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Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/02

« Mali : bon sens et clairvoyance ! »

 

 

Les opérations de guerre qui se déroulent au Mali ont pour premier mérite d’arracher certains de nos responsables politiques aux délices de l’idéologie pour les ramener aux dures réalités.
Souhaitons que cet engagement militaire prévisible éclaire les membres de la commission du Livre blanc et les conduise à rejeter certaines conceptions a priori qui avaient valeur de dogme chez nombre d’entre eux. Les faits sont têtus.

Politique

Malgré ses déclarations initiales, le président de la République a accepté d’engager dans l’urgence, en première ligne et au sol les forces françaises sans attendre les forces africaines. L’ennemi composé de deux colonnes de 100 pick up qui allaient s’emparer de Bamako a contraint la France à agir. Il ne pouvait en être autrement.
Quel président français aurait pu laisser les djihadistes islamistes capturer 6 000 otages de nationalité française dans le sud Mali ? La décision du président de la République s’est imposée. Elle a balayé du même coup la doctrine non interventionniste.

Armée

Elle a montré toutes les qualités qu’on est en droit d’attendre d’une armée d’excellence : disponibilité immédiate de l’ensemble des composantes Terre, Mer, Air et organismes interarmées, loyauté absolue d’une armée professionnelle envers le pouvoir politique, aptitude remarquable des états-majors à combiner des forces de natures très différentes et des moyens logistiques étrangers à plus de 5 000 km de la métropole, à les engager offensivement et par surprise afin de prendre l’ascendant sur l’adversaire et de le contraindre à se replier. Les Français peuvent être fiers de leur armée qui demeure plus que jamais une référence pour la Nation.

Commandement

Cet engagement valide une nouvelle fois la chaîne de décision très courte entre le président de la République, chef des armées, et son conseiller militaire, le chef d’état-major des armées ; le premier conduit la guerre, le second les opérations.
La force d’une armée repose sur sa cohérence et sa cohésion. Toutes deux sont liées à l’unité du commandement qui permet de tirer le meilleur parti des ressources humaines et des moyens techniques alloués par le budget de la Défense.
La distinction entre forces de combat et de soutien n’existe qu’en communication politique, mais elle est un non-sens dans les opérations. Comment mener une attaque aérienne sans mécaniciens au sol et sans ravitaillement en vol ? Comment conduire un raid blindé sans livraison préalable  de carburant, d’eau et de munitions? Comment combattre dans la durée sans relève par des unités acheminées de métropole grâce aux bâtiments de projection et de commandement (BPC) et aux avions gros porteurs ? Combat et soutien ne font qu’un et doivent être dans la même main.

L’action militaire exige l’unité de commandement tant dans sa conception que dans sa conduite et son soutien. L’accroissement récent des prérogatives du chef d’état-major des armées, qui renforce l’efficacité dans la préparation et l’emploi des forces, se justifie pleinement aujourd’hui. Aussi est-il nécessaire que le ministre de la Défense le valide contre l’avis de certains membres de son cabinet qui voudraient le remettre en cause.

Ministre

Il n’appartient en principe pas au ministre de la Défense de s’impliquer directement dans le déroulement des opérations. Il doit veiller en revanche à ce que notre armée dispose demain des ressources financières suffisantes pour maintenir ses capacités et combler les lacunes constatées. N’oublions pas que l’armée qui fait actuellement la guerre au Mali s’est construite au cours des 15 dernières années. Il revient donc au ministre et à ses collaborateurs de préparer celle de demain.

Les armées africaines

Les militaires français savent qu’il faut des années et non quelques semaines pour construire ou reconstruire une armée. En Europe, nos cadres sont les plus à même de faire ce travail de formation. Il s’agit là d’un investissement indispensable mais de long terme qui implique aussi de disposer de bases permettant à nos unités de s’entraîner avec les forces africaines.
La France conserve sur ce continent une très bonne expertise et y bénéficie, quoi qu’en pensent certains idéologues, d’une excellente image. Les pays d’Afrique francophone savent ce qu’ils doivent à la France et vérifient chaque jour que notre pays est bien plus respectueux de leur identité que la Chine ou les Etats-Unis.

L’Europe

Les pays européens, à de rares exceptions, ne souhaitent pas s’engager militairement au Mali. D’ailleurs la plupart de leurs unités ne connaissent ni l’Afrique ni les Africains.
C’est l’occasion de s’interroger sur le concept de défense européenne car nul doute que l’armée française, agissant seule sur le terrain, est infiniment plus efficace qu’une coalition.
En revanche, l’Europe devrait disposer de capacités aériennes de projection stratégique (avions gros porteurs) que chaque nation peut difficilement s’offrir. Elle pourrait aussi financer cette opération de stabilisation du Sahel, qui participe directement à sa sécurité et à celle de ses ressortissants.

A l’heure où des choix essentiels vont être faits pour notre défense, l’opération SERVAL est venue rappeler opportunément que notre sécurité et nos intérêts se jouent maintenant dans cette région du monde. Le terrorisme islamiste, les problèmes migratoires liés au sous-développement économique de peuples dont la démographie explose et notre approvisionnement en matières premières stratégiques constituent des défis prioritaires à relever. Ils exigent des capacités militaires complètes et cohérentes si notre pays veut demeurer indépendant et conserver son influence dans le monde.

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/01

« Se tenir droit ! »

 

130 ans d’histoire commune, la Méditerranée pour frontière, des millions de Français originaires d’Algérie - pieds noirs, harkis ou issus d’une immigration récente - ainsi que plus de 700 000 Algériens vivant en France, des liens noués dans la sueur et le sang, appellent une relation féconde et durable entre nos deux pays. Mais il est des paroles et des gestes qui disqualifient ceux qui en sont les auteurs et stérilisent toute démarche en ce sens.

Les paroles

Sur quelles compétences et sur quelle légitimité s’appuie le chef de l’Etat pour juger et dénoncer aujourd’hui l’action colonisatrice de la France conduite pendant 130 ans par ses prédécesseurs et le peuple français ? Notre pays et son armée ont fait de ce territoire, alors sous domination ottomane et dont les pirates écumaient la Méditerranée, l’Algérie, l’Etat le plus moderne et le plus développé d’Afrique en 1962, avec une religion préservée et une population décuplée.


Est-il crédible et tolérable de tenir devant une classe politique algérienne largement corrompue, aux affaires depuis un demi siècle et responsable de l’échec économique, des propos aussi partiaux et simplistes que ceux du 20 décembre à Alger qui confinent à l’insulte pour notre pays et son armée ?
Accepter ces paroles reviendrait à admettre que les dizaines de milliers de soldats français -européens et indigènes - sont tombés pendant plus de 130 ans pour une cause injuste, voire indigne ; ce serait salir la mémoire de ces soldats, culpabiliser à tort une nouvelle fois les Français et attenter à l’honneur de notre pays. L’ASAF, comme beaucoup de Français, récuse de tels propos irresponsables et indignes.

Les gestes

Comment le chef des armées de notre pays peut-il s’incliner devant la plaque dédiée à Maurice AUDIN, traître à son pays en collaborant avec ceux qui combattaient les soldats français et assassinaient les civils par des attentats aveugles ? Le faire, c’est trahir à nouveau ces centaines de milliers de soldats français appelés, rappelés et engagés, qui ont fait leur devoir de 1954 à 1962 et dont certains sont morts à cause de Maurice AUDIN.

Cet hommage à Alger au « héros AUDIN » sera-t-il répété demain à Kaboul par un futur président français, devant une stèle élevée, pourquoi pas, par les nouvelles autorités afghanes au « héros MERAH » qui a combattu aux côtés des islamistes talibans en tuant des soldats et des enfants de France?

Se redresser et redresser la France

Parler et agir comme l’a fait le chef de l’Etat, c’est bafouer l’honneur des soldats qui sont morts pour la France en accomplissant en Algérie les missions commandées par les dirigeants politiques pendant 130 ans afin de servir les intérêts supérieurs de la Nation. Le président de la République n’est pas élu pour juger l’Histoire de France ; il doit assumer les 15 siècles d’un riche héritage à la fois glorieux et sanglant. Il a pour seul devoir de conduire le pays dans l’époque actuelle, de le redresser et non de l’abaisser. Encore faut-il se tenir droit et ne pas se courber en succombant au chant des sirènes de la servilité.
La REDACTION de l’ASAF

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/12

« Ces économies à ne pas faire »

 

 

Les travaux d’actualisation du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité se déroulent dans une grande discrétion médiatique. Le document final devrait être remis très prochainement, mais seuls un petit nombre de spécialistes et le personnel des armées sont attentifs aux quelques déclarations sur un débat qui se déroule à huis clos. Ainsi, les Français semblent peu s’intéresser à ce sujet complexe ; il ne s’inscrit pas dans leurs priorités même s’il concerne leur sécurité à moyen terme.

Souhaitons, en revanche, que les dirigeants politiques aient conscience de leurs responsabilités et ne se soumettent pas à la dictature de Bercy, car les décisions qui seront prises dans les mois à venir décideront de la place, du rôle et de l’indépendance de notre pays pour 10 ou 20 ans. Rappelons quelques données essentielles.

Les ressources financières consacrées à la Défense, qui représentaient 15% du budget de l’Etat en 1990, n’en représentent plus aujourd’hui que 9%. Les armées ont donc déjà largement participé au rétablissement des comptes publics en économisant des centaines de milliards d’euros. Hélas, cet effort n’a été d’aucune utilité puisque la dette n’a cessé de croître. Faut-il poursuivre cette saignée qui remet en cause notre capacité à assurer notre défense ? Les récentes opérations militaires en Afghanistan et en Libye ont révélé les faiblesses voire les lacunes de nos armées dans certains domaines clefs. En continuant sur cette pente, ce sont les crédits destinés à la recherche et à la technologie ainsi que l’équipement de nos forces qui seront amputés, entraînant la fermeture de bureaux d’études, la perte de savoir faire de haute technologie et la suppression d’emplois industriels à haute valeur ajoutée localisés pour l’essentiel en France. Cela se traduira par le sous équipement de nos forces - quantitatif et qualitatif -, ainsi que par la baisse de nos exportations qui contribuent pourtant à réduire le lourd déficit de la balance commerciale.

Pour financer ces économies, certains beaux esprits, ignorant les réalités opérationnelles, proposent de tailler à nouveau dans les effectifs de nos armées.

Les armées comptent aujourd’hui 225 000 hommes et femmes contre 500 000 il y a 20 ans ! Ces chiffres n’ont jamais été aussi bas, alors que la population de la France atteint 65 millions d’habitants.
Il ne s’agit pas d’aligner une armée de « gros bataillons ». Ils n’existent d’ailleurs plus depuis des décennies, mais de disposer en permanence d’un ensemble cohérent de forces parfaitement entraînées et prêtes à opérer, de jour comme de nuit, dans des zones très variées face à des adversaires aux modes d’action toujours surprenants. Cette exigence de qualité et de disponibilité implique un volume de forces suffisant pour permettre une préparation opérationnelle nécessairement longue et complexe, indispensable à la réussite de missions difficiles qui peuvent leur être confiées, tout en réduisant autant que possible les pertes au combat.

Il suffit pour le comprendre de mesurer le temps consacré à l’entraînement par les équipes de sports collectifs de haut niveau qui n’affrontent pourtant leur « adversaire » que sur un terrain plat et connu, de jour ou sur un terrain éclairé, face à une équipe qui respecte les mêmes règles dans un engagement pacifique.
La poursuite de la réduction des effectifs entraînerait inévitablement une baisse du niveau opérationnel des forces engagées, une perte de savoir faire et d’expertise de très haut niveau que la sélection appliquée à un recrutement réduit ne permettrait plus de fournir, enfin une réduction considérable de l’effet opérationnel produit sur le terrain.

Les missions les plus probables que les armées auront à remplir demeureront la protection de la population en France lors de crises, tant en renfort des moyens de secours que des forces de sécurité intérieure, et le contrôle de zone dans le cadre des opérations extérieures. Or, ces missions nécessitent des effectifs suffisants pour agir efficacement dans la durée. Sait-on que la catastrophe de Fukushima a mobilisé 100 000 hommes de l’armée japonaise et que la force terrestre projetable ne compte déjà plus aujourd’hui que 73 000 personnels? Comprend-on que pour 10 000 hommes engagés dans une opération, il y en 6 fois plus qui sont en cours de recrutement ou de reconversion, d’instruction élémentaire, de formation collective et de spécialité, d’entraînement interarmes et interarmées, de mise en condition spécifique ou en phase de récupération après action ?

C’est en ayant ces réalités en tête que les membres de la commission du Livre blanc doivent réfléchir et que les parlementaires devront élaborer la prochaine loi de programmation militaire. De leurs décisions dépendra notre capacité à maintenir à niveau, pour la décennie à venir, un outil militaire déjà bien affaibli. Affirmer que la France n’a plus les moyens de financer sa défense ce serait, en fait, avouer que ses dirigeants n’ont pas le courage de s’attaquer aux réformes et gaspillages d’autres départements ministériels !
La REDACTION de l’ASAF

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/11

« Un devoir de vérité »

 

Les chefs d’état- major des différentes armées ont expliqué récemment, au ministre de la Défense et aux députés de la commission de la Défense et des forces armées, la situation critique actuelle et celle encore plus grave dans laquelle les armées allaient se trouver en 2013 si les ressources allouées continuaient à diminuer comme elles le font depuis 30 ans.

De fait, le démantèlement de nos armées est en cours. Mais personne ne doit pouvoir dire demain, lorsque notre armée sera incapable d’agir efficacement face à une crise intérieure ou extérieure : « Comment se fait-il ? » ou « Je ne savais pas, personne ne me l’avait dit ».

La classe politique ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet ; il y en a de plus importants à ses yeux. Même si la Défense est le premier devoir de l’État, les responsables de la France refusent d’expliquer aux Français les conséquences des réductions budgétaires de la Défense. Cela leur est d’autant plus facile qu’ils savent qu’ils n’auront pas de syndicat à affronter, de grève ou de manifestation à craindre d’un corps où la discipline et le sens de la mission priment tout.

En revanche, le haut commandement militaire a, en conscience, un devoir de vérité vis-à-vis du peuple français, non seulement parce que les responsables politiques ne l’assument pas, mais d’abord parce que l’armée, qui est au cœur de la Nation, demeure son ultime recours. Au delà des calculs politiciens et des visions à court terme, les chefs militaires sont les garants, dans la durée, de la valeur de l’institution qui leur a été confiée, au service exclusif de la Patrie.

Déjà, la réduction des effectifs a conduit à la création d’un système technocratique inefficace « les bases de défense » qui dissocie les moyens de combat et de soutien ; une aberration ! Dans le même temps, la centralisation, au moindre coût, du système de paiement de la solde au niveau du ministère de la Défense, piloté par les contrôleurs du ministre, conduit à une situation inacceptable. Depuis plus d’un an, près de 20% du personnel de l’armée de Terre, la première à être passée sur le système « Louvois », ne reçoivent pas le montant exact de leur solde. Mal soutenue, mal payée, l’armée est maintenant sous équipée et revoit à la baisse son entraînement. Son moral est en chute libre comme l’atteste la diminution de plus en plus importante des renouvellements de contrat.

Devant le silence qui recouvre cet affaiblissement dramatique et prévisible de nos forces, il est urgent que les chefs militaires puissent alerter l’opinion. Ils doivent le faire dans les médias, à la télévision lors du journal de 20 heures ou au cours d’émissions de grande écoute, pour faire comprendre à leurs compatriotes, dans un langage simple et vrai, la situation réelle de nos forces et les conséquences des choix budgétaires. Il en va de l’intérêt du pays à travers l’existence même de son armée.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/10

« L’armée dans la Nation »

 

Le 30 août 2012, Samia Ghali, sénatrice (PS) des Bouches du Rhône et maire du 8ème arrondissement de Marseille, femme de terrain, prônait le recours à l’armée pour lutter contre la délinquance liée au trafic de drogue et demandait le retour à une forme de service militaire pour réapprendre la discipline aux jeunes qu’elle connaît bien. « Je pense que les autorités ne mesurent pas la gravité de la situation.» ajoutait-elle !

L’armée de la nation et l’ultime recours.

Cette déclaration qui a immédiatement suscité de vives réactions de la part des ministres de la Défense et de l’Intérieur exprime au moins deux idées essentielles : - d’une part, les responsables politiques, quel que soit leur bord, considèrent que l’armée est bien au service de toute la Nation et non d’une fraction ou d’un parti. Neutre politiquement, elle sert exclusivement l’intérêt national ; - d’autre part, elle constitue aux yeux d’élus, confrontés à une situation de crise dont la résolution semble dépasser les moyens jusqu’alors mis en oeuvre, l’ultima ratio, le dernier recours, la solution de la dernière chance.

Intégrité du territoire et protection de la population.

D’ailleurs, depuis des décennies, quand les moyens de secours ou de sécurité intérieure s’avèrent insuffisants, les armées sont engagées, sur l’ensemble du territoire national, dans son espace aérien, ses approches maritimes, avec des effectifs souvent importants, leurs équipements et même leur armement, sans que personne n’y trouve à redire, bien au contraire. On peut citer la lutte contre les feux de forêt, les opérations de secours conduites quotidiennement en mer avec les aéronefs et les navires de la Marine et au sol par les unités de l’armée de Terre lors des catastrophes naturelles, les missions de contrôle de l’espace aérien assurées par les chasseurs et hélicoptères de l’armée de l’Air en métropole mais aussi en outre-mer, en particulier autour du Centre spatial de Guyane. Qui ne voit au quotidien, apprécie et souvent remercie les patrouilles de soldats dans les gares, aéroports et ports en soutien des forces de sécurité intérieure ? Mais au-delà de ces opérations de secours et de contrôle, les armées - en liaison avec la Gendarmerie nationale et d’autres organismes - sont déjà engagées dans la lutte en mer contre les trafics de drogue avec des bâtiments de guerre autour des Antilles et sur terre en Guyane contre l’orpaillage dans le cadre de l’opération Harpie avec deux régiments de l’armée de Terre.
D’ailleurs l’armée n’a-t-elle pas pour mission première de garantir l’intégrité du territoire et d’assurer la protection de la population ?

L’armée : un appui et une référence.

Mais dans la demande formulée par cette élue, ce qui semble avoir suscité le désaveu de deux ministres, c’est la perspective d’un engagement militaire armé qui est envisagée. C’est oublier que l’armée peut être déployée, dans la durée sur une zone avec ses véhicules protégés, ses moyens d’observation nocturne, mais aussi ses sportifs et ses médecins, son organisation, et - pourquoi ne pas le dire - sa discipline et son comportement ; bref avoir un rôle dissuasif , exemplaire et protecteur, susceptible de faciliter l’action des autres institutions dont c’est la mission première. Dans un article récent « Société, valeurs militaires et pacte social », Henri HUDE, philosophe, écrivait : « …Dans un cadre de pensée politique et novateur, les armées sont une matrice indispensable et un lieu d’expérimentation nécessaire à la formation du nouveau pacte social. Tel est, regardé d’un point de vue civique, et politique, le plus haut des rôles sociaux des armées aujourd’hui et demain, dans la République française… »

Quelle place dans le Livre blanc ?

La place et le rôle de l’armée dans la Nation comme élément contribuant à la cohésion nationale et à la résilience du pays devrait figurer en tête des préoccupations des membres de la commission du Livre blanc surtout au moment de proposer les capacités dont doit disposer notre armée, le niveau de ses effectifs et l’organisation de son implantation en métropole et dans les DOM-COM. Malgré le contexte budgétaire extrêmement contraint, il serait irresponsable et dangereux d’avoir de la Défense une approche exclusivement financière ou comptable. Les armées ont, sans doute plus que jamais, une place centrale dans la Nation. Elles sont une référence dans une société déboussolée ; elles demeurent l’ultime recours dans les situations de crise que notre pays ne manquera probablement pas de traverser dans les prochaines années.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/09

« Cri de détresse ou signal d’alarme ? »

 

Le texte d’une lettre écrite par une épouse de militaire circule depuis 48h sur internet. L’ASAF, ne pouvant identifier l’auteur - qui déclare vouloir rester anonyme -, ne publiera donc pas sur son site ce document appliquant ainsi rigoureusement la règle d’édition qu’elle s’est fixée.
Cependant, l’ASAF estime que les termes employés dans ce document révèlent, sous une forme inhabituelle mais directe et vraie, le malaise profond et général des armées qui pourrait rapidement atteindre un point de rupture et se traduire brutalement par des comportements aussi graves que ceux qu’ont déjà connus les forces de sécurité intérieure. La « coupe est pleine ». Il y a un vrai sentiment de « ras le bol ».

La méfiance

Ceux qui servent en silence les armes de la France mesurent le fossé considérable entre d’une part les déclarations élogieuses sur leurs succès opérationnels et les discours de compassion sur les sacrifices consentis et d’autre part les efforts et sacrifices budgétaires supplémentaires qu’ils doivent encore subir. Ils ont oublié leurs illusions ; ils perdent confiance ; ils subodorent la tromperie. Eux qui ne cessent de se réorganiser et de réduire leurs effectifs depuis 30 ans sans rechigner, en remplissant malgré tout les missions demandées parfois avec « des bouts de ficelle » et en prenant des risques personnels considérables, ne comprennent pas et n’acceptent plus de payer pour ceux qui, en France, refusent toute réorganisation ou réforme à coup de manifestations et de grèves et obtiennent ainsi gain de cause.

Ne plus se taire

Il faut comprendre que les soldats, marins et aviateurs qui ont vu leurs camarades tués ou blessés dans les conflits récents ne se tairont probablement plus s’ils constatent que les moyens juste suffisants qui leur ont été octroyés pour remplir leur mission, sont encore réduits. Ils savent que ce sont leurs jeunes camarades qui paieront demain au prix du sang les lâchetés et mensonges d’aujourd’hui. Mieux que quiconque ils savent que les mesures d’économie proposées par les technocrates de Bercy et du ministère de la Défense se traduiront demain par des morts et des blessés.


Invoquer la situation financière très grave dans laquelle se débat notre pays pour justifier de nouvelles coupes dans le budget de la Défense, c’est mentir par omission. C’est oublier de dire que la part du budget de l’Etat consacré à la Défense a été divisée par deux en 30 ans ; c’est oublier de rappeler que pendant cette même période la dette n’a cessé de croître !

S’opposer aux coupes sur le budget de la Défense est aujourd’hui le devoir des responsables militaires et civils, qui sont conscients de l’état réel de notre armée. Il leur faut éviter, par un silence complice, la dislocation irresponsable de notre outil militaire ; il leur faut se souvenir que le même silence des dirigeants politiques français pendant 30 ans a conduit à une dette abyssale de 1 800 milliards d’euros.

Qu’ont fait ces responsables politiques des dizaines de milliards récupérés ainsi sur le budget de la Défense ?

Aujourd’hui, plutôt que de sacrifier de manière quasi irréversible les moyens indispensables à l’État pour remplir son premier devoir, la classe politique dans son ensemble doit s’accorder à préserver les ressources consacrées à la Défense et proposer de réorganiser en profondeur des organismes budgétivores et souvent peu efficaces qui se sont fossilisés depuis plus d’une génération.

Il y a encore dans leurs budgets des marges de productivité que les armées n’ont plus.

La REDACTION de L’ASAF (www.asafrance.fr)


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/08

« Les dangereuses illusions d’une nouvelle stratégie »

 

 

L’été semble, chez certains esprits, propice à la méditation stratégique et à l’élaboration de concepts, mais assez peu à l’analyse et à la prise en compte des réalités.

Tout change-t-il vraiment ?

C’est ainsi que, pour certains esprits, le retrait de nos forces d’Afghanistan marque la fin d’une époque et impose à la France de revoir radicalement sa stratégie militaire et ses capacités pour les années à venir.
Mais affirmer n’est pas démontrer ; c’est oublier que, si chaque fin de conflit marque naturellement une étape dans la vie d’un pays, la stratégie d’un État ne peut être radicalement remise en question par la fin d’une intervention extérieure somme toute limitée. Les crises arrivent souvent quand on ne les attend pas, et les adversaires agissent de manière parfois surprenante quels que soient les moyens de renseignement dont on dispose ; le secret et l’imagination des hommes sont sans limite.

 

Le danger de la doctrine a priori

Dans ces conditions, affirmer, comme le fait le contrôleur général des armées* André Yché dans « Le Point », que la France n’interviendra que pour des actions courtes de quelques mois est sans doute un souhait, un vœu pieux, mais n’est le résultat d’aucune démonstration. Les conditions de l’engagement seront dictées d’abord par le lieu de la crise et la nature de l’adversaire. Il faudra comme toujours engager au mieux les moyens les plus adaptés dont on dispose, sauf à décider de ne rien faire et de laisser la situation évoluer y compris au détriment de nos intérêts voire de nos ressortissants.  Par ailleurs, assener que la relève des forces terrestres est une opération lourde est une contre vérité. Ce qui est contraignant, c’est la mise en place initiale des matériels et leur retrait en fin d’opération. A cet égard la présence de forces prépositionnées facilite grandement la projection de forces et leur soutien.


Retour en Afrique: coopération, formation, soutien et appui militaire
Ce qui est contestable dans le raisonnement d’André Yché, c’est de définir des modes d’action a priori sans s’appuyer sur des réalités géopolitiques.
L’exemple de l’Afrique subsaharienne comprenant l’Afrique sahélienne, mais aussi l’Afrique tropicale et équatoriale, est à cet égard très révélateur. Comment ne pas être frappé par l’extrême fragilité de ces Etats, leur vulnérabilité et l’insécurité croissante qui freine leur développement économique alors que leur démographie explose ?
Qui peut croire que les pays africains résoudront seuls les conflits intra étatiques et interétatiques qui les menacent ? Penser que la France ne devra ou ne voudra s’y engager que par des opérations « coups de poing » ou avec des missiles, à distance de sécurité, est une illusion.
Abandonner ces pays amis dans le cycle de la violence, c’est accepter de voir déferler très vite une immigration massive en France et en Europe. Or la maîtrise des flux migratoires, vitale pour notre continent, n’est possible que si les pays origines sont suffisamment stables et sécurisés pour permettre un développement économique durable susceptible de fixer localement les populations.
Dans ce contexte et ces perspectives hautement probables, la France et l’Europe doivent réinvestir en hommes dans le temps long. Les forces armées françaises, logistiques mais également de coopération, de formation et d’appui, ont une place essentielle dans cette stratégie africaine.

Refuser de jouer cette carte voue à l’échec de notre politique en Afrique.

Faire comme les Britanniques

Enfin, l’argument ultime développé dans cet article est de dire que nous devons copier le modèle britannique d’autant plus vite que nous avons deux siècles de retard sur eux !
Lire de tels propos est proprement stupéfiant comme si le Royaume Uni et la France avaient la même géographie, la même histoire, les mêmes intérêts et les mêmes contraintes.
En fait, André Yché vise un objectif : proposer une réduction du format des armées permettant au gouvernement de réaliser des économies sur le budget de la Défense en élaborant une pseudo stratégie qui donnerait l’apparence d’être mieux adaptée aux nouveaux défis. Cette démarche est biaisée. C’est une construction intellectuelle qui néglige les réalités.

En guise de conclusion

En fait, les seules questions qui vaillent sont les suivantes :
Quels sont le projet, l’ambition de la France ? Veut-elle rester maîtresse de sa politique et de son destin ? Quel effort accepte-t-elle de consentir pour sa Défense ? Et donc, quelle part de son PIB veut-elle consacrer pour faire face aux menaces de demain? 


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Lettre de l’ASAF 12/07

« 14 juillet : Ne pas désarmer »

 

En cette veille de Fête nationale nos dirigeants annoncent les premières mesures d’économies qu’ils estiment indispensables à la réduction des déficits publics. Ce n’est pas fini ;  il leur faudra ensuite s’attaquer à la dette de 1 800 Mds € accumulée en 35 ans et dont les intérêts annuels s’élèvent à 50 Mds € !

Des choix déterminants pour l’avenir

C’est dans ce contexte budgétaire très contraignant que certaines voix, et non des moindres, déclarent que le budget de la Défense doit contribuer, une fois de plus,  à l’effort annoncé. C’est ignorer la situation internationale, l’état de nos armées et les conséquences à court et moyen termes d’une telle décision sur nos capacités opérationnelles et notre crédibilité.
Le niveau et la cohérence des capacités militaires - celles que nous devons détenir en propre et celles que nous pouvons partager avec nos alliés - n’ont rien à faire des querelles politiciennes ou de la couleur des uniformes. Elles fixent de façon durable la place que notre pays veut occuper dans le concert des nations et déterminent son degré d’indépendance et sa volonté de rester libre.
Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont la révision vient de commencer, doit réévaluer les menaces qui, à l’évidence, n’ont pas diminué. Par une étude rigoureuse il doit fixer les moyens militaires qu’il nous faut posséder aujourd’hui et développer pour demain.  Alors pourquoi parler de réduction des moyens quand l’étude ne fait que démarrer ?

Des solutions séduisantes mais dangereuses

Deux pistes sont avancées pour justifier la réduction des dépenses militaires : la Défense européenne et la réduction du format.
Pour ce qui est de la première, encore faudrait-il qu’une politique européenne existât, ce qui n’est pas le cas. Dès lors comment intégrer une Défense européenne cohérente avec une politique qui n’existe pas ?  Si nous pouvons et devons renforcer nos coopérations, il est dangereux de croire et de faire croire que cette perspective nous dispense de faire des efforts. En effet, nous devons disposer d’un socle de capacités strictement nationales pour faire face aux situations de crise dans lesquelles nous devrions ou voudrions agir seuls : territoire métropolitain, DOM-COM, pays avec lesquels des accords de défense ont été signés,…
Ces capacités doivent en outre nous permettre de conserver une position de leader en Europe avec l’Allemagne et la Grande Bretagne.
Aujourd’hui, l’état de nos forces ne nous permet pas de remplir correctement ces deux conditions.
L’autre illusion est de réduire encore les effectifs des armées.
Si certaines évolutions, notamment techniques peuvent permettre de gagner ici ou là quelques effectifs - les frégates de dernière génération requièrent des équipages moins importants que ceux des anciennes -, des besoins nouveaux nécessitent des effectifs supplémentaires. C’est donc davantage un redéploiement de certains effectifs plutôt qu’une réduction qui doit être envisagé,  mis à part dans certaines niches telles que le Contrôle général des armées dont les effectifs demeurent immuables alors que ceux des armées n’ont cessé de diminuer!
En fait, au terme de la déflation en cours depuis 2009, l’armée française (terre, mer, air et services communs) atteindra avec 225 000 hommes un niveau historiquement bas. Ses effectifs seront alors inférieurs à ceux des forces de sécurité intérieure ou de la sécurité civile.

Ne pas sacrifier les effectifs restants

Les effectifs de l’armée sont sur le point d’atteindre un seuil critique. Passer en dessous signifiera ne plus disposer de l’éventail complet et au meilleur niveau des compétences indispensables faute d’une ressource militaire suffisante.
Par exemple, comment avoir des forces spéciales très performantes sans disposer d’un vivier suffisant pour les alimenter ? L’armée de Terre, qui compte 100 000 hommes et femmes, en fournit 2 500 aux forces spéciales, soit 2,5%. Ce ratio est le même pour les personnels fournis par la Marine et l’armée de l’Air.
N’oublions pas que la conduite d’une opération militaire exige des unités et équipages parfaitement entraînés. C’est un long processus car il est hors de question de « projeter » des forces qui ne seraient pas au niveau. Mais pour 15 000 hommes déployés, commandés et soutenus, il en faut 6 fois plus en cours de recrutement, de formation individuelle et collective, d’aguerrissement, d’entraînement spécifique à la zone d’engagement ou encore, après le retour d’opération, au repos et en remise en condition, voire en reconversion pour les plus anciens. Trop de stratèges déclarés et d’experts autoproclamés ignorent ces réalités.

Un devoir pour demeurer nous-mêmes

Lors des défilés du 14 juillet, nous serons à juste titre fiers de vivre encore dans un pays dans lequel des hommes et des femmes sont prêts à sacrifier leur vie pour lui garantir son indépendance. L’armée qu’ils forment cultive des vertus d’honneur, de courage, de discipline et de fraternité qui pourraient largement inspirer l’ensemble de la communauté nationale en ce temps de crise, et lui donner l’exemple de la cohésion.
Aussi est-il du devoir  des responsables politiques d’aujourd’hui de donner à ces soldats les moyens leur permettant de remplir les missions qui leur sont confiées, dans les meilleures conditions.
Il est aussi du devoir de ceux qui en ont conscience, civils et militaires, d’y veiller et de l’exiger si nécessaire. Il y va de l’intérêt supérieur du pays et des générations à venir. L’Honneur et l’Histoire, autant que le bon sens, le commandent et nous obligent.

Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/06

« Sortir de l'ambiguïté et de la confusion »

 

Le 14 juin 2012, aux Invalides, au cours d'une cérémonie qu'il voulait comme il se doit d'union nationale, le président de la République a tenu des propos d'homme d'Etat qui tranchent assez radicalement avec ceux de la campagne électorale.....


Mais ces propos, qui se télescopent avec ceux tenus récemment par un de ses ministres et la responsable du parti de la majorité, laissent place au doute et conduisent à  se demander  si tout ce qui est dit n'est pas finalement l'expression d'un « jeu de rôle » certes dramatique mais bien réel. Rappel des faits.

Du respect dû au drapeau et des responsabilités du garde des Sceaux

« ...Ces cercueils recouverts du drapeau tricolore nous ramènent à l'essentiel.
« Aux raisons de vivre et de mourir.
« A l'histoire de notre pays, construite de génération en génération par ceux qui croyaient, qui croient encore, en quelque chose de plus grand que le destin de chacun d'entre nous. »

Le Président s'inclinait ensuite devant les corps de ces quatre soldats et leur linceul aux couleurs de la France, car ces hommes étaient morts en accomplissant leur  mission ordonnée au nom de la France par le chef de l'Etat, au seul service de notre pays symbolisé par ces trois couleurs.

Or depuis près d'un mois circule sur internet un texte selon lequel :
« Madame TAUBIRA a fait savoir que les délinquants appréhendés le 6 mai pour avoir fait brûler des drapeaux français ne seront pas poursuivis.  Il s'agit d'un geste de liesse pardonnable. »
Une lettre recommandée du président de l'ASAF lui avait été adressée pour s'assurer de la véracité de ces propos ; la réponse de son chef de cabinet datée du 14 juin ne les a pas démentis.
C'est pourquoi l'ASAF se doit de demander au président de la République de bien vouloir faire diligenter une enquête pour établir les faits et prendre le cas échéant les mesures qui s'imposent en réponse à des propos inacceptables de la part d'un ministre.

De la place de l'armée dans la Nation et de la part du budget à lui consacrer


« La France doit à son armée une part éminente de sa grandeur, de son indépendance, de son rayonnement dans le monde aussi.
« Elle lui doit d'être restée la France, une nation libre, et de pouvoir défendre l'idée qu'elle se fait de la dignité de l'Homme.
« Elle lui doit de pouvoir veiller sur son idéal. »

Le Président pouvait-il être plus clair sur le rôle central et spécifique que joue l'armée dans notre pays ?

Or quelques jours auparavant Madame Aubry déclarait :
« ...Il y a des économies à faire, par exemple, dans le domaine de la Défense. »
Elle a ajouté de manière assez ambiguë : « ...Il y a un accord avec l'armée - nous y avons beaucoup travaillé - pour réduire l'armée. »
A cet égard, aucune précision n'a encore été apportée par le ministre de la Défense sur la teneur de cet éventuel accord et sur la nature des économies envisagées.

Ces propos sont d'autant plus surprenants que les capacités militaires que la France devra  posséder dans les années à venir seront redéfinies à l'occasion de la révision du Livre Blanc prévue au cours du 2ème semestre 2012 !
Annoncer des réductions avant d'évaluer les besoins est l'expression d'une démarche  incohérente, voire trompeuse, ce qui est pour le moins inquiétant quand il s'agit d'un domaine vital pour la Nation.

Il faut des dirigeants rigoureux et tenir des propos sérieux

Ces « dérapages verbaux » ne laissent plus indifférents les Français soucieux de l'honneur de la France et de la force de leur armée.
D'ailleurs, il n'est pas certain que, dans les mois à venir, les soldats qui ont connu l'épreuve du feu et du sang, et ainsi mesuré l'importance vitale des bons équipements et d'un entraînement intense et réaliste, acceptent en silence les coupes claires annoncées.
Eux qui ont fait depuis 30 ans - avec un budget divisé par deux - des sacrifices qu'aucun autre ministère n'a consentis, ne supportent plus de continuer à payer alors que la plupart des autres ministères sont loin d'avoir fourni les mêmes efforts.

A cet égard,  les soldats peuvent compter sur l'appui d'un nombre croissant de Français qui estiment que la réduction des capacités de notre armée est dangereuse au moment où les menaces et l'instabilité n'ont jamais été plus réelles depuis la fin de la guerre froide.
Ces Français, conscients des déficits creusés avant tout par la démagogie de nombre de responsables politiques depuis 30 ans, ne veulent pas que dans 20 ans leurs enfants ne disposent plus d'une armée solide capable de garantir protection, indépendance et liberté.

Réduire le budget de la Défense aujourd'hui, c'est perdre très vite notre indépendance et notre crédibilité, c'est fragiliser nos PME de haute technologie et réduire nos possibilités d'exportation, c'est enfin affaiblir l'une des rares institutions encore capable d'intégrer dans la communauté nationale des Français en voie de marginalisation.

L'armée est en temps de crise un véritable atout pour la France ; il convient donc de ne pas l'affaiblir.


Il faut cesser de faire croire que son budget est un bas de laine qui permettra de régler la crise et réduire le poids de la dette ; c'est faux. Rappelons simplement que les seuls intérêts de la dette versés à fonds perdus correspondent à plus d'une fois et demie le budget de la Défense !

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/05

« Armées : le changement maintenant ? »

 

Bilan

L'armée française a changé de chef. Celui qui la quitte était indiscutablement courageux et énergique. Il savait décider. Il avait découvert, honoré puis sans doute aimé cette institution qui sert la patrie avec abnégation.
Il avait affirmé : « l'armée française est l'expression la plus achevée de la continuité de la Nation française dans l'Histoire ».
Il a porté pendant cinq ans la responsabilité de nos engagements sur tous les théâtres  d'opérations et assumé les sacrifices consentis. Sa politique a reçu l'onction de la guerre.
Notre armée, malgré certaines insuffisances, a rempli avec succès toutes les missions qui lui ont été confiées. Elle a montré une remarquable valeur opérationnelle que peu de nations dans le monde peuvent afficher. La France y a gagné en crédibilité.

Préparer la guerre

Dans son discours du 11 mars, le candidat François Hollande citait en introduction François Mitterrand : « la guerre, ce n'est pas le passé, cela peut être l'avenir ».
Quinze siècles d'histoire de France ont gravé cette réalité dans notre mémoire collective. La guerre se prépare en temps de paix et nul ne sait jamais quel visage elle prendra. On affronte toujours l'adversaire avec les armes que l'on a forgées avant la bataille.
Nous sommes allés en Irak avec le président Mitterrand en 1991, et en Afghanistan avec le président Chirac en 2001. Moins d'un an avant, personne ne l'aurait imaginé ! Et ces deux conflits ont pris des aspects radicalement différents !
Qui peut dire où le président Hollande engagera nos soldats demain et quels seront leurs adversaires ? Il faudra pourtant que la France ait une armée capable de vaincre et de « préserver notre bien commun qui s'appelle l'indépendance nationale ».

Une Nation crédible et fiable

La France est l'un des cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU. Elle doit pouvoir contribuer à la mise sur pied de forces multinationales, faute de quoi, son rang de grande puissance et son influence internationale seraient immédiatement contestés.
«Je veux redonner à notre pays sa place et son rang ». Encore faut-il déjà l'y maintenir, en y consacrant les moyens suffisants.
Alors, quels moyens consacrer à la Défense ? « La tentation peut être forte de faire de la Défense une variable d'ajustement. Il y aura des économies à faire ».
Cela fait pourtant 30 ans que les armées font des économies. La part de la richesse nationale consacrée à la Défense est passée de près de 4% à 1,6% du PIB. Aucune autre institution ne s'est réformée aussi profondément et aussi fréquemment. Poursuivre sur cette voie c'est aller à une rupture capacitaire dans des domaines essentiels ; c'est donner un signal négatif aux autres pays européens avec lesquels la France souhaite avancer dans la construction d'une défense commune ; c'est enfin accélérer le désarmement de l'Europe alors que les Etats-Unis se redéploient vers le Pacifique et que le reste du monde réarme !

Seuils critiques

En fait, il y a un seuil d'effectifs en dessous duquel une armée n'a plus la possibilité d'avoir en permanence des unités et équipages à la fois entraînés, disponibles et en nombre suffisant.
« Nos armées sont les premiers recruteurs de jeunes de 18 à 25 ans : 25 à 30 000 jeunes embauchés par an ».
Elles sont aussi un formidable outil d'éducation et de formation, un des seuls lieux véritables d'intégration et de promotion sociale. Dans ces conditions  est-il cohérent de continuer à tailler dans des effectifs déjà squelettiques?

Il y a également un seuil en dessous duquel une armée sous équipée  est incapable de mener une action dans la durée ou d'agir de façon autonome. Or la France possède une industrie  capable de fabriquer l'ensemble de ses armements et matériels. 4 000 entreprises de haute technologie, dont notre pays peut s'enorgueillir, exportent annuellement pour 6 Mds d'euros. Réduire notre budget de défense affaiblirait leurs capacités de recherche et développement, et handicaperait un de nos rares secteurs d'activités capable de gagner des parts de marché dans le monde.
De surcroît, comment convaincre de l'excellence de nos matériels si nos forces n'en sont pas équipées ?

Lors des inspections et visites officielles, l'armée a toujours cherché à montrer qu'elle pouvait remplir les missions qui pourraient lui être confiées, et à présenter son meilleur visage quitte à masquer ses lacunes. Le système « D » est érigé en principe, la fierté est une attitude et l'entraînement rigoureux n'habitue pas le soldat à se plaindre. La « grande muette » doit-elle continuer à se taire ?

*

Nullement ignorante de la situation financière difficile dans laquelle se trouve la France avec une dette creusée depuis 30 ans et dont les intérêts versés annuellement représentent 1,5 fois le budget actuel de notre Défense, l'ASAF estimerait incohérent et dangereux de réduire encore le budget consacré aux armées.
Elle souhaite donc que le nouveau chef des armées et son ministre de la Défense mesurent la situation réelle dans laquelle se trouvent nos forces et se rappellent que l'intérêt supérieur du pays ne se confond pas nécessairement avec l'intérêt immédiat des Français.

La Rédaction de l'ASAF

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