lundi 07 Avril 2014
Les autorités rwandaises ont retiré l'accréditation de l'ambassadeur français aux cérémonies de commémoration du 20e anniversaire du génocide. Il n'y a donc personne pour représenter la France.
Au début, c’est la Garde des Sceaux qui devait faire le déplacement. Mais sa venue a été annulée après les propos du président rwandais Paul Kagame qui accuse la France d’avoir joué un "rôle direct dans la préparation du génocide" et d’avoir participé "à son exécution même".
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C’était donc Michel Flesch, ambassadeur de France, qui devait finalement représente le pays…. Jusqu’à ce coup de téléphone hier soir. "A 22h30, le ministère des Affaires étrangères rwandais m’a téléphoné pour m’informer que je n’étais plus accrédité pour les cérémonies", explique Michel Flesch, qui ne se rendra donc pas au Stade Amahoro, où le président Kagame doit lancer dans la matinée les commémorations officielles.
Interdiction également pour l’ambassadeur de France de se rendre dans l’après-midi au mémorial du génocide de Gisozi, pour y déposer une gerbe.
La France "complice"
Ce matin Le 7/9 de France Inter était en direct de Kigali. Invitée de la matinale, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushi-Kiwabo a déclaré que la France devait regarder la vérité en face. Elle répond à Patrick Cohen.
Dans un entretien au magazine Jeune Afrique, le président du Rwanda affirmait de son côté que des militaires français, et la France, ont été "acteurs" du génocide des Tutsis et des Hutus modérés, qui a fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994. Des accusations démenties à maintes reprises par le Quai d'Orsay.
L’Elysée a publié un communiqué en début d’après-midi dans lequel François Hollande déclare que :
En ce jour de commémoration, la France s’associe au peuple rwandais pour honorer la mémoire de toutes les victimes du génocide.
Pas un mot, donc, sur les incidents diplomatiques.
Le colonel Jacques Hogard était l'invité du 13 heures. C'est lui qui commandait au Rwanda en 1994 le groupement de Légion étrangère. Au micro de Patrick Boyer.