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Légionnaire toujours...

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Nous, étrangers, n’avons qu’une seule manière de prouver à la France notre gratitude : nous faire tuer pour elle

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Publié le 12 janvier 2018

Fin décembre 2017, une lettre ouverte a été adressée au président de la République pour l’alerter sur la situation de ces migrants subsahariens qui franchissent la frontière entre l’Italie et la France…

Fin décembre 2017, une lettre ouverte a été adressée au président de la République pour l’alerter sur la situation de ces migrants subsahariens qui franchissent la frontière entre l’Italie et la France dans les Hautes-Alpes, notamment au col de l’Échelle (1.700 mètres d’altitude). Le titre de cette lettre, publiée sur change.org, et relayée par la presse locale et les réseaux sociaux : « Les sommets de la honte. » Elle est signée par un monsieur à qui je dois le respect puisqu’il rappelle à plusieurs reprises dans cette lettre sa qualité de saint-cyrien.

Mais le respect n’interdit pas la réaction et un passage de cette lettre me fait quelque peu réagir. Je le cite : « Souvenons-nous de ces milliers d’Africains morts pour la France au cours des deux dernières guerres mondiales. Ce sont leurs petits-enfants que nous devrions laisser mourir dans la neige ? Pour l’ancien saint-cyrien que je suis, dont la promotion porte le nom d’un colonel géorgien mort au combat, de telles perspectives sont insupportables. »

Ce colonel géorgien, mort au combat et, pour être plus précis, « Mort pour la France », s’appelait Dimitri Amilakvari. Il était né en 1906 en Géorgie, dans l’Empire russe, et était issu d’une famille princière qui possédait la charge héréditaire de grand écuyer de la couronne de Géorgie. La révolution bolchevique et l’invasion de leur pays par les rouges en 1921 contraignent sa famille à s’exiler. En 1922, c’est l’arrivée en France après un passage par la Turquie. Et, dès 1924, Amilakvari intègre Saint-Cyr, à 18 ans… À sa sortie de la spéciale, il rejoint tout naturellement la Légion étrangère – lui qui ne possède pas encore la nationalité française -, plus particulièrement le 1er régiment étranger à Sidi-bel-Abbès, en Algérie. En 1929, il est muté au 4e étranger et participe à la campagne du Haut Atlas au Maroc, ce qui lui vaut une première citation en 1932. En 1940, l’année où il reçoit la nationalité française, il participe, au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, à la campagne de Norvège. Trois citations, la Légion d’honneur. Après l’armistice, il décide de s’engager dans les Forces françaises libres. En 1941, promu lieutenant-colonel, il reçoit le commandement de la 13 et participe à la campagne de Syrie. 1942 : campagne de Libye, Bir Hakeim au sein de la 1re brigade française libre de Kœnig. De Gaulle lui remet la croix de la Libération le 10 août 1942. Quelques semaines après, le 24 octobre, il tombe au champ d’honneur, au milieu de ses hommes, à 36 ans.

À la fin 2016, le Vaucluse, comme beaucoup de départements, avait été contraint par le gouvernement d’accueillir des migrants, pour la plupart eux aussi subsahariens, évacués de la jungle de Calais. Hébergés au frais de la collectivité dans un petit village du Luberon, ils n’avaient pas trouvé mieux, quelques semaines après leur accueil, que d’aller manifester dans la ville la plus proche, banderoles en tête, pour exprimer leur mécontentement de n’avoir pas pu rejoindre la Grande-Bretagne. Une façon, peut-être, de manifester leur gratitude envers la France !

Le lieutenant-colonel Amilakvari disait : « Nous, étrangers, n’avons qu’une seule manière de prouver à la France notre gratitude : nous faire tuer pour elle. » Comme vient de me le faire remarquer l’un de mes amis, ancien officier de Légion, pas certain que cela soit le credo de ces migrants illégaux qui franchissent aujourd’hui, en toute connaissance de cause, les Alpes et ce, malgré les rigueurs de l’hiver.

Bientôt, puisque « la comparaison est une éthique », comme le déclarait récemment la sénatrice EELV Esther Benbassa, on n’hésitera pas à évoquer ces jeunes Français qui franchissaient, non pas les Alpes, mais les Pyrénées durant la Seconde Guerre mondiale, à leurs risques et périls, qui se retrouvaient bien souvent encabanés dans les geôles de Franco après avoir été passés à tabac, avant de pouvoir enfin passer en Afrique. Pourquoi ? Pas dans l’espoir de trouver une vie meilleure, non. Dans l’espoir de se battre pour la France. Tout n’est pas comparable.


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