23-03-2010
De la mi-novembre 2009 à la mi-mars 2010, la 3e Compagnie du 2e Régiment étranger de Génie a rempli sa mission de courte durée en tant que compagnie génie de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère, à Djibouti.
Génie : Le couteau suisse de l’armée de terre.
Dans son format djiboutien, la compagnie génie est constituée d’une section de commandement, de 3 sections de combat à 2 groupes, d’une section d’appui et enfin d’une section travaux issue de la compagnie d’appui. Les tâches et missions à remplir sont très diverses, tout comme les moyens et le terrain mis à disposition pour l’entraînement. Quatre mois bien chargés et variés attendaient donc la compagnie.
Djibouti : un terrain d’entraînement idéal.
Oueds larges ou plus étroits, pitons surplombants, sable, cailloux, chaleur, humidité, autant de qualificatifs qui permettent de comparer le terrain djiboutien au terrain Afghan. La compagnie étant projetée en Afghanistan à l’hiver 2010-2011, les sections de combat se devaient d’en profiter. Ce fut fait avec au programme : ouverture d’itinéraire, fouille et déminage de caches, combat contre insurrection, combat embarqué, escorte de convoi … Mais aussi de nombreux tirs, que ce soient des tirs ISTC FAMAS, aux armements de bord, aux armes antichars ainsi qu’aux grenades à fusil qui ont permis à chaque légionnaire de diversifier ses compétences. De même, chaque légionnaire a pu parfaire ses compétences de sapeur d’assaut avec des tirs aux explosifs particulièrement complets, avec un très large panel des charges spéciales existantes, tel que les charges perforantes, coupantes ou encore allongées. Enfin, le génie étant une arme sensibilisée à la problématique du combat interarmes, la compagnie a su profiter des moyens interarmes et interarmées disponible à Djibouti, tel que les hélicoptères du BATALAT pour des AFH ainsi que des détachements héliportés du génie (DHIG), des EDIC et CTM de la marine nationale pour le transbordement, ainsi que les Transall de la BA188 pour la livraison par air. Enfin, le sport faisant partie intégrante de l’entraînement du militaire, la compagnie se devait de représenter le régiment en participant au cross du grand Bara, ou encore au raid des 5 merveilles. Deux épreuves mythiques, effectuées dans des cadres idylliques, mêlant l’effort à la beauté des paysages.
Le CECAP : une composante d’un entraînement idéal.
Le centre d’entraînement au combat d’Arta-plage est un centre d’entraînement à l’aguerrissement qui accueille tout au long de l’année des stagiaires, dans le but de les initier et de les sensibiliser au combat de contre rébellion, à l’image de l’Afghanistan, dans l’environnement le plus proche de ce théâtre. Après deux partenariats, l’un avec l’Escadron de Reconnaissance, l’autre avec les lieutenants de l’école d’infanterie, deux sections ont pu elles-mêmes profiter de cette formation. Stage interarmes, les sections de génie ont appuyé des sections de la compagnie d’infanterie lors des phases de combat, des pistes individuelles, de la célèbre « voie de l’inconscient », mais aussi des parcours groupes et nautiques, des instructions et de la mise en œuvre d’explosifs. De plus, des analyses après action suivies de retours d’expériences à chaud étaient faits pour chaque combat, permettant à chacun, du légionnaire au chef de section, de comprendre et progresser de jour en jour.
Légionnaire sapeur : une spécificité qui intéresse.
Afin de comparer les spécificités du génie français à celles du génie américain, une section a participé à une manœuvre aux cotés d’une compagnie aéromobile de la 11th MEU. Combat du génie, séances de tir à l’explosif, tirs à l’arme légère, autant d’activités qui ont permis de découvrir et de faire découvrir les matériels et les procédés de l’une et de l’autre des armées et qui a permis de pérenniser les liens avec le corps des Marines. Une équipe de cadres a également fait partie du détachement d’instruction opérationnelle en Ouganda afin de faire partager leurs savoirs-faires dans le domaine du check-point. De mi-janvier à mi-février, ils ont participé à la préparation opérationnelle de l’UGABAG V (Uganda Battle Group 5) en vue de sa projection en Somalie à partir de mai 2010 dans le cadre de l’AMISOM (African Mission In SOMalia). Enfin une section a participé à la démonstration des savoirs génie au profit de l’IHEDN, ainsi qu’à une démonstration à tir réel, rassemblant l’ensemble des moyens d’un SGTIA et de son environnement interarmées.
Souvent construire : Le légionnaire sapeur bâtisseur.
La mission Djiboutienne fut pour les sections appui et travaux, l’occasion de mettre en application tous les savoirs acquis par les légionnaires. Un chantier majeur leur a été donné, dès l’arrivée, qui devait durer tout le temps du séjour : construire un village de combat dans l’enceinte de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère. Au programme, 7 maisons, une route, un puit, un passage busé et de nombreuses caches ; de quoi s’entraîner au combat de contre-rébellion et à la fouille opérationnelle dans les conditions les plus réalistes. Mis à part ce chantier, le programme fut bien chargé : réhabiliter la rampe d’accès à la FOB (Forward operating base – base opérationnelle avancée) LCL AMILAKVARI, réaliser une piste de contournement, remettre en état un champ de tir à Maryam, et enfin, de nouveau construire un petit village de combat aux alentours du camp CME.
Une formation exigeante et continue.
Djibouti a aussi été l’occasion pour les sections de poursuivre leur effort d’instruction permanente. A l’instar du CECAP où de nombreux légionnaires se sont vus remettre le brevet marquant la réussite du stage, d’autres formations qualifiantes ont été réalisées. Tout d’abord, une formation d’adaptation au pilotage et à l’emploi des bennes SCANIA a été organisée immédiatement après leur perception afin de pouvoir les utiliser au plus vite sur les différents chantiers. Profitant de la technicité des cadres, une formation fût aussi réalisée sur la mise en œuvre d’UMTE (Unité de Moyen de Traitement de l’Eau). De plus l’accent fût mit sur le secourisme ; les stages de Premier Secours Civique de niveau 1 et de Secourisme au Combat de niveau 1 s’enchaînant. Enfin une formation générale élémentaire, principalement encadrée par la compagnie, allait former nos futurs caporaux dans un cadre exigeant.
Noël, les Rois: les traditions légion.
Passer noël au soleil, loin des siens peut pour certains ne pas être une chose facile. Heureusement les traditions de la légion, l’esprit de noël qu’elles amènent, les liens fort qu’elles marquent, on fait encore une fois de ce noël un moment rare. Challenges de sport, concours de crèches, messe et veillée avec ses sketchs ont permis à tous de se rassembler pour fêter noël comme il se doit, avec la ferveur, la fraternité et l’enthousiasme qui caractérise la famille légion. Les rois furent aussi l’occasion pour les cadres de se retrouver, dans une ambiance festive et bon enfant.
Djibouti : le début d’une longue préparation.
Terrain, météo, missions, entraînement, instruction, moyens, et traditions, autant de qualificatifs pour décrire une mission passionnante, instructive et dense. La compagnie quitte donc la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère après 4 mois bien remplis, comme une mise en bouche avant le début de la Mise en Condition avant Projection pour l’Afghanistan, au programme dès son retour : Campagne de tir à Mourmelon, Exercice tactique au CENTAC, intégration au GTIA armé par le 7°BCA … mais ceci sera une nouvelle histoire !
