent oubliés.

 

A cet égard, quand les armées célèbrent un fait d’armes comme celui de Camerone par la légion étrangère, elles ne célèbrent pas, comme l’écrivent certains ignorants, une défaite, car Camerone est le symbole du combat mené jusqu’au bout du sang, dans l’accomplissement de la mission.

 

La question qui se pose aujourd’hui à tous les Français est simple et claire : sommes-nous encore capables de nous sacrifier pour quelque chose qui nous dépasse, pour la liberté de notre pays, pour défendre nos familles et… nos morts ?

 

Des soldats français tombent chaque mois, en Afghanistan et en Afrique au cours des opérations de guerre que notre gouvernement a décidé de conduire. Ils ne meurent pas par accident mais bien aux frontières de la démocratie, conscients de risquer leur vie pour un idéal de liberté. Ils assument l’héritage de ceux de 1914 de 1940, d’Indochine et d’Afrique du nord.

 

Ces soldats tombés au combat, trop souvent oubliés dans les livres d’histoire de nos enfants et parfois insultés par les collaborateurs de nos ennemis d’alors, il est temps de les honorer ; deux problèmes demeurent encore à résoudre :

 

 

 

Comment permettre aux familles de soldats tués ou disparus au fond d’une jungle obscure, dont on retrouve chaque jour les traces, de faire leur deuil et de pouvoir se recueillir sur la tombe de leur fils, leur père ou leur mari? Faut-il rapatrier leurs corps ou, comme l’ont fait nos alliés pour leurs soldats tués en France, les regrouper dans des cimetières militaires français au Viêt-Nam, au Laos et au Cambodge ?

 

 

Encore aujourd’hui les familles de six cents soldats disparus au cours de la guerre d’Algérie attendent que les corps de leurs enfants leurs soient rendus. Un travail solide a été entrepris par leurs camarades qui consacrent leur temps à la recherche des sépultures. Ils ont droit à tout notre soutien.

 

Cette année, la France a mis d’importants moyens militaires pour rechercher les corps disparus dans de récentes catastrophes aériennes.

 

Avec la même volonté, elle ne doit pas éluder ou renoncer à l’effort nécessaire pour ramener sur son sol ses fils perdus, afin qu’un jour elle ne connaisse pas la honte de les avoir abandonnés. C’est sa souveraineté et la cohésion de la nation qui sont en cause.

 

C’est aussi et surtout notre devoir ; il y va de notre honneur.


Page 15 sur 16

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui66
mod_vvisit_counterHier3818
mod_vvisit_counterCette semaine8752
mod_vvisit_counterSemaine dernière18724
mod_vvisit_counterCe mois42532
mod_vvisit_counterMois dernier119907
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919901868

Qui est en ligne ?

Nous avons 994 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42659066
You are here CEACH ASAF Lettres de l'ASAF