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Légionnaire toujours...

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L’EMPLOI DES MOYENS

Question : Est-ce que vous ne pensez pas que le succès en Afghanistan, dans la zone française en tout cas, repose plus sur ce qu’on appelle les actions indirectes ou les actions non cinétiques que par des déploiements de forces ?


Colonel Benoît Durieux : Très sincèrement, je crois qu’il faut vraiment les deux. Il ne faut pas être angélique non plus. Les actions CIMIC ou les actions de développement, il faut les faire à bon escient. Il faut être sûr de l’endroit où l’on va dépenser l’argent, car on peut penser qu’une partie s’évapore vers les insurgés.


Et il y a des moments où il faut utiliser la force, c’est très clair. C’est important, à la fois dans la culture locale et parce que c’est indispensable. Je crois qu’il ne faut pas être angélique. Il y a un moment où il faut utiliser la force et il y a des moments où il faut savoir la retenir. C’est parfois très difficile de décider entre les deux. En plus, il n’existe pas de parallélisme disant : il y a les actions non cinétiques (suivant un terme anglo-saxon) et puis il y a les actions strictement militaires.


Moi, je crois qu’il y a un objectif politique local. On cherche à asseoir l’autorité du sous-gouverneur, on cherche à faire remonter son autorité de plus en plus loin dans la vallée, on cherche à permettre aux insurgés locaux de déposer les armes, parfois en leur donnant les moyens de sauver la face. Pour atteindre cet objectif politique, de temps en temps, il faut utiliser la force. De temps en temps, il faut l’utiliser de manière ouverte, de temps en temps, de manière dissuasive. Et cet objectif politique local, il est aussi atteint parfois, par des actions CIMIC effectivement.

 

Question : Les Tigre ou les Gazelle HOT, ça vous a, entre guillemets, « sécurisé » à travers la progression dans les vallées ?


Colonel Benoît Durieux : Oui, c’est un atout considérable. D’abord, parce que c’est un moyen de renseignement extrêmement utile qui vient en complément des drones dont on a déjà parlé. Ensuite parce que c’est aussi un atout essentiel en termes de dissuasion, les Tigre ont un effet dissuasif certain. Et cela est très important car en réalité une grande partie de notre mode d’action a fonctionné sur la dissuasion. Enfin, c’est un outil essentiel quand on sent que ça peut commencer à aller mal. Et là c’est une arme extrêmement efficace.

 

Question : Sur le drone SDTI, vous, en tant qu’utilisateur de ce moyen, qu’est-ce que vous en pensez ?


Colonel Benoît Durieux : Nous l’avons utilisé à de très nombreuses reprises. C’est comme tous les moyens que nous avons à notre disposition, ce n’est pas un outil magique. Ce n’est pas la clef à tous les problèmes, mais c’est souvent une aide appréciable, notamment pendant les accrochages, par exemple, où il est très utile pour essayer de suivre la situation, de voir si d’autres insurgés arrivent dans la zone de l’accrochage. Et donc pour ça, c’est vraiment extrêmement utile.

 

LES RELATIONS AVEC LA POPULATION

Question : La population de la vallée rappelle les promesses non tenues ou soi-disant non tenues. Quels sont les besoins qu’elle avance ? Et quelles ont été les réponses qui on pu être apportées ?


Colonel Benoît Durieux : Je pense qu’il y a deux types de besoins en réalité. Il y a un besoin qui est non exprimé mais qui me paraît assez juste et qui est réel, c’est un besoin de reconnaissance, un besoin plutôt de l’ordre du symbolique.

Et il y a des besoins concrets, pour les plus importants, qui ont trait à tout ce qui est tout simplement l’eau et l’adduction d’eau, creuser des puits. C’est un premier type de besoin important. Et le deuxième besoin, majeur et, à mon sens, la clef du succès, c’est la viabilisation des pistes et des routes parce que ce sont des régions qui sont très mal desservies. Il est très difficile d’aller là-haut, en dehors de tout problème de sécurité.

 

Question : Quelle est la perception des gens dans la région où vous étiez ? Est-ce qu’ils ont le sentiment que depuis la présence des Français, tout s’améliore, qu’ils ont quelque chose à gagner ou est-ce qu’ils sont tout à fait fatalistes en se disant, un jour, les Français vont partir et ça redeviendra comme avant ?


Colonel Benoît Durieux : C’est difficile à dire parce que les Afghans sont des gens assez secrets et aussi extrêmement polis. Ils m’ont dit qu’effectivement, ils étaient très attachés à notre présence. Ceci dit, je crois que c’est un peu vrai quand même. Il y a quelque chose qui revenait en permanence. Quand cela revient une fois, deux fois, on se dit qu’ils sont vraiment très polis ces Afghans, mais en fait, quand cela revient à chaque fois, finalement, on se dit qu’il doit y avoir un fond de vérité. Ils nous disaient toujours : « Vous, vous avez fait 7 000 kilomètres, loin de vos familles, il faut qu’on vous remercie vraiment de venir vers nous ». Donc, il ne faut pas tout mettre sous le couvert du culturel, d’une sorte de déterminisme qui voudrait qu’une force française ou occidentale soit nécessairement accueillie soit comme des libérateurs, soit, à l’inverse, comme des occupants dans un pays. Il y a aussi les relations humaines qui se créent peu à peu, les relations qui se nouent, une certaine amitié avec les responsables locaux. Pour moi, finalement, c’est ce qui est probablement le plus important.


Traduction

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