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Légionnaire toujours...

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Question : Combien de temps estimez-vous nécessaire pour que l’armée nationale afghane soit réellement autonome ?


Colonel Benoît Durieux : Alors en Surobi, je pense qu’il y a une perspective à moyen terme, une perspective réelle, de donner la responsabilité à l’armée afghane.

 

Question : En fonction de ce que vous nous avez raconté sur vos relations avec l’armée afghane et la manière dont vous travaillez avec elle, on pourrait comprendre qu’en fait vous n’avez aucune capacité d’autonomie ou d’initiative ?


Colonel Benoît Durieux : La règle qu’on s’était fixé, parce qu’elle me parait essentielle, c’est qu’on ne faisait aucune opération sans la participation de l’armée afghane. Quand l’armée afghane me dit non, pour des motifs de disponibilité d’unités par exemple, alors je ne faisais pas l’opération. De plus, chaque opération était étudiée avec l’armée afghane, la planification des opérations, c’est-à-dire décider d’aller opérer dans telle zone à tel moment. On inscrivait en permanence notre action en soutien de l’armée afghane, c’est absolument essentiel.

 

L’initiative est très importante. Mais simplement elle consiste à proposer au chef de bataillon afghan, que je voyais très régulièrement, qu’est-ce qu’on va faire la semaine prochaine, qu’est-ce qu’on va faire le mois prochain. Je n’étais pas du tout sous ses ordres ou lui n’était pas sous mes ordres. Simplement, j’étais convaincu qu’une opération où il n’y avait que les forces françaises, elle n’était pas très utile. Ce qui est important, c’est de permettre à l’armée afghane de prendre pied dans toutes les zones, d’affirmer le contrôle de l’État afghan et, inversement, l’attrition des insurgés, ça a une efficacité extrêmement limitée.

 

Question : Vous avez donc donné le relais à un autre colonel pour six mois. À votre avis, qu’est-ce qu’il peut faire dans les six mois qui viennent ? Qu’est-ce qui peut aller mieux que la situation que vous avez connue ?


Colonel Benoît Durieux : Nous lui avons passé le témoin avec une analyse de situation la plus sincère et la plus précise possible. Moi, je crois qu’il va pouvoir continuer à progresser doucement, parce que c’est toujours très lent dans la vallée d’Uzbeen, vers le Nord. Notamment il y a un chantier en prévision pour poursuivre l’axe qui permet de monter encore plus vers le Nord de la vallée. D’autre part, je sais que l’effort va aussi passer vers le sud de la vallée de Tagab qui fait partie, depuis début novembre, de la zone de responsabilité du bataillon. C’est là, clairement, que les marges de progrès en termes de sécurisation sont les plus importantes et que les besoins sont les plus importants.

 

LES INSURGES

Question : Est-ce que vous avez fini par percevoir une forme de coordination entre les mini seigneurs de la guerre dont vous parlez ? Est-ce que vous avez eu le sentiment qu’il y avait une volonté, par exemple, de coordonner une offensive ou de coopérer dans des opérations communes ? Est-ce que vous avez senti une coopération avec Al-Qaïda ?


Colonel Benoît Durieux : Oui, ils y arrivent, en fait dans deux types de circonstances. La première, c’est quand il y a un afflux massif d’argent. Au fond, amener de l’argent, c’est le seul moyen qu’avaient les instances talibanes extérieures (les shuras de Peshawar ou autres) de redynamiser l’insurrection dans notre zone. Donc dans ce cas-là, ils payent tout le monde pour qu’il y ait un accroissement des attaques contre nos forces. Et cela va durer quinze jours. Mais il n’y a pas vraiment de coordination, il y a plutôt simultanéité.

Les insurgés ont beaucoup de mal à se coordonner de manière volontariste pour prendre l’initiative parce que là ils ne sont jamais d’accord. Il y a des intérêts qui sont divergents. En fait, ils cherchent tous à prendre le pouvoir dans la zone donc ils ne veulent pas que ce soit un chef local qui en tire le bénéfice. En revanche, quand un combat commence, ils vont appeler les autres et, dans ce cas-là, ils sont capables de se coordonner, très ponctuellement, dans des attaques d’opportunité. En ce qui concerne Al-Qaïda, non, très honnêtement, en Surobi, je n’ai pas constaté leur présence.

Traduction

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