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Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
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www.asafrance.fr

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 12/03

« Armées : indifférence et incohérence »

 

Le 11 mars, dans un discours dont le texte complet est sur le site www.asafrance.fr, François Hollande a présenté sa vision de la Défense. Parmi les nombreux points évoqués, deux phrases ont plus particulièrement retenu l’attention de l’ASAF.

« La Défense est un sujet grave et important, trop peu présent dans la campagne jusqu'à aujourd'hui. »

 

Qui peut nier ce constat ?

Mais ces propos, pourtant indiscutables, reviennent comme un boomerang vers celui qui les tient et affaiblit le reste de son discours. Car enfin, qui interdisait à un élu de la République, qui plus est candidat, de s’exprimer plus tôt sur la Défense ? Ne pouvait-il le faire déjà, depuis 6 mois, à l’occasion des primaires de son parti ou lors de son premier discours de campagne au Bourget ?

Si ce sujet est grave, pourquoi ne l’avoir placé qu’en 60ème et dernière place de ses propositions ?

 

Mais ce « sujet si grave et trop peu présent » aujourd’hui ne l’est-il pas en fait, tout au long de l’année et des quinquennats ?

Combien d’élus, en particulier ceux qui briguent la magistrature suprême, ont réfléchi et se sont réellement intéressés aux questions de défense autrement qu’en prenant parti pour ou contre la guerre en Afghanistan au cours de la dernière législature ?

En fait trop rares sont ceux qui, parmi les responsables politiques acquièrent un minimum de connaissances ou approfondissent leur compréhension de ces questions pourtant essentielles à l’avenir du pays.

Notons que les hauts responsables militaires qui en maîtrisent le mieux les différents aspects sont tenus - disent-ils ou s’en persuadent-ils ! - au strict devoir de réserve. Cet état de fait est d’autant plus regrettable que, à l’heure de la mondialisation, les Français parcourent de plus en plus notre planète et prennent conscience des multiples menaces encore diffuses qui pèsent sur notre pays. Il faut en parler.

Dans ces conditions, est-il normal que le chef d’état-major des armées ne se soit jamais exprimé au journal télévisé de 20 h, alors qu’il commande 250 000 soldats dont 10 000 engagés dans des opérations de guerre ? Qu’on ne dise surtout pas que tout est couvert par le secret !
Qui, mieux que lui, pourrait expliquer la mission fixée à nos soldats, parler de la conduite des opérations, des succès de nos armes mais aussi des difficultés rencontrées, des sacrifices consentis ?

Croit-on que les Français seraient indifférents à ses propos ? Comment sensibiliser et intéresser tous les électeurs - le cadre, l’ouvrier, la mère de famille - à leur armée si ce n’est en leur parlant directement avec la compétence et le cœur?

« La Défense est l’instrument de préservation de notre bien commun qui s’appelle l’indépendance nationale »

Quand un candidat à la fonction présidentielle affirme dans un discours consacré à la Défense que « l’indépendance nationale constitue notre bien commun », qui n’approuverait pas cette déclaration ? Encore convient-il de préciser et de garantir dans la durée, les moyens qu’il est prêt à y consacrer.


Quand dans les années 60, le général de Gaulle, président de la République, bâtit la politique étrangère de la France sur le principe de l’indépendance nationale, il y consacre des moyens importants, en accord avec cette politique.

A cette époque, le budget de la Défense représente près de 5% de la richesse nationale, le budget de l’Etat est en équilibre et les dettes contractées pendant et après la guerre sont en cours de remboursement.

Cet effort important consenti il y a un demi- siècle a permis au chef de l’Etat de mettre en œuvre une stratégie militaire cohérente avec la politique définie et aux industriels de développer des technologies de pointe dans de nombreux domaines dont le nucléaire et le spatial qui constituent aujourd’hui encore des domaines d’excellence de notre industrie.

Avec une part du PIB de 1,6 % consacrée à la Défense, la France ne se donne plus les moyens suffisants pour préserver son indépendance. Non seulement elle a divisé par 3 son effort de défense depuis 50 ans, mais elle n’a cessé de s’endetter et doit aujourd’hui verser à fonds perdus chaque année, une fois et demi le budget de la Défense pour rembourser une dette qui n’a cessé de gonfler depuis 35 ans.

Alors peut-on afficher les mêmes ambitions qu’hier quand on annonce même discrètement « que si le budget de la Défense ne sera pas une variable d’ajustement, la Défense contribuera (à la réduction de la dette), dans les mêmes proportions que les autres missions de l’Etat » ?

Diminuer demain le budget de la Défense, c’est ignorer qu’aujourd’hui l’armée est exsangue et sous équipée - quantitativement - en raison des coupes incessantes qui lui ont été infligées en 30 ans ! De nouvelles réductions de budget se traduiront par des réductions d’effectifs déjà squelettiques et l’implosion irréversible d’un outil militaire en limite de rupture.

Nos armées ne seront plus capables d’exécuter dans des conditions satisfaisantes les missions qui sont du ressort d’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et de la cinquième puissance économique mondiale.

On peut tricher entre nous et réduire les capacités inscrites dans le Livre blanc sur la Défense, mais les faits dictent leur loi et les rapports de force s’imposent inexorablement.

Aujourd’hui tous les pays réarment sauf ceux d’Europe qui ont pour la plupart « sous- traité » leur défense aux Etats-Unis.

L’Europe ne sera jamais une bonne alternative à l’effort national, car il n’y aura pas d’Europe de la Défense sans effort de réarmement de chacune de ses nations.

« Au fond le choix est toujours le même : l’effort qui coûte ou la facilité qui, sur le moment, est agréable pour tous.

Mais en voulant faire plaisir, on disparaît soi-même » (Charles de Gaulle).

Voilà un beau sujet de réflexion pour tous les électeurs et les dix candidats à l’élection présidentielle !


Traduction

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