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Un R.M.L.E. à Madagascar dans les années 1900... (1898)

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Pour que l’oublie ne se creuse au long

des tombes closes, pour qu’ils ne soient

pas morts, pour une chose morte.

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 15/11/1898


ORDRE GÉNÉRAL 257

 

Pendant que la pacification faisait, du mois d'avril au mois d'octobre, de très grands progrès dans l'Ouest, où les rebelles du Ménabé et du Foujia étaient obligés de se soumettre, des opérations conduites avec beaucoup d'énergie et de suite l'étendaient dans les cercles de Fort-Dauphin, de Tuiléar et des Baras.

Dans le cercle de Fort-Dauphin, grâce à l'habile direction donnée par le capitaine Brulard, les tribus des Romelokos, des Tranobés, des Ampatakas, des Amberos et des Antatsimas, qui étaient demeurées hostiles, sont aujourd'hui complètement sous notre domination.

Dans le cercle de Tullear, les rebelles- du Bas-Mangoka qui détenaient le delta de ce fleuve et empêchaient les communications par eau ont été pourchassés par les capitaines de Thuy et Génin et ont du faire leur soumission, malgré leur résistance énergique.

La tribu des Antedétonas, sur la limite du cercle des Baras et de la province de Farafangana, qui se souleva au mois de septembre, fut rapidement cernée parles troupes et parla milice de ces territoires et, après une lutte désespérée, fut réduite en quelques jours.

Ces opérations, conduites dans des régions présentant de grands obstacles et dans des conditions particulièrement difficiles, ont eu pour résultat d'établir notre domination sur des populations non encore soumises et de ramener le calme et la tranquillité chez les tribus révoltées. Le Général est heureux d'exprimer sa satisfaction à tous les militaires qui ont pris part à ces opérations et en particulier aux officiers qui les ont dirigées.


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

L'adjudant Kropfinger, N° Mle 21852, de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« S'est fait remarquer par l'entrain et l'énergie avec lesquels il a conduit l'avant-garde de la colonne qui a enlevé, le 18 juillet, la position fortifiée d'Ankiliabo».

Le caporal Vandenabeele, N° Mle 20733, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Et tombé mortellement frappé le 24 juillet 1898, en poursuivant avec ardeur et courage les rebelles Antatsimas qui venaient d'être défaits ».

Le caporal Lorentz, N° Mle 16201, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pendant les opérations contre les Antatsimas, en août 1898, a montré beaucoup d'activité et d'énergie et a fait preuve, le 11 août, au passage d'un cours d'eau, du plus grand sang-froid et d'un courage remarquable en soutenant d'abord la première attaque des rebelles et en conduisant ensuite un mouvement tournant qui les mit en déroute ».

Le soldat de 1re, classe Friedrich, N° Mle 15191 de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Blessé le 23 juillet 1898 dans la marche sur Ankiliabo, pendant les opérations contre les rebelles du Bas-Mangoka, est demeuré à sa place et ne s'est fait panser qu'en arrivant au poste».

Le Général adresse en outre ses félicitations :

Au sergent-major Trétrop, N° Mle 18058, et au sergent-fourrier Bichler, N° Mle 13234, de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour le zèle dont ils ont fait preuve en assurant avec de faibles moyens, dans des circonstances difficiles, le ravitaillement des troupes en opérations dans le Bas-Mangoka ».

Au sergent Kummer, N° Mle 9516, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour le sang-froid, l'énergie et l'activité dont il a fait preuve en débarrassant, après avoir pris le commandement du poste d'Audetra, toute cette région des nombreuses bandes qui l'infestaient et en ramenant sous notre autorité les habitants de plusieurs villages ».

Aux caporaux Vanstraelen, N° Mle 17126, et Redonnet. N° Mle 22019, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère:
« Pour la vigueur et l'intelligence avec lesquels ils ont dirigé, en juillet 1898, une reconnaissance contre les villages rebelles de Betiassy et d'isera ».

Au caporal Colette, N° Mle 19326, au soldat de 1re classe Bauer, N° Mle 22050, et au soldat de 2e classe Schreiner, N° Mle 16602, de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère:
« Pour leur courage et leur audace, le 18 jullet, à la prise d'Ankiliabo, pendant les opérations dans le Bas-Mangoka ».

Au canonnier Cuquemelle, N° Mle B 1065, de la 4e batterie du 2e régiment d'artillerie de marine (Groupe d'Afrique et des Anlilles), et au soldat de 2e classe Wirtz, N° Mle 23025, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour l'entrain et le sang-froid dont ils ont fait preuve pendant les opérations qui, en juillet 1898, dans le cercle de Fort-Dauphin, ont eu pour résultat la pacification de la région de Manantenina ».

Aux soldats de 2e classe Schreiber, N° Mle 23018, Caers N° Mle 21133, Ragot, N° Mle 20496, Favalelli, N° Mle 22983, Huart, N° Mle 23031, Roediger, N° Mle 23019, et Dulex, N° Mle 22541, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour l'endurance et l'entrain dont ils ont fait preuve, du 8 au 31 août, pendant les opérations contre les rebelles Antatsimas et pour leur sang-froid et leur courage pendant le combat du 11 août ».

Le Général décide, en outre, pour perpétuer à Madagascar le nom des militaires morts pour le service de la patrie qu'à compter de ce jour le poste d'Iampasika portera le nom de poste Désarmônien; le poste créé dans la plaine de Bevongo s'appellera poste Vandenaboele ; les postes d'Imandalavaet de Tanandava s'appelleront poste Eckert et poste Fasili-Abdallah. Un exemplaire du présent ordre sera remis à chacun des officiers et des hommes de troupe qui y sont dénommés ou envoyé à leur famille.

Fait à Tananarive, le 10 Novembre 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.
 

ORDRE GÉNÉRAL 243


Le mois qui vient de s'écouler a été particulièrement pénible pour les troupes stationnes dans le cercle-annexe de Fort-Dauphin.
 
Des actes de rébellion, commis à la fois sur un grand nombre de points, ont nécessité la mise en action de tous les moyens dont disposait le commandant du cercle.
 
Les différentes opérations effectuées dans cette période ont eu pour effet, grâce à l'énergie déployée par tous, non seulement de ramener le calme dans les régions troublées, mais encore de provoquer de nombreuses soumissions.
 
A l'occasion des différentes actions de guerre dont le cercle-annexe de Fort-Dauphin vient d'être le théâtre, le Général commandant en chef du Corps d'occupation exprime sa satisfaction aux militaires européens qui y ont pris part.
 
Il adresse ses félicitations : Aux légionnaires Sottewoey, Wolf et Spindler, de la 4e compagnie du bataillon de légion étrangère :
« Pour l'énergie et la vigueur qu'ils n'ont cessé de montrer pendant toutes les opérations de mars et pour l'entrain avec lequel « ils ont enlevé la barricade et le repaire d'Ambodirosy ».
 
Fait à Tananarive,le 30 Mai1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI .
 

ORDRE GÉNÉRAL 241


Afin de perpétuer dans la Colonie la mémoire des officiers, sous-officiers et soldats du Corps d'occupation de Madagascar morts glorieusement au cours des opérations qui ont eu lieu depuis le mois d'août 1897, dans les terriitoires de l'ouest et du sud de l'île, le Général
en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendancesdécide que leurs noms seront donnés aux postes dont la désignation suit :

Port Ambiky.
Port Renaut. — Adjudant de la légion étrangère, tué à la défense d'Ambiky le 5 octobre J 897.
 
Ampassimpolaka (cercle de Fort-Dauphin).
Poste Sangiardi. — Caporal du bataillon de la légion étrangère, tué le 7 mars 1898 à l'attaque du repaire fortifié d'Ambodirosi.

Le Général rappelle, en outre, qu'en vertu des prescriptions de l'ordre général 239 :

Le poste d'Ankazoabo a pris le nom de : Poste Flayelle. — Capitaine au bataillon de légion, tué le 12 mars 1898 à l'attaque du repaire de Vohinghezo.
 
Le poste de Soaserano a pris le nom de : Poste Montagnole.— Lieutenant au bataillon de légion, tué dans les mêmes circonstances.
 
Le poste de Vorondreo a pris le nom de : Poste Durlach. — Soldat au bataillon de légion, tué dans les mêmes circonstances.
 
Fait à Tananarive, le 2 Mai 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.
 

DÉCISION 541 transférant à Majunga la portion centrale du bataillon étranger.

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Considérant que toutes les unités du bataillon étranger sont stationnées dans le sud ou sur la zone côtière de l'ouest;
Considérant, par suite, qu'il y aurait intérêt, au point de vue des facilités du service et du commandement, à transférer à Majunga la portion centrale de ce bataillon;
Vu l'avis du chef des services administratifs;
Sous réserve de l'approbation des Ministres de la Guerre et des Colonies,

Décide:
ART.I. — La portion centrale du bataillon étranger sera transférée de Tananarive à Majunga à compter du 26 avril 1898.

ART.II. — Le commandant du bataillon et les officiers comptables se logeront et installeront leurs bureaux à leurs frais, à Majunga.

ART.III. — Les effets ou objets et les bagages destinés à Majunga seront transportes à Tamatave par les bourjanes de l'administration et embarqués sur l'un des paquebots de la compagnie des Messageries Maritimes. Le commandant du bataillon et le lieutenant-trésorier chargé de l'expédition des affaires prendront les dispositions de détail nécessaires, de concert avec le chef des services administratifs.

ART.IV. — Les dépenses que pourraient entrainer l'installation des magasins et atelier à Majunga seront supportées par le fonds commun de la masse de baraquement du bataillon étranger.

ART. V. — Le colonel commandant le 3e territoire et la place de Tananarive, le chef services administratifs, le commandant d'armes de Tamatave, le commandant du bataillon étranger sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution de la présente décision.

Fait à Tananarive, le 23 Avril 1898. GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 26/04/1898 

Le dépôt du bataillon de légion étrangère en service à Madagascar est transféré, à la date du 25 avril, de Tananarive à Majunga.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 19/04/1898

 

NOMINATIONS


dans l'ordre de l'Etoile i'Aujouan


Le Ministre des Colonies informe, par lettre du 4 mars 1898, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances qu'il a favorablement accueilli ses propositions pour l'ordre de l’Étoile d'Anjouan faites à l'occasion du 1er janvier 1898 et que, par décision du 27 février dernier, M. le Président de la République a ratifié cette décision.

En conséquence, sont nommés:

Au grade d'officier :

Cussac Pierre-François, chef de bataillon commandant la légion étrangère.

Flayelle Louis-Charles-Marie, capitaine à la légion étrangère.

Au gracie de Chevalier :

Prévot Jean, lieutenant à la légion étrangère.

Rose Léon-Hyacinthe, lieutenant à la légion étrangère.

Sautier Victor-Jean-Baptiste, caporal à la légion étrangère.

Thomas Adrien-Auguste, adjudant à la légion étrangère.

Broussouloux Gilbert-Henri, sergent-major à légion étrangère.

Delerue Abel-Jean-Baptiste, sergent à la légion étrangère.

Stevens Henri-Joseph-Marie, soldat de 1re classe à la légion étrangère.

Muller Pierre, caporal à la légion étrangère.

Neulat Amans, sergent-télégraphiste à la légion étrangère.

Fait à Tananarive,le 13 Avril 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI


 
 

NÉCROLOGIE

 
Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances a le regret de porter à la connaissance de la colonie la nouvelle de la mort de MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnole, tués à l'ennemi le 12 mars 1898.

Né le 23 septembre 1858 à Saint-Nabord (Vosges), M.le capitaine Flayelle était entré à Saint-Cyr le 29 octobre 1878; il était affecté, à sa sortie de l'école, au 91e de ligne. Nommé lieutenant le 29 juillet 1885, il était classé au 21e régiment de la même arme.
 
Plein de vigueur, d'entrain et recherchant, dès le début de sa carrière, l'occasion de se distinguer et de faire campagne, il demandait et obtenait de servir en Algérie, où il était placé au 1er régiment de tirailleurs.
 
Promu capitaine le 2 octobre 1891, il était affecté au 131e régiment de ligne, à Orléans. Passé au 2e régiment de la légion étrangère, il fut promu chevalier de la Légion d'honneur le 11juillet 1896; l'année suivante, il était désigné pour servir a Madagascar. Parti de Marseille le 10 août 1896, en même temps que le Général Gallieni, il débarquait à Tamatave le 5 septembre suivant. Il faisait, à la tête de la 1re compagnie de légion, toute la campagne contre l'insurrection hova et prit une a large part à plusieurs opérations importantes. Il se distingua, en particulier, à la prise du village fortifié Nosibé ; à cette occasion, il méritait d'être cité à l'ordre du Corps d'occupation le 21 février 1897, pour : « Avoir montré une bravoure et un sang-froid dignes des plus grands éloges, le 6 février 1897, en dirigeant, sous un feu très vif, l'escalade d'une des portes du village forlilié de Nosibé, avoir ensuite très habilement dirigé la poursuite des rebelles dans la vallée de l'Ikopa et provoqué ainsi près de 3.000 soumissions en deux jours ».
 
Au mois d'octobre 1897, dès que la tentative de révolte des Sakalaves de la Tsiribihina fut conue à Tananarive, le capitaine Flayelle, envoyé dans le Ménabé, se portait en toute hâte au secours d'Ambiky, où il arrivait le 17 novembre Il méritait, à cette occasion, d'être cité de nouveau à l'ordre du Corps d'occupation pour: « Avoir fait preuve de beaucoup de bravoure et de sang-froid dans le commandement des deux compagnies de renfort qu'il a conduites, du 14 au 17 novembre 1897, de Bemena à Ambiky, à travers une région boisée infestée par des bandes rebelles. A constamment marché de sa personne avec la tête d'avant-garde ».
 
Quelques semaines plus tard, M. le capitaine Flayelle prenait le commandement des troupes de la province de Tulléar. Notre extension méthodique dans cette province ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d'une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, il se mettait à sa poursuite. C'est au cours de cette opération, couronnée de succès, que M. le capitaine Flayelle, qui marchait avec son intrépidité accoutumée à la tête d'avant-garde, est tombé mortellement frappé sous le feu de l'ennemi, méritant d'être cité encore une fois à l'ordre du Corps d'occupation.
 
M. !e capitaine Flayelle était un officier du plus grand mérite; à ses remarquables qualités militaires, à une bravoure à toute épreuve, il joignait une instruction étendue, un esprit fin et lettré qui donnait le plus grand charme à ses relations. Ses chefs l'avaient en haute estime et il était aimé de ses hommes, qu'il traitait avec justice et bonté. On se rappelle qu'au mois de novembre 1896, il n'avait pas craint d'exposer sa vie pour sauver un de ses légionnaires sur le point de se noyer dans l'Ikopa; il avait été cité une première fois à l'ordre du Corps d'occupation pour ce bel acte de courage et de dévouement.
 
La mort de ce brillant et valeureux officier sera déplorée par tous ceux qui l'ont connu.

Né le 31juillet 1869 a la Ravoire (Haute-Savoie), M. le lieutenant Montagnole entrait à Saint- Maixent le 1er mars 1891. Affecté, à sa sortie de l'école, au 1er régiment de légion étrangère, il faisait campagne au Soudan, du 23 février 1894 au 27 janvier 1895, et y faisait preuve de solides qualités militaires. Il était promu lieutenant le 1er avril 1895.
 
Désigné pour servir à Madagascar, il s'embarquait à Marseille le 10 octobre 1897 ; arrivé le 4 novembre à Tamatave, il montait à Tananarive avec un détachement qu'il conduisait peu après dans le sud, à Ihosy.
 
Tout dernièrement, il fut classé à la compagnie de M. le capitaine Flayelle et prit part, avec elle, à l'opération dirigée contre les rebelles du Vohinghezo.
 
Il marchait à la pointe de l'avant-garde, dont il avait le commandement, lorsqu'il tomba mortellement frappé à côté de son capitaine.
 
Le Corps d'occupation perd, en la personne de M. le lieutenant Montagnole, un officier de valeur et d'avenir, qui sera vivement regretté de ses chefs et de ses camarades.
 
Par décision en date du 7 avril 1898 :
M. le lieutenant Philip, de la 4e compagnie du bataillon étranger, est placé hors cadre et nommé adjoint à M. le capitaine commandant le cercle-annexe de Fort-Dauphin, à la date du 1er avril 1898.

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 12/04/1898

 

ORDRE GÉNÉRAL 239


Notre extension méthodique dans la province de Tulléar et dans l'ouest du cercle des Baras ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d'une bande réfugié dans le massif boisé du Yohinghezo, sis à l'est du confluent du Mangoka et du Malio. M. le capitaine Flayelle, commandant les troupes de la province de Tulléar, fut chargé de chasser cette bande de son repaire.

Il disposait, pour l'opération projetée :

D'un détachement de la 1re compagnie de légion, sous les ordres de M. le lieutenant Montagnole.
 
De quelques hommes de la 11e compagnie du 13e régiment d'infanterie de marine.

D'une pièce de la 6e batterie de montagne (Lieutenant Defer).
 
D'un détachement de la 6e compagnie du 1er malgache.

D'un détachement de la 8e compagnie du 2e malgache (sous-lieutenant Garenne).
 
D'un détachement de la milice de Tulléar (M. l'inspecteur Charles).
 
D'un détachement de la compagnie de Fianarantsoa (M. le garde Morel).

Ce groupe quitta le poste de Soaserana le 11 mars dans l'après-midi, passa le Malio et, après un repos de quelques heures, se remit en route à 11 heures du soir. Il se heurta, à 4h.45 du matin, à des escarpements boisés occupé par les rebelles, qui accueillirent la tête de colonne par un feu très nourri.
 
Aux premiers coups de feu, MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnole qui marchaient à l'avant-garde, tombaient mortellement blessés.

M. le lieutenant Defer prenait alors le commandement et donnait ses ordres pour l'enlèvement de la position, qui fut aussitôt effectué, grâce à un mouvement tournant vigoureusement conduit par M. le sous-lieutenant Garenne et malgré les énormes difficultés du terrain et la résistance déployée par les rebelles abrités derrière les retranchements qu'ils avaient organisés et derrière lesquels ils laissèrent de nombreux cadavres.

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances cite à l'ordre du Corps d'occupation :
 
M. le capitaine Flayelle, commandant la 1re compagnie du bataillon étranger et les troupes de la province de Tulléar :
« A été mortellement blessé, le 12 mars au matin, dans la forêt du Vohingheso, en marchant, avec sa bravoure habituelle, à la tête d'avant-garde ».
 
M. le lieutenant Montagnole, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« A fait preuve de beaucoup de bravoure, le 12 mars 1898, dans le commandement de la pointe d'avant-garde, jusqu'au moment où il est tombé mortellement blessé ».
 
Durlach, N° Mle20929, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« A montré la plus grande bravoure à l’assaut des retranchements où s'étaient embusqués les rebelles, assaut au cours duquel il a été mortellement blessé ».
 
Griseur, N° Mle 21921, soldat de 1re classe à la même compagnie, ordonnance de M. le capitaine Flayelle :
« Se trouvant en dehors de la ligne de feu, est allé sous les balles ramasser le corps de son capitaine mortellement frappé, est revenu ensuite chercher le corps du lieutenant Montagnole, puis est retourné au feu ».
 
Vonech, N° Mle 1481, soldat de 1re classe à le même compagnie :
« A fait preuve d'une grande bravoure dans l'assaut des retranchements du Vohinghezo, assaut au cours duquel il a été blessé à l’aine »,
 
Mangalli, N° Mle 18220, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« S'est élancé avec impétuosité à l'assaut des retranchements du Vohinghezo et y est arrivé en même temps que l'officier qui commandait l'attaque ».
 
Laos, N° Mle16063, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« Étant blessé au coude, est resté à sa place de combat jusqu'à la fin de l'action ».
 
Pugin, N°Mle14810, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« Étant à la pointe d'avant-garde et se trouvant immédiatement derrière le lieutenant Montagnole, qui venait d'être blessé, a continué à tirer et a eu son fusil brisé par une balle ».
 
Schmider, N° Mle14921, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« S'est conduit brillamment pendant l'attaque du Vohinghezo, au cours de laquelle il a été légèrement blessé ».
 
Le Général adresse en outre ses félicitations :
 
Au sergent rengagé Lelièvre, N° Mle 9394, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir fait preuve du plus grand sangfroid lorsque la tête de colonne fut assaillie par une grêle de balles et avoir rallié ses hommes sans précipitation ».
 
Au soldat de 2e classe Kieffer, N° Mle 20991, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir, bien que blessé au mollet, aidé à transporter, sous les balles, en arrière de la ligne de feu son capitaine mortellement blessé ».
 
Au soldat de 2e classe Satta, N° Mle 13604, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir aidé, avec beaucoup de sang-froid et de dévouement, l'infirmier Revel dans les soins donnés aux blessés ».

Le Général décide, en outre, que les postes d'Ankazoabo, Soaserana, Vorondreoet Manera, porteront, à compter de ce jour, les noms de : poste Flayèlle, poste Montagnole, poste Durlàch, poste Ramanarany.

Un exemplaire du présent ordre sera. remis à chacun des officiers et hommes de troupe qui y sont dénommés ou envoyé à leur famille.

Tananarive,le 10 Avril 1898. Le Général commandanten chef du Corps d'occupation et GouverneurGénéral de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.
 

TERRITOIRES MILITAIRES


2e TERRITOIRE MILITAIRE

 
Cercle de Miarinarivo.
 
Des reconnaissances exécutées pendant le mois par M. le capitaine Deleuze dans la région de Maevatanana ont permis d'assurer la liaison entre les 2e et 4e territoires. Parti de Miarinarivo le 31 janvier, M. le capitaine Deleuze arrivait, le 10 février, à Makarainga, pour prendre le commandement du secteur; le 12 février, il ce quittait poste avec un détachement à destination d'Ankilahila, où il était le lendemain. Le 15 février, M.le capitaine Deleuze, accompagné du lieutenant Badot, partait d'Ankilahilapour Maevatanana et y arrivait le 26, établissant ainsi la jonction des deux territoires; toutefois, cette opération ne sera complètement terminée que lorsqu'il aura pu se relier avec le poste de Morafenobe, du cercle-annexe d'Ankavandra.
 
D'autres mouvements de troupes de moindre importance ont eu lieu également, soit en vue de la relève (Algériens rapatriables),soit en vue du renforcement des postes.
 
Le 26 février, des détachements de tirailleurs Malgaches de Tsiarifarana et d'Ambalanirano se sont concentrés à Tsiroanomandidy, où ils formeront avec celui qui doit arriver prochainement du Mandridrano, un fort détachement destiné à être dirigé sur Ankavandra.
 
D'autre part, M. le chef de bataillon Cussac, commandant le cercle, a quitté Miarinarivo le 23 février ; le 26, il était à Tsiroanomandidy, d'où il repartait,le 28, pour Ankavandra.
 
Le 3 mars, le lieutenant de Pierrebourg a pris le commandement du secteur d'Ambohitrondrana.
 
 

ORDRE GÉNÉRAL 237

 
Pendant les mois de décembre 1897, de janvier et février 1898, les troupes du Corps d'occupation stationnées dans le sud et dans l'ouest de l'île ont eu, pour étendre notre occupation dans ces régions hostiles, à lutter contre un ennemi déterminé et enhardi par les difficultés que la saison des pluies apportait à la marche de nos détachements.
Malgré les conditions défavorables provenant du climat et du terrain, les garnisons de nos postes n'ont cessé de montrer une activité remarquable qui a compensé leur faiblesse numérique.
Les reconnaissances effectuées pendant cette période ont en pour résultat la soumission et le désarmement d'un certain nombre de tribus restées jusqu'ici rebelles.
En tous points où nos troupes se sont trouvées en contact avec les populations révoltées, elles ont su, dans des engagements journaliers, affirmer leur valeur et faire preuve, en toutes circonstances, de grandes qualités de bravoure, d'endurance et d'énergie.
A l'occasion des différentes actions de guerre dont les régions du Betsiriry, du Mangbky, d'Ihosy, d'Ivohibé, de Tamotamo et de Fort-Dauphin-ont été le théâtre, le Général exprime sa satisfaction aux militaires européens et indigènes qui y ont pris part.
 
Il cite a l'ordre du Corps d'occupation :
 
M. le sous-lieutenant Philip, de la 4e compagnie de légion étrangère :
« A parfaitement dirigé, du 30 janvier au 9 février 1898, une reconnaissance dans la région très difficile d'Ampikazo ; a infligé, par une série d'embuscades, dès pertes sensibles aux rebelles, pris un certain nombre d'armes et une grande partie de leurs approvisionnements ».
 
Le Général adresse en outre ses félicitations :
 
A M. le capitaine Brulard, de la légion étrangère, commandant le cercle-annexe de Fort-Dauphin :
« Pour l'infatigable activité avec laquelle il a procédé à l'organisation du cercle-annexe de Fort-Daupnin et les résultats obtenus dans la progression de notre occupation chez les tribus hostiles du pays antandroy ».
 
A M. le lieutenant Prévôt, de la 4e compagnie de légion étrangère :
« Pour la poursuite vigoureuse donnée aux rebelles le 16 janvier 1898, lors de l'attaque du poste de Behera, et dans laquelle neuf fusils et des munitions furent pris ».
 
Au sergent Petitjean, N° Mle 16849, aux caporaux Lôrentz, Redonnet, Sangiardi et aux légionnaires Vanheil, N° Mle 19336, et Schreiber, N° Mle 23016, de la 4e compagnie de légion étrangère :
« Pour leur brillante conduite dans les divers engagements auxquels ils ont pris part contre les tribus rebelles du pays Antandroy».
 
Fait à Tananarive,le 26 Mars 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.
 
Deux cent cinquante volontaires seront incorporés, à partir du 1er avril, dans la 10e compagnie du 2e malgache (capitaine Grézel), de formation récente, et instruits par les cadres de cette compagnie, renforcés d'un certain nombre de légionnaires de la 2e compagnie du bataillon de la légion. Quand leur instruction sera terminée, ils seront répartis, dans les compagnies malgaches, proportionnellement aux besoins.
 

TERRITOIRES MILITAIRES


2e TERRITOIRE MILITAIRE

 

Mouvements de troupes.

 
Cercle de Miarinarivo.
Le 4 janvier, arrivée à Makarainga du détachement de M. le sous-lieutenant Arbogast, chargé de l'occupation d'Ankilahila, au nord de Makarainga.
 
Le 8 janvier, 20 légionnaires de la 2e Cie (lieutenant Badot) quittent Miarinarivo à destination d'Ankilahila(relève de la 3e Cie de tirailleurs algériens du détachementde Makarainga).
 
Le 11 janvier, un détachement de 11 légionnaires quitte Miarinarivo, pour Makarainga (même relève).
 
L'occupation du secteur de Ramainandro, par la 3e compagnie de légion (capitaine de Thuy), la relève des détachements de la 2e compagnie de légion (lieutenant Lafon) dans ce secteur et à Betafo et la mise en route. des différentes fractions, à partir du 4 janvier, sur Miarinarivo, doivent être mentionnées.

Traduction

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