AALEME

Légionnaire toujours...

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Sur ces entrefaites, la chambre était évacuée. Les Mexicains, à coups de crosse, étaient parvenus à enfoncer une porte intérieure qui unissait cette pièce aux autres du rez-de-chaussée et d'où ils fusillaient nos hommes à bout portant; ceux-ci furent contraints de se retirer, mais de quatorze qu'ils étaient au début, il n'en restait plus que cinq qui allèrent renforcer les divers postes de la cour.
 
Le sous-lieutenant Vilain prit le commandement qui, comme titulaire, lui revenait de droit; petit, fluet, les cheveux blonds frisés, presqu'un enfant, il sortait des sous-officiers et n'avait que six mois de grade; un brave coeur du reste, et qui ne boudait pas devant le danger.
 
La défense continua. Les Mexicains étaient maîtres de la maison tout entière; mais il ne jouirent pas longtemps de leur avantage.
 
Embusqués dans la cour, nous dirigions contre toutes les ouvertures un feu si vif et si précis qu'ils durent quitter la place à leur tour, le premier étage d'abord, puis le rez-de-chaussée. Dès lors ils n'y reparurent que par intervalles et en petit nombre; mais à peine une tête, un bras, un bout d'uniforme apparaissait-il dans l'encadrement d'une porte ou d'une fenêtre, qu'une balle bien dirigée châtiait cette imprudence.
 
Vers midi, on entendit au loin la voix du clairon. Nous n'avions pas encore perdu tout espoir, et nous pûmes croire un moment que des Français venaient à notre secours; déjà même, frémissants de joie, nous nous apprêtions à sortir du corral pour courir au-devant de nos camarades: soudain battirent les tambours, ces petits tambours bas des Mexicains, au roulement rauque et plat comme celui du tambour de basque, jouant une sorte de marche sautillante, toute différente de nos airs français et à laquelle nous ne pouvions plus nous méprendre.
 
C'était l'infanterie du colonel Milan qui s'annonçait: laissée au matin dans la campagne de la Joya, avertie plus tard du combat engagé à Camaron, elle venait ajouter le poids de ses armes dans une lutte déjà trop inégale.
 
Morzicki nous avait rejoints et combattait avec nous dans la cour; souple comme un jaguar et s'aidant, pour grimper, des moindres aspérités de la muraille, il alla reprendre sur les toits son poste périlleux d'observation. Il aperçut, massée en avant de la hacienda, toute cette infanterie.
 
On n'y comptait pas moins de trois bataillons forts de 400 hommes en moyenne et portant chacun le nom du district où ils avaient été levés: Vera-Cruz, Cordova, Jalapa.
 
Comme il arrive toujours dans une armée improvisée, - et c'était le cas pour les Mexicains, l'ensemble du costume et de l'équipement laissait beaucoup à désirer; pourtant, sous ce désordre, on sen,ait percer une préoccupation méritoire de bonne tenue et de régularité.
 

Traduction

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