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Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
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www.asafrance.fr

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/04

« Elections et Défense : au-delà des déclarations ! »

 

Seuls deux candidats ont prononcé à ce jour un discours sur la Défense. Ce thème, très peu médiatisé, ne fait pas vraiment recette et suscite peu de questions de la part des journalistes. Les candidats, à la pêche aux voix, ne souhaitent pas évoquer et défendre des dépenses dont la plupart des Français ne veulent pas entendre parler; tous se gardent bien de justifier la raison d'être d'une armée.
Les principaux candidats ont tout de même fait connaître, souvent de manière évasive et succincte, leurs options dans quelques revues spécialisées. L'essentiel de ces textes a d'ailleurs été mis en ligne sur le site de l'ASAF (www.asafrance.fr) qui a ouvert une rubrique spéciale « élections ».

Eléments de synthèse

Unanimité sur la force de dissuasion nucléaire.

Ce point est d'autant plus intéressant quand on se souvient de la vive opposition suscitée par la décision de créer cette force dans les années 60 et alors qu'aujourd'hui certains prônent une sortie plus ou moins rapide du nucléaire civil.

Consensus apparent sur l'effort de défense.

Tous affirment que la France « ne doit pas baisser la garde », que la Défense ne doit pas être une « variable d'ajustement » et que les armées doivent disposer des « capacités à la hauteur des ambitions de la France ».
Mais Messieurs Hollande et Bayrou annoncent une réduction du budget de la Défense en proportion des autres postes du budget de l'Etat (sauf celui de l'éducation nationale...) ; Monsieur Mélenchon proclame qu'il faut le stabiliser sans en préciser le niveau, tandis que Madame Le Pen prévoit de le remonter à 2% du PIB (hors pensions) en 5 ans ; il est aujourd'hui à 1,6%.

Clivage sur l'OTAN et la Défense européenne.

Messieurs Bayrou, Hollande et Sarkozy sont, à quelques nuances près, pour le maintien de la France dans l'OTAN et affirment leur volonté de bâtir une Europe de la Défense, alors que Madame Le Pen s'engage à quitter le commandement intégré de l'OTAN et à privilégier un axe Paris- Berlin- Moscou et que Monsieur Mélenchon a décidé de sortir de l'Alliance atlantique et de privilégier l'ONU.

Interrogations

S'agissant du Livre blanc,

faudra-il en rédiger un nouveau pour connaître le cadre stratégique dans lequel le candidat élu va conduire sa politique de défense ? Comment croire que des responsables politiques dans l'opposition depuis des années n'aient pas encore analysé la situation mondiale pour définir ce cadre stratégique qui conditionne en fait l'ensemble de la politique de la France dans laquelle se place sa défense ?

En réalité, il est à craindre que la perspective d'une réécriture du Livre blanc donne aux candidats la possibilité de justifier a posteriori les coupes budgétaires qu'ils ne veulent pas encore annoncer.

Pourtant, les récents évènements qui se sont déroulés tant en France qu'à l'étranger devraient plaider pour le maintien, voire le renforcement de l'effort de défense malgré les contraintes liées à la dette.

Ainsi, sur le territoire national,

une catastrophe naturelle ou technologique de grande ampleur nécessiterait des capacités de renforcement dont seule une armée moderne est dotée avec des unités disponibles, entraînées et équipées de matériels puissants. Au Japon, Fukushima a mobilisé 100 000 militaires soit l'équivalent de la totalité de l'armée de terre française.
Imaginons aussi que ce qui s'est produit à Toulouse par l'action d'un seul soit multiplié par dix. Qui peut ignorer alors l'impérieuse nécessité de pouvoir déployer très rapidement des unités militaires en renfort des forces de sécurité intérieures dans les zones concernées partout en France?

Plus prés de nous, la Méditerranée

constitue aujourd'hui la frontière la plus sensible du continent. La France une fois encore est en première ligne. Si l'Europe peut s'appuyer sur un chapelet de bases situées à moins de 500 km des côtes sud, personne ne peut nier que, dans cette zone peuplée de 250 millions d'habitants, toute crise aura un impact immédiat en Europe. A cet égard le conflit israélo palestinien qui dure depuis plus de 60 ans concerne directement la sécurité intérieure de la France dans la mesure où notre pays accueille les deux communautés religieuses concernées les plus nombreuses d'Europe et dont les membres possèdent en outre très souvent la double nationalité.

Plus largement, l'Afrique - sahélienne et subsaharienne -

revient au cœur de nos préoccupations en raison de son instabilité et de son trop faible développement économique pour une démographie galopante.
Là encore, la France, et avec elle l'Europe, sera contrainte d'aider ces Etats fragiles, dont les frontières sont remises en question, à assurer leur sécurité intérieure et extérieure. Il y va de la vie de nos ressortissants mais également des risques de flux migratoires considérables susceptibles de se déverser sur une Europe opulente et vieillissante. Notre destin est lié à celui de l'Afrique ; la géographie commande. Nos forces y seront inévitablement engagées.

Dans ce contexte, il appartient aux candidats de s'exprimer clairement sur leurs intentions concernant notre défense et les moyens qui y seront affectés, sans masquer les réalités.
L'ASAF, pour sa part, poursuivra son action dans l'ensemble du pays auprès de tous les Français pour expliquer le rôle et la place centrale de l'armée dans la Nation.
Elle rappellera sans relâche aux responsables politiques leurs obligations en matière de défense car les lâchetés d'aujourd'hui se paieront demain par le sang des Français.

Rédaction de l'ASAF


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/03

« Armées : indifférence et incohérence »

 

Le 11 mars, dans un discours dont le texte complet est sur le site www.asafrance.fr, François Hollande a présenté sa vision de la Défense. Parmi les nombreux points évoqués, deux phrases ont plus particulièrement retenu l’attention de l’ASAF.

« La Défense est un sujet grave et important, trop peu présent dans la campagne jusqu'à aujourd'hui. »

 

Qui peut nier ce constat ?

Mais ces propos, pourtant indiscutables, reviennent comme un boomerang vers celui qui les tient et affaiblit le reste de son discours. Car enfin, qui interdisait à un élu de la République, qui plus est candidat, de s’exprimer plus tôt sur la Défense ? Ne pouvait-il le faire déjà, depuis 6 mois, à l’occasion des primaires de son parti ou lors de son premier discours de campagne au Bourget ?

Si ce sujet est grave, pourquoi ne l’avoir placé qu’en 60ème et dernière place de ses propositions ?

 

Mais ce « sujet si grave et trop peu présent » aujourd’hui ne l’est-il pas en fait, tout au long de l’année et des quinquennats ?

Combien d’élus, en particulier ceux qui briguent la magistrature suprême, ont réfléchi et se sont réellement intéressés aux questions de défense autrement qu’en prenant parti pour ou contre la guerre en Afghanistan au cours de la dernière législature ?

En fait trop rares sont ceux qui, parmi les responsables politiques acquièrent un minimum de connaissances ou approfondissent leur compréhension de ces questions pourtant essentielles à l’avenir du pays.

Notons que les hauts responsables militaires qui en maîtrisent le mieux les différents aspects sont tenus - disent-ils ou s’en persuadent-ils ! - au strict devoir de réserve. Cet état de fait est d’autant plus regrettable que, à l’heure de la mondialisation, les Français parcourent de plus en plus notre planète et prennent conscience des multiples menaces encore diffuses qui pèsent sur notre pays. Il faut en parler.

Dans ces conditions, est-il normal que le chef d’état-major des armées ne se soit jamais exprimé au journal télévisé de 20 h, alors qu’il commande 250 000 soldats dont 10 000 engagés dans des opérations de guerre ? Qu’on ne dise surtout pas que tout est couvert par le secret !
Qui, mieux que lui, pourrait expliquer la mission fixée à nos soldats, parler de la conduite des opérations, des succès de nos armes mais aussi des difficultés rencontrées, des sacrifices consentis ?

Croit-on que les Français seraient indifférents à ses propos ? Comment sensibiliser et intéresser tous les électeurs - le cadre, l’ouvrier, la mère de famille - à leur armée si ce n’est en leur parlant directement avec la compétence et le cœur?

« La Défense est l’instrument de préservation de notre bien commun qui s’appelle l’indépendance nationale »

Quand un candidat à la fonction présidentielle affirme dans un discours consacré à la Défense que « l’indépendance nationale constitue notre bien commun », qui n’approuverait pas cette déclaration ? Encore convient-il de préciser et de garantir dans la durée, les moyens qu’il est prêt à y consacrer.


Quand dans les années 60, le général de Gaulle, président de la République, bâtit la politique étrangère de la France sur le principe de l’indépendance nationale, il y consacre des moyens importants, en accord avec cette politique.

A cette époque, le budget de la Défense représente près de 5% de la richesse nationale, le budget de l’Etat est en équilibre et les dettes contractées pendant et après la guerre sont en cours de remboursement.

Cet effort important consenti il y a un demi- siècle a permis au chef de l’Etat de mettre en œuvre une stratégie militaire cohérente avec la politique définie et aux industriels de développer des technologies de pointe dans de nombreux domaines dont le nucléaire et le spatial qui constituent aujourd’hui encore des domaines d’excellence de notre industrie.

Avec une part du PIB de 1,6 % consacrée à la Défense, la France ne se donne plus les moyens suffisants pour préserver son indépendance. Non seulement elle a divisé par 3 son effort de défense depuis 50 ans, mais elle n’a cessé de s’endetter et doit aujourd’hui verser à fonds perdus chaque année, une fois et demi le budget de la Défense pour rembourser une dette qui n’a cessé de gonfler depuis 35 ans.

Alors peut-on afficher les mêmes ambitions qu’hier quand on annonce même discrètement « que si le budget de la Défense ne sera pas une variable d’ajustement, la Défense contribuera (à la réduction de la dette), dans les mêmes proportions que les autres missions de l’Etat » ?

Diminuer demain le budget de la Défense, c’est ignorer qu’aujourd’hui l’armée est exsangue et sous équipée - quantitativement - en raison des coupes incessantes qui lui ont été infligées en 30 ans ! De nouvelles réductions de budget se traduiront par des réductions d’effectifs déjà squelettiques et l’implosion irréversible d’un outil militaire en limite de rupture.

Nos armées ne seront plus capables d’exécuter dans des conditions satisfaisantes les missions qui sont du ressort d’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et de la cinquième puissance économique mondiale.

On peut tricher entre nous et réduire les capacités inscrites dans le Livre blanc sur la Défense, mais les faits dictent leur loi et les rapports de force s’imposent inexorablement.

Aujourd’hui tous les pays réarment sauf ceux d’Europe qui ont pour la plupart « sous- traité » leur défense aux Etats-Unis.

L’Europe ne sera jamais une bonne alternative à l’effort national, car il n’y aura pas d’Europe de la Défense sans effort de réarmement de chacune de ses nations.

« Au fond le choix est toujours le même : l’effort qui coûte ou la facilité qui, sur le moment, est agréable pour tous.

Mais en voulant faire plaisir, on disparaît soi-même » (Charles de Gaulle).

Voilà un beau sujet de réflexion pour tous les électeurs et les dix candidats à l’élection présidentielle !


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/02

« La Défense, un atout majeur pour la France »

 

La Défense est un sujet dont parlent peu les candidats à la présidentielle au point que l'un d'entre eux, et non des moindres, n'en fait que la dernière de ses 60 propositions. Est-ce une marque de désintérêt ou d'ignorance de ce qui est pourtant le premier devoir d'un chef d'Etat ?

Si d'aventure ce sujet est abordé, c'est généralement pour laisser entendre que le budget des armées participera aux efforts visant à rétablir l'équilibre budgétaire. Ces coupes budgétaires réduiraient dangereusement nos capacités opérationnelles mais elles affaibliraient également une industrie performante et un système de formation remarquable.

Un outil industriel de grande valeur

La France dispose encore d'une industrie d'armement complète et de grande qualité comprenant des entreprises de niveau mondial et une multitude de PME performantes qui ont le grand mérite, en ces temps de délocalisation, d'avoir leurs usines et centres de recherche implantés pratiquement tous sur le territoire national.
Ces entreprises fournissent à la France non seulement des équipements parmi les meilleurs mais elles représentent chaque année 6 milliards € d'exportations soit l'équivalent de 12% du déficit commercial. Cette industrie de défense largement exportatrice rapporte dans les caisses de l'Etat, sous forme d'impôts, taxes et cotisations diverses, sensiblement la somme que celui-ci dépense pour équiper notre armée.
Mais ces exportations ne sont possibles à ce niveau que parce que l'armée française jouit aujourd'hui d'une réputation d'excellence qu'elle doit autant à ses matériels qu'aux hommes et aux femmes qui les servent.


L'industrie d'armement est un secteur où la France est encore très bien placée. Dans la compétition économique actuelle elle doit non seulement le conserver mais le développer tant il est vrai qu'il est très difficile et coûteux de reprendre un créneau à des concurrents.

Ajoutons que ces emplois industriels restent en France et que les technologies sophistiquées développées dans les armements et équipements bénéficient souvent à l'ensemble de l'industrie civile.
A ce point, on pourrait même se demander si la contraction régulière du budget de la Défense depuis plus de 30 ans n'a pas contribué à notre déclin industriel.
Inversement, et pour ne citer que quelques exemples, à qui devons- nous notre position de leader dans les industries nucléaire, aéronautique et spatiale, si ce n'est , pour une part importante, à l'effort militaire fait dans ces domaines dans les années 60 et 70 ?

Une référence dans le domaine de la formation

Peu de gens savent que l'armée incorpore chaque année 30 000 jeunes Français, en majorité sous contrat à durée déterminée, et en remet autant sur le marché du travail.

Combien savent que l'armée consacre une partie importante de ses ressources à la formation initiale et continue de son personnel dont la carrière dure en moyenne 10 ans ?
Ceci est d'autant plus nécessaire que les cadres comme les militaires du rang, aujourd'hui professionnels, peuvent être engagés dans tout type de conflit et doivent donc être capables de mettre en œuvre différents types d' armes et d'équipements souvent complexes.


A la formation initiale qui dure entre 4 ans pour les officiers et 6 mois pour les engagés, s'ajoutent des stages de formation spécialisée et complémentaire, tout au long de la carrière. C'est une véritable formation en alternance.
Cette formation comprend toujours un volet éducation visant à inculquer le respect de la mission, le culte du travail bien fait et les valeurs fondamentales de la vie en société.
C'est donc une personne formée qui, à son retour à la vie civile, constitue un atout pour les entreprises dans la compétition économique mondiale

Cet aspect méconnu du rôle éducatif de l'armée est d'autant plus exemplaire qu'il permet une véritable promotion au mérite qui contribue à l'intégration des Français de toutes origines.
Cet ascenseur social, mis à mal dans la société civile, est toujours en vigueur au sein des armées. A cet égard, il faut rappeler que l'éventail des rémunérations va de 1 à 8 entre le jeune engagé sans diplôme et l'officier général chef d'état-major qui est responsable de l'ensemble des armées.

Au moment où les candidats à la présidence de la République dévoilent leurs projets concernant la désindustrialisation, la délocalisation, la formation professionnelle et l'éducation civique, il serait temps que le budget de la Défense ne soit plus perçu comme une variable d'ajustement mais comme un levier très efficace pour aider à relever les défis qui se posent aujourd'hui à notre pays.

La Rédaction de l'ASAF


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre ouverte  du Président

de l’Association de Soutien à l’Armée Française

à

Monsieur Pierre COHEN

Député-maire de la ville de TOULOUSE

Place du Capitole

31 000 TOULOUSE


 

Monsieur le député-maire,

La lecture du journal « LA DÉPÊCHE » du 1er février 2012 m’apprend que vous avez, à l’occasion d’une manifestation récemment organisée dans votre commune, annoncé votre intention de procéder prochainement au changement de nom du pont BAYARD en le baptisant  « pont du 19 mars 1962 ».

Vous ignorez peut-être que votre geste fait non seulement disparaître de la mémoire collective de votre ville, un héros incontesté de l’Histoire de France dont le nom symbolise à la fois le courage, l’honneur et la générosité, mais qu’il bafoue la mémoire de tous ceux qui sont morts en Algérie après le 19 mars 1962 et piétine l’honneur de ceux qui sont morts avant cette date.

C’est la raison pour laquelle je me permets de vous adresser ci-dessous un texte sur la réalité du 19 mars.

Il vous permettra de mieux comprendre les raisons de ma lettre et vous conduira je l’espère à revenir sur une décision qui constitue un déni de mémoire.

Veuillez agréer monsieur le député-maire, au seul titre des fonctions que vous occupez, l’expression de mes sentiments distingués.

Henri Pinard Legry
président de l’ASAF


Le 19 mars, un déni de mémoire1

 

La date de la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie, comme l’appellation elle même de cette « guerre », longtemps considérée seulement comme « les événements d’Algérie », a aussi longtemps fait débat en France, jusqu’à la décision prise par le Président de la République d’adopter la date du 5 décembre pour la journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des opérations au Maroc et en Tunisie2.

Le choix de cette date a été le fruit du travail d’une commission, présidée par le Professeur FAVIER, de l’Institut et réunissant les douze associations les plus représentatives d’Anciens Combattants de toutes les guerres pour proposer une date commune. Après discussion et un vote démocratique, 10 associations (représentant 800 000 adhérents3) ont opté pour le 5 décembre, date à laquelle avait été inauguré, en 2002, le Mémorial A.F.N. du Quai Branly.

Le 5 décembre 2002, en effet, toutes les associations et fédérations étaient présentes, dans une même communion d’esprit, autour du seul souvenir de ceux qui avaient donné leur vie au service de la Patrie au cours de cette période des combats d’A.F.N. La volonté d’apaiser les débats se manifestait ainsi dans un jour qui rassemble, exempt de toute considération politique, philosophique ou religieuse et respectant les sensibilités de chacun. Il ne s’agissait ni de commémorer une date, ni de célébrer une victoire ou de pleurer une défaite, mais tout simplement d’honorer ce jour là, sur l’ensemble du territoire national la mémoire de ceux qui, indépendamment de leurs propres convictions, avaient disparu dans ces combats et ces événements.

On peut certes contester le choix du 5 décembre, mais on ne peut refuser à cette date l’avantage d’être neutre et et de n’avoir d’autre but que de rassembler autour de l’hommage aux morts.

Cependant, malgré la quasi unanimité recueillie autour de ce choix, une association continue de militer pour que ce soit à la date du 19 mars que soit célébrée la mémoire des morts en Algérie.

La date du 19 mars est celle du cessez-le-feu décidé, en 1962, lors des entretiens entre le gouvernement français et des représentants du Front de Libération Nationale algérien, à Evian.

C’est là que commence toute une série de malentendus…..

Le premier malentendu tient au fait qu’il n’y a jamais eu d’accords officiels signés entre la France et un quelconque organisme représentant la rébellion algérienne :

1. ce que l’on appelle « les accords » d’Evian ne porte même pas ce nom dans le document d’origine établi à Evian : les conclusions des entretiens qui se sont déroulés à Evian portent le nom de « déclarations du gouvernement»
2. cette absence de référence à tout accord de type diplomatique ne confère à ces déclarations aucune valeur juridique au plan international et laissait, d’emblée, la porte ouverte à toutes les remises en cause, puisqu’il ne s’agissait que de déclarations d’intentions.

3. ces « déclarations » ont d’ailleurs été immédiatement rejetées par les instances dirigeantes de la rébellion, qui ont désavoué les représentants qu’elles avaient elles mêmes délégués à Evian.

4. en l’absence de toute portée juridique, les conclusions des négociations d’Evian n’ont jamais pu être utilisées par la France et ses ressortissants vis-à-vis de la juridiction internationale pour faire respecter les clauses essentielles prévues (telles que, par exemple, les droits de propriété des européens d’Algérie, la participation d’européens aux affaires publiques, la parité de la mise en valeur du sous-sol saharien, l’usage de la langue française, etc…)

La mise en œuvre des « déclarations d’Evian » a donc été effectuée de manière strictement unilatérale, par la France seule, sans partenaire.

Ce fut notamment le cas de ce que l’on a appelé le « cessez-le-feu ».


Le second malentendu est en effet la notion de « cessez-le-feu » décrété à partir du 19 mars 1962.

Dans une guerre « normale », cette décision, qui s’apparente à la notion d’armistice entre deux belligérants, est appliquée sur le champ de bataille par les troupes en présence et conduit à une interruption des combats et à la mise en œuvre d’un certain nombre de procédures, permettant notamment de préserver les populations. Cette situation débouche ensuite soit sur la reprise des combats en cas de désaccord entre les diplomates négociant la fin du conflit, soit sur un accord de paix entre les parties.

Dans le cas de l’Algérie, la situation était fort différente de cette procédure : la guerre n’en était pas vraiment une et l’adversaire n’avait pas d’existence internationale légale. En outre, compte tenu du caractère même de la « guérilla », l’ennemi sur le terrain n’obéissait à aucun commandement capable de faire appliquer un tel cessez-le-feu, d’autant plus qu’à l’époque, les combats étaient devenus rares, en raison de la mise hors-de-combat, précisément, de la plupart des rebelles, sur le territoire des départements d’Algérie.

Le cessez-le-feu ne fut donc mis en œuvre que par le commandement français, qui l’imposa à ses troupes, avec toute la rigueur d’une organisation militaire conventionnelle. L’armée française reçut l’ordre de s’enfermer dans ses cantonnements et de n’intervenir qu’en cas de légitime défense d’elle-même. Le cessez-le-feu fut donc strictement unilatéral et les combattants de « la onzième heure » du F.L.N. eurent alors les mains libres pour se livrer à une application particulière d’un cessez-le feu, non validé par les instances dirigeantes de la rébellion, réfugiées à Tripoli.

La date du 19 mars 1962 a donc été le signal d’une période particulièrement douloureuse de la tragédie algérienne, puisqu’il y a eu, à partir de cette date et jusqu’à l’exode total des Européens d’Algérie, plus de victimes, (d’origine européenne ou nord-africaine) que durant toute la guerre. Assassinats et enlèvements, qui avaient été pratiquement éradiqués, ont connu une virulence accentuée par la sauvagerie et le caractère irrationnel des actes commis.

Aujourd’hui encore, de nombreuses familles de pieds-noirs ne savent toujours pas ce que sont devenus ceux des leurs qui ont été enlevés à ce moment-là et qui ont été estimés, pour la seule population d’origine européenne, à 1772 personnes enlevées dont 1423 encore portées disparues à ce jour4 (contre 2788 tués et 330 disparus pour la période 1954-1962).

En ce qui concerne les harkis, qui avaient le statut légal de supplétifs de l’armée française, on évalue le nombre de leurs morts, dans des conditions particulièrement atroces (égorgements, ébouillantements, écorchages vivants, émasculations, etc….) à un chiffre
officiel compris entre 60 et 70 000 victimes, massacrées sous les yeux de l’armée française dans les rangs de laquelle ils combattaient quelques semaines avant.

Dans ce tragique décompte, il faut aussi avoir une pensée pour les populations d’origine algérienne qui s’étaient engagées aux côtés de la France et qui ont également été impitoyablement massacrées dans leurs douars, au fond des montagnes, sans que l’on puisse avancer un chiffre qui ferait sans doute horreur.

Enfin, et ce n’est pas le moindre fait au regard de la démarche de mémoire que recherchent aujourd’hui les Anciens Combattants de cette époque, la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA) du ministère de la Défense a recensé 386 militaires français ayant trouvé la mort après le 19 mars 1962.

L’armée française est en effet demeurée en Algérie jusqu’au 2 juillet 19645 et a continué à éprouver des pertes, par attentats ou enlèvements, jusqu’à cette date.


Le troisième malentendu est d’origine plus récente, car, dans l’imaginaire populaire français, qui ne connaît pas vraiment l’histoire de cette période, on a facilement tendance à placer la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie au même niveau aue l’armistice du 11 novembre 1918 (qui a été demandé par l’adversaire en raison de la victoire, sur le terrain, des troupes alliées) ou que la Victoire du 8 mai 1945 (qui a été imposée par les Alliés à l’Allemagne totalement vaincue).

Il est bien compréhensible, en effet, que les deux millions de jeunes Français qui ont été envoyés défendre les couleurs de la France en Algérie veuillent aujourd’hui commémorer la fin d’un événement qui a marqué leur jeunesse.

Mais, après avoir vécu une guerre qui n’a jamais voulu dire son nom, pourquoi faut-il qu’une minorité d’entre eux, certes organisés en une fédération très active, qui occupe puissamment l’espace politico-médiatique, mais qui demeure minoritaire dans le monde combattant, choisisse une date célébrant un faux armistice ?

Pourquoi faut-il, après avoir inutilement sacrifié une partie de leur jeunesse, qu’ils sacrifient aujourd’hui leur honneur en commémorant un faux anniversaire ?


La date du 5 décembre n’est sans doute pas très heureuse, mais elle a le mérite de se vouloir apaisante, quelles que soient les opinions.

S’il n’existait qu’une seule raison pour refuser la date du 19 mars, elle ferait appel à la mémoire de tous ceux qui sont tombés là bas avant le 19 mars et dont la mort n’a servi à rien. Elle ferait surtout appel à la mémoire de tous ceux qui sont morts après le 19 mars, parce que la France avait baissé les armes et les avait abandonnés à leurs tueurs.

Vouloir célébrer le 19 mars est un déni d’honneur à l’égard des premiers et un déni de mémoire à l’égard des seconds.

Le 1er février 2012

Henry-Jean FOURNIER

Officier général en 2e section

1 - Les éléments d’argumentation ont été empruntés à un article de M. René MAYER, « Faux anniversaire pour un faux armistice », paru dans la revue de l’été 2009 de l’Association « Secours de France ».

2 - Par décret n° 203-925 du 26 septembre 2003 le Prési dent de la République a institué le 5 décembre journée Nationale d’Hommage aux « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. Cette date du 5 décembre a été confirmée par l’article 2 de la loi N° 2005-158 du 23 février 2005 portant Reconnaissance de la Nation.

3 - Les deux autres associations représentaient environ 400 000 adhérents

4 - selon les chiffres actualisés par l’étude de Jean-Jacques JORDI, dans son livre « Les disparus civils européens de la guerre d’Algérie, un silence d’Etat » publié en octobre 2011 aux Editions Soteca.

5 - le statut d’ancien combattant a d’ailleurs été accordé aux ayant-droits jusqu’au 2 juillet 1962, prouvant ainsi que la guerre n’a pas cessé le 19 mars 1962.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/01

« Défense : l'indispensable redressement »

 

Constat !


L'année 2011 qui vient de s'achever a rappelé à nos compatriotes et prouvé aux puissances étrangères le savoir faire opérationnel de l'armée française dans les différents types de conflits où elle a été engagée. Mais ces opérations militaires ont aussi cruellement révélé sa dépendance envers les Américains, faute de disposer de certaines capacités majeures.

Cette situation est la conséquence patente de la réduction continue des ressources que notre pays consacre à sa défense depuis plus de 30 ans. Si cette tendance ne s'inverse pas, non seulement les lacunes actuelles ne seront pas comblées mais elles se multiplieront et le niveau d'entraînement, jusqu'à présent préservé, chutera par manque de moyens suffisants. Cette paupérisation progressive de l'armée se traduira par une perte irréversible de sa capacité d'action.

Les élus, membres des commissions parlementaires de la Défense partagent ce constat, et les propos tenus par les responsables des armées l'automne dernier ont été sans ambiguïté malgré les habituelles précautions oratoires inhérentes à ce genre d'exercice.

Options ?


En dépit de ce constat et compte tenu de la situation financière difficile que traverse la France, des voix estiment normal et inévitable que les armées participent à l'effort budgétaire demandé à l’État. Elles oublient qu'en 30 ans la France a divisé par 2 ,5 son effort de défense qui est passé de 4% à 1,6% du PIB.

C'est ainsi que certains proposent de réduire encore les effectifs d'une armée de terre déjà passés sous le seuil critique des 100 000 hommes. Comment dans ces conditions, assurer une formation et un entraînement de qualité et disposer d'un volume de forces significatif dans les zones d'engagement, y compris le théâtre national? Il y a pourtant bien longtemps que les " gros bataillons " n'existent plus, et qu'un tiers des effectifs existants part en opérations chaque année !

Doit-on se satisfaire d'une flotte d'avions ravitailleurs, de transport et d'hélicoptères dont les capacités sont inférieures à celles qu'elles étaient il y a 20 ans alors que les zones d'engagement sont plus éloignées?
Comment la France, sans bâtiments de surface en nombre suffisant, peut-elle contrôler son espace maritime, soit 20 fois sa superficie, et participer à la sécurité des voies de communication commerciales ?

Zones d'intérêt :


Hors l'Europe, nos zones stratégiques prioritaires sont l'Afrique et le Moyen Orient pour des raisons évidentes liées à la géographie (proximité, ressources énergétiques, démographie, sous développement).

La Méditerranée est plus que jamais un lac et les frontières de l'Europe passent à moins de 500 kms des capitales des États souvent agités qui la bordent au sud et à l'est. La Corse, la Sicile, la Crète, Chypre fournissent à cet égard les bases indispensables pour la surveillance et la conduite d'éventuelles opérations d'un certain niveau, dans la durée.

L’Afrique subsaharienne, bien plus que l'Afghanistan, constitue une zone clef pour la France et l'Europe. Si son riche sous-sol recèle des matières premières en quantité que l'Europe ne possède pas et dont elle a besoin, son développement économique insuffisant et sa démographie explosive entraînent une instabilité dangereuse qui pousse de nombreux Africains à émigrer.

Pour accélérer le développement économique de l'Afrique, notre pays, avec ses voisins européens, ne va-t-il pas devoir renforcer son aide pour stabiliser et sécuriser les pays en proie à des crises et des conflits récurrents qui génèrent en outre terrorisme, piraterie et extrémisme ?

Vigilance.


Toute politique s'appuie sur une stratégie générale dont la stratégie militaire est l'une des composantes. La campagne électorale ne doit donc pas se limiter à l'annonce de mesures ponctuelles et catégorielles, en particulier dans le domaine de la Défense.

Il convient de veiller à ce que les propositions des candidats pour rétablir les finances de la Nation ne soient pas le produit d'une réflexion exclusivement comptable, mais prennent en compte les ressources nécessaires pour que nos forces retrouvent la cohérence de leurs moyens à un niveau suffisant.

En ces temps incertains, les armées restent en effet un atout essentiel qu'il serait dangereux de perdre. Elles garantissent à notre pays non seulement son indépendance et sa sécurité, mais contribuent largement à la défense de ses intérêts stratégiques, au soutien de son industrie ainsi qu'à sa crédibilité et à son influence dans le monde.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 11/11

« Indépendance et franc parler »

 

L'ASAF  a été récemment l'objet d'une tentative de récupération et la cible de propos mensongers.

C'est peut-être la preuve  de sa notoriété croissante ;  c'est sans doute le prix à payer de sa liberté d'expression et de son indépendance d'esprit.

C'est très certainement un encouragement à dénoncer les erreurs, manipulations, insinuations et contrevérités qui circulent.

 

Les Français qui soutiennent l'armée et plus généralement ceux qui croient en la France sont de plus en plus nombreux à partager l'approche de l'ASAF  et à la rejoindre dans son action. Notre association s'appuie sur des faits, écrit et dit ce qu'elle pense, fait ce qu'elle dit. Elle a pour objectif de sensibiliser les Français aux questions militaires pour qu'ils soutiennent leur armée, et de mobiliser les élus pour que la Défense demeure une priorité pour l'Etat.

 

En cela les élections de mai et juin 2012 constituent une perspective unique.

Les candidats à la magistrature suprême doivent, à cette occasion, présenter leur vision stratégique du monde, préciser la place de la France, expliquer leur conception de la responsabilité de chef des armées, ainsi que  le rôle et la place dans la Nation qu'ils envisagent pour elles.

 

Ces questions et les réponses, qui seront apportées au cours des mois à venir, concernent en priorité les 250 000 militaires d'active et les dizaines de milliers de réservistes ; elles intéressent également les 3 millions d'électeurs français liés de près ou de loin à cette communauté militaire, et enfin tous les Français, qui savent ou pressentent que l'armée constitue, dans cette période  d'incertitude et de menaces confuses, l'ultime recours.

De fait, malgré la crise financière, ceux qui estiment qu'elle ne doit plus être affaiblie sont de plus en plus nombreux.

 

C'est pourquoi  les responsables de l'ASAF ont décidé d'être présents lors des présentations faites par les  candidats et les formations politiques pour écouter ce qui se dit, mais aussi connaître les arguments qu'ils développent.

Sélectionner, privilégier ou rejeter tel ou tel candidat ou formation politique constituerait un parti pris contraire aux statuts de l'ASAF, d'autant qu'être présent à une réunion publique ne signifie en rien soutenir l'intervenant et partager ses idées. C'est ce qu'elle a fait lors de la présentation des propositions de l'UMP en septembre et personne n'y a trouvé à redire. C'est ce qu'elle a fait début décembre en allant écouter le projet du Front National.

En saluant dans son discours la présence du président de l'ASAF - qu'elle n'avait d'ailleurs jamais vu - Marine Le Pen a signé une tentative classique de récupération qui n'a trompé personne parmi les membres  de l'association où neutralité politique et intégrité sont des principes intangibles.

Cette information sur la présence de l'ASAF a été  relayée par le blog « secretdéfense » suscitant même quelques rares commentaires indignés de « courageux » anonymes, donc insignifiants.

Insignifiantes aussi et véritable intox de débutant, les allégations de la lettre confidentielle d'un certain  monsieur Botbol qui prétend  que, par la présence de son président, l'ASAF a témoigné de son engagement discret aux côtés du FN.

 

Qu'importe car il n'est pas certain que ceux qui cherchaient à discréditer l'ASAF aient bien mesuré l'effet boomerang que leurs manœuvres ont suscité. La fréquentation du site de l'association a explosé ; un grand nombre d'internautes ont découvert l'ASAF et déjoué cette triste manipulation.

 

L'Armée est l'expression de la Nation en armes. Elle n'appartient à aucun parti politique mais à la Nation tout entière ;  elle protège tous les Français quelles que soient leurs opinions et leurs croyances. C'est pour cette raison que l'ASAF est attentive, sans exclusive,  aux engagements de tous ceux qui aspirent à assumer les responsabilités suprêmes.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 11/10

« Sacrifices et efforts »

 

Anniversaire

Le 11 novembre 1918, nous célébrerons l'anniversaire de l'armistice de 1918 qui mit fin à la "grande guerre".
En plus des 500 000 soldats de l'Empire, souvenons- nous que plus de 8 millions de Français furent mobilisés, soit 20% de la population, représentant à l'époque  75% des hommes de 20 à 55 ans.

Ils ont rejoint l'armée pour repousser l'envahisseur allemand, tandis que les femmes et les enfants assuraient la production agricole pour survivre et l'activité industrielle pour  fabriquer armes, munitions et matériels de guerre.

Au soir de la victoire, le bilan fut terrible : 1,3 million de morts, soit 16% des mobilisés,  1,1 million de blessés, 750 000 orphelins et 600 000 veuves, sans parler des ruines qui couvraient le quart nord-est  du territoire métropolitain.

La proportion des tués parmi les combattants a dépassé 18% ; elle fut le double chez les officiers.  Aucun autre grand  pays engagé dans cette guerre  n'a supporté,  en proportion de sa population, de tels sacrifices.

 

Hommage

Le dernier poilu a disparu ; ce jour anniversaire est un jour sacré, celui du souvenir et de l'hommage unanime rendu en métropole et dans les départements et collectivités d'outre-mer, par tous les Français, à tous ceux qui sont morts pour la France.

Il s'agit d'honorer  tous ceux qui depuis 20 siècles ont « fait la France à coups d'épée » et continuent aujourd'hui  encore de la servir, partout dans le monde, au prix du sang.

Si notre pays  est  riche malgré la crise, indépendant en dépit de la puissance d'un nombre croissant d'Etats et  si notre  liberté est enviée par la plupart des peuples du monde, c'est d'abord grâce au sacrifice de ces hommes et de ces femmes qui ont accepté, à 20 ans, de donner leur vie pour défendre ce  bien commun reçu de leurs pères et  qui se nomme la Patrie.

Cet héritage, nous devons  le protéger, si possible l'enrichir puis le transmettre à la génération suivante.

 

Exemple

Aujourd'hui la France est confrontée à d'autres défis. Il ne s'agit plus d'invasion militaire mais depuis quelques mois de crise financière. Il en va de son économie, de son développement et à terme de sa capacité à préserver son indépendance et sa liberté.

Qui peut croire que notre pays pourra arriver à l'équilibre budgétaire et supprimer  la dette sans des efforts durables  partagés par l'ensemble des Français ? L'exemple des sacrifices consentis par nos soldats peut-il aider à faire ces efforts ?
Serons-nous unis et solidaires, comme le furent nos parents hier au front et nos soldats aujourd'hui en Afghanistan?

Tout est possible pour notre peuple, sans être jamais acquis.

Notre longue histoire l'atteste : dans des circonstances souvent plus graves, nous avons su rétablir des situations jugées désespérées chaque fois qu'il s'est trouvé une volonté commune de gagner et de vaincre.

Au-delà   des clivages politiques, religieux et philosophiques, les Français sont capables de se retrouver sous réserve qu'on veuille et qu'on sache leur parler, que quelqu'un oriente leur action.

Dans les crises du temps de paix  comme hier dans la guerre, il faut à la France des chefs qui montrent l'exemple et soient prêts à payer de leur personne ; des chefs francs et courageux, car « aux armées comme aux peuples, pourvus de chefs excellents, tout le reste sera donné de surcroît ».


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 11/08

« Les armées entre la crise et les élections»

 

Comme à l’occasion de chaque élection présidentielle, les différents candidats vont multiplier les promesses pour attirer vers eux les voix des Français déçus et indécis. Nous savons que la période pré-électorale est plutôt celle de la démagogie que celle du courage. Mais en 2012, les Français seront d’autant plus attentifs à ces propos qu’ils voient que notre pays est dans une zone de turbulences.

Cohésion
La cohésion nationale s’effrite sous l’action conjuguée d’une immigration excessive, difficile à intégrer, et de la réticence de l’Etat à affirmer et à préserver l’identité française qui fait encore de notre pays une terre d’excellence.

Osons-nous encore exiger le respect de la France et de ses symboles, de ses lois et des règles de vie commune, de ses habitants et de leurs biens. Pourquoi nous complaire dans la repentance sans connaître notre Histoire et la comprendre.

Menaces
A l’étranger, l’instabilité touche tous les pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Elle est  d’autant plus grave que ces pays sont géographiquement proches de la France, souvent peu développés économiquement et en pleine expansion démographique. Simultanément, les puissances émergentes renforcent leurs capacités militaires tandis que la « vieille » Europe ne cesse de réduire les siennes.

Finances
Les Français savent bien  que la solution réside dans le choix de la solidarité nationale et de l’effort, assortie de la rigueur implacable des budgets maintenue dans la durée. Seule option capable de desserrer l’étau de nos dépendances, ce choix permettra de retrouver notre liberté d’action et la marge financière nécessaire pour redonner à nos armées la capacité de répondre aux menaces de demain. Mais y a-t-il un homme politique capable à la fois d’exprimer ces défis et de mobiliser nos compatriotes pour les affronter ?

Armées
En effet, depuis des décennies, nos parlementaires ont accepté de voter des budgets systématiquement en déficit tout en réduisant celui de la Défense;  ils l’ont ainsi ramené à la portion congrue.

Les opérations en Afghanistan,  en Libye et en République de Côte d’Ivoire ne doivent pas faire illusion. Elles sont d’abord le fruit d’un remarquable savoir faire opérationnel cultivé par nos armées dont l’encadrement possède encore une solide culture militaire et guerrière. Mais en Afghanistan nous n’alignons que 4 000 hommes et une dizaine d’hélicoptères, tandis qu’en Libye, nous agissons sans drones, et le ravitaillement de nos aéronefs est assuré pour l’essentiel par les Américains? Que ferions-nous sans eux ?

Questions
Dans un monde en pleine effervescence, traversé par des fortes tensions, les candidats à la présidence n’ont pas le droit d’éluder les questions sur la défense du pays.

- Quel effort notre pays devra-il faire dès aujourd’hui pour que nos enfants disposent d’une défense crédible à la hauteur des menaces qui s’annoncent ? La Défense représentait 4% du PIB dans les années 70 ; elle constitue 1,6% du PIB  avec une armée en voie de paupérisation et dont les lacunes capacitaires ne cessent de croître.

- Comment peut-on honorer non par des mots mais par des actes nos soldats quand le Président, chef des armées, accueille officiellement un homme qui accuse de façon mensongère notre armée de complicité de génocide alors qu’il est lui-même complice de la mort de centaines de milliers de ses compatriotes et de Congolais en RDC ?  

- Comment éviter que l’armée soit ignorée, marginalisée et se replie sur elle-même, si la classe politique lui impose d’être toujours la grande muette ? La classe politique peut-elle penser que des officiers et sous-officiers, ayant vécu la guerre et fait leurs preuves au combat, ne feront pas connaître leurs réflexions sur les questions d’intérêt militaire qui interpellent notre société ?

- Comment les dirigeants politiques d’aujourd’hui et surtout de demain pourront-ils intégrer dans leur réflexion et leur politique la stratégie militaire s’ils ne s’impliquent pas personnellement dans ce qui est « le premier devoir de l’Etat » ? Pouvoir affronter les menaces et les situations extrêmes nécessite qu’on s’y prépare. Cela concerne autant les chefs politiques qui exercent des responsabilités que les militaires.

En conclusion

Alors que les médias s’épanchent sur les affaires en tous genres qui éclaboussent la France de Washington à Karachi et qu’ils nous abreuvent des confidences des personnes impliquées, l’armée française combat et remplit ses missions dans l’honneur et le sacrifice.

Les Français ne sont pas dupes. Ils se demandent pourquoi les responsables politiques ne montrent pas plus de courage et de rigueur dans leurs responsabilités, pourquoi ils ne montrent pas davantage  l’exemple dans les efforts à consentir ?

 Et si l’armée française, qui reste une référence aux yeux de nombre de nos compatriotes pour ce qui est du devoir, du courage et du sens de l’intérêt général, constituait une source de réflexion pour les candidats à la responsabilité de chef des armées ?

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Lettre de l’ASAF 11/07

« Armée française : des paroles aux actes »

 

« Honneur et Patrie »

 

Il y avait bien longtemps que nous n'avions pas entendu cette devise de la bouche d'un homme politique.

Qu'elle ait été prononcée à l'issue de l'éloge funèbre le 19 juillet par le Président de la République, chef des armées,  est un signe auquel les soldats et plus généralement les innombrables Français qui aiment leur pays ont été sensibles.

 

Des paroles pour les soldats...

 

Ils auront apprécié ces propos directs et tellement vrais de Mgr Luc Ravel, évêque aux armées, sur le soldat :
« ... Notre admiration pour leur courage se transforme en fierté d'appartenir à ce peuple, à ce grand corps aux mille visages dont les membres sont capables de donner leur vie pour ceux qu'ils aiment...Cette noblesse du soldat nous invite à redire ce que signifie être militaire: être militaire, ce n'est pas d'abord être disponible ou même porter les armes.


Être militaire, c'est avant tout ne plus s'appartenir, ni même appartenir à sa propre famille : j'ai conscience de la dureté de ces propos tenus en présence de nos familles éprouvées par le deuil.
Être militaire, c'est appartenir à la Nation. Exister et agir pour elle. Vivre et mourir pour elle... »

 

Ils auront apprécié ces paroles fortes du chef de l'Etat sur le rôle pérenne de l'armée française:

 

« ... L'armée française, c'est l'affirmation par le peuple français de sa volonté de demeurer libre et de ne jamais devenir l'esclave de quiconque.
L'armée française, ce n'est pas seulement un instrument parmi d'autres d'une politique. L'armée française, c'est l'expression la plus achevée de la continuité de la Nation française dans l'Histoire


L'armée française, c'est l'expression de la détermination constamment renouvelée de la France à défendre l'idée qu'elle se fait d'elle-même, de sa vocation dans le monde et d'une certaine idée de l'Homme profondément ancrée en elle.
Si la France a passé avec la liberté du monde « un pacte multiséculaire » elle le doit d'abord à son armée.


L'armée française n'est pas séparée du reste de la Nation française car l'armée française fait corps avec la Nation française... »

 

...Et des actes pour les armées

Mais ces paroles prononcées un jour de deuil se traduiront-elles par des actes ?

 

Cela concerne d'abord le budget de la défense.

Il est aujourd'hui historiquement bas puisqu'il atteint seulement 1,6% du PIB. Il était le double en 1989 et s'élevait à 4% en 1975 alors que le budget de l'Etat était en équilibre et la dette inexistante.
Comment la France peut-elle garantir effectivement son indépendance et sa sécurité en réduisant à ce point ses capacités militaires, sachant que les effets catastrophiques inévitables ne se feront sentir que dans 10 ans ?
Les coupes budgétaires des décennies précédentes se traduisent aujourd'hui par l'absence de drones stratégiques, le nombre limité de nos avions de transport et de nos hélicoptères dans les engagements que nous conduisons.
Le déficit budgétaire endémique en France depuis 30 ans n'a fait que croître alors que le budget de la Défense n'a cessé de diminuer.


Cela concerne également la politique étrangère.

Il semble que la France envisage d'inviter officiellement à Paris en septembre Paul Kagame, président du Rwanda et accusateur de l'armée française !
Les conseillers de l'Elysée et du quai d'Orsay mesurent-ils l'effet dévastateur d'une telle démarche, sans geste préalable fort vis-à-vis de nos armées ?
Cette invitation signifierait que la France reconnaît et accepte les accusations de génocide portées contre ses soldats par un dictateur lui-même impliqué dans la mort de plusieurs millions de Congolais depuis 1996.
Une telle visite pourrait éventuellement se dérouler sans susciter la réprobation voire la colère de l'armée si le Président de la République, chef des armées, déclarait aux soldats de l'opération Turquoise au Rwanda comme il l'a fait le 19 juillet dernier  dans la cour d'honneur des Invalides :

« ...Vous avez accompli votre devoir selon la haute idée que vous vous en faisiez...
Vous avez fait vôtres les vertus militaires de discipline, de fidélité, de courage et d'honneur...
C'était une noble mission. Vous l'avez accomplie noblement... Vous avez mis votre vie en danger pour sauver d'autres vies, des vies innocentes... Honneur et Patrie... »

L'ASAF, dont la première mission est de défendre l'honneur de l'armée, n'acceptera pas l'humiliation de l'armée et à travers elle, celle de la France.

Elle n'admettra jamais que l'on privilégie les intérêts politiques du moment par rapport à l'honneur du pays et de ses soldats.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre de l’ASAF 11/06

« 14 juillet : fête nationale française. »

 

Le drapeau tricolore et l’hymne national

Dans quelques jours les Français fêteront le 14 juillet. Ils célèbreront ensemble les valeurs et les symboles de notre Patrie en se rassemblant autour des hommes et des femmes qui garantissent l’indépendance et la défense de la France, leur liberté et leur sécurité personnelles.

Le drapeau tricolore, symbole de tant d’espérance et de sacrifice, pavoisera les villes et précèdera chaque formation qui défilera. Il est la marque de l’unité de la Nation.
La Marseillaise sera chantée ou jouée par des milliers de citoyens réaffirmant ainsi leur attachement à la liberté et leur foi dans la France comme les poilus de 14-18 montant à l’assaut des tranchées ennemies et les résistants sur le point d’être fusillés,.

L’armée française, qui défilera sur l’avenue des Champs Elysées à Paris et dans les villes où stationne encore une garnison, demeure l’expression visible et immuable de cet esprit de sacrifice qui anime toujours notre peuple.
Depuis le dernier conflit mondial, l’armée n’a cessé de combattre contre les formes modernes de la barbarie : du nazisme jusqu’à l’intégrisme islamiste en Afghanistan, en passant par le marxisme totalitaire en Indochine.
Hier comme aujourd’hui, les autorités politiques, en accord avec le peuple, l’engagent à travers le monde pour assurer la défense éloignée de notre pays et défendre ses intérêts stratégiques. C’est son  devoir de servir et elle le fait remarquablement au regard des moyens dont elle dispose.


Le courage  de la vérité

Mais le 14 juillet est aussi l’occasion de présenter à tous les Français, souvent peu au fait des questions militaires, leur armée. Ils en sont fiers à juste titre ; cependant les plus jeunes en ignorent pratiquement tout depuis la suspension  du service national. 
Il s’agit donc de montrer et dire ce qu’elle est, avec ses capacités et ses lacunes, ses aptitudes et ses limites, afin que les Français prennent conscience des efforts à consentir et du prix à payer. Bref, il faut anticiper et dire la vérité à tous les citoyens pour que la France dispose d’une armée cohérente et capable de faire face aujourd’hui mais également demain aux innombrables menaces qui se développent à court et moyen termes.

Or, que n’a-ton entendu récemment de la part du ministre des Affaires étrangères ? Un jugement consternant, à la fois méprisant et ridicule, à l’encontre du chef d’état- major de la Marine qui alertait les responsables politiques et l’opinion sur des réalités opérationnelles indiscutables que nul ne peut sérieusement contester.
Comment cet homme, dont un ancien président a dit  « qu’il était le meilleur d’entre nous »  et qui a occupé trois mois le poste de ministre de la Défense, n’a-t-il pas compris qu’il est du devoir du chef militaire d’être non seulement présent face à l’ennemi mais aussi  de dire les choses, telles qu’elles sont  notamment   quand il y va du maintien des capacités opérationnelles dans la durée et de la vie des hommes et des femmes qui sont sous ses ordres.

Nier, certes de longue date, à ce point les réalités a conduit la France à creuser ses déficits  qui atteignent aujourd’hui la somme astronomique de 1 800 milliards €, fragilisant la position de la France au point de menacer son indépendance. Dans ce domaine, on aurait aimé avoir des responsables capables de dire hier la vérité aux Français comme certains chefs militaires le font aujourd’hui.

Reconnaissance et espérance

En défilant, les soldats porteront les sacrifices de leurs camarades tombés sur tous les théâtres d’opérations ; ils défileront également pour tous les « soldats de l’ombre » dont on ne voit jamais le visage et qui se battent pour arracher les otages des mains de leurs ravisseurs au péril de leur propre vie. Les Français sont en droit d’être fiers de ces soldats qui font également l’admiration de nos alliés.

Puissent les responsables d’aujourd’hui et de demain avoir le courage de ne pas sacrifier à des fins politiciennes de court terme cette force armée dont les capacités sont aujourd’hui affaiblies !
Que tous les Français, notamment les médias, soutiennent les soldats qui se battent et qui souffrent sur le terrain avec autant de force qu’ils l’ont fait pour les deux journalistes récemment libérés ! Qu’ils comprennent que la liberté et la sécurité de chacun et de tous, passe par une armée forte et un pays uni !

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