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Soumission, conformisme et autocensure

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Mercredi 25 décembre 2013

Les Bourgeois de Calais (Auguste Rodin)

 

La décision de stopper ce blog a été prise récemment par ses deux  principaux animateurs.  Il ne manquera à personne dans la mesure où l’on peut très bien vivre sans internet, blogs,   ordinateurs personnels et… notre prose !

Ce n’est pas la difficulté d’écrire, jour après jour, mois après mois, qui conditionne notre décision, en aucune manière. Mais il nous semble que certaines voix qui  malheureusement ne s’expriment pas publiquement, ont trouvé ou trouvent que nos écrits sont par trop politiques, parfois iconoclastes et donc, pas ou peu intéressants pour les uns, trop osés pour d’autres. Les soixante-huitards prétendaient que tout est politique… je n’en suis pas totalement convaincu ; reste néanmoins que la plupart de nos actions sont guidées par une forme ou une autre d’une politique. Jules Renard disait à ce sujet et en substance que  « si on ne s’occupe pas de politique c’est comme si l’on disait que l’on ne s’occupe pas de la vie ». Par ailleurs, en dehors des billets à caractère philosophique et ceux qui évoquent l’actualité, de manière légère mais sans légèreté – plus ou moins politique – sur quoi écririons-nous ? Sur la pluie qui tombe aujourd’hui et le froid qu’il fera demain ? Sur nos passés militaires et ceux de nos camarades, au risque de tomber dans le cercle des poètes disparus genre « ancien combattant qui raconte ses campagnes », vous savez du type de celui qui vous « gonfle » à la kermesse de Camerone avec ses guerres moult fois répétées et que vous écoutez poliment, bien que d’une oreille distraite, par respect envers cet ancien que l’on reçoit. Certain même, nous est apparu assez enflé de lui-même, prétendant nous donner des leçons de « légionnarité » comme si nous ignorions que le légionnaire à un instant « t » reflète ce qu’est la société, dont il est issu, au même moment.

Il faut donc essayer de traiter de sujets de portée générale  qui seront peut-être lus par des gens qui ne consultent pas les journaux tous les jours ou qui reçoivent l’information formatée par les chaînes de télévision qui la modèlent  comme le boulanger sa pâte. Mais cela déplaît à d’aucuns qui, sans le dire franchement, s’arrangent pour le faire savoir et c’est là qu’intervient la notion de soumission, de conformisme, d’autocensure  auxquels nous nous plions. Pourquoi ?

C’est d’abord une soumission librement consentie. Il ne s’agit pas de cette soumission à l’autorité que beaucoup connaissent et qui a été largement décrite par l’expérience de Milgram qui consiste à appliquer une sorte de torture qui va crescendo, à un sujet (joué par un comédien, fait ignoré de l’individu soumis à l’autorité scientifique, dans ce cas précis, et qui va infliger, malgré le poids de sa  conscience et les remords éprouvés, une souffrance à un inconnu, pour obéir aux ordres reçus) ; vient ensuite le conformisme qui consiste à se soumettre à des opinions, règles, modèles, normes constituant un système de valeurs d’un tout, auquel on adhère, soit pour éviter un conflit, soit pour ne pas être rejeté. C’est un suivisme de complaisance… Mais cela ne se résume pas à ceci. Cette notion est largement plus complexe et ce conformisme peut se rencontrer dans divers types de corps, d’institutions, de corporations. Cet état est parfaitement décrit dans le « Discours de la servitude volontaire » d’Etienne de la Boétie (XVIè siècle).

Il s’agit donc d’une autocensure qui  est à mettre en parallèle avec le conformisme. Celle-là devance ce qui est perçu comme une menace ou pouvant atteindre les intérêts de tiers auxquels l’individu qui la pratique s’identifie. C’est la mise en œuvre, sans intervention explicite de l’extérieur, d’une censure (menace réelle ou supposée)   par une autorité morale ou institutionnelle. C’est le politiquement correct. Cette autocensure est une fuite qui permet aux individus et aux institutions d’éviter une situation de conflit, d’explosion…   par la non-énonciation d’une vérité qui ne plairait pas au plus grand nombre.

Parfois, et encore récemment, j’ai effleuré le sacré. Un prête estimé, en retraite (mais l’est-on jamais quand on est un vicaire du Christ ?), une famille peinée par la mort de l’un des siens, ont, par la voix du premier protesté auprès de Christian. Que ne l’ont-ils pas fait à mon adresse ? Mais à l’instar de Jean-Paul II et plus « laïquement » de Mandela, doit-on crier « santo subito » ?  Je ne le crois pas, car d’autres voix peuvent s'élever et se poser légitimement des questions. Mais n’a-t-on pas dit à notre camarade Christian comme si l’on s’adressait à moi : « Une telle position, surtout de la part d’officiers képi blanc ?". Du singulier on passait au pluriel : « de la part d’officiers… ». A contrario, alors que nous avons dû, toute notre vie prouver que nous étions raisonnablement bons, sans droit à l’erreur, puisque enfantés par le ventre légionnaire lui-même,   un autre nous dit et à juste titre, que nous ne sommes pas gardiens du temple et ne détenons pas la vérité – qui l’est ? qui la détient ? La flamme Légion qui nous marque au fer rouge et vert   a toujours fait espérer de nous l’excellence vers laquelle nous avons toujours essayé, et nos jeunes camarades essayent – je le crois - de tendre. En tout cas l’empreinte Légion n’a jamais servi de blason sur nos cartes de visite...

Il m’a toujours semblé que notre chère Légion a, de tous temps, adopté cette sorte d’attitude qui tend à bien remplir la mission mais sans faire de bruit, de vagues, de vent… comme si les légionnaires devaient s’excuser en permanence d’être! Exister en tant que tels les obligeant à assumer une éternelle dette. Sur ce blog, quelques billets qui pouvaient mettre   en cause la compétence du gouvernement actuel de notre pays, ont pu susciter des commentaires parlés tels que : « la gauche nous a à la bonne ce n’est pas le moment de les fâcher… ». Mais qu’ont les légionnaires à craindre de la gauche ou de la droite ? Ne sont-ils pas une partie prenante individuelle et collective importante de ce qui nous reste d’armée ? Dans l’état où est rendue cette institution pourrait l’Etat se passer de la vieille Légion dont les membres en mourant épargnent des vies françaises ? C’est la soumission, le conformisme des institutions qui est ici en cause. Un « foulard cadavérique » pourrait-il faire trembler le monument de Bel-Abbès, la mémoire de nos presque 36 000 morts ?

Hormis un billet d’au revoir de notre camarade Christian, nous n’écrirons plus désormais sous le timbre  « kb-officiers », ne voulant en aucune façon porter un quelconque préjudice à l’Institution « que la gauche a à la bonne ». Nous le ferons sous une autre appellation, libres de toute contrainte, conformisme ou soumission.

On dit que les oiseaux se cachent pour mourir.

Les légionnaires devront-ils aussi  un jour, pour ne pas heurter,  se cacher pour mourir pour la France ?

Joyeux Noël

Antoine Marquet

 Antoine Haute Savoie

Traduction

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