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Le grand décalage ?

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Edito du Président

Paris le 7 juillet 2014

La guerre de « 14 » et l’année de son centenaire : le temps de la réflexion. 

Beaucoup de Français et sans doute d’Européens découvrent un conflit d’une telle ampleur qu’ils n’arrivent pas à comprendre comment des hommes et des femmes ont pu supporter un tel effort, un tel engagement et surtout un tel sacrifice. Certes, il y a des Français qui, par conviction et par fidélité, ont cultivé la mémoire de ceux qui ont vécu cette forme de l’apocalypse due à la fureur humaine. Nous sommes en effet heureusement nombreux à avoir arpenté les hauteurs de Verdun, celles de la Somme ou le chemin des Dames, à avoir observé avec attention les monuments aux morts en lisant les noms de tous nos compatriotes qui ont fait leur devoir pour que nous puissions vivres libres, dans la dignité, sur la totalité de notre patrie enfin reconstituée.

Saluons nos jeunes grands anciens qui ont tout donné à la tête de leurs hommes, saluons aussi leurs chefs qui ont fait le mieux possible avec détermination, compétence et courage, alors même que le rapport de forces ne nous était pas favorable. Trop d’historiens actuels se penchent avec une loupe sur des événements pour trouver ensuite des raisons de critiquer le commandement, à tous les niveaux. Relisons de préférence les grands livres de l’après-guerre écrits par des acteurs, chefs de guerre ou écrivains de vocation, là nous trouverons matière à mieux comprendre. Heureusement il y a toujours des exceptions, c’est pourquoi nous avons remis le prix littéraire à l’historien Jean-Pierre Rioux pour son excellent livre « La mort du lieutenant Péguy » et examiné avec un grand intérêt le livre de l’historienne Frédérique Neau-Dufour, « La première guerre de Charles de Gaulle 1914-1918 ».

Notre société, un siècle plus tard, a bien changé, tout le monde le dit et tout le monde ou presque le croit ; elle s’est fragmentée et l’intérêt personnel y a pris une place centrale. Ce grand décalage entre les générations rendrait difficilement compréhensible par nos contemporains la capacité d’un peuple à lutter pour sa liberté et sa dignité. La mondialisation, cliché à la mode, ne doit pas faire oublier que chaque pays, chaque peuple, a des ambitions et des revendications qui ne disparaissent pas.

En juin 2014 la vraie fausse boutade du président Poutine qui, parlant de la Russie, aurait dit qu’en période de crise elle n’avait confiance qu’en deux alliés, son Armée et sa Flotte, éclaire d’une façon crue la réalité des rapports de puissance. Il en était ainsi il y a 100 ans, il en était de même il y a 70 ans au moment de la Libération et c’est toujours le cas pour les États qui jouent un rôle dans le monde. Il est bon d’avoir des alliés, des alliances sérieuses, mais il convient de compter sur ses propres moyens, sa propre stratégie, sa propre détermination, son propre courage. La France l’a compris, grâce au général de Gaulle, et dispose de la bombe nucléaire, ultima ratio, comme arme de dissuasion mais celle-ci, pour rester crédible, ne peut être isolée de forces conventionnelles d’un certain volume et même d’un volume certain, d’où l’importance du débat très actuel. L’Allemagne et la Grande-Bretagne sont trop liées stratégiquement aux États-Unis pour constituer les bons contre-exemples que certains « boutiquiers de Bercy » voudraient utiliser.

Les générations qui passent sont donc bien différentes les unes des autres mais y a-t-il un si grand décalage entre elles dès lors que l’on parle de la défense de notre pays ? Le terme valeur est-il trop galvaudé ? Quels sont les mot-clés à expliquer aux plus jeunes pour leur permettre de mieux préparer et vivre leur avenir ? Pour ma part je recommande une meilleure transmission de la notion de devoir trop souvent abandonnée au profit exclusif du fourre-tout des droits « humains ». Il n’y a pas de droits sans devoirs et réciproquement. Le sens du devoir est une expression supérieure de la liberté individuelle et du désintéressement ; c’est ce qui en fait toute sa vertu. En cette période de commémorations, il est temps, au lieu de s’appesantir uniquement, dans un sentimentalisme souvent hypocrite, sur l’immensité des sacrifices de nos anciens (« boucherie » pour certains pseudo historiens prêts à tout rabaisser), parlons du sens du devoir, de l’Honneur et de la Patrie.

 

L’écrivain, le poète, le lieutenant Péguy, dans la continuité de son engagement intellectuel et moral, est tombé face à l’ennemi, en ce début de la bataille de la Marne, comme des centaines de saint-cyriens, comme des milliers de Français, en faisant son devoir et ici, comme Péguy l’écrivait lui-même, le «Devoir sacré de défendre la Patrie ». « Que chacun fasse son devoir »…, tout simplement, pour la France, composée de sa nation et de son histoire, du passé vers son avenir.

Toujours d’actualité !

Général de corps d'armée (2s) Dominique DELORT

Traduction

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