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Décès du général Simonin : figure de la résistance jurassienne et ancien d’Indochine et d’Algérie

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Publié le 26 octobre 2017

C’est un grand soldat et un grand Français, un des ces héros discrets de la résistance,  qui a été conduit à sa dernière demeure ce mardi 24 octobre 2017 à Aubais ( Gard) où il résidait.

Les honneurs militaires ont été rendus au général Simonin par le 2 e REI (Photo aimablement fournie par la famille)

Les légionnaires du 2e REI, lui ont rendu les honneurs militaires à Gallargues-le-Montueux (30660) et porté le cercueil de cet ancien officier qui avait servi dans la légion et qui portait encore fièrement son béret vert.

Le général Simonin était un ancien légionnaire et était grand officier de la légion d’honneur ( Photo famille Simonin)

Né à Tourcoing en 1920 d’une mère nordiste et d’un père Jurassien,   le général Paul Simonin vivait depuis de nombreuses années dans le Gard et était d’ailleurs président des médaillés de la résistance du Gard et membre de l’amicale des anciens enfants de troupe du Gard dont il était le doyen et le président d’honneur.
Fils d’un grand blessé de guerre, il a rejoint les enfants de troupes et a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet. « Enfant de la Patrie »,  itinéraire d’un enfant de troupe pendant la Deuxième Guerre Mondiale ».

Livre Enfant de la Patrie »

Admis au collège militaire d’Autun  à Autun à 13 ans, il y puisera des valeurs et une grande force mentale. « C’est dans ce creuset que va se forger la personnalité de Paul Simonin » peut on lire dans son éloge funèbre retraçant son parcours.  Il rejoindra ensuite les classes préparatoires du  lycée militaire de la Flèche et réussit le concours de Saint-Cyr avec un 19 en géographie!

Il était l’un des derniers membres de la promotion de Saint-Cyr  « Amitié Franco britannique » (1939-1940). Cette promo particulière de 762 officiers qui a perdu 163 des siens au combat pour la France qui est entrée de plein pied dans la guerre a d’ailleurs fait l’objet d’un film.

En avril 1943, il rejoint la résistance,  un choix  » dans sa logique d’enfant de troupe » aimait-il à dire et est membre de l’ORA, organisation résistance de l’armée.

Il est arrêté deux fois par la gestapo et s’échappe deux fois. Le 2 mars 1944,  il échappe une troisième fois  à la gestapo, qui le recherchait comme un dangereux terroriste. Il commande en fait le district FFI de Bletterans, la capitale de la Bresse jurassienne d’où son père était originaire.

A la libération, le 1 er Bataillon du Jura est intégré au  159 ème RIA , le régiment de la neige qui part en Alsace et dans le Briançonnais.

Il est fait chevalier de la légion d’honneur en 1945 à titre exceptionnel avec une citation élogieuse

Jeune officier, modèle de discipline et de dévouement, qui s’est distingué dès 1943 au cours de la réception des parachutages. Avec une énergie prudente, intelligente et acharnée, après avoir échappé à une arrestation a organisé dans le district de Bletterans une troupe admirablement disciplinée , d’une ardeur combattive exceptionnelle.  Du 6 juin 1944, jusqu’à la libération du Jura, s’est dépensé sans compter harcelant l’ennemi jusqu’à lui rendre intolérable la circulation dans son district.  A participé courageusement à toutes les opérations importantes dans le département, particulièrement : attaque de la 157 ème division allemande, prise de Lons-le-Saunier le 25 août 1944 et prise de Dôle le 7 septembre 1944″.

De cette période de la résistance qui lui a valu la médaille de la résistance, Il a également écrit un livre sur la résistance en Franche-Comté,  » des Francs-Comtois dans la résistance »

Des Francs-comtois dans la résistance : Paul Simonin était bien placé pour en parler ayant joué un rôle important ( Capture d’écran D.C)

Puis, c’est l’Indochine. Paul Simonin rejoint la légion étrangère  et commande la 15e Compagnie du 4/13e D.B.L.E ; bataillon jauni, en Cochinchine de 1951 à 1953. De cette « période » exaltante qui lui valu « le mal jaune »,  le capitaine Simonin, avait tiré un livre écrit d’après ses notes prises au quotidien : « Les bérets blancs de la légion en Indochine ».

Paul Simonin a écrit un livre sur son expérience de commandant d’une compagnie de bérets blancs en Indochine (capture d’écran D.C)

Dans ce livre (*)  il retrace son expérience à la tête d’une compagnie de « bérets blancs », des Vietnamiens d’origine khmère engagés volontaires. Dans cet ouvrage, Paul Simonin raconte comment il s’est servi de son expérience dans la résistance pour lutter contre le vietminh en mettant en oeuvre une guérilla respectant les droits de l’homme bien avant l’ingérence humanitaire et battant en brèche les clichés sur cette guerre « coloniale ».

Il commande ensuite une compagnie du 68 ème bataillon  vietnamien.  Dans son parcours qui a été retracé lors de son éloge funèbre, il est dit « qu’il se bat au Cambodge contre le communisme aux côtés d’une population particulièrement attachante, mettant en oeuvre les notions de solidarité acquises chez les enfants de troupe. Il va ainsi créer des postes sûrs pour que des familles y trouvent le repos et y vivent en parfaite harmonie avec les soldats « .

Il sert aussi en Algérie où » sa passion de l’homme, du progrès social et du développement resteront le fil directeur de son engagement  sans jamais nuire à la réussite de sa mission de combat ».

Le général Simonin, a aussi été instructeur à cinq reprises notamment et il en était fier, au lycée militaire d’Aix-en-Provence où il a commandé une compagnie mais aussi à l’école d’application de l’infanterie de Montpellier.

Après le service actif, il a beaucoup participé à la vie associative, comme président d’honneur de la section des Gard des anciens enfants de troupe et comme membre du CADIR, ( comité des associations de déportés, internés, et résistants) il était chargé des conférences dans les établissements scolaires et de l’organisation du concours  de la résistance et de la déportation. Il était aussi un fidèle de l’amicale du 1 er bataillon du Jura du 159 ème RIA et avait d’ailleurs présidé l’assemblée générale en 1985 à Poligny dans le Jura. ( où l’auteur de ces lignes, alors appelé au 15/9 l’a accompagné) .

(*) Cet ouvrage édité chez Albin Michel a été préfacé par Jean-François Deniau, de l’Académie française, lui même ancien combattant en Indochine en 1947-1948 et titulaire de la croix de guerre des T.O.E.

Le général Paul Simonin, promu officier de la légion d’honneur à titre exceptionnel en 1956 avait élevé à la dignité de grand officier en 2009. Il était notamment titulaire de la croix de guerre 39-45 avec trois citations dont une avec palme de la croix de guerre des TOE avec quatre citations, de la croix de la valeur militaire avec trois citations dont une avec palme et de la médaille de la résistance.


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